LES EMPLOIS DU MODE SUBJONCTIF (A.F.)
Le mode grammatical désigne trois stades de représentation du temps en fonction de la personne et
du temps présent :
modes nominaux (n'isolent ni la pers. ni le présent)
modes subjonctifs (isolent la pers. mais pas le présent)
modes indicatifs (isolent pers. et présent)
En A.F., le « que » est très rarement employé avant le subjonctif (contrairement au F.M.).
I.Le subjonctif en proposition subordonnée
1.Les subordonnées conjonctives
Introduites par une conjonction conjonctive de subordination (que, si, quant, ainçois que, por que,
mes que...).
a. Les subordonnées complétives conjonctives sont introduites par « que ».
L'emploi du mode en complétives dépend du verbe régissant la subordonnée.
Verbes virtualisants : => subjonctif dans prop principale affirmative ou négative
verbes de volonté :voloir, désirer, baer, covoitier, avoir talent...
verbes de commandement ou de prière : commander, demander, (re)querre, semondre, proiier,
conjurer...
verbes de convenance ou de nécessité : covenir, estovoir, estre mestier, estre droiz, estre
raisons...
verbes de conseil : conseillier, loer, amonester...
verbes de consentement ou de défense, d'empêchement : otroïer, souffrir, consentir VS
deffendre, veer, noiier...
NB : les verbes d'empêchement peuvent être suivis de la négation explétive
verbes de crainte : criembre, doter, redoter, avoir paor, avoir dote, avoir doutance.
=> Toutefois, après des verbes au sémantisme virtualisant, d'autres modes que le subjonctif
peuvent apparaître. On rencontre ainsi le futur ou le présent de l'indicatif.
Verbes actualisants : => subjonctif dans prop principale essentiellement négative, interrogative ou
hypothétique, sinon indicatif
existence : estre, ainsi estre, voirs estre...
événement : venir, avenir
perception : veoir, oïr, entendre, percevoir, apercevoir, sentir...
connaissance : savoir, connoistre...
énonciation : dire, mander, jurer, prametre, respondre, enseigner, noiier...
+ a poi que, a petit que, faut petit que...
Verbes d'opinion et de croyance ou verbes factitifs ou d'appréciation : => indicatif ou subjonctif
verbes et locutions d'opinion et de croyance : croire, cuidier, penser, sembler (uipersonnel),
estre vis, estre avis.... Ces verbes sont actualisants et entraînent l'indicatif si l'opinion énoncée
est une constatation objective. Dans tous les autres cas, on emploie le subjonctif.
verbes factitifs :
(faire que, veiller à ce que, permettre que... en F.M.), fere, donner, otroiier, garder...
(ne pas faire que, empêcher que, renoncer à... en F.M.), laissier, remanoir, retenir, garir...
verbes d'appréciation : plaire, amer, haïr, peser,tarder, estre bel, estre bon, estre lait, estre droit,
estre mieuz, estre mal, estre grief, estre dolor, soi merveillier....
Ces verbes sont tjs suivis du subjonctif en F.M., ils peuvent être suivi soit du subjonctif
soit de l'indicatif. Une seule règle, subjonctif si procès hypothétique / indicatif, si procès réalisable ou
probable
b. Les subordonnées conjonctives circonstancielles
Dans ce cas, ce n'est pas le verbe qui régit le mode mais la conjonction conjonctive. Les
conjonctions actualisantes entraînent donc l'indicatif et les conjonctions virtualisantes entraînent le
subjonctif. Le cas particulier, asémantique, de « que »peut être suivi de l'un ou l'autre mode.
les circonstancielles temporelles :
procès contemporain => indicatif : quant, com, entrues que, que que (pendant que), si com,
des que, si tost com, tres que (qq cas particuliers cpdt par imitation du latin, ou subj quand
présent mais limites indéterminées)
procès antérieur => indicatif : puis que, apres (ce) que
procès postérieur (virtuel) => subjonctif : cas particulier avec « devant (ce) que » et « avant
que » (+ futur)
les circonstancielles finales : but => subjonctif
Introduites par « que » ou « por (ce) que », « a (ce) que ».
les circonstancielles causales : cause => indicatif
Introduites par « que » qui signifie alors « car » ou « puisque » ou par « par ce que », « por ce
que », « quant, dès que, puis que, des puis que »
Cas particulier si la cause énoncée est niée => subjonctif
les circonstancielles consécutives : conséquence => indicatif ou subjonctif
Introduites par « si... que » ou « tel » (en F.M., de telle sorte que, si bien que).
indicatif si conséquence réalisée
subjonctif si conséquence irréelle
les circonstancielles comparatives : comparaison => indicatif (le plus souvent)
Introduites par « com, si, tant, tel, itel, autel, aussi com, autresi com, ainsi com, ensement com, issi
com... ou adjectif ou adverbe comparatifs : graindre, mendre, plus, meins, mieudre, pire, el, ainz,
ainçois...
introduites par « com » => indicatif (sauf comparaison virtualisante)
introduites par « que » => indicatif (sauf dans comparatives d'inégalité)
les circonstancielles concessives : concession => subjonctif
Introduites par adverbe temporel (encore, ja) ou quantitatif (tant, tot, bien) ou même sans adverbe
avec systèmes comme « veuille ou non », « sache ou non », « soie ou non ».
Come que, comment que, combien que, de telle façon que, mes que (même si), quoi que, cui que =
BIEN QUE
les circonstancielles de condition restrictive : restriction => subjonctif sauf après « par tel covent
que » (futur)
Introduites par « tel covent (covenant, condicion, achoison) que » (= à condition que), por ce que,
por quoi que, por quoi (= pourvu que), mais que.
les circonstancielles hypothétiques :
hypothèse par la seule présence du subjonctif
hypothèse introduite par « se » =>
hypothétiques à l'indicatif : concordance des temps (futur dans prop princ => indicatif
imparfait)
hypothétiques au subjonctif : subjonctif imparfait et plus que parfait
les circonstancielles d'exclusion ou d'exception :
(Sauf si, pourvu que, pour peu que, sans que)
exclusion introduite par une consécutive négative <=> sans que + subjonctif
exclusion traduite par locutions signifiant « sans que », « excepté que » => subjonctif
2.Les subordonnées interrogatives indirectes
Deux modes possibles : indicatif ou subjonctif
indicatif : mode le plus courant dans les interrogatives indirectes totales
subjonctif : dans plusieurs cas
si l'interrogation concerne la manière d'atteindre un but
la régissante exprime une idée d'impuissance devant une décision à prendre
la régissante exprime une indifférence devant le procès énoncé dans la subordonnée
3.Les subordonnées relatives
introduction :
Deux sortes de relatives, les adjectives et les substantives.
Qui, que, cui (dont, duquel, de laquelle), quoi, dont, ou
le mode dans les propositions relatives
relatives appositives : elles ne jouent pas de rôle dans l'identification référentielle de
l'antécédent => indicatif
relatives restrictives : elles sont nécessaires à l'identification référentielle de l'antécédent =>
indicatif si constat / => subjonctif si interrogation ou hypothèse
les propositions relatives à valeur hypothétique : subjonctif imparfait
II.Le subjonctif en proposition non dépendante
1.Le subjonctif présent
le subjonctif à valeur optative ou jussive
Permet d'exprimer la volonté pour la troisième personne, chose que l'impératif ne peut faire (il s'adresse
toujours à l'interlocuteur).
exprime le souhait
exprime le commandement
le subjonctif d'assertion ou « existenciel »
« Si m'aïst Diex » est la construction primitive.
SI = pour autant que, aussi vrai que0
=> aussi vrai que je souhait que Dieu me protège, me vienne en aide.
2.Le subjonctif imparfait
l'expression d'un souhait concernant une époque passée
l'expression du regret (que + subj = si seulement + imparfait)
« Que pleüst a Deu » = que n'a-t-il plu à Dieu
l'expression d'un potentiel ou d'un irréel du présent ou du passé
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