Si on désigne par I l'intensité définie
au §2, l'écriture correspondante de
cette représentation est alors :
q(t) = I.t + q0
I apparaît donc comme le coefficient
directeur de la droite.
Remarques :
Il s'agit bien là d'une question "théorique" : la courbe n'est que la représentation de la relation liant,
par définition, l'intensité à la charge. Elle ne préjuge pas de la possibilité de réaliser
expérimentalement cette situation ; cf. ci-dessous.
Le travail d'élaboration conceptuelle ci-dessus est une activité qualitative. On pourra compléter
l'analyse par une résolution par calcul numérique, puisque le raisonnement peut être concrétisé en
écrivant l’évolution de la charge au cours du temps : q(t + t) = q(t) + q s’écrivant alors
q(t + t) = q(t) + It , soit encore
q(t2) = q(t1) + I(t2 - t1) ou q n+1= qn + It
L'analyse précédente conduit alors à considérer l'intensité comme la dérivée de la quantité de charge.
La généralisation aux cas où l'intensité n'est pas constante peut être faite. On notera alors que
l'expression i = dq/dt, peut être considérée aussi bien du point de vue de la charge accumulée que du
point de vue de la quantité de charge qui traverse la section S au cours du temps ! Ce qui n'est
nullement intuitif pour un élève
.
4. À propos du condensateur
On sait qu'il existe un certain nombre de difficultés conceptuelles sur et autour de l'objet
condensateur
. Dans le cadre du programme de Terminale, il convient de remarquer que, lors de
l'étude des circuits tels que l'association "RC-série", on s'intéresse au passage d'un courant dans un
circuit ouvert ! Il sera sans doute nécessaire d'attirer l'attention sur ce point, et d'être clair sur le fait
qu'il s'agit bien du régime transitoire ayant sa caractéristique temporelle (constante de temps) et qu'en
régime continu permanent, le courant est en effet nul.
Enfin le lien avec les forces électrostatiques pourra être
fait en attirant l'attention sur le fait que, "naturellement"
des charges opposées apparaissent sur la plaque
opposée. Ceci étant mis en relation avec le fait que la
charge globale du condensateur reste nulle, et qu'un
courant, identique à celui qui arrive d’un côté, ressort de
l'autre…
II. Exemple de progression dans l'étude de la charge/décharge du condensateur
1. Quelle relation entre la charge d'un condensateur et la tension à ses bornes ?
On peut ici s'appuyer sur une expérience de charge d'un condensateur à courant constant (condensateur
déchargé au départ). Les considérations théoriques précédentes conduisent à une analyse du
phénomène en terme de charge, tandis que l'expérience permet de suivre la tension :
On peut faire une animation montrant la charge progressive par noircissement progressif du "réservoir"
On notera également que l'expression "quantité de charge qui traverse la section" peut aussi être lue comme la
fonction Q(t) comptabilisant la quantité d'électricité passée depuis t = 0. On a bien alors i = Q '(t).
Voir par exemple : Lascours J., Lefèvre R., Calmettes B. (1997). Difficultés d'étudiants à propos des circuits
RC en courant alternatif, in Actes du Sixième séminaire national de recherche en didactique de la physique de la
chimie et de la technologie, Lyon, 21 octobre 1997, LIRDHST, 222-228.