attractives » (17). Le processus de genèse du capitalisme d’actionnaires en relation
avec la dérégulation, la privatisation et la libéralisation est mis en lumière de manière
plus précise, parce que ce sont ces phénomènes qui marquent de leur empreinte les
aspects actuels du capitalisme.
Ces scénarios de crise sont de notoriété publique. Néanmoins – selon ALTVATER –
« Une société ne peut dépasser les formes qui caractérisent le capitalisme qu’au
cours d’un processus révolutionnaire. » (177). La relation entre des attaques
extérieures et des alternatives convaincantes est esquissée comme suit par
ALTVATER : « L’une de ces attaques extérieures est l’existence de limites aux
ressources d’énergie fossiles, limites qui préparent la fin de la congruence entre
capitalisme, ressources fossiles et rationalisme. Toutefois, les attaques venues de
l’extérieur ne sont pas les seules auxquelles on peut penser, car il peut y en avoir
aussi d’autres générées par le processus de marché agissant à l’intérieur et par les
contradictions devenues plus aiguës. Les effets désastreux des crises financières
…… Les alternatives politiques ne sont pas inventées dans les cercles académiques
ou politiques. Elles naissent dans, et à partir de, la pratique politique, sociale,
économique des hommes, dans les mouvements sociaux. » (178)
ALTVATER englobe dans ce qu’il appelle « fixation d’un objectif global de solidarité
et de durabilité» ses considérations sur les formes multiples de la résistance et de la
‘protestation’ contre la restructuration néo-libérale de la société. « L’économie
‘éthique’ est un moyen pratique pour tenter d’empêcher que le marché vienne à être
expulsé de la société, donc de défense contre les contraintes économiques
matériellement inévitables …..Ces conflits ont toujours une dimension politique. »
(187) Les objectifs fixés, à contenu programmatique, sont la durabilité (surtout le
remplacement du régime énergétique actuel) et la genèse d’une nouvelle forme de
sécurité socio-économique. Cette dernière n’a pas pour seul objectif la revalorisation
du travail salarié, mais une sécurité de vie minimale pour tous les membres de la
société. Cela se réfère à des interventions dans les rapports de distribution des
richesses et dans la réintroduction de biens dans le domaine public. « La sécurité
humaine est un élément de l’économie solidaire et équitable et, inversement,
pratiquer l’économie solidaire est une condition pour l’amélioration de la sécurité
socio-économique et humaine… Pour établir la sécurité, il faut que des biens publics
soient mis à disposition par le biais d’institutions locales, nationales ou encore
politiques agissant au niveau mondial. Cela ne peut se produire que si des
mouvements sociaux exercent une pression dans ce sens et militent activement pour
des alternatives d’une économie solidaire et durable (197).
En considérant les acteurs des mouvements sociaux ; ALTVATER résume, avec
raison, les défis : « La mondialisation et les tendances aux crises du capitalisme tel
que nous le connaissons représentent des défis nouveaux, que les ‘mouvements
sociaux du passé’ ne connaissaient pas… Il en résulte que les acteurs sont différents
et n’ont pas la même base de classe que le mouvement ouvrier traditionnel… En
outre, les confrontations ont également lieu de plus en plus en dehors des rapports
de classe « formels », dans la sphère de « l’informel » qui continue de s’étendre. Car
de plus en plus d’êtres humains se trouvent exclus des systèmes formels de la
production et de la distribution. » (200).