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Lettre ouverte au Premier Ministre et au Président de la République.   
mercredi 13 juin 2001 
 
M le Premier Ministre, M le Président de la République, 
 
 
Les 19 et 20 juin prochain, les représentants du gouvernement dresseront le bilan de la première année de 
mise  en  œuvre  du  Programme  National  de  lutte  contre  le  changement  climatique  (PNLCC).  Ce 
programme est l'outil qui doit permettre à la France de respecter ses engagements pris à Rio puis Kyoto.  
La création de ce programme a constitué une étape importante pour l’application des engagements de la 
France. Les associations ont salué la mise en place de ce document lors de sa sortie, tout en soulignant 
que les arbitrages restaient faibles. Ce programme n’est en effet que le premier pas. Car la stabilisation de 
nos émissions n'est que la première étape. Selon les calculs du GIEC, notre pays devra diviser par 4 ou 5 
ses  émissions  pour  atteindre  l’objectif  de  la  Convention  de  Rio,  à  savoir  éviter  toute  perturbation 
dangereuse du climat du fait des activités humaines. 
 
Pourtant,  la  mise  en  œuvre  du  PNLCC  traîne  ;  les  différents  services  de  l'Etat  agissent  de  façon 
discordante. Quasiment aucune information n’a été diffusée en direction des citoyens ; quant aux services 
de l'Etat, bien peu ont entendu le message de la Mission Interministérielle de l'effet de serre. Force est de 
reconnaître que celle ci ne dispose pas de moyens à la hauteur de ces objectifs. 
 
Pour  avancer, le  programme  a  besoin  du  soutien  réel  du  Premier  Ministre  et  du  Président.  Nous  ne 
pouvons que déplorer que les partis et les parlementaires de la majorité et de l’opposition se soient fait les 
relais  d’intérêts  industriels  particuliers,  notamment  contre  l’écotaxe.  Il  s’agit  pourtant  d’une  mesure 
globalement très bénéficiaire pour le pays. Si nous nous permettons d’envoyer cette lettre simultanément 
aux  deux  chefs  de  l’exécutif,  c’est  aussi  pour  éviter  qu’un  objectif  aussi  majeur  que  le  changement 
climatique soit à l’avenir l’objet de tels marchandages politiciens. 
 
Voici des mesures qui nous semblent urgentes pour relancer le Programme :  
- Industrie  : relancer la TGAP énergie. Il serait inacceptable d’adopter d’emblée des mesures envers 
l’industrie plus faibles que celles adoptées par nos voisins britanniques et allemands. 
- Transports :  l’État  doit  s’engager  à  inverser  la  proportion  de  ses  financements  routiers  et 
aéroportuaires, en faveur du rail et des transports collectifs urbains. 
- Bâtiments : lancer un programme massif d'isolation des logements anciens.  
- Agriculture : instaurer la redevance sur les excédents d'engrais azotés 
- Déchets : taxer les emballages et les produits jetables à un niveau incitatif pour réduire la production 
de déchets à la source. 
- Energie : fixer les tarifs de rachat des énergies renouvelables à un niveau suffisant pour permettre le 
décollage des filières; finaliser la directive sur l’efficacité énergétique de tous les appareils électriques 
- Gaz  frigorigènes  :  préparer  avec  les  partenaires  de  l'Union  une  directive  contraignante  sur  la 
consommation des parcs de véhicules intégrant la climatisation, destinée à être adoptée dès 2005 si 
les  constructeurs  automobiles  ne  respectent  pas  l'objectif  de  140  g  C02/km  en  2008,  une  fois la 
climatisation incluse  
- Territoire,  International,  gouvernance  :  exiger  la  conditionnalité  des  aides  à  l’exportation  et  au 
développement à  une évaluation "  développement durable  " indépendante ;  entreprendre  un  large 
débat de réflexion et d'appropriation des problématiques d'effet de serre par le public et les décideurs 
locaux.  
 
Nous espérons vivement que vous saisirez l'occasion de ce premier bilan pour envoyer un signal clair à 
l'ensemble du pays. 
Nous vous prions d'agréer, M le Premier Ministre, M le Président, l'expression de nos salutations les plus 
respectueuses.