Le résultat de cette diffraction se remarque dans la tache de diffraction de l'étoile (cf chapitre 2). Dans un
système sans obstruction la très grande majorité des rayons lumineux se concentrent dans le disque d'Airy.
Lorsque l'entrée du télescope est obstrué, une partie des rayons lumineux "migrent" dans les anneaux extérieurs.
Système non obstrué :
Image d’une source ponctuelle Intensité dans la figure de diffraction
Système fortement obstrué :
Il s'agit ici de l'image d'un point. On peut alors comprendre que l'image, résultant de l'adjonction de points
images, sera plus floue dans le second cas car les anneaux extérieures, ayant passablement de lumière, se
chevauchent et car le rapport d'intensité entre le disque d'Airy et les anneaux extérieurs est bien plus faible.
Un système sans obstruction comme les réfracteurs donne donc des images plus piquées : on parle d'un meilleur
contraste, qui est la capacité d'un système optique de distinguer deux zones d'intensités différentes. A remarquer
qu'on peut distinguer des détails de dimension angulaire plus petite que la limite de diffraction, donnée au
chapitre 2, par le fait qu'un détail est visible à cause d'une différence d'intensité, alors que la limite de diffraction
est définie par l'angle minimal nécessaire pour séparer deux étoiles de même intensité.
Il n'y a pas de recettes miracles pour éviter cette perte de contraste chez les réflecteurs : cette perte est d'autant
plus importante que l'obstruction relative (comparée donc à l'entrée du télescope) est importante. Il faut donc
essayer de minimiser cette obstruction mais c'est plus facile à dire qu'à faire. En pratique, les télescopes Newton
sont moins obstrués que les Schmidt-Cassegrains et sont donc connus pour une qualité d'image sensiblement
meilleure sur l'axe optique. Il existe un télescope (le Schiefspiegler) dont le miroir principal est légèrement
incliné ce qui permet de renvoyer des rayons lumineux sur un miroir secondaire n'obstruant pas l'entrée. Ce genre
de télescope n'est que peu commercialisé.
Comparons un télescope Schmidt-Cassegrain avec un réfracteur apochromatique. Pour le télescope, seul 60 % de
la lumière va dans le disque d'Airy alors qu'il y en a 84 % pour la lunette. De plus, l'obstruction, les différentes
réflexions et absorptions d'un SC font qu'un télescope de 20 cm correspond à un télescope de 16,8 cm en terme
lumineux. Une lunette APO de 15 cm, du fait d'une très bonne transmission de lumière, reste pratiquement un
instrument de 15 cm de diamètre (14,7 cm).
Donc, une lunette APO de 15 cm est presque autant lumineuse qu'un SC de 20 cm et surtout présente une image
beaucoup plus contrastée. On peut dire, au risque d'effaroucher les heureux possesseurs de SC de 20 cm, que la
lunette APO de 15 cm est "meilleure". Elle est par contre beaucoup plus chère !