des personnes de 18 ans et plus de la région Provence-Alpes-Côte
d'Azur aurait au moins un trouble de santé mentale.
Les troubles anxieux sont les problèmes qui touchent le plus souvent les
adultes de la région. Pourtant, la prévalence des troubles de santé
mentale (troubles de l'humeur, troubles anxieux, problèmes d'alcool ou
de drogue, syndrome d'allure psychotique, risque suicidaire, insomnie
actuelle) varie fortement selon le profil sociodémographique des
personnes. Ainsi, le risque d'être atteint de ce type de troubles est plus
fréquent chez les femmes et chez les jeunes. Les personnes ayant une
situation familiale « stable » semblent être moins sujettes à ce type de
pathologie. De même, un environnement social défavorisé (chômage,
inactivité, revenus faibles) augmente le risque d'avoir ce type de troubles
notamment pour les hommes.
En PACA, 33 % des personnes de 18 ans et plus ont été repérées
comme ayant au moins un trouble de santé mentale (hors risque
suicidaire et problème d'insomnie actuelle) soit environ 1 245 000
personnes. Cette prévalence est légèrement supérieure à la moyenne
métropolitaine qui avoisine 32 %.
Les troubles anxieux sont les problèmes les plus fréquents et concernent
plus de 21 % des personnes de la région. Il s'agit majoritairement d'une
anxiété généralisée (12 %). Viennent ensuite la phobie sociale qui touche
5 % des personnes de 18 ans et plus, les troubles paniques (4 %) et
l'agoraphobie (2 %). Les troubles de l'humeur touchent, quant à eux, 13
%.
En Paca, en 2005, le nombre de personnes ayant tenté de mettre fin à
leurs jours a été estimé à 9 116. Le risque de suicide est beaucoup plus
élevé chez les personnes ayant déjà fait une tentative de suicide que
chez les autres.
En Paca, sur la période 2005-2007 près de 1000 personnes sont
décédées par suicide chaque année. La mortalité par suicide est plus
faible en Paca qu'en France chez les hommes (-10 %) mais pas chez les
femmes.
En Paca, le suicide représente la deuxième cause de mortalité
prématurée évitable pour les hommes comme pour les femmes. S'il
constitue la deuxième cause de décès après les accidents de la
circulation chez les 15-24 ans, les taux de décès par suicide sont
nettement plus élevés pour les hommes âgés que chez les jeunes et les
femmes.
La prévention de la récidive de tentative de suicide est une priorité
d'action. La prise en charge initiale aux urgences et celle du suivi post
hospitalier des suicidants sont essentielles. Les idées suicidaires ne sont
pas bien identifiées lors de la prise en charge d'un patient pour une
dépression (en médecine générale) notamment lorsqu'un traitement
antidépresseur est initié.
Souffrance psychique, dépression, tentatives de suicide… les troubles de
santé mentale dans notre région comme dans le reste du pays sont une
priorité de santé publique. Mais ils restent sous-diagnostiqués. De
nombreuses initiatives sont encore à mener pour améliorer le recours
aux soins des personnes en souffrance qui consultent insuffisamment les
professionnels de santé.
De nombreux leviers existent pour améliorer la santé mentale de tous :
logement, éducation, travail, ressources, accompagnement social,
citoyenneté, accès aux soins, à la culture et aux loisirs. Cela nécessite
une réponse collective, pour laquelle chaque citoyen est concerné et peut
jouer un rôle. La Semaine d'Information sur la Santé Mentale (SISM) est
un des leviers pour mieux faire connaître les lieux et ressources et
apporter un message, elle s'adresse donc au grand public.