Le Plan Stratégique Régional de Santé de l'ARS Poitou-Charentes de
2013 indiquait que la précarité et notamment sur les villes d'Angoulême
et de Soyaux ne cessait d'augmenter. Avec un taux de chômage et un
taux de pauvreté supérieurs à la moyenne nationale, et un taux de
couverture de la population par la CMU-C élevé (11,5% sur le Grand
Angoulême contre 6,8% pour la Charente), il semble évident qu'une
grande partie de la population de ces territoires se trouve dans une
situation de grande fragilité économique et sociale, nécessitant souvent
d'être accompagnée dans leurs démarches administratives mais aussi
dans leurs parcours de soins. Par ailleurs, comme le souligne le
diagnostic du Contrat de Ville du Grand Angoulême signé en décembre
2014, s'il « est toutefois possible de constater une relative préservation
de l'offre libérale de médecine générale sur le Grand Angoulême […].
Cependant, une dégradation de cette situation émerge en 2014, […] il
s'agit de développer des projets qui permettent d'engager une solution
d'accès à tous aux soins de premiers recours sur le territoire urbain, en
travaillant sur la lisibilité de l'offre de proximité, l'orientation judicieuse
vers le professionnel le plus adapté pour une situation donnée ». Par son
action mobile de proximité, la Mission de MdM à Angoulême travaille
dans ce sens en permettant l'accès à des soins de premières lignes et en
travaillant à favoriser l'orientation et/ou l'accompagnement des personnes
en situation de précarité ou d'exclusion vers les structures
médico-sociales de droit commun les plus adaptées à la situation des
personnes. Pour preuve sur les 330 consultations médicales réalisées en
2014 par la Mission, 123 ont fait l'objet d'une orientation vers une
structure ou un professionnel de santé et 92 pour un accès aux droits,
essentiellement vers la PASS et la CPAM.
Ce constat est renforcé par les données recueillies par la Mission en
2014. En effet, 330 consultations médicales ont été réalisées, soit une
augmentation de 12% par rapport à 2013. Par ailleurs, 189 personnes
différentes ont été accueillies dont 112 nouveaux patients indiquant que
de nouvelles personnes continuent de voir leur situation médico-sociale
se dégrader. Sur la file active (189 personnes) 51% n'avaient pas de
droits à la couverture sociale ouverts à la 1ère rencontre et 22%
évoquaient des difficultés administratives. A noter que 47% sont
hébergés par un tiers ou de la famille et 16% vivent à la rue, ce qui a un
impact négatif sur leur santé physique et psychique, complexifiant un peu
plus leur réinscription dans un parcours de soins.