Ananke` et ‚fatalité`

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Université de Tübingen
Séminaire des Langues et Littératures Romanes
Hauptseminar: Victor Hugo
PD Dr. Patricia Oster-Stierle
Semestre d’été 2000
10.11.2000
’ comme générateur de texte
dans
» Notre-Dame de Paris «
de
Victor Hugo
Coordonnées:
Sabine Narr
Stauffenbergstraße 42
72074 Tübingen
Tel. : 07071/24156
Nombre de semestre: 7
Matières: Études romanes,
anglaises et germaniques
(3 matières principales, LA)
Table des matières
1. Introduction ............................................................................................................
1
2. ‚Ananke’ et ‚fatalité‘ ...........................................................................................
2
2.1 L’étymologie d’ananke …….................................................................
2
2.2 Définition de fatalité ..............................................................................
3
2.3 La conception de destin dans l’Antiquité et au Moyen Âge ……................
3
3. La Préface de Notre-Dame de Paris: ‚Ananke’ comme générateur de texte .............. 4
4. ’ et ’ ...................................................................................
8
5.1 Les personnages et ‚Ananke’ ....................................................................................
10
5.1.1 Claude Frollo ...........................................................................………..
10
5.1.2 Quasimodo ...........................................................................…..............
13
5.1.3 Esmeralda ...............................................................................................
15
5.2 La constellation des personnages de la famille impossible et ‚Ananke’ ..................
19
6. La signification d’Ananke pour Victor Hugo comme auteur ....................................
22
6.1 ‚Ananke’ dans des illustrations ……………................................................... 22
6.2 Le concept d’Ananke dans la littérature et sa signification pour Victor Hugo et
Notre-Dame de Paris ………………………………………………… ............
7. Conclusion ………....................................................................................................
23
28
8. Appendice .................................................................................................................... 29
9. Bibliographie ...........................................................................................................
9.1 Littérature ……….…...................................................................................
31
31
9.2 Études critiques ……....................................................................................... 31
9.3 Sources des illustrations ……........................................................................ 31
-11. Introduction
Quand le roman Notre-Dame de Paris – 1482 parut le 16 mars de 1831, il lui fut témoigné
immédiatement un grand intérêt. C’est dans le mois de décembre de l’année suivante que le
roman paraît déjà dans la huitième édition, augmentée par trois chapitres inédits jusqu’à ce
point-là. Cependant, les avis sur le roman de Victor Hugo sont partagés. Des hommes de
lettres connus réagissent avec réserve ; c’est ainsi que Sainte-Beuve formule par exemple des
critiques à la représentation de l’église : « Vous nous avez peint surtout le côté violent,
sombre, déchirant, la face lugubre du catholicisme. »1 Pour Lamartine, c’est la moralité du
roman qui est douteuse : « c’est immoral par le manque de Providence » 2. Le jugement de
Balzac – prononcé déjà trois (!) jours après la parution du livre – est encore plus écrasant:
Je viens de lire Notre-Dame. Ce n’est pas de Monsieur Victor Hugo auteur de
quelques bonnes odes, c’est de Monsieur Victor Hugo auteur d’Hernani – deux belles
scènes, trois mots, le tout invraisemblable, deux descriptions, la belle et la bête, et un
déluge de mauvais goût – une fable sans possibilité et par-dessus tout un ouvrage
ennuyeux, vide, plein de prétention architecturale, voilà où nous mène l’amour-propre
excessif. 3
D’ailleurs, c’est aussi Goethe qui se n’exprime pas du tout de manière positive: « C’est le
livre le plus abominable qui ait été écrit » 4. Peu de gens témoignent leur admiration comme
par exemple Sue: « [...] vous êtes un grand dissipateur [...]. Mais de tout temps les génies
supérieurs ont excité une basse et étroite jalousie, force sales et menteuses critiques. »5 De
l’autre côté, Lamartine trouve également des mots positifs: « C’est le Shakespeare du
roman.»6
Malgré les voix critiques des ses contemporains, Hugo compte parmi les grands écrivains
nationaux français aujourd’hui et Notre-Dame de Paris fait partie des romans internationaux
les plus populaire et les plus lus.
Pour Hugo, la cathédrale de Notre-Dame devait constituer le centre du roman ; cela est déjà
indiqué dans le titre et c’est ainsi que Cellier interprète à tort un vers du poème Quatre Vents
de l’esprit: « J‘aime la cathédrale et non le Moyen Age. »7. Pourtant, Notre-Dame de Paris est
souvent réduit à l’histoire d’amour malheureuse entre le laid sonneur de cloches et la belle
Esmeralda, réduit à ce trait féerique de „la belle et la bête“. Les titres des traductions anglaises
1
Lettre à Hugo, 14.4.1831, dans: Victor Hugo: Notre-Dame de Paris. 1482. Paris: Pocket Classiques, 1998,
p.605.
2
Lettre du 1.3.1831, dans: Victor Hugo: Notre-Dame de Paris. 1482. Paris: Pocket Classiques, 1998, p.605.
3
Honoré de Balzac, lettre à Samuel-Henry Berthout, 19 mars 1831, dans: Victor Hugo: Notre-Dame de Paris.
1482. Paris: Pocket Classiques, 1998, p.XLI.
4
Victor Hugo: Notre-Dame de Paris. 1482. Paris: Pocket Classiques, 1998, p.605.
5
Eugène Sue, 9 mars 1831, dans: Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie. Tome II, p.311.
6
Hugo, Victor: Notre-Dame de Paris. 1482. Paris: Garnier Flammarion 1967, p.24
7
Léon Cellier dans: Victor Hugo: Notre-Dame de Paris. 1482. Chronologie et préface par Léon Cellier, Paris:
Garnier-Flammarion 1967, p.20.
-2et allemandes („The Hunchback of Notre-Dame“ et „Der Glöckner von Notre-Dame“)
rendent aussi témoignage de ce fait en plaçant le personnage de Quasimodo au centre de
l’intérêt. D’ailleurs, le réalisateur allemand Dieterle (1939) et les Disney Productions (1997)
choisissent ce titre pour leurs films.8
Cependant, le roman est beaucoup plus complexe. C’est sous l’influence de la révolution de
juillet de 1830 que les masses populaires jouent un rôle important dans un roman pour la
première fois. La poétique développée dans la Préface de Cromwell est également démontrée
dans Notre-Dame de Paris ainsi qu’une théorie des médias propre est présentée. Un autre
aspect essentiel du roman est le concept d’ananke, c’est-à-dire de la fatalité. Ce concept est
nommé par Hugo dans la préface comme origine du livre, comme la raison afin de l’écrire.
L’idée de l’ananke peut être suivie comme un fil rouge dans le roman entier et elle est d’une
importance prépondérante pour les actions et le développement des personnages.
Par la suite, on verra quel rôle joue l’idée de l’ananke pour une interprétation de Notre-Dame
de Paris. Après une courte explication de l’étymologie du mot et de la conception de destin
en général, le roman sera étudié en détail. D’abord, la préface et le chapitre VII, 4, nommé
Ananke, seront au centre de l’analyse. Puis la signification de l’ananke pour les personnages
sera interprétée. Pour conclure, on montrera quel rôle joue le concept de fatalité pour Hugo
comme auteur.
2. ‚Ananke‘ et ‚fatalité‘
2.1 L’étymologie d’ananke
Le mot grec ananke signifie ‘contrainte’, ‘force’, ‘nécessité fatale’. C’est pourquoi on avait
attribué ce nom à la déesse du sort dans la mythologie grecque. Elle signifiait la nécessité
inévitable et était représentée comme arbitre du monde avec un fuseau. Dans ce contexte, il
est intéressant de voir que dans la mythologie germanique les soi-disant nornes, qui décident à
la naissance d’un homme de son destin et de la fin de sa vie, trament également le fil de la vie
et le coupent à la fin. Cette déesse grecque surpassait même Zeus et tous les autres dieux. La
déesse qui occupait la position équivalente dans la mythologie romaine s’appelait
‚Necessitas‘.
Comme Hugo connaissait très bien la mythologie grecque, la signification de la déesse du sort
Ananke ainsi que la signification du dieu Apollon (cf. chapitre 6.2) lui étaient sans aucun
doute familier.
8
Cf. The Hunchback of Notre-Dame, William Dieterle, États-Unis, 1939 (avec Charles Laughton et Maureen
O’Hara) et The Hunchback of Notre-Dame, Disney Productions, États-Unis, 1997.
-3Dans le chapitre VII, 4 le mot Ananke est traduit par fatalité (« ’ [...] qu’est-ce que
ce mot veut dire? – FATALITÉ. », p.291). Afin de mieux comprendre la dimension des
significations possibles de ce mot, on citera à ce point quelques définitions.
2.2 Définition de fatalité
Dans le Nouveau Petit Robert9, l’entrée de ‘fatalité’ donne les explications et les exemples
suivants:
1. Caractère de ce qui est fatal. Fatalité de la mort. [...]
2. Force surnaturelle par laquelle tout ce qui arrive (surtout ce qui est désagréable) est
déterminé d’avance d’une manière inévitable  destin, destinée, fatum. La croyance
en la fatalité.  fatalisme. Fatalité et prédestination. La fatalité dans la tragédie
grecque. Accuser la fatalité. [...]
3. Nécessité, détermination. La fatalité historique. Fatalité intérieure qui pousse un
être à agir selon sa nature.
4. Suite de coïncidences fâcheuses, inexpliquées qui semblent manifester une finalité
supérieure et inconnue; sort contraire  adversité, malédiction. Par quelle fatalité en
est-il arrivé là ? [...]
On peut constater que le concept de fatalité est toujours connoté de manière négative. Il sera
la question de savoir plus tard quelles des significations possibles de fatalité sont valables
pour le roman
2.3 La conception de destin dans l’Antiquité et au Moyen Âge
Le concept de destin joue un rôle dans toutes les religions. Dans l’antiquité grecque domine
l’idée que certains dieux décident du destin des hommes. Pourtant, on ne trouve pas de
présentation homogène : Soit le destin humain est prévu par les trois ‘moírai’, les déesses du
destin (cf. chez les romains les trois parces). Celles-ci sont parfois représentées comme étant
supérieures aux dieux, parfois elles sont inférieures aux autres dieux ou tiennent le même
rang. Soit la déesse Ananke est la seule responsable ou un dieu singulier comme Zeus ou
Apollon dans l’oracle influence le destin des hommes.
La théologie chrétienne nie ce concept de destin qui se trouve dans l’Antiquité, le jugeant
comme discordant avec la foi en Dieu. Dans la foi chrétienne, l’homme est destiné à la liberté.
Cependant, les lois de la nature (comme hérédité, les circonstances historiques, les hasards
quotidiens etc.) sont considérées comme Providence divine. Le mot de destin est par
conséquent substitué par celui de prédestination.
9
Le Nouveau Petit Robert, p.896.
-4Au Moyen Âge, des idées païennes comme par exemple la roue de la Fortune étaient encore
répandues : la déesse Fortune tourne sans cesse une roue selon laquelle les positions des
hommes dépendent (‚regno‘ – ‚regnavi‘ – ‚sum sine regno‘ – ‚regnabo‘) (cf. chapitre 6.2).
Il reste encore à analyser comment le concept de destin est compris dans Notre-Dame de
Paris et si celui-ci est en rapport avec le hasard.
3. La Préface de Notre-Dame de Paris: ‚Ananke’ comme générateur de texte
Dans la préface de Notre-Dame de Paris, Victor Hugo raconte d’une visite dans la cathédrale,
lors de laquelle il avait découvert l’inscription suivante: ’. Il dit que cette
inscription n’était plus visible aujourd’hui (« l’inscription a disparu »10, p.29) et qu’il avait
écrit ce roman afin de ‘sauver’ ce mot (« C’est sur ce mot qu’on a fait ce livre. », p.29).
L’inscription remplit donc une fonction de générateur de texte.
Même si cette inscription ainsi que l’histoire du roman sont une fiction, il est pourtant
étonnant que Hugo voulût qu’une inscription grecque prenne une partie si importante de son
roman. Il avait appris le grec étant enfant et était fasciné de cette langue. En outre, Hugo avait
une préférence particulière pour des inscriptions (« J’ai toujours eu le goût des inscriptions.
»11).
On verra plus tard que le dessiner était également très important pour Hugo ; c’est la raison
pour laquelle les relations entre le texte ou les mots ou les lettres et les dessins étaient très
proches. De la même façon peut-on interpréter la langue de Hugo qui est pleine d’images, de
champs lexiques et de métaphores et qui produit ainsi une couche de couleur sous le texte.
C’est justement une inscription qui peut unir la représentation textuelle et imagière de façon
intéressante. La graphie du grec contribue à cette impression. De plus, le grec possède une
valeur différente et orientale sur le niveau phonétique. Bref, « le grec gardait pour lui, presque
intact, son mystère. »12.
C’est la raison pour laquelle, il décrit l’inscription et la situation, c’est-à-dire comment il
trouve l’inscription de manière mystérieuse: La date de la découverte n’est pas exactement
déterminée (« Il y a quelques années »13) et l’auteur semble être peu sûr quand il décrit le lieu
de découverte (« ou, pour mieux dire, [...] l’une des tours [...] je ne sais [...] comme pour [...]
(je ne sais plus lequel) [...] ») parce qu’il ne lui reste qu’un « fragile souvenir ». L’atmosphère
un peu inquiétante est renforcé par les adjectifs ‚obscur‘ et ‚sombre‘ (« dans un recoin obscur
Par la suite, je cite l’édition: V. Hugo: Notre-Dame de Paris. 1482. Chronologie et préface par Léon Cellier.
Paris: Garnier Flammarion 1967.
11
Le Rhin, V, dans: A. Py: Les mythes grecs dans la poésie de Victor Hugo, p.17.
12
A. Py: Les mythes grecs dans la poésie de Victor Hugo, p.16.
13
Les citations suivantes de la préface se trouvent à la page 29.
10
-5[...] dans la sombre tour »), mais aussi par le sentiment que l’auteur semble faire une chose
interdite et en trouver une (« en visitant, ou pour mieux dire, en furetant Notre-Dame »14). En
outre, l’inscription Ananke apparaît mystérieuse et comme une énigme qui doit être résolue.
Cette impression se manifeste dans le fait qu’il s’agit d’un mot grec qui n’est pas encore
traduit à ce moment-là et surtout dans l’image même des lettres. En représentant l’inscription
en lettres grecques et non pas en lettres latines, l’inscription prend la valeur d’un signe
sémiotique.
Tout d’abord, la qualité extérieure de l’inscription est décrite: « ces majuscules
grecques, noires de vétusté et assez profondément entaillées dans la pierre ». Elle est
immédiatement reconnue en termes techniques comme une « calligraphie gothique » et est
attribuée à une « main du moyen âge ». Bien que le mot ananke ne soit pas traduit, Hugo
indique dans les lignes suivantes sa signification. L’adverbe « vivement » (« le sens lugubre et
fatal [...] frappèrent vivement l’auteur ») et l’asyndète («Il se demanda, il chercha à deviner»)
soulignent la volonté et l’impatience de l’auteur qui voudrait savoir l’origine de cette
inscription. Le mot ananke est décrit dans la préface par les paroles suivantes: « le sens
lugubre et fatal qu’elles [i.e. ces majuscules grecques] renferment [...] ce stigmate de crime ou
de malheur [...] rien [...] du mot mystérieux [...] rien de la destinée inconnue qu’il [i.e. le mot]
résumait si mélancoliquement ».
D’un côté, le moment mystérieux est de nouveau rappelé par « lugubre », « mystérieux » et «
inconnue », de l’autre côté la traduction d’ananke par fatalité (qui vient plus tard) est
implicitement anticipée par «fatal» et «destinée». Les conséquences d’ananke peuvent être
pressenties par «stigmate de crime ou de malheur». C’est ainsi que la fin tragique du roman
est déjà indiquée. En qualifiant l’inscription de «stigmate», c’est-à-dire de signe, de marque,
de cicatrice, on ne fait pas seulement allusion au caractère sémiotique de l’inscription
(d’ailleurs, la signification originale latine de ‘gravure’ est aussi présente comme l’inscription
était gravée dans la pierre), mais aussi à la dimension temporelle. L’inscription ‘a survécu’
l’écrivain (« l’homme qui a écrit ce mot sur ce mur s’est effacé), mais à ce temps-là, c’est-àdire au moment où la préface est écrite, elle n’est plus visible. On peut donc dire que
l’inscription même a subi aussi un destin.
Les définitions citées en haut de fatalité sont déjà toutes présentes dans la préface. Hugo ne
réduit pas l’inscription à la signification restreint d’Ananke, mais joue avec toutes les
significations que comprend le mot français fatalité. En analysant les personnages et le
14
Par la suite, j’ai souligné les mots importants afin de les faire mieux ressortir.
-6déroulement de l’histoire, on verra que les mots-clés de la préface et les autres termes qui sont
liés à l’ananke sont repris dans le roman.
VEUILLEZ NOTER, S.V.P.
Par la suite, un résumé est donné. L’essai original se trouve dans le document
« narr_essay2.pdf »
Il suit une analyse plus détaillée des champs lexiques de la préface : le temps, le caractère
passager, la mort. La théorie des médias de Hugo, qui est développée surtout dans le chapitre
Ceci tuera cela (« L‘imprimerie tuera l’architecture », p.199), se manifeste aussi dans la
préface : afin de sauver le média vieux, c’est-à-dire la pierre et le mot ananke, Hugo utilise le
média nouveau, le livre.
Dans le chapitre suivant, j’ai analysé le chapitre VII, 4 du roman où l’origine de l’inscription
est racontée. Par une date précise, le jour de saint Eustache, le concept d’ananke reçoit
plusieurs nouvelles dimensions. Il est lié au mot Anagneia (« Et ce mot qui est au-dessous,
gravé par la même main, ’, signifie impureté. Vous voyez qu’on sait son grec. »,
p.291). Des parallèles avec le Faust de Goethe sont discutées.
Dans les chapitres suivants, je montre comment on peut interpréter les personnages et leurs
actions avec le concept d’ananke. Le conflit du prêtre Claude Frollo, l’écrivain des deux
inscriptions, est analysé dans quelques passages centraux (le paragraphe symbolique de
l’araignée et de la mouche; l’analyse des lexèmes pureté et impureté).
Chez Quasimodo la fatalité est double (de naissance inconnue et de nature difforme) et
évoque toute une série d’événements et de circonstances fatals. En outre, sa relation avec
Claude Frollo est examinée.
Esmeralda est interprétée dans le contexte de ‘pureté’ et ‘piété’, deux concepts implicites par
ananke et anagneia. La scène dans laquelle se manifeste la poésie du grotesque et du sublime
(exigé par Hugo dans la Préface de Cromwell) est discutée. La fin d’Esmeralda est mise en
scène comme une pièce de théâtre et montre que les concepts des deux inscriptions sont
présents (dans le chapitre ‚La creatura bella bianco vestita‘).
-7D’ailleurs, on peut constater une constellation des personnages très spéciale : il s’agit de deux
‘familles impossibles’ (Frollo, Jehan, Quasimodo versus Paquette et Esmeralda), marquées
par la fatalité (cf. meurtres etc.). La structure familiale fait référence à la tragédie grecque.
Cela indique que Hugo a réalisé une autre exigence de la Préface de Cromwell dans ce
roman, à savoir la poésie universelle qui ‘détruit’ les frontières entre les genres et les styles.
Le dernier chapitre est consacré à l’étude du concept d’ananke pour Victor Hugo comme
auteur et peintre. Un frontispice avec les personnages principaux et l’inscription est étudié
ainsi qu’un dessin peint par Hugo lui-même qui montre la chambre secrète de Claude Frollo
et l’inscription.
Une lettre de Diderot, connue par Hugo, donne un nouvel aspect au roman concernant la
cathédrale et la statue du St Christophe de Notre-Dame, qui était déjà mentionné dans le
contexte de Quasimodo. Un extrait de Julius Caesar de Shakespeare aide à interpréter le
passage et à le lier avec le concept de destin. Dans son livre William Shakespeare, Hugo
affirme cette interprétation. D’ailleurs, le concept est visible dans un autre dessin d’Hugo
dans lequel il le combine avec son nom propre.
Dans la conclusion, j’ai souligné l’importance du concept de fatalité dans l’œuvre de Victor
Hugo en citant la préface de son roman Les Travailleurs de la mer, où il déclare: « À ces trois
fatalités qui enveloppent l’homme se mêle la fatalité intérieure, l'anankè suprême, le cœur
humain. »
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