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Eucharistie et Eglise
La relation entre l’Eucharistie et l’Eglise est comprise dans la grande tradition chrétienne
comme constitutive de l’être et de l’agir de l’Eglise elle-même, au point que l’antiquité
chrétienne désignait par les mêmes paroles Corpus Christi le corps né de la Vierge Marie, le
corps eucharistique et le corps ecclésial du Christ.
Cette unité du corps se manifeste dans les communautés chrétiennes et se renouvelle dans
l’acte eucharistique qui les unit et les différencie en Eglises particulières, “in quibus et ex
quibus una et unica Ecclesia catholica existit” (LG 23). Le terme « catholique » exprime
l’universalité provenant de l’unité que l’Eucharistie, célébrée dans toute Eglise, favorise et
édifie.
Les Eglises particulières dans l’Eglise universelle ont ainsi, dans l’Eucharistie, le devoir de
rendre visible leur unité et leur diversité. Ce lien d’amour fraternel laisse transparaître la
communion trinitaire. Les conciles et les synodes expriment dans l’histoire cet aspect fraternel
de l’Eglise. De par cette dimension ecclésiale, l’Eucharistie établit un fort lien d’unité de
l’Eglise catholique avec les Eglises orthodoxes, qui ont conservé la nature authentique et
intacte du mystère de l’Eucharistie. Le caractère ecclésial de l’Eucharistie pourrait également
être un point privilégié dans le dialogue avec les communautés nées de la Réforme.
Proposition 6
L’adoration eucharistique
Le Synode des Evêques, reconnaissant les multiples fruits de l’adoration eucharistique dans la
vie du peuple de Dieu dans de si nombreuses parties du monde, encourage fortement le
maintien et la promotion, selon les traditions, aussi bien de l’Eglise latine que des Eglises
orientales, de cette forme de prière, recommandée si souvent par le vénérable serviteur de
Dieu, le pape Jean-Paul II. Il reconnaît que cette pratique naît de l’action eucharistique - qui
est en soi le plus grand acte d’adoration de l’Eglise, qui permet aux fidèles de participer
pleinement, consciemment, activement et de manière fructueuse au sacrifice du Christ selon le
désir du Concile Vatican II - et y reconduit. Ainsi vécue, l’adoration eucharistique soutient les
fidèles dans leur amour et le service chrétien envers les autres et promeut une plus grande
sainteté personnelle et des communautés chrétiennes. En ce sens, le renaissance de l’adoration
eucharistique, y compris parmi les jeunes, apparaît aujourd’hui comme une caractéristique
prometteuse de nombreuses communautés. Pour cette raison, afin de favoriser la visite au Très
Saint Sacrement, veillons à ce que, dans la limite du possible, les églises dans lesquelles est
présent le Saint Sacrement restent ouvertes.
Que la pastorale aide les communautés et les mouvements à connaître la juste place de
l’adoration eucharistique pour nourrir une attitude d’émerveillement face au grand don de la
présence réelle du Christ. En ce sens, l’adoration eucharistique est encouragée également dans
l’itinéraire de préparation à la première communion.
Pour promouvoir l’adoration, il convient de donner une reconnaissance particulière aux
instituts de vie consacrée et aux associations de fidèles qui s’y consacrent de façon spéciale et
sous différentes formes, les aidant afin que la dévotion eucharistique devienne plus biblique,
liturgique et missionnaire.