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Fiche « making of Océans »
1- Synopsis de l’extrait
Cette émission est consacrée au nouveau film produit et réalisé par Jacques Perrin qui sort en salles le
27 janvier 2010 : Océans. L’extrait nous présente les moyens techniques et humains impressionnants
mis au service de ce tournage, ainsi qu’une courte intervention du réalisateur rappelant le sens et
l’objectif de ce film consacré au milieu marin.
2- Enjeux et contexte
« La biodiversité de l’océan, au cœur des enjeux du développement durable »
À ce jour, les scientifiques ont répertorié 230 000 espèces marines dans les océans de la planète. On
estime que le nombre total d’espèces vivantes peuplant la Terre se situe entre 10 et 30 millions, parmi
lesquelles seules 1,75 million ont été recensées. Les espèces marines, qui seraient plusieurs millions,
sont moins bien connues que les espèces terrestres. En effet, les scientifiques estiment avoir décrit
moins de 10 % des espèces macroscopiques qui vivent dans l’océan. Alors que les mers et océans
recouvrent plus de 70 % de la surface du globe, seulement 2 % des fonds océaniques ont été explorés.
Un programme scientifique international lancé en 2000 – The Census of Marine Life – tente d’établir un
recensement de la biodiversité océanique. Depuis, environ 1 650 nouvelles espèces marines ont été
décrites annuellement. Ce chiffre tend toutefois à diminuer compte tenu de la réduction des moyens
affectés à ces recherches. Les milieux côtiers concentrent 90 % de la vie végétale et animale marine et
sont les plus divers. Certains écosystèmes marins, comme les zones humides littorales ou les récifs
coralliens, possèdent une biodiversité exceptionnelle. Des scientifiques pensent qu’ils pourraient abriter,
à eux seuls, entre 1 et 9 millions d’espèces. Dans le plein océan (le domaine pélagique), les espèces
sont moins nombreuses et moins diverses.
Les espèces marines ont un rôle essentiel dans les équilibres des écosystèmes locaux, régionaux, voire
l’équilibre environnemental mondial. Le phytoplancton, par exemple, influence la composition de
l’atmosphère. En effet, il produit plus d’oxygène que toutes les forêts terrestres. Par la photosynthèse, il
agit comme une véritable « pompe à carbone », se développant en absorbant le CO2 dissous dans les
mers et les océans. Les espèces marines limitent aussi l’érosion du littoral. Les mangroves, par
exemple, absorbent 70 à 90 % de la force des vagues. Certaines espèces vivantes, comme l’holothurie,
contribuent à dépolluer l’eau et les sédiments. Enfin, les écosystèmes marins procurent de nombreuses
ressources aux hommes : des matériaux de construction, des substances médicinales ou encore des
ressources pour le tourisme. Mais les ressources aquatiques sont avant tout une source de nourriture
essentielle pour l’humanité. Pour 2,6 milliards de personnes dans le monde, les poissons, les crustacés,
les mollusques constituent 20 % des protéines animales consommées. En effet, si la consommation de
poissons et autres produits de la mer d’un habitant d’un pays développé est en moyenne trois fois plus
élevée que celle d’un habitant d’un pays en développement (27 kg/an contre 9 kg/an), il n’en reste pas
moins que les populations des pays du Sud sont particulièrement dépendantes de ces ressources pour
satisfaire leurs besoins alimentaires en protéines. Les populations du Nord disposent de bien d’autres
sources d’approvisionnement pour cette catégorie de nutriments. La richesse du milieu marin, son rôle
dans les équilibres mondiaux, les ressources qu’il fournit à l’humanité expliquent l’intérêt porté aux mers
et aux océans, ainsi que leur place dans les débats sur le développement durable.
© SCÉRÉN-CNDP, 2010
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L’érosion de la biodiversité est difficile à estimer. On constate en effet de gros écarts entre les
estimations des experts selon les modèles utilisés. Toutefois, sa protection est devenue une
préoccupation majeure dès les premiers débats internationaux sur le développement durable. En 1992,
au Somment de la Terre de Rio de Janeiro, une convention de la biodiversité est adoptée, aujourd’hui
ratifiée par 189 pays. L’Organisation des Nations unies a proclamé 2010, « Année internationale de la
biodiversité » pour alerter l’opinion publique sur « l’état et les conséquences du déclin de la biodiversité
dans le monde ». Les inquiétudes sur l’érosion de la biodiversité sont particulièrement focalisées sur les
milieux sensibles comme le milieu marin. Plusieurs facteurs seraient à l’origine de cette érosion. La
surexploitation des stocks de poissons menace certaines espèces. Au rythme d’exploitation actuel,
certains scientifiques estiment que toutes les espèces marines ayant un intérêt commercial auront
disparu d’ici 2050… Le réchauffement de la température des océans pourrait condamner à l’extinction
certaines espèces incapables de s’adapter ou de migrer.
Dans ce contexte d’érosion de la biodiversité, facteur d’inquiétude, différents acteurs agissent pour sa
protection. À l’échelle mondiale, les Nations unies instaurent en 1982 la Convention sur le droit de la
mer, entrée en vigueur en 1994. Ratifiée aujourd’hui par 157 pays, elle pose un cadre juridictionnel pour
l’utilisation, l’exploitation et la préservation des océans et de leurs ressources. Plusieurs organisations
non gouvernementales se préoccupent de la question. C’est par exemple le cas de l’Union internationale
pour la conservation de la nature (UICN) qui incite à la mobilisation en faveur de la biodiversité.
Considérant que la sauvegarde du milieu marin est l’affaire de tous, certains cherchent à mobiliser
l’action citoyenne afin de changer les comportements individuels. C’est en particulier le cas du Réseau
Océan Mondial, initié en 2002, qui rassemble des institutions et organisations en contact avec le public
(musées, aquariums, par exemple). La campagne lancée par ce réseau pour encourager des actions en
faveur d’une utilisation plus durable de l’océan a pour objectif de toucher au moins 2 millions de
personnes. Le film Océans, réalisé par Jacques Perrin, cherche à mettre en évidence la biodiversité des
océans, tout en suscitant l’émotion. Doté de moyens considérables (4 ans de tournage, 14 cameramen,
70 expéditions, un budget de 60 millions d’euros) qui ont permis de filmer plus de 100 espèces, il
constitue lui aussi une forme de mobilisation pour la protection de la biodiversité des océans.
3- Des pistes d’exploitation pour le collège
 Notions et mots clés abordés : développement durable, ressources, surexploitation, biodiversité,
acteurs, protection des océans.
 Capacités mises en œuvre : classement d’informations sous la forme d’un tableau synthétique,
recherche d’informations sur divers sites Internet.
 Problématique
Ce travail s’insère dans les nouveaux programmes de 5e et plus particulièrement dans le thème 3,
« Gérer les océans et leurs ressources », de la partie III intitulée « Des hommes et des ressources ». Il
permet d’introduire avec les élèves la notion de « ressource » dans le cadre du milieu marin, en
travaillant avec eux autour de trois questions importantes :
– Quelles sont ces ressources ?
– Quelles sont les menaces qui pèsent sur elles ?
– Qui sont les acteurs qui agissent pour éviter ou limiter la destruction de ces ressources ?
Le projet fait appel à plusieurs types de documents :
– l’extrait de l’émission Thalassa consacrée au film Océans ;
– un extrait de l’article de Philippe Vallette : « L’océan sous pression : quel avenir pour l’homme ? »,
extrait des Actes du FIG de 2009 et disponible sur le site http://fig-st-die.education.fr/ ;
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– des sites Internet institutionnels ou en provenance d’associations de protection de l’environnement
(voir sitographie).
 Proposition de démarche
1er temps. Visionner le film en classe avec les élèves et s’arrêter sur la phrase prononcée par Jacques
Perrin à 2’47 : « En 50 ans, la mer et les ressources se sont complètement transformées. » Cette phrase
va servir de fil conducteur à ce travail. Tout d’abord, il est possible d’interroger les élèves sur ce que
sont, d’après eux, les ressources issues de la mer et de recueillir les réponses en les listant au tableau.
2e temps. Présenter aux élèves un court extrait de l’article de Philippe Vallette (les quatre premières
lignes du paragraphe D. de son article intitulé « Agir pour la planète bleue »). Ce passage présente les
deux types de menaces pesant sur les ressources de l’océan : leur surexploitation et leur dégradation.
Travailler alors avec les élèves en classe sur ces deux notions. Construire avec eux, après une phase
de cours dialogué, une liste de causes pouvant conduire à la surexploitation ou à la dégradation du
milieu naturel maritime.
3e temps. Toujours à partir de cet article, travailler avec les élèves sur les conséquences de cette
« transformation » des ressources. L’article évoque trois catégories de conséquences :
environnementales, sociales et économiques. Après avoir fait repérer ces trois catégories aux élèves, il
est envisageable de leur faire construire un tableau afin de classer, en trois colonnes, les conséquences
de la disparition partielle des ressources issues de l’océan qu’ils auront eux-mêmes repérées à
l’occasion d’un moment de cours dialogué. C’est durant cette partie du travail qu’il faudra définir, avec
eux, et insister sur la notion de « biodiversité ».
4e temps. Après avoir pris conscience des risques d’une disparition, même partielle, des ressources
offertes par les océans, les élèves sont invités à se poser la question de leur protection. Ce travail aura
pour but de réfléchir à la notion d’« acteurs ».
En salle informatique, ou éventuellement individuellement, à la maison, les élèves sont invités à
rechercher les différents acteurs qui interviennent dans la protection de la biodiversité, et
particulièrement pour les ressources maritimes. Les élèves pourront utiliser une liste de site, dont celui
de la FAO, de l’Union internationale pour la conservation de la nature, du portail français de l’Année
internationale de la biodiversité ou d’associations spécialisées dans la protection de l’environnement
comme Notre planète par exemple.
Il sera important de distinguer avec les élèves différentes catégories d’acteurs en différenciant les
institutions publiques des associations et des individus ou entreprises privées. C’est ainsi que pourra
être souligné le rôle d’un film comme Océans, dont la vocation citoyenne est clairement revendiquée, en
tant qu’outil de sensibilisation de la population à la question de la transformation des ressources et des
océans.
Ce travail sera aussi l’occasion d’introduire la suite de l’étude sur ce thème du programme qui doit être
principalement axé, autour de cet enjeu, sur les conflits survenant entre les différents acteurs,
notamment étatiques.
4- Des pistes d’exploitation pour le lycée général
L’extrait sélectionné peut être utilisé dans le cadre du programme de seconde, dans le chapitre de
géographie intitulé « Plus de 6 milliards d’hommes sur terre ». Il est l’occasion de montrer que « les
enjeux environnementaux ignorent les frontières et impliquent une gestion internationale ». L’extrait
permet tout d’abord de mettre en évidence la biodiversité des océans et ses menaces. Puis, après avoir
expliqué aux élèves le statut juridique des océans (par les ZEE, 40 % des eaux des océans relèvent de
la compétence des États, mais 60 % du domaine océanique se trouve en dehors des juridictions
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nationales), il sera possible de s’arrêter sur les acteurs de la protection de la biodiversité, le film Océans
étant présenté comme un exemple de sensibilisation du public sur ce thème.
5- Des pistes pour le lycée professionnel
Un travail du même type est envisageable pour la classe de seconde du lycée professionnel. Il serait
cependant plus particulièrement concentré sur la question des ressources offertes aux hommes par les
océans afin d’être inséré dans la partie du programme intitulée « Nourrir les hommes ». Ainsi, et
essentiellement à partir d’un travail de recherche mené en salle informatique, les élèves seront invités à
rechercher les causes des destructions des ressources, puis les conséquences sur les ressources
alimentaires des populations de différentes régions du monde (en utilisant notamment le site de la FAO).
Enfin, dans un dernier temps, on les poussera, eux aussi, à s’interroger sur la question de la diversité
des acteurs agissant en faveur de la protection des ressources, dans laquelle on intégrera les moyens
de sensibilisation tels que le film de Jacques Perrin.
6- Bibliographie et sitographie
Sur la notion de développement durable
 BRUNEL S., Le Développement durable, Collection « Que sais-je ? », PUF, 2007.
 « Développement durable, quels enjeux géographiques ? », La documentation photographique,
n° 8053, 2006.
 VEYRET Y., Le Développement durable, Éditions Sedes, Paris, 2007
 VEYRET Y., ARNOULD P. (dir.), Atlas des développements durables, Éditions Autrement, 2008.
Ouvrages, articles, sites abordant la question de l’océan dans sa globalité (fonctionnement,
action de l’homme, gestion)
 Le Festival international de géographie de Saint-Dié de 2009 a eu pour thème « Mer et océans : les
géographes prennent le large ». Ses Actes sont disponibles sur le site http://fig-st-die.education.fr/.
 COUSTEAU J.-M. et VALETTE P., Atlas mondial de l’océan. Pour une politique durable de la planète
mer, Collection « Atlas/Monde », Éditions Autrement, 2007.
 VALETTE P., « L’océan sous pression, quel avenir pour l’homme », Actes du Festival international de
géographie de Saint-Dié, 2009.
Sur la question de l’exploitation des océans par la pêche
 CHAUSSADE J., « Le pillage des ressources de la mer », Actes du Festival international de
géographie de Saint-Dié, 2009.
 Site de la FAO : www.fao.org
Sur la protection de la biodiversité
 Les sites de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN, www.iucn.org/fr/) et du
comité français de l’UICN (www.uicn.fr).
 Le portail français de l’Année internationale de la biodiversité : www.biodiversite2010.fr/
 Le site du Réseau Océan Mondial (en anglais) : www.worldoceannetwork.org/
 Le site d’une association de protection de l’environnement : www.notre-planete.info/
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 Le site du programme Census of Marine Life (en anglais) : www.coml.org/. Ce programme est décrit en
français sur le site de l’IFREMER : www.ifremer.fr/. Des chercheurs de ce programme ont apporté leurs
conseils scientifiques à la réalisation du film Océans de Jacques Perrin.
Sur les précautions à prendre face à l’érosion de la biodiversité
 ARNOULD. P, « Biodiversité : de la confusion des chiffres et des territoires », site Géoconfluences.
(http://geoconfluences.ens-lsh.fr)
Le site du film Océans
 Le site contient un « espace enseignants », http://oceans-lefilm.com/
Les auteurs
Célia PARMENTIER, collège Pasteur, La Celle-Saint-Cloud (78).
Raphaële Lombard-Brioult, Professeur d’histoire-géographie, lycée Edmond Michelet, Arpajon,
Formatrice IUFM, site Antony Val de Bièvre, Académie de Versailles.
Coordination pédagogique
Jean-Max Girault, IA-IPR d’histoire-géographie, académie de Créteil.
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