CANCER MIEUX SUPPORTER SA MALADIE (ET SON TRAITEMENT) GRÂCE À L'HOMÉOPATHIE Le cancer est une maladie trop sérieuse pour être confiée aux seuls cancérologues » Depuis plus de vingt ans, le Dr Karp, généraliste homéopathe, aide les patients à mieux vivre leur maladie : moins de fatigue, de douleurs, d'inconforts, c'est plus de chances de guérir et de retrouver une meilleure qualité de vie. Rencontre. Rebelle-Santé : Depuis combien de temps aidez-vous les malades atteints de cancer ? Dr Karp : Je marie homéopathie et allopathie depuis vingt n'est pas question de se substituer au traitement officiel radiothérapie, chirurgie...), mais de l'accompagner. Pour le patients ! Je suis avant tout médecin, et homéopathe : le « façon intuitive et logique, pragmatique. ans. Pour le cancer, il (chimiothérapie, plus grand confort des mélange » se fait de RS - Cancer et homéopathie, cela peut sembler antinomique. Le cancer est une maladie grave... Dr K - Au contraire ! Les homéopathes voient tous les types pathologies, comme tout médecin. Quand les patients ont vont voir le médecin « classique ». Et contrairement aux atterrissent chez l'homéopathe quand ils n'ont pas été vient nous consulter parce qu'il n'a pas réussi à se sortir d'un de patients et de des maladies banales, ils idées reçues, ils soulagés : 1 patient sur 2 problème important. Donc on a souvent des cas difficiles à traiter, c'est loin d'être cherchent une autre solution, celle proposée avant, ils l'ont satisfait pas. Donc, malgré ce qu'imaginent beaucoup de médecins stagiaires qui viennent à mon cabinet, on fait organique » et pas tellement de « psychosomatique » ! Oui, comme tout médecin, mais on a au moins autant de chez les autres médecins. Et parmi elles, il y a les cancers. RS - Comment en êtes-vous venu à penser que quelque chose pour ces malades ? Et comment les aide- « que du psy ». Les gens essayée et ça ne les gens, y compris des beaucoup de «pathologie on a des névroses, pathologies lourdes que l'homéopathie t-elle ? pouvait Dr K - Auparavant, on ne s’occupait pas vraiment de ces patients, « on ne peut rien faire. En plus ils prennent des traitements lourds, l'homéo ne va pas marcher ». Et puis je me suis dit, quand même, on ne va pas les abandonner, essayons de les aider, de les soulager, de limiter les effets secondaires de leur chimio ou radiothérapie, bref, d'apporter un peu de positif dans tout ça. La première plainte des patients sous traitement, c'est la fatigue. Loin devant les nausées et les douleurs. Or, l'homéopathie « marche » très bien pour ça : on peut déjà agir sur ce symptôme. En limitant cette fatigue, ils supportent mieux leur traitement, et peuvent aller au bout, ce qui est déjà très bien — pour avoir le maximum de chances de guérir —, car d'autres arrêtent en cours de route en raison d'effets secondaires devenus insupportables. Pour certains cancers, ce n'est pas la priorité. Par exemple, dans le protocole pour traiter le cancer du sein, les chimio sont assez courtes, 6 cures « seulement » : les femmes vont généralement au bout sans trop de problèmes. Mais pour un cancer du côlon évolué, par exemple, il y a 6 à 10 cures, et en plus elles sont nettement moins bien tolérées : rou geurs au niveau des mains, des pieds, picotements... Cela peut sembler étrange d'arrêter un traitement vital à cause de picotements au bout des doigts, mais à un certain moment, cela devient invivable, même si c'est bénin. Or, on peut atténuer, voire éliminer, ces effets secondaires grâce à l'homéopathie! RS - Comment s'est passé le premier contact avec les cancérologues ? Dr K - Ils étaient méfiants. Ils craignaient que je cherche à soigner les patients avec des granules, que je les détourne de leurtraitement ou encore que l'homéopathie interfère avec. Je leur envoyais systématiquement un courrier : « Je vois votre patient M. XXX, il est sous chimiothérapie. Je lui prescris en parallèle un traitement homéo », j'expliquais pourquoi, je précisais qu'il n'y avait aucun risque d'interaction avec la chimio pour les rassurer (certains ne savaient pas du tout ce que c'était que l'homéopathie). Ils se sont aperçus que leurs patients toléraient mieux les soins, qu'ils étaient plus en forme, qu'il y avait une amélioration de la qualité de vie. Au bout de quelques années, les cancérologues nous ont demandé d'ouvrir une consultation d'homéopathie à l'hôpital. C'est ce que j'ai fait, à Reims. RS - Y a-t-il aussi un bénéfice pure-ment psychologique ? Dr K - C'est extrêmement satisfaisant de voir les patients (volontaires) à l'hôpital, ils sont dans un état d'esprit combatif « Je me prends en main, je fais tout ce que je peux de mon côté pour me soigner ». Ce côté volontaire, démarche personnelle « en + » pour se soigner, est essentiel. Moralement, c'est important que le patient soit impliqué dans son traitement, ça améliore nettement les chances de guérison. Et en plus, en limitant les bouffées de chaleur chez les femmes traitées pour un cancer du sein, les nausées, les douleurs, les paresthésies (sensations bizarres), les syndromes mains-pieds (rougeurs), l'acné... l'homéo leur change vrai-ment la vie. RS - En somme, traiter un cancer, c'est un travail d'équipe ? Dr K - Exactement, et dans laquelle l'homéopathie a son rôle à jouer. Le Pr Curé, oncologue médical, Professeur de cancérologie (Reims), préfacier de mon livre (1), s'est lui aussi aperçu de l'intérêt de cette démarche. Il dit que « le cancer est une maladie trop sérieuse pour être confiée aux seuls cancérologues ». J'aime bien aussi son idée de convoquer tous les soignants et aidants au chevet du malade, que l'on pratique l'allopathie ou l'homéopathie. C'est pragmatique, sans aucun dogme, il n'y a qu'un seul but : aider le malade. RS - Comment avez-vous mis au point cette « bible » de l'homéo en cancérologie ? Dr K - Il y a d'abord les médicaments homéo qui correspondent exactement au protocole chimio : à chaque molécule utilisée, ses effets secondaires connus. Mais, dans les familles de chimio, il y a des effets secondaires différents, et de même pour les sous familles. Tel anticorps monoclonal n'aura pas forcément les mêmes effets secondaires que tel autre. Donc, j'ai fait une grille en prenant les médicaments un à un, j'ai regardé les effets secondaires sur le Vidal (« fréquents/ très fréquents »), et j'ai obtenu des dizaines de fiches. Je les ai montrées à mes collègues homéopathes/ oncologues qui m'ont dit « c'est très intéressant, passe-moi tes fiches, je vais essayer » et ils se sont aperçus en consultation que ça marchait très bien sur leurs patients, et c'est parti comme ça. RS - En cas de cancer, quand faut-il consulter un homéopathe ? Dr K - Dès que le diagnostic est posé. Ne pas attendre les traitements lourds ni les effets secondaires, c'est l'idéal. Mais, bien sûr, mieux vaut plus tard que pas du tout... Je recommande une consultation avant la cure médicamenteuse anticancer (pour un protocole d'accompagnement « probabiliste », car on sait bien quels vont être les effets secondaires de tel ou tel médicament), puis une consultation après chaque cure, pour adapter le traitement homéo aux « nouveaux » besoins, en fonction de la façon dont le malade réagit précisément. (1) « Traitements de support homéopathiques en cancérologie », Dr Karp et F. Roux. Éditions CEDH 2011, 29 €. Le Dr Karp propose des consultations en ville depuis plus de 20 ans, et plus récemment au centre hospitalier de Troyes, service de cancérologie. Quelques exemples tirés du vre : Si traitement avec l’Alentuzumab Cancer : leucémie lymphoïde chronique Cancer : leucémie lymphoïde chronique Si sueurs froides : Veratrum album 9 CH Si aphtose : Kalium bichromicum 9 CH Si allergie cutanée : Histaminum 9 CH Si céphalées, appréhensions : Gelsemium sempervirens 15 CH. Si traitement avec le Gefitinib Cancer : bronchique, non à petites cellules 1* Si sécheresse oculaire : Alumina 5 CH b Si brûlures des yeux : Causticum 9 CH b Si foie intoxiqué (hépatite, nausées...) : Phosphorus 15 CH ' Si urticaire: Apis mellifica 15 CH. On préconise généralement 5 granules matin et soir (à voir au cas par cas). Anne Dufour Extrait de la revue Re-Belle Santé de déc./janvier2011