Optique F3 À quoi sert une loupe ? On se propose, pour commencer cette étude des lentilles convergentes, de partir d’une situation accessible aux élèves parce que familière : celle de l’utilisation d’une lentille comme loupe. Les élèves savent bien et peuvent facilement vérifier que si un objet est situé assez près d’une lentille, celle-ci donne une image droite et agrandie de l’objet. Cependant, interrogés sur les caractéristiques de l’image observée, les élèves répondent assez fréquemment que la lentille “ rapproche l’objet ” de l’observateur, raison pour laquelle il paraît plus gros. Il s’agit donc ici d’amener les élèves à comprendre que le grossissement de la loupe n’est pas dû à un effet de rapprochement de l’objet mais, qu’au contraire, la lentille donne ici une image non seulement agrandie mais encore plus éloignée de l’observateur que l’objet de telle sorte que le diamètre apparent de l’image (grandeur étudiée en classe de seconde) soit supérieur à celui de l’objet observé du même endroit à l’œil nu. On pense ainsi conduire les élèves à bien différencier les notions de grandissement et de grossissement. Cette activité permettra de présenter par la suite le rôle de l’oculaire dans les instruments d’optique tels que la lunette ou le télescope. Activité 1 :Où se trouve ce que l’on voit à travers une loupe ? On présente aux élèves une boîte fermée qui contient un objet éclairé que l’on ne peut observer qu’à travers une lentille (figure ci-après). Ils sont invités à travailler sur la consigne suivante : “ Observez l’objet à travers la lentille et, sur le côté de la boîte, tracez un trait de crayon à la profondeur à laquelle vous pensez que l’objet se trouve. Ensuite, à l’aide de la règle graduée, estimez en Oeil de l'observateur Position réelle de l'objet Lentille On repère l'endroit où l'obj et est vu à travers la lentille Paroi translucide centimètres la valeur de la taille de l’objet que vous observez. ” Les élèves effectuent à tour de rôle leurs estimations. la boîte est ensuite ouverte : ils constatent alors que l’objet est placé, d’une part, bien plus près de la lentille que ce qu’ils avaient prévu et, d’autre part, que la taille réelle de l’objet est bien plus petite que celle qu’ils avaient estimée (cf. Document d’accompagnement – Physique / classe de première S © CNDP figures ci-dessous1). On peut alors conclure que la lentille a donné une image plus grande que l’objet et plus éloignée de la lentille que celui-ci. estimation de la taille Taille réelle de l'objet L'objet vu à travers la lentille Activité 2 :Comment la loupe agit-elle sur la lumière qui la traverse ? Les élèves travaillent en petits groupes de quatre, sur la situation suivante : “ Une loupe2 est posée sur la table devant un objet (par exemple, le cadran d’une montre) de telle sorte que celui-ci apparaisse agrandi lorsque vous l’observez à travers la lentille. Vous devez déterminer avec précision sur la table la zone dans laquelle un point P de l’objet (par exemple, l’extrémité de la grande aiguille) est visible à l’œil à travers la lentille. Vous en déduirez alors la position du point-image P’ conjugué de P. Vous décrirez votre méthode en vous aidant d’un schéma et vous indiquerez comment la lentille de la loupe dévie la lumière issue du point P. ” l'objet La lentille L'image est droite et agrandie Commentaire L’objectif est ici que les élèves s’inspirent de la méthode utilisée avec le miroir, donc qu’ils repèrent, par des alignements d’épingles ou de réticules, les rayons émergeant de la lentille pour les deux positions extrêmes de l’œil. La solution attendue est donnée, par exemple, par la figure ci-après, dans laquelle P’ est le point-image conjugué du point-objet P. L’étude précédente permet de comprendre que P’ est plus éloigné de la lentille que P. Une étude similaire effectuée sur un deuxième couple de points conjugués, tels que Q et Q’ par exemple, permet de comprendre que l’image du cadran est plus grande que l’objet. Q' P' loupe Q . . A B oeil zone de P visibilité de P à travers image 1 Le montage peut être réalisédu la loupe cadran facilement avec une boîte à chaussures en découpant dans le couvercle une ouverture (contientpeut la lumière rectangulaire que l’on recouvrira par du papier calque translucide. La lumière ainsi entrer dans la boîte et éclairer cadran vu issue de P qui traverse de dessus l’objet sans que la position de celui-ci soit visible de l’extérieur. Une lentille d’environ 8 à 10 dioptries peut servir de loupe ; la lentille) l’objet est placé aux environs de 5 cm de la lentille sur un support collé au fond de la boîte. Pour réaliser ces expériences, nous avons utilisé des loupes circulaires d’environ 10 dioptries et de diamètres relativement grands (5 cm ou plus) qui ont l’avantage de pouvoir tenir posées sur la table en position verticale. Toute lentille convergente pouvant tenir dans cette position pourra convenir à condition d’avoir un diamètre suffisant pour permettre les visées. 2 Document d’accompagnement – Physique / classe de première S © CNDP Document d’accompagnement – Physique / classe de première S © CNDP Conclusion À la rencontre d’une loupe, il y a rupture de la propagation rectiligne : la lumière est déviée en la traversant de telle sorte que le faisceau des rayons issus du point-objet P et rencontrant la lentille s’est refermé. Pour cette raison, la lentille d’une loupe est dite “ convergente ”. La lumière reçue par l’œil de l’observateur (conditionné à la propagation rectiligne) semble venir de P’ qui est le point-image conjugué de P. Conséquences : dans les conditions de l’utilisation de la lentille convergente réalisées dans cette activité : – l’image est plus éloignée de la lentille que l’objet ; – l’image est plus grande que l’objet. Compétences du programme mises en œuvre Compétences expérimentales et manipulatoires – Formuler une hypothèse sur un événement susceptible de se produire ou un paramètre pouvant jouer un rôle dans un phénomène. – Faire le schéma d’une expérience. Compétences transversales – Décrire une expérience, un phénomène. – Utiliser le vocabulaire scientifique. – Rédiger une argumentation. – Utiliser quelques notions de géométrie. Pour en savoir plus… – FAWAZ A., Image optique et vision : étude exploratoire sur les difficultés des élèves de première au Liban, thèse de troisième cycle, université Paris-VII, 1985. – GUESNE E., Contribution à la définition d’un enseignement sur la lumière et l’optique pour des enfants de 13-14 ans, thèse de doctorat, université de Paris Sud-Orsay, 1985. – GUESNE E., “ Un modèle qualitatif : la formation des images par une lentille convergente ”, Bulletin de l’Union des physiciens, n° 630, 1981. – KAMINSKI W., “ Conceptions des enfants et des autres sur la lumière ”, Bulletin de l’Union des physiciens, n° 716, 1989, p. 973-996. – KAMINSKI W., “ Rayons épinglés ou comment tracer les rayons lumineux en 4e ”, Bulletin de l’Union des physiciens, n° 750, 1993, p. 29-33. – FAWAZ A. et VIENNOT L., “ Image optique et vision ”, Bulletin de l’Union des physiciens, n° 686, p. 1125-1146. Document d’accompagnement – Physique / classe de première S © CNDP