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sens et dans le sens de cette façon de concevoir la philosophie, mais sans toutefois faire le
rapprochement avec elle. Que penser par exemple du mot d'ordre : « l'élève au centre du
système éducatif » ? Tout le monde fait comme si L'ECJS, les TPE, les PPCP
, les "itinéraires
de découverte", dérivaient d'une transmission directe de savoirs, alors qu'en fait cela
s'apparente plus à la pratique philosophique dont je viens de parler : penser par soi-même,
c'est-à-dire acquérir l'autonomie par rapport à ce qu'on pense et par rapport à ceux qui savent,
mais aussi penser avec les autres en s'enseignant mutuellement. C'est Anne Lalande, une
institutrice qui fait de la philosophie pour enfants qui raconte cette anecdote : "Cette
dynamique de réflexion se sent beaucoup plus en Cours Élémentaire première année, avec des
tentatives évidentes de réinvestissement (comme cette leçon de grammaire concernant la
distinction noms propres / noms communs, qui se termina, à la stupeur de l'enseignante et de
l'autre moitié de la classe, par un mini-débat au sein du groupe témoin à propos de la
signification et de l'utilité du nom. Question d'ailleurs traitée à leur demande lors de la séance
de philosophie suivante). Au-delà de l'exemple, ce qui apparaît est une nouvelle façon d'être.
Comme si face au travail scolaire, l'enfant retrouvait cette dynamique « intellectuelle » si
nécessaire à toute recherche de sens, dynamique qui influe beaucoup dans le rapport de
chacun au savoir et à autrui"
. Philosopher est donc équivalent à enseigner et cela s’appuit sur
deux choses. D’abord, la revendication d'une exigence de philosophie PAR tous (et non
POUR tous !)
. Ensuite et plus nouveau : l'émergence d'une pensée (ou intelligence ; ou
dialogue ; ou logos.) COLLECTIVE ou MUTUELLE
.
Je voudrais rajouter que mon propos ne se situe pas dans une revendication corporatiste.
L'enseignement de la philosophie, tel qu'il est pratiqué aujourd'hui, ne correspond plus à ce
qui est attendu de la philosophie et sera contraint de changer, de se transformer. La
philosophie n'est pas un savoir, entre autres, et elle n'est pas plus une discipline, entre autres.
D'ailleurs l'a-t-elle déjà été ? L'enseignement de la philosophie est considéré par les
instructions officielles comme le couronnement des études secondaires
: Pourquoi «
couronnement » et non pas « enseignement » lui même ?
ECJS : Education Civique Juridique et Sociale ; TPE : Travaux Personnels Encadrés ; PPCP : Projets
Pluridisciplinaires à Caractère Professionnel.
« Une expérience de philosophie à l’école primaire » par Anne Lalanne Institutrice de CP à l'école des Pins
(Montpellier, France), Diotime/L'Agora, Revue Internationale de Didactique de la Philosophie. http://www.ac-
montpellier.fr/ressources/agora/ag03_018.htm
Le nom même de l'association dont je suis le président, qui a pour but de promouvoir la philosophie dans des
lieux où elle n'est pas encore présente (Voir le site de l’association : http://www.philopartous.org/), en particulier
dans les cafés (Voir le site du e-zine Café-PhiloWeb : http://www.cafephiloweb.net/), et dans la cité, mais aussi
au sein même du système scolaire (Voir le site « pratiques-philosophiques »
http://www.multimania.com/philosopher).
voir mes articles : Fait-on de la philosophie dans les cafés-philo ? dans Diotime/l'Agora, n°3 (http://www.ac-
montpellier.fr/ressources/agora/ag03_039.htm) ; Contribution à l'histoire du mouvement des cafés-philo poitevin
1989 – 1997 (http://www.cafephiloweb.net/cpwt/contribu.htm) ; et Cafés-philo : pourquoi la philosophie est-elle
devenue si populaire ? (http://www.philopartous.org/apptt/pourq2.html).
« D'une part, il permet aux jeunes gens de mieux saisir, par cet effort intellectuel d'un genre nouveau, la portée
et la valeur des études mêmes, scientifiques et littéraires, qui les ont occupés jusque là, et d'en opérer en quelque
sorte la synthèse. D'autre part, au moment où il vont quitter le lycée pour entrer dans la vie, et, d'abord, se
préparer par des études spéciales à des professions diverses, il est bon qu'ils soient armés d'une méthode de
réflexion et de quelques principes généraux de vie intellectuelle et morale qui les soutiennent dans cette
existence nouvelle, qui fassent d'eux des hommes de métier capables de voir au-delà du métier, des citoyens
capables d'exercer le jugement éclairé et indépendant que requiert notre société démocratique. » (Instructions du
2 septembre 1925 d’Anatole de MONZIE, toujours en vigueur)