février 2004 - Académie de Toulouse

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Actualité février 2004
— Alferi Pierre, Des enfants et des monstres, P. O. L. , 2004, ISBN:. À l’ère téléphage, le
câble fait valser les films en boucle et le satellite les met en orbite en attendant les
self-serveurs. Le cinéma peut tout partager avec la télé, il lui résistera par un trait bien plus
que technique: la projection vient de derrière, nous met en garde. Le caisson lumineux, lui,
nous plonge dans son tube. Les films y sont des souvenirs, déchets, carlingues de vieux
vaisseaux encombrant le ciel cathodique. Souvenir d’une séance, mais sans son
sex-appeal. Souvenir qu’on n’a pas, et désir d’une séance. Occasion d’un retour critique?
Plutôt: comme on enfourche un cheval de manège, en saisir un au vol et jouer la curiosité
contre la nostalgie. Cette suite d’articles, pour la plupart publiés en ligne sur le site des
Cahiers du cinéma, certains dans la revue Vacarme, s’organisent autour de quelques faits
ou éléments constitutifs, pour Pierre Alferi, du pouvoir qu’exerce le cinéma sur nous.
D’abord le fantastique et l’immaturité qui sont d’ailleurs, hors même le genre dit
fantastique qui fait ici l’objet de beaux développements, au cœur du cinéma qui produit
des fantômes animés. Pierre Alferi s’attache à l’évocation et à la critique aussi bien des
films à effets (science-fiction, monstres, vampires, etc. ) que d’œuvres plus discrètes,
elliptiques, mais pas moins efficaces (ainsi du cinéma de Jacques Tourneur). Ensuite la
mélancolie filmée à travers cette manière qu’ont certains héros non pas de regagner le
monde qui leur a été refusé, mais d’en faire leur deuil. Ensuite encore, bien sûr, les
acteurs, ce qui les fait, peut-être, des êtres d’un genre unique dont les personnages
endossés seraient les espèces. Quelques portraits pour cerner une singularité qui ne
s’affiche pas, hyperphysique, qui se laisse entrevoir de rôle en rôle, entre les avatars.
Enfin, quelques articles imaginent des cinéastes à partir de leurs films. Certains
s’appuyèrent sur un modèle déjà classique du beau, dans le théâtre et la peinture, pour
maintenir farouchement une volonté d’art dans l’usine à films (Lang, Murnau, Ulmer,
Preminger). D’autres, arrivés un peu tard, ont mimé cette volonté (Minnelli, Corman,
Lynch, Kitano). http://www.pol-editeur.fr/catalogue/fichelivre. asp?Clef=5770 – Notule
de l’éditeur.
— André Motte, Christian Rutten, Pierre Somville, avec la collaboration de Laurence
Bauloye, Aikaterini Lefka eEt Annick Stevens, Philosophie de la forme. Eidos, idea,
morphè dans la philosophie grecque, des origines à Aristote. Travaux du centre d’études
aristotéliciennes de l’Université de Liège, édités par, Coll. “Aristote. Traduction et
études”, Peeters, Louvain-la- Neuve – Paris – Dudley MA, 2003, 684 p. Toutes les
occurrences des trois termes présentes dans les fragments des philosophes présocratiques
ainsi que dans les œuvres de Platon et d'Aristote ont été examinées, dans leur contexte,
d'un point de vue grammatical et d'un point de vue sémantique. Grâce à ces analyses
approfondies, l’ouvrage apporte certaines vues nouvelles relativement à la thématique,
toujours controversée, autour des notions de la “forme” et de l’”idée”. Les résultats de
l'enquête ont d'abord été présentés et discutés au cours d'un colloque qui s'est tenu à Liège
en mars 2001. Les auteurs, au nombre d'une vingtaine, sont des professeurs et des
chercheurs issus des Universités de Liège, de Bruxelles, de Louvain-la-Neuve, de Leuven,
de Luxembourg, de Padoue et de Montréal. Dans le volume, chacun des trois corpus
donne lieu en outre à un tableau récapitulatif des occurrences et à des conclusions propres.
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Un quatrième chapitre comprend une étude sur Proclus ainsi que des investigations
relatives aux traductions arabes et latines du vocabulaire concerné. Pour finir, Enrico
BERTI dégage les principaux résultats du travail et montre aussi certains enjeux de cette
“philosophie de la forme” inaugurée par les penseurs grecs. L'ouvrage comprend une
bibliographie de quelque deux cents quarante titres ainsi qu'un index des mots
sémantiquement apparentés aux trois termes étudiés et des autres mots qui apparaissent
fréquemment dans leur voisinage. http://www.peeters-leuven.be – Notule de l’éditeur.
— Aristote, Éthique à Nicomaque, Garnier-Flammarion, traduction présentation, notes et
bibliographie par Richard Bodéüs, 2004, ISBN: 2-08-070947-X. - L'Éthique à Nicomaque
n'est pas seulement l'une des oeuvres les plus célèbres d'Aristote, l'une de celles qui
témoignent le mieux aujourd'hui de sa philosophie. C'est aussi, plus généralement, un des
grands textes de l'histoire de la pensée. Quelle est l'activité qui, en dernière instance,
donne sens à la vie humaine? Telle est l'interrogation qu'Aristote commence par soulever,
sachant que l'être humain est un être rationnel, susceptible d'élaborer de multiples projets.
On ne peut lire - ou relire - l'Éthique à Nicomaque sans éprouver combien la réponse à
cette question entraîne le philosophe à la découverte de l'homme lui-même, en qui, selon
Aristote, s'unissent mystérieusement la bête et le dieu. Cette nouvelle traduction dégage
clairement la structure et l'articulation du texte d'Aristote. Elle s'accompagne d'un appareil
de notes fourni qui tient compte des analyses et des interrogations principales dont le texte
a récemment fait l'objet. – Notule de l’éditeur.
— Aron Raymond, Le marxisme de Marx, L. G. F. , 2004, ISBN: 2-253-10800-6. Édition:
Bachelier Christian, Casanova Jean-Claude; première édition: 2002. Ouvrage sans cesse
repoussé par Aron (1902-1983), Le Marxisme de Marx sort enfin sous la forme originale
d'un cours donné pour le concours de l'agrégation en 1962 et 1963 à la Sorbonne. Grâce au
travail de Jean-Claude Casanova et de Christian Bachelier, ce cours – parfois amendé à la
lumière d'un autre cours donné au Collège de France en 1977 – devient un véritable
ouvrage, structuré, précis, fort de plus de 800 pages, annoté avec précision. Il n'est pas
seulement une trace de l'histoire intellectuelle de la seconde moitié du XXe siècle, mais est
peut-être aussi l'un des livres le plus intéressants sur Marx dans les productions actuelles.
– Notule de l’éditeur.
— Bachelier Louis, Aux origines de la finance mathématique, Préface de I. Ekeland. Sous
la direction de J. M. Courtault et Y. Kabanov, Presses Universitaires de Franche-Comté,
2004, ISBN: 2-84627-064-3. - Les articles rassemblés dans ce volume pour le centenaire
de la soutenance de la thèse de Louis Bachelier "Théorie de la spéculation" sont consacrés
à l'exposé de la vie et de l'oeuvre de ce savant peu connu considéré aujourd'hui comme le
précurseur de la finance mathématique. – Notule de l’éditeur.
— Balmes Marc, Boi Luciano, Lambert Dominique, L'énigme des mathématiques. La
mathématisation du réel et la Métaphysique, livres I (391 p., paru en mars 2003, ISBN:
390677077X) et II (environ 400p. , à paraître courant 2004), collection "Philosophia
Naturalis et Geometricalis", Peter Lang, Bern - Berlin - Bruxelles - Frankfurt am Main New York - Oxford - Wien. "Une énigme: comment se fait-il que la mathématique, qui est
un produit de la pensée humaine et indépendante de toute expérience, s’adapte d’une si
admirable manière aux objets de la réalité?". Dans toute sa force, c’est une question
proprement métaphysique que soulevait Albert Einstein: la mathématisation du réel, telle
qu’inaugurée par Galilée, y atteint, par delà le mathématisable immédiat des quantités
discrète et continue, le mathématisable profond de lois et de structures. Or celles-ci sont
bien quelque chose de ce réel, mais quelque chose qui, du fait de la séparation du réel
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sensible grâce à laquelle la mathématique acquiert son autonomie, demande à y être situé.
Mais si les succès de la mathématisation ont contribué de manière décisive à faire adopter,
à la philosophie moderne, un primat de l’interrogation critique et, à la philosophie
contemporaine, un primat de la considération du dire rationnel, ils leur en ont par là-même
rendu l’entreprise, et la métaphysique elle-même, impensables. Mais, lue ligne à ligne et
avec ces questions, la Métaphysique ­ non pas l’essentialisme de l’aristotélisme scolaire ­
s'avère utiliser une telle considération et développer une telle interrogation au service
d’une analyse causale de ce qui est pris en tant qu’être. Celle-ci, convenablement
actualisée, doit permettre de situer dans le réel, au niveau de son intelligibilité première,
les quantités discrète et continue (livre I) et, au niveau de sa structure métaphysique, ses
lois et structures mathématiquement exprimables (livre II). Du même coup, "l’énigme"
s’avère un catalyseur très puissant pour la redécouverte de cette analyse et, par suite, pour
une renaissance de la métaphysique. J'ajoute que ces deux livres, qui tentent de situer le
mathématisable profond des lois et structures à la lumière de la saisie par Zêta et Êta des
causes immanentes de l'exister par soi, séparé et un qui est celui des substances sensibles,
devraient se prolonger dans un troisième, en cours de rédaction, qui tentera de situer le
mathématisable relativement au divin (et, par là, de s'essayer à une vision de sagesse sur
l'activité mathématicienne de l'homme), ce qui l'engagera en particulier dans une lecture
ligne à ligne de Métaphysique Thêta et Lambda, ainsi que dans un essai d'en prolonger la
démarche jusqu'à une philosophie de la création. – Notule de l’éditeur.
— Balmes Marc, Pour un plein accès à l'acte d'être avec Thomas d'Aquin et Aristote.
Réenraciner le De ente et essentia, prolonger la Métaphysique, collection "Ouverture
philosophique", 191 p. , L'Harmattan, Paris, 2003, ISBN: 2-7475-3980-6. Nul doute que
l'accès à l'acte d'être des réalités que nous classons dans la catégorie de la substance ne
soit, dans la recherche métaphysique des principes et causes propres de ce qui est pris en
tant qu'être, une étape décisive. Mais cet accès, le devons-nous au seul saint Thomas,
comme cela est couramment tenu, ou bien le devons-nous d'abord à Aristote, et comment
alors se comparent les voies par lesquelles l'un et l'autre nous y conduisent? Prenant appui
sur une lecture entièrement renouvelée de la démarche des livres Z et H de la
Métaphysique, ici présentée de manière relativement synthétique, l'on y confronte celle du
De ente et essentia. L'on montre alors que si l'apport du théologien, partant du donné de
foi de la création ex nihilo, peut et doit être repris dans un prolongement philosophique à
l'apport de la Métaphysique, il demande aussi, par delà l'écran néoplatonicien et le
reproche erroné d'essentialisme fait à Aristote, à être réenraciné dans l'accès ouvert par
celui-ci aux causes immanentes de l'exister par soi, séparé et un qui est celui des
substances, à savoir: selon la forme, ces substances elles-mêmes et, selon la fin, leur acte
d'être. – Notule de l’éditeur.
— Bouhsira Jacques, Durieux Marie-Claire dir., Winnicott insolite, PUF, 2004, ISBN:
2-13-054163-1
— Bouveresse Jacques, Bourdieu, savant & politique, Collection "Bancs d'essai", 192 p. ,
Agone, 2004, ISBN: 2-7489-0020-0. En librairie le 15 fevrier 2004.
http://www.agone.org/bourdieusavantpolitique. – "Bourdieu aurait sûrement dérangé un
peu moins son époque, s'il s'était contenté d'assumer le rôle qui est prévu pour les gens
comme lui, celui de l'homme de science, détenteur d'un savoir qui était, dans son cas,
énorme et parfois écrasant, que la position d'exception qu'il occupe protège contre le
contact avec les réalités et les modes de pensée "vulgaires". Mais il ne l'a justement pas
voulu et il est curieux qu'on lui ait reproche, parce qu'il était un des intellectuels les plus
prestigieux et, du point de vue social, les plus privilégies de notre temps, d'avoir réussi a
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rester en même temps aussi proche des gens les plus ordinaires. C'est justement, en grande
partie, a cause de l'identité de nos réactions sur la façon dont la raison savante devrait
traiter le "sens commun" et les "gens du commun" que nous avons, lui et moi, sympathise
spontanément depuis le début. Bourdieu a dit qu'il ne s'était "jamais vraiment senti justifié
d'exister en tant qu'intellectuel". Et, a la différence de beaucoup d'autres, il n'a pas
seulement essayé, mais également réussi a exister autrement. Quand il parle de ce qui le
rapproche de Pascal, il mentionne la sollicitude, dénuée de toute naïveté populiste, de
celui-ci pour le "commun des hommes" et les "opinions du peuple saines". C'est donc a
Pascal que je laissera le dernier mot sur ce en quoi consiste la grandeur des hommes
comme Bourdieu et celle de l'exemple qu'ils nous donnent: "On tient a eux par le bout par
lequel ils tiennent au peuple; car quelque élèves qu'ils soient, si sont-ils unis au moindre
des hommes par quelque endroit. Ils ne sont pas suspendus en l'air, tout abstraits de notre
société. Non, non; s'ils sont plus grands que nous, c'est qu'ils ont la tête plus élevée; mais
ils ont les pieds aussi bas que les nôtres. Ils y sont tous a même niveau, et s'appuient sur la
même terre; et, par cette extrémité, ils sont aussi abaisses que nous, que les plus petits, que
les bêtes. "' Ce livre réunit deux penseurs hétérodoxes, l'un philosophe, l'autre sociologue,
également professeurs au Collège de France. Celui qui reste parle de l'ami qui n'est plus,
de ce qu'il a appris de lui, du rapport a la science, aux pouvoirs et a la société, de leurs
désaccords aussi, et de leurs colères communes. Sommaire Préface (2004) -I- L'esprit du
grimpeur -II- La philosophie reconnaissante -III- Conformismes & résistance -IV- Les
médias, les intellectuels & le sociologue -V- Le savant & le politique -VI- Règles,
dispositions & habitus -VII- La connaissance de soi et la science. – Notule de l’éditeur.
— Carraud Vincent, Marion Jean-Luc, Montaigne: scepticisme, métaphysique, théologie,
PUF, 2004, ISBN: 2-13-052976-3
— Cassou-Nogues Pierre, Gödel, Les Belles lettres, 2004. 2004, ISBN 2-251-76040-7.
Kurt Gödel (1906-1978), mathématicien, logicien et philosophe, est incontestablement
l’un des plus grands esprits de notre temps. Ses réponses aux questions radicales posées
par le XXe siècle au langage, aux mathématiques et à la pensée rationnelle ont modifié de
façon décisive l’assise du savoir contemporain: Existe-t-il une langue qui permette d’isoler
les phrases vraies dans tout monde possible? Pouvons-nous ou prouver ou réfuter chacune
des phrases que nous pouvons y énoncer? Ou bien, dans une langue donnée, existe-t-il des
phrases indécidables? Plus largement, existe-t-il des phrases absolument indécidables, qui,
dans aucune langue plausible, ne seront ni prouvées ni réfutées? Sommes-nous des
machines? Si nous pensons correctement, notre pensée doit pouvoir s’énoncer dans une
langue univoque mais, en utilisant une langue définie, nous écrivons comme une machine.
Existe-t-il des machines capables d’écrire tout ce que nous pouvons penser? Existe-t-il des
objets qui ne sont ni dans l’espace ni dans le temps et que nous ne pouvons percevoir
qu’avec nos esprits? Les nombres sont-ils de tels objets? Les mathématiques apparaissent
comme le modèle de l’activité rationnelle et l’arithmétique donne le modèle de la certitude
mathématique. Mais pouvons-nous donner un fondement à l’arithmétique élémentaire? On
présente ici les réponses de Gödel, en suivant son œuvre logique et philosophique, depuis
sa démonstration de la complétude sémantique du calcul des prédicats (1929) à sa
réflexion sur le continu chez Cantor (1947), en passant par son théorème dit
d’incomplétude (1931) – théorème qui a rendu Gödel fameux au-delà de son domaine et
influencé jusqu’au psychanalyste Jacques Lacan. Pierre Cassou-Noguès, agrégé de
mathématiques et docteur en philosophie, est chercheur au CNRS; il a notamment publié
Hilbert et De l’expérience mathématique. – Notule de l’éditeur.
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— Cometti Jean-Pierre dir. , L'éthique de la philosophie, Kimé, 2004, ISBN:
2-84174-326-8. - Jean-Pierre COMETTI: avant-propos. Claudine TIERCELIN: Les
philosophes et la vie morale Alonso. TORDESILLAS: Synonymique, éthique, philosophie
(Notes sur Prodicos de Ceos). Roger POUIVET: Philosophie et vertus intellectuelles.
Pierre LIVET: L'éthique de l'argumentation. Max MARCUZZI: L'éthique d'une
philosophie après la métaphysique. Elisabeth COREAU-SCAVARDA: Wittgenstein: une
conception éthique de la philosophie. Jean-Pierre COMETTI: La philosophie dans tous ses
états. – Notule de l’éditeur.
— Comte-Sponville André, Le capitalisme est-il moral? Sur quelques ridicules et
tyrannies de notre temps, Albin Michel, 2004, ISBN: 2-226-14220-7
— Crignon-De Oliveira & Gaille-Nikodimov, À qui appartient le corps humain?
Médecine, politique et droit. Les belles lettres. Bibliographie. Index. Parution: février
2004. 2004, ISBN 2-251-43010-5. C’est souvent à partir des situations exceptionnelles et
dramatiques que la question de la propriété du corps humain se trouve posée dans nos
sociétés, que l’on songe aux débats relatifs à l’euthanasie. Dans ce contexte, les juristes
mais aussi les philosophes et les hommes politiques se voient reprocher d’être toujours en
retard par rapport aux avancées des pratiques médicales. Les outils manqueraient aux
citoyens pour comprendre et mesurer l’importance de ce qui se joue dans les décisions
qu’ils ont à prendre tout au long de leur vie, au sujet de leur corps ou des corps de ceux
qui leur sont proches. L’histoire des pratiques médicales, celle de nos traditions
religieuses, politiques, et philosophiques, l’examen des doctrines juridiques et des
concepts qu’elles proposent pour définir le statut du corps humain, la prise en compte
enfin des théories de la justice permettent pourtant de constater que nous sommes loin
d’être démunis pour penser le statut du corps dans nos sociétés. Cette voie rend possible
une véritable confrontation entre les différentes positions et revendications exprimées à
propos de la propriété du corps, en lieu et place du dialogue de sourds auquel nous
assistons trop souvent. Marie Gaille-Nikodimov, Docteur en philosophie et chercheuse au
CNRS, mène ses recherches sur la pensée politique de la Renaissance et sur les rapports
entre politique, médecine et anthropologie. Claire Crignon-De Oliveira, Docteur en
philosophie, enseigne à l’ENS Lettres et Sciences Humaines de Lyon, travaille sur la
pensée anglaise classique et sur les rapports entre médecine, politique et religion. – Notule
de l’éditeur.
— Delruelle Edouard, Métamorphoses du sujet. L'éthique philosophique de Socrate à
Foucault, De Boeck, 2004, ISBN: 2-8041-4341-4. Quelles sont les formes par lesquelles
un individu se pense et se reconnaît comme sujet? A travers quelles modalités part-il à la
recherche de soi-même? Quelles expériences opère-t-il sur lui-même pour donner sens à
son existence? Telles sont les questions soulevées par l'éthique philosophique, auquel cet
ouvrage propose d'introduire le lecteur. Métamorphoses du sujet: ce titre doit donc
s'entendre au double sens où chaque philosophie est l'expérience d'une métamorphose
intérieure du sujet, et où l'histoire de la philosophie est l'histoire des différentes
métamorphoses du sujet dans notre culture, de Socrate et Platon à Nietzsche et Sartre.
Cette histoire est celle du passage de notre culture de l'hétéronomie à l'autonomie. Avec
l'invention de la philosophie, le sens de l'existence ne provient plus d'une source radicale
d'altérité (Dieu ou les dieux), mais s'alimente à une libre recherche fondée sur le dialogue
et la critique. Mais est-il vraiment possible, sans garantie transcendante, de donner sens à
notre vie? Ne sommes-nous pas alors condamnés à une existence médiocre, limitée à la
satisfaction des intérêts de notre ego? L'éthique philosophique fait le pari qu'il est possible
de s'arracher à la médiocrité de la vie de tous les jours, sans céder à la tentation de faire de
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ce travail la quête d'une transcendance illusoire. Ni platitude ni transcendance, tel est
l'enjeu de la philosophie. Cet ouvrage qui embrasse toute l'histoire de la philosophie
intéressera particulièrement les étudiants des 1er et 2e cycles universitaires ainsi que les
élèves du secondaire supérieur. – Notule de l’éditeur.
— Evola Julius, Le fascisme vu de droite suivi de Notes sur le Troisième Reich. 3e édition
revue et corrigée, Pardes, 2004, ISBN: 2-86714-039-0
— Fleury Cynthia, Zarka Yves-Charles, Difficile tolérance, PUF, 2004, ISBN:
2-13-053977-7
— France-Lanord Hadrien, Paul Celan et Martin Heidegger. Le sens d'un dialogue,
Fayard, 2004, ISBN: 2-213-61775-9. - La première rencontre entre Paul Celan et Martin
Heidegger eut lieu en 1967, à l’occasion d’une lecture publique de Celan en Allemagne.
Dès le début des années 1950 pourtant, le poète lit le philosophe et le philosophe lit le
poète. Leur correspondance l’atteste, et aussi les notes de lecture que chacun porta sur les
écrits de l’autre: ces deux œuvres se sont fécondées. Ce livre est un travail de restitution et
de mise au point. Il est surtout une réflexion, presque quarante ans après, sur une rencontre
dont le sens doit aujourd’hui encore nous requérir. Le dialogue de la poésie et de la pensée
prend une résonance étrangement actuelle, en notre temps de deuil et de péril. Né en 1976,
Hadrien France-Lanord est agrégé de philosophie. Il est chargé de la traduction du tome
79 de l’édition intégrale de Heidegger: Conférences de Brême et de Fribourg. – Notule de
l’éditeur.
— Gentile Emilio, Qu'est-ce que le fascisme? Histoire et interprétation, traduction:
Dauzat Pierre-Emmanuel, Gallimard, 2004, ISBN: 2-07-030387-X. - Mussolini et le parti
fasciste conquirent le pouvoir le 28 octobre 1922. Depuis lors, les historiens n'ont cessé de
disputer de questions concernant la nature du fascisme et son sens dans l'histoire
contemporaine: fut-il un mouvement autonome ou l'instrument d'autres forces? Eut-il une
idéologie et une culture? Fut-il moderne ou antimoderne, révolutionnaire ou réactionnaire,
autoritaire ou totalitaire? Fut-il spécifiquement italien ou international? Faut-il parler de
“fascisme”, c'est-à-dire d'un phénomène unique avec de nombreuses variantes, telles les
branches d'un même arbre, ou au contraire de “fascismes”, comme autant d'arbres
différents partageant des caractéristiques communes? À partir d'une réflexion - articulée
notamment autour de l'idéologie, de l'économie, de la culture de l'“homme nouveau”, du
rôle du parti, de l'État et du mythe de Mussolini, ou bien encore de la religion politique -,
Emilio Gentile, spécialiste mondialement reconnu du fascisme, cette “voie italienne du
totalitarisme”, retrace ici les faits et interprétations indissolublement constitutifs d'un
phénomène international tel qu'il a été historiquement: politique, moderne, nationaliste,
révolutionnaire, totalitaire, raciste et impérialiste, décidé à détruire la civilisation
démocratique et libérale et se posant en alternative radicale aux principes de liberté et
d'égalité réalisés par la révolution des droits de l'homme et du citoyen. – Notule de
l’éditeur.
— Green André, Edde Dominique, La Lettre et la Mort. Promenade d'un psychanalyste à
travers la littérature: Proust, Shakespeare, Conrad, Borges. . . , Denoël, 2004, ISBN:
2-207-25434-8
— Hadot Pierre, Le voile d'Isis. Essai sur l'histoire de l'idée de nature, Gallimard, 2004,
ISBN: 2-07-073088-3. - Un aphorisme hante la philosophie occidentale: celui d'Héraclite,
qui veut que “la Nature aime à se voiler”. Près de vingt-cinq siècles durant, ces quelques
petits mots ont successivement signifié: que tout ce qui naît tend à mourir; que la Nature
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s'enveloppe dans des formes sensibles et dans des mythes; qu'elle cache en elle des vertus
occultes; mais également que l'Être est originellement dans un état de contraction et de
non-déploiement; ou bien encore qu'il se dévoile en se voilant. Ainsi cet aphorisme
aura-t-il servi à expliquer les difficultés de la science de la nature, à justifier l'exégèse
allégorique des textes bibliques ou à défendre le paganisme, à critiquer la violence faite à
la nature par la technique et la mécanisation du monde, à expliquer enfin l'angoisse
qu'inspire à l'homme moderne son être-au-monde. La même formule, illustrée par l'image
du voile d'Isis et déployée par Pierre Hadot dans l'histoire de l'Occident, aura justifié, par
suite de contresens créateurs, l'attitude prométhéenne - l'homme doit se rendre maître et
possesseur de la Nature - comme l'attitude orphique - nul ne peut soulever le voile des
mystères de la Nature, sinon le poète et l'artiste. Elle n'aura jamais cessé de tracer des
perspectives nouvelles sur la réalité et de révéler les attitudes les plus diverses à l'égard de
la Nature. Par là, elle confirme le propos de Nietzsche: “Une bonne sentence est trop dure
à la dent du temps et tous les millénaires n'arrivent pas à la consommer, bien qu'elle serve
à tout moment de nourriture.” – Notule de l’éditeur.
— Hentsch Thierry, Mussi Sébastien, Tardif Francine, Lasvergnas Isabelle dir. , Le vivant
et la rationalité instrumentale, Liber, 2004, ISBN: 2-89578-037-4
— Hosle Vittorio, La crise du temps présent et la responsabilité de la philosophie.
Pragmatisme transcendantal, fondation ultime, éthique, traduction Geraud Marc,
Théétète, 2004, ISBN: 2-912860-41-5
— Jaquet Chantal, L'unité du corps et de l'esprit. Affects, actions et passions chez Spinoza,
PUF, 2004, ISBN: 2-13-054204-2
— Kahn Laurence, Enaudeau Michel, Fiction et vérité freudiennes, Balland, 2004, ISBN:
2-7158-1484-4
— Lear Gabriel Richardson, Happy Lives and the Highest Good. An Essay on Aristotle's
Nicomachean Ethics, 2004, ISBN: 0-691-11466-8. 256 pages. Gabriel Richardson Lear
presents a bold new approach to one of the enduring debates about Aristotle's
Nicomachean Ethics: the controversy about whether it coherently argues that the best life
for humans is one devoted to a single activity, namely philosophical contemplation. Many
scholars oppose this reading because the bulk of the Ethics is devoted to various moral
virtues--courage and generosity, for example--that are not in any obvious way either
manifestations of philosophical contemplation or subordinated to it. They argue that
Aristotle was inconsistent, and that we should not try to read the entire Ethics as an
attempt to flesh out the notion that the best life aims at the "monistic good" of
contemplation. The entire book description: http://pup.princeton.edu/titles/7751.html;
Princeton University Press 41 William Street Princeton, NJ 08540 U. S. A. – Notule de
l’éditeur.
— Lebensztejn Jean-Claude, Manières de table, Bayard Centurion, 2004, ISBN:
2-227-47365-7
— Marmasse Gilles, Kervegan Jean-François, Hegel penseur du droit, CNRS, 2004,
ISBN: 2-271-06195-4. - Les Principes de la philosophie du droit sont l’un des textes
les plus lus et les plus controversés de Hegel . Il s’agit à la fois d’un bilan de
l’histoire de la philosophie morale, juridique et politique et d’une analyse
audacieuse et “engagée” de la modernité post-révolutionnaire. Pourtant, malgré
sa destination pédagogique et sa rédaction soignée, le précis de 1820 est d’un
abord malaisé, dans la mesure où il ne se soustrait à aucune des exigences de ce
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qui, pour Hegel, garantit la “scientificité” d’un traité de philosophie. Il n’y a rien
d’étonnant, par conséquent, au fait que les querelles d’interprétation les plus
violentes aient eu lieu à son propos et que la pensée hégélienne du droit ait, tour
à tour, servi de caution ou de repoussoir aux prises de position politiques les plus
diverses. La difficulté du texte mais aussi le caractère stratégique des thèmes
abordés font en effet des Principes de la philosophie du droit un idéal miroir à
fantasmes. La “fin des idéologies” a ouvert la voie à une lecture plus sereine
(mais peut-être plus exigeante)de la conceptualisation hégélienne du droit et pas
seulement de ce que Hegel nomme abstrait”), centré sur la question de la
propriété, et du droit qu’a l’individu de voir honorée sa qualité de sujet moral
agissant. Ce recueil d’études, qui illustre les tendances actuelles de la recherche,
propose une lecture à la fois synthétique et détaillée de l’ouvrage de Hegel en
insistant non seulement sur sa dimension “systématique” et spéculative, Il ne
s’agit pas de prétendre que Hegel soit avant tout un philosophe du droit, encore
moins de mettre entre parenthèses le puissant soubassement métaphysique ou
spéculatif de sa doctrine de l’esprit objectif, mais de réévaluer ce moment du
système et de tirer parti des appuis qu’il peut offrir à la philosophie
contemporaine. Jean-François KERVÉGAN est professeur à l’Université
Panthéon-Sorbonne (Paris I). Ses travaux portent sur la philosophie allemande,
en particulier sur Hegel, dont il a traduit les Principes de la philosophie du droit ,
et sur la philosophie juridique et politique. Gille MARMASSE enseigne la
philosophie à l’Université Jean-Moulin (Lyon III). Il est l’auteur d’un ensemble de
publications sur Hegel, dont il a édité des cours inédits sur la philosophie de la
nature. Voir le sommaire sur http://nosophi.univ-paris1.fr/docs/HPD.pdf – Notule de
l’éditeur.
— Masson Céline, Fonction de l'image dans l'appareil psychique. Construction d'un
appareil optique, ERES, 2004, ISBN: 2-7492-0256-6. L’image donne chair à une absence
dans un écart référentiel qui est celui de la symbolisation. L’image fait voir, donne formes,
articule des scènes et des corps; en somme elle constitue un langage. Elle est le visage de
l’infigurable, la pellicule sensible sur laquelle sont inscrites les formations psychiques.
Comment naissent les images et qu’en faisons-nous? En quoi les images, œuvres d’art,
sont-elles des prolongements de l’appareil psychique, des représentations de notre dedans
psychique dont parle Freud? Comment les images se transmettent-elles dans la culture?
Quelle est la fonction des images et des représentations fabriquées par le sujet et projetées
dans l’espace culturel? Est-elle différente de celles qui restent intérieures au sujet mais qui
pourtant circulent comme monnaie d’échange entre les générations? Ce livre explore le
champ de l'image, considérée comme étant au cœur même de la vie psychique, dans une
approche anthropologique et psychanalytique. Sont ici analysés son lien avec la mémoire
et l'imagination, mais encore les rêves, la psychopathologie, notamment les hallucinations
visuelles, et surtout ses rapports au mode même du créer. Céline Masson est
psychanalyste, maître de conférences à l’université Paris 7 Denis-Diderot. – Notule de
l’éditeur.
— Mosès Stéphane, Au-delà de la guerre. Trois études sur Levinas, Lyber-éclat, 2004,
ISBN 2-84162-083-2. Levinas et la guerre: sujet à première vue incongru, si l’on en croit
l’image convenue du philosophe en “penseur de l’éthique et de l’altérité”. et si ces thèmes
ont bien entendu une importance centrale chez Levinas, réduire sa pensée à cette doctrine
bien-pensante, c’est ignorer ce qui en constitue le point de départ, et qui ne cesse de
sous-tendre toutes ses analyses: un redoutable réalisme, une conscience suraiguë de la
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http://www.ac-toulouse.fr/philosophie/index.html
nature tragique de l’histoire. La lucidité que Levinas oppose à la naïveté des bons
sentiments provient de la constatation amère que “l’évidence de la guerre se maintient
dans une civilisation essentiellement hypocrite”. Les trois études réunies ici se proposent
de retracer le chemin qui, chez Levinas, mène d’une vision métaphysique de la guerre,
jusqu’à l’idéal d’une “paix messianique”, rendue possible par une autre vision de
l’histoire. Ancien élève de l'École normale supérieure, Stéphane Mosès s’installe à
Jérusalem en 1969 où il devient professeur de littérature allemande et comparée à
l'Université Hébraïque de Jérusalem. Il a publié plusieurs articles ou ouvrages sur Franz
Rosenzweig, Walter Benjamin, ou Gershom Scholem et il a également traduit Paul Celan.
Son livre classique, Système et Révélation. La philosophie de Franz Rosenzweig, a été
réédité récemment chez Bayard. Il a également publié: L'Ange de l’histoire. Rosenzweig,
Benjamin, Scholem (Seuil, 1992) et L’Éros et la Loi (Seuil, 1999).
http://www.lyber-eclat.net/nouveautes.html#moses1 – Notule de l’éditeur.
— Onfray Michel, La philosophie féroce. Exercices anarchistes, Galilée, 2004, ISBN:
2-7186-0613-4
— Paturet Jean-Bernard, La psychanalyse à coups de marteau, ERES, 2004, ISBN:
2-7492-0259-0. Dans La naissance de la philosophie, Nietzsche écrit que les penseurs
grecs de l'époque de la tragédie furent les sondeurs de la vie, les psychologues de l'âme
humaine, ceux qui “philosophaient à coups de marteau”. À son tour, Jean-Bernard Paturet
tente à coups de “marteau de la psychanalyse” de “sonder” quelques textes de la culture
grecque que le hasard de lectures, de rencontres et de conférences, l'a conduit à lire ou à
relire. La psychanalyse n’est pas ici utilisée comme l'aune à laquelle se mesurerait la vérité
de leur contenu, mais elle fait “résonner” pour les hommes du XXIe siècle ce que ces
textes portent en eux de plus profond, c'est-à-dire les grandes questions qui agitent la
nature humaine: les passions et l'histoire, l'amour et la mort, la justice et la politique, le
destin et les dieux. Car, au cœur de la tragédie, de la philosophie et de la mythologie
comme de la littérature, s'expriment les sombres secrets qui animent l'inconscient des êtres
humains… Et Nietzsche nous a appris que pour approcher cette part énigmatique et
mystérieuse, cette part d'ombre et de secret, il fallait privilégier “l'écoute” et faire de
“l'ouïe”, le sens fondamental de la connaissance du vivant. Le “marteau de la
psychanalyse” sera ainsi une sorte de “sonar” de l'insondable énigme de l'éternel humain.
Jean-Bernard Paturet est professeur des universités à Montpellier 3, codirecteur de
l’équipe de recherche “Esthétique et éducation en psychanalyse”. – Notule de l’éditeur.
— Peces-Barba Martinez G. , Théorie générale des droits fondamentaux, L. G. D. J. ,
Collection: Droit et société, 2004, ISBN: 2. 275. 02471. 9, 504 pages. Gregorio
Peces-Barba Martínez est professeur de Philosophie du Droit à l’Université Carlos III de
Madrid dont il est en outre le Président. Après avoir exercé la profession d’avocat et celle
de député, il a été l’un des “sept pères” de la Constitution espagnole de 1978 chargés
d’élaborer et d’octroyer à l’Espagne un nouveau texte fondamental. Il présida par la suite
le Parlement espagnol sous la première législature socialiste. Il est par ailleurs membre de
l’Institut international des Droits de l’Homme de Strasbourg, docteur honoris causa de la
Saint-Louis University, de l’Université de Vigo, de l’UNED, du Middlebury College et
académicien de l’Académie royale des Sciences morales et politiques. La philosophie du
droit, les droits de l’homme, les institutions politiques, la théorie de l’État et du Droit sont
les principaux sujets de ses œuvres telles que Teoria dei diritti fondamentali (1993, édition
italienne de la première partie du présent ouvrage), Etica, poder y Derechos
fundamentales ante el fin de siglo (2e éd. , 2000), Historia de los derechos fundamentales
(v. 1: 1998; v. 2: 2001), Curso de Teoria del Derecho (2e éd. , 2000), Sur la dignité
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http://www.ac-toulouse.fr/philosophie/index.html
humaine (à paraître en 2004). La question des droits de l’homme a trop longtemps été
présentée en fonction uniquement de la protection et de la garantie qu’ils procurent. Loin
de déconsidérer une telle perspective, le présent ouvrage préfère l’intégrer dans une
approche plus large visant à comprendre intégralement un phénomène au travers de
l’étude de sa portée et de sa substance. Une telle approche permet de définir le thème des
droits de l’homme en tenant compte non seulement de son importance juridique et morale,
mais encore des critiques qui lui ont été adressées. L’analyse historique permet de saisir
les influences philosophiques, idéologiques, politiques et sociales des droits fondamentaux
et les divers processus de leur évolution. En analysant le fondement même des droits, ces
derniers apparaissent comme les porteurs de certaines valeurs essentielles qui, combinées
les unes aux autres, permettent de mieux saisir leurs objectifs et leur dynamique. La
théorie juridique, en outre, offre les outils opportuns pour définir les droits sous la forme
d’un système juridique de Droit positif d’où découlent fonctions, classification et limites.
L’étude porte, enfin, sur les domaines d’application de ces droits, sans les borner dans les
limites traditionnelles du pouvoir étatique, mais en soulevant la question de leur
universalité et de leur rôle dans les relations entre particuliers. – Notule de l’éditeur.
— Pena-Ruiz Henri, Le roman du monde. Légendes philosophiques, Flammarion, 2004,
ISBN: 2-08-080054-X. Réédition en poche dans la collection “Champs”; première édition:
août 2001. Le roman du monde, c'est l'aventure même des hommes. Il se compose
d'images et de symboles, de personnages mythiques et d'exemples familiers, d'allégories et
de métaphores désormais proverbiales: le feu de Prométhée, la tour de Babel, le nez de
Cléopâtre, les ailes de l'âme, la chouette de Minerve, Œdipe aveugle, la peau de chagrin, le
roseau pensant, Thalès tombant dans un puits. . . Autant de légendes fortes dans lesquelles
la pensée trouve son incarnation sensible. Tirées des mythologies et des religions, de la
littérature et de la philosophie, elles composent ici le récit de l'humanité aux prises avec
les tourments de l'action et le spectacle des choses. Dans cet itinéraire où se raconte la
culture, un peu de notre imaginaire ouvre tout grand le chemin à l'émotion de la pensée. –
Notule de l’éditeur.
— Pena-Ruiz Henri, Leçons sur le bonheur, Flammarion, 2004, ISBN: 2-08-210116-9.
Treize leçons pour explorer les chemins du bonheur. Comment assumer ses désirs?
Comment faire face à l'adversité? Comment exercer et fortifier sa volonté? Comment
vivre au mieux son rapport à soi-même et aux autres? Comment multiplier les jouissances
qui rendent l'existence heureuse? Avec Épicure et Montaigne, Descartes et Spinoza,
Nietzsche et Camus, comme avec bien d'autres penseurs, il s'agit de chercher des réponses
à ces questions qui concernent le bien-être de chacun. Henri Pena-Ruiz a revisité les
sagesses qui fondent l'art de vivre. Il montre la fécondité de leurs préceptes et conseils
pour ouvrir la voie du bonheur. L'itinéraire proposé ici est accessible à tous. Il conjugue
récits et analyses, moments poétiques et méditations philosophiques. Il nous invite à
prendre soin de nos pensées, pour cultiver au mieux le goût de vivre, le goût du monde et
le goût de l'autre. Un livre à lire pour ne laisser passer aucune occasion de bonheur. –
Notule de l’éditeur.
— Plotin, Traités 22-26, éd. critique par Brisson Luc, Lavaud Laurent, Pradeau
Jean-François, Flammarion, 2004, ISBN: 2-08-071198-9. Né en Égypte au début du IIIe
siècle apr. J. -C. , Plotin s'installe à Rome en 246, en terre stoïcienne, pour y enseigner les
principes d'une philosophie platonicienne et y inaugurer la tradition qu'on dit aujourd'hui
“néoplatonicienne”. De 254 jusqu'à la veille de sa mort, en 270, Plotin rédige un ensemble
de textes que son disciple Porphyre éditera vers l'année 300 en les distribuant en
cinquante-quatre traités, regroupés en six “neuvaines”: les Ennéades. Dans ces traités,
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http://www.ac-toulouse.fr/philosophie/index.html
Plotin se propose de guider l'âme de son lecteur sur le chemin d'une ascèse qui doit la
conduire vers son principe, “l'Intellect” et lui permettre alors de percevoir, pour s'y unir, le
principe de toutes choses qu'est “l'Un”. La présente collection regroupera, en neuf
volumes, les cinquante-quatre traités de Plotin, traduits et présentés dans l'ordre
chronologique qui fut celui de leur rédaction. Ce volume contient les Traités: 22 et 23. Sur
la raison pour laquelle l'être, un et identique, est partout tout entier; 24. Sur le fait que ce
qui est au-delà de l'être n'intellige pas, et sur ce que sont les principes premier et second
d'intellection; 25. Sur le sens de “en puissance” et “en acte”; 26. Sur l'impassibilité des
incorporels. Traductions sous la direction de Luc Brisson et Jean-François Pradeau. –
Notule de l’éditeur.
— Poche Fred, Une politique de la fragilité. Éthique, dignité et luttes sociales, Cerf, 2004,
ISBN: 2-204-07336-9. - Où trouver des ressources fécondes pour continuer à lutter contre
l’injustice et l’oppression après la fin des philosophies de l’histoire? Dans quel sens mener
le combat pour la dignité de la personne à l’heure des grandes incertitudes idéologiques?
Que convient-il de valoriser pour avancer vers une société réellement démocratique qui
laisse pleinement sa place au plus grand nombre, avec une attention particulière aux plus
défavorisés? Faut-il prolonger ou rompre le geste conceptuel de la pensée occidentale?
Certains philosophes contemporains opèrent une rupture avec la tradition métaphysique
qui s’interrogeait sur l’être, ainsi qu’avec les modernes centrés sur la conscience, afin de
repartir du langage, du paradigme communicationnel. Le présent ouvrage s’ouvre avec la
valorisation de ce détour langagier de la philosophie. Cependant, même lorsqu’il se trouve
radicalisé sous la forme d’une “dialogique transcendantale”, ce courant de pensée semble
continuer un geste théorique qui le rattache au libéralisme politique. Or, il s’agit ici, de se
séparer radicalement de cette tradition philosophique. L’auteur s’efforce ainsi de penser
l’aventure démocratie en maintenant comme référence première la concrétude existentielle
du sujet avec son arrimage contextuel. Une “anthropologie de contextualité”, réhabilitant
l’”espace” et le “social-historique”, se dessine, laissant la place à une certaine forme
d’”hétéronomie subversive”. La réflexion éthique développée dans ce livre prépare la voie
à une pensée du politique qui s’efforce de réfléchir non plus “pour”, mais “à partir de” et
“avec” les oubliés de la mondialisation néo-libérale. Se déploient alors les prémisses d’une
“politique de la fragilité”. – Notule de l’éditeur.
— Revue Le Coq-Héron N° 175 Décembre 2003: Subjectivité et appartenances.
Dynamiques inconscientes des cultures, avec Major René, Daubigny Corinne, Letondal
Jacques, Goldschmidt Georges-Arthur, ERES, 2004, ISBN: 2-7492-0151-9
— Revue. Apeiron, volume n° 36 fascicule n° 2 année 2003. Sommaire. Anaxagoras'
Parmenidean cosmology: Worlds within worlds within the one; John E. SISKO. Socrates;
in the Crito; Paul NEUFELD. Making time Aristotle's way; Jon MCGINNIS. Plato on
Appetitive desires in the Republic; Paul HOFFMAN.
— Revue. Cahiers Philosophiques de Strasbourg, n°15 (Printemps 2003): "L'épicurisme
antique". Études réunies par Thomas Bénatouil, Valéry Laurand et Arnaud Macé.
Sommaire: Textes inédits. T. Bénatouil, "La méthode épicurienne des explications
multiples". A. Gigandet, "Providence et causes finales: une polémique épicurienne". J.
Giovacchini, "Le refus épicurien de la définition". V. Laurand, "Le traitement épicurien de
la douleur". A. Macé, "La vitesse de la pensée. Sur la pensée épicurienne de la
co-affection". P. -M. Morel, "Epicure et la "fin de la nature"". Traductions. P. De Lacy,
"Limite et variation dans la philosophie épicurienne". M. Erler, "Philologia medicans.
Comment les épicuriens lisaient les textes de leur maître". G. B. Kerferd, "La doctrine de
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http://www.ac-toulouse.fr/philosophie/index.html
l'âme chez Epicure". J. Mau, "Epicure, Lettre à Hérodote § 54-62. D. Sedley,
"L'anti-réductionnisme épicurien". Publication: Les Cahiers Phlosophiques de Strasbourg,
Université Marc Bloch, Le Portique, 14, rue René Descartes, F-67000 Strasbourg.
Diffusion: Librairie Philosophique J. Vrin, 6 place de la Sorbonne, 75005 Paris,
http://www.vrin.fr – Notule de l’éditeur.
— Revue. Kairos, n° 22, 2003, De Kant à la phénoménologie. Sommaire. Jean-Jacques
Delfour, L’espace et la spatialité chez Kant (Esthétique transcendantale, § 2 et 3).
Jean-François Lavigne, Husserl lecteur d’Avenarius: une contribution à la genèse de la
réduction phénoménologique? François Dion, Eugen Fink et Emmanuel Kant: la place de
la philosophie dans la cosmologie. Olivier Dekens, Le minimum subjectif: de Kant à
Dieter Henrich. Claude Piché, La phénoménologie de l’expérience morale chez Kant.
Marc Richir, Lebenswelt et époché philosophique transcendantale. Nicolas de Warren,
Husserl et la question du monde. Anthony Steinbock, Facticité et intuition dans la
problématique du monde de la vie. Régis Thomas, Mathématisation indirecte et monde de
la vie. Un commentaire de la section 9c de la Krisis. Hommage à Gérard Granel.
Jean-Marie Vaysse, Granel et les grecs. Françoise Fournié, quelques notes pour rejouer
Marx. Soren Gosvig Olesen, La pathologie de Kant. Etudes critiques. Eliane Martin-Haag,
A propos des passions rêvées par la raison. Franck Pierobon, L’architectonique kantienne
existe-t-elle comme méthode? Chronique de la vie philosophique. – Notule de l’éditeur.
— Revue. La clinique lacanienne N° 7: L'adoption, Hamad Nazir, Aguerre Jean-Claude
dir. , ERES, 2004, ISBN: 2-7492-0239-6
— Revue. Plato 4. Issue Four presents an article-length contribution, by Marlis
Colloud-Streit, on the absence of a myth in the Sophist. This contribution is followed by a
collection of six shorter papers that reflect on the theme’Platonic Knowledge: Is it an
Illusion?' These papers, by Luc Brisson, Michael Erler, Christopher Gill, Lloyd Gerson,
Noburu Notomi, and Samual Scolnicov, were presented together at the World Congress of
Philosophy at Istanbul, in August 2003. They provide a synoptic view of many key
epistemological questions, and, in some cases, give access to recently published scholarly
analyses. The issue closes with three reviews, by Luc Brisson, Eduardo Mombello and
Mario Vegetti. All future contributions should be sent to: Gretchen. J. Reydams-Schils.
1@nd. edu To access the Journal, for more information and Notes to Contributors, see:
http://www.nd.edu/~plato – Notule de l’éditeur.
— Revue. Res Publica n° 36 vient de paraître L'écologie est-elle anticapitaliste?
Sommaire. - "L'écosophie, avenir de l'écologie politique?", entretien avec Valérie
Marange - "Economie et environnement: le marché inefficace", par Jean-Paul Maréchal "Marx écologiste?", par Jacques Bidet - "Ecologisme: quelles contradictions? Les Verts en
Belgique", par Patrice Deramaix - "L'eau: entre défis et stratégies", par Martine Le
Bec-Cabon. Hors dossier: - "Pour une Europe cosmopolite", entretien avec Ulrich Beck "Haine de la vieillesse", par Agnès Echène - "Et la démocratie devint un jeu... (autour de
Voyous de Jacques Derrida)", par Jean-Marc Gaté - "Soranos d'Ephèse ou la première
gynécologie sélective", par François-Xavier Ajavon http://www.revuerespublica.com –
Notule de l’éditeur.
— Revue. Studia Phaenomenologica: vol. III (2003) no. 3-4: Maurice Merleau-Ponty:
Chiasm and logos http://www.culture.ro/srf/studia2.php?stid=80
12
http://www.ac-toulouse.fr/philosophie/index.html
— Revue. Topique N° 85 Décembre 2003: Les spiritualités, Vallet Odon, Rosolato Guy,
Mijolla-Mellor Sophie De, Maltese-Milcent Marie-Thérèse, L’esprit du temps, 2004,
ISBN: 2-84795-018-4
— Rouchy Jean-Claude, Soula Desroche Monique, Institution et changement. Processus
psychique et organisation, ERES, 2004, ISBN: 2-7492-0258-2. Cet ouvrage a été conçu
dans un rapport étroit entre le travail clinique sur le terrain et l'élaboration de concepts
utiles à l'analyse, en dialogue avec différentes théories de la psychanalyse et des sciences
humaines portant sur l'institution et le changement. L'approche que proposent les auteurs
est centrée sur la personne, sur ses constructions, sur les difficultés, les conflits, les
souffrances éprouvées dans le cadre professionnel. Traiter de l'évolution des structures, de
changements individuels et collectifs, concerne le vécu des personnes dans des équipes,
des services, des établissements dont elles font partie, mais qui font aussi partie
d'elles-mêmes. Pour les auteurs, l'analyse d’institution est un travail d'élaboration au sens
psychanalytique du terme, qui demande du temps, un cadre complexe et rigoureux, et
concerne à la fois l'évolution des processus psychiques au plan individuel et collectif, et
des changements du système d'organisation en rapport à de nouvelles valeurs instituantes.
Les exemples cliniques qu’ils développent ici permettent au lecteur d’en comprendre les
étapes et d’en mesurer les effets et les implications. Dans les secteurs du soin et du travail
social, cette analyse des processus inconscients – actifs dans les rapports individu, groupe,
organisation, institution et valeurs sociales – conduit à envisager des changements et la
restauration d'un cadre de travail cohérent où circule à nouveau la vie, où la qualité des
soins et des prises en charge fait écho à la satisfaction des équipes de réaliser enfin leurs
aspirations professionnelles. – Notule de l’éditeur.
— Sacks Jonathan, Rozenbaumas Isabelle, La dignité de la différence. Pour éviter le choc
des civilisations, Bayard Centurion, 2004, ISBN: 2-227-47223-5
— Salmi Hamid, Pont-Humbert Catherine, Ethnopsychiatrie. Cultures et thérapies,
Vuibert, 2004, ISBN: 2-7117-6180-0
— Serfati Michel dir. , De la méthode, Recherches en histoire et philosophie des
mathématiques. Autour du séminaire de l'IREM de l'Université de Paris VII. Auteurs: M.
Bitbol, A. Douady, I. Grattan-Guinness, O. Hudry, R. Langevin, A. Michel, J. Mosconi,
A. Revuz, M. Serfati, Presses Universitaires de Franche-Comté, 2004, ISBN:
2-84867-000-2. – Notule de l’éditeur.
— Sichere Bernard, Le Moment lacanien, L. G. F. , 2004, ISBN: 2-253-13066-4
— Sloterdijk Peter, Écumes, Pauvert (Fayard), 2004, ISBN:. Peter Sloterdijk s’est fait
remarquer en France depuis plusieurs années pour sa réflexion audacieuse et inédite (
Critique de la pensée cynique, Le temps du crime et l’oeuvre d’art, Règles pour le parc
humain, Bulles et Ni le soleil ni la mort). Après s’être plongé dans le roman de la relation
dyadique et trinitaire (Sphères I – Bulles, Pauvert, 2002), après avoir étudié la
constitutions des “globes” humains dans une impressionnante histoire de la mondialisation
philosophique (Sphères II – Globes, à paraître), Peter Sloterdijk part, dans ce dernier
volume de sa trilogie, Écumes, à la découverte de la structure alvéolaire qui permet aux
êtres humains de coexister dans les sociétés modernes. Il y souligne le rôle de l’élément
aérien, aussi bien dans les nouvelles techniques de destruction et d’extermination (avec,
notamment, un impressionnant chapitre sur “l’atmoterrorisme” au XX e siècle), développe
une théorie des îles et de “l’insulation” humaine, se penche sur le phénomène de la
cohabitation d’êtres vivant seuls, en cellules juxtaposées, ou sur le phénomène de la
13
http://www.ac-toulouse.fr/philosophie/index.html
“serre”. Peter Sloterdijk entre avec ce volume dans une phase d’observation de la société
contemporaine, dont il rattache l’évolution aux premiers mythes de l’écume, entre autres
la naissance d’Aphrodite. Écumes, écrit d’une plume vive et claire, est sans doute le
volume le plus actuel et le plus accessible de cette trilogie où l’on nous propose une
histoire philosophique et esthétique de la coexistence entre les hommes. – Notule de
l’éditeur.
— Vandekerckhove L. , La punition mise à nu. - Pénalisation et criminalisation du
suicide dans l'Europe médiévale et dans l'ancien Régime, Academia, Collection: Hors
collection, 2004, ISBN: 2. 87209. 709. 0. Date de parution: 02/2004, 182 pages. Pourquoi,
par le passé, le suicide était-il considéré comme un crime? Pourquoi le punissait-on?
Comment la collectivité justifiait-elle cette attitude et cette réaction? Quelles peines la
justice médiévale et d'Ancien Régime prévoyait-elle lorsque quelqu'un se suicidait?
Comment les exécutait-on? A partir d'une étude passionnante sur la peine judiciaire du
suicide et du comportement suicidaire dans l'Europe médiévale et d'Ancien Régime,
Lieven Vandekerckhove s'interroge sur le phénomène de la punition en général. Sur base
de son enquête, l'auteur avance l'hypothèse que toute punition constitue un acte de
représailles. Ni plus ni moins. Face à des actes contraires à son echelle de valeurs, la
collectivité éprouve un besoin de vengeance expliqué par le fait que ces actes portent
atteinte au fondement même de la cohésion sociale. C'est ce "coup" porté au consensus
moral qui entraîne les représailles et donc implique la punition. Et c'est encore lui qui
amène la société à catégoriser ces actes comme des infractions. En rendant le mal pour le
mal par la punition, la société peut décharger son indignation. Pour Lieven
Vandekerckhove, utiliser l'argument d'efficacité pour expliquer la punition - de quelque
infraction que ce soit - fait preuve d'une mauvaise compréhension du phénomène. Et c'est
s'enfermer dans l'arsenal idéologique qui légitime la punition, au lieu de l'éclaircir.
Docteur en sociologie et bachelier en philosophie, Lieven Vandekerckhove est professeur
à la Katholieke Universiteit Leuven (Louvain et Courtrai, Belgique). Ses recherches
portent principalement sur la sociologie criminologique, la sociologie de la culture, et la
sociologie de l'éducation. – Notule de l’éditeur.
— Weber Dominique, Léviathan de Hobbes avec le texte intégral des chapitres 16 et 17,
Bréal, 2004, ISBN: 2-7495-0142-3
— Wolf Edith, Abensour Corinne et Sergent Bernard (sous la direction de), De la
destruction du savoir en temps de paix. Recherche, Université, École (1975-2003), Fayard,
2004, ISBN:. Le propos du livre est de rendre compte de la destruction du savoir et de la
culture entreprise en France depuis la fin des années 70. Cette thèse apparemment radicale
ne se soutient d’aucune théorie du complot. Elle s’appuie sur des faits, des chiffres, des
sources vérifiables et issus le plus souvent d’organismes officiels. Les auteurs:
universitaires, professeurs du second degré, chercheurs, bibliothécaires, archéologues,
conservateurs de musées, membres d’associations, sont divers par leurs appartenances
politiques et leurs formations. Mais chacun a été témoin de faits précis, emblématiques
d’une certaine tendance. Tous sont d’accord pour définir cette tendance par quatre points
essentiels: 1°Le remplacement des connaissances, définies selon des critères scientifiques
par des spécialistes, par des compétences adaptatives modelées selon les critères des
décideurs de la sphère économique; 2°Le désengagement de l’Etat dans la définition des
normes et la validation des connaissances comme dans le financement de la recherche et
de l’enseignement; 3°La dévalorisation de la culture comme transmission
intergénérationnelle au profit d’une “culture jeune” caractérisée par l’éphémère et le
territorial, adaptée à une conception consumériste de la vie en société, et rendant
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impossible une inscription dans l’histoire et l’esprit critique qui l’accompagne;
4°L’émergence d’une “novlangue” dont les maîtres mots sont: compétence,
professionnalisme, gestion, autonomie, innovation, mobilité, transversalité; et dont la
fonction principale semble être de mettre en place une nouvelle idéologie, mais masquée,
puisqu’elle prétend par principe rejeter toute idéologie. – Notule de l’éditeur.
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