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Actualité février 2004
Alferi Pierre, Des enfants et des monstres, P. O. L. , 2004, ISBN:. À l’ère téléphage, le
câble fait valser les films en boucle et le satellite les met en orbite en attendant les
self-serveurs. Le cinéma peut tout partager avec la télé, il lui résistera par un trait bien plus
que technique: la projection vient de derrière, nous met en garde. Le caisson lumineux, lui,
nous plonge dans son tube. Les films y sont des souvenirs, déchets, carlingues de vieux
vaisseaux encombrant le ciel cathodique. Souvenir d’une séance, mais sans son
sex-appeal. Souvenir qu’on n’a pas, et désir d’une séance. Occasion d’un retour critique?
Plutôt: comme on enfourche un cheval de manège, en saisir un au vol et jouer la curiosité
contre la nostalgie. Cette suite d’articles, pour la plupart publiés en ligne sur le site des
Cahiers du cinéma, certains dans la revue Vacarme, s’organisent autour de quelques faits
ou éléments constitutifs, pour Pierre Alferi, du pouvoir qu’exerce le cinéma sur nous.
D’abord le fantastique et l’immaturité qui sont d’ailleurs, hors même le genre dit
fantastique qui fait ici l’objet de beaux développements, au cœur du cinéma qui produit
des fantômes animés. Pierre Alferi s’attache à l’évocation et à la critique aussi bien des
films à effets (science-fiction, monstres, vampires, etc. ) que d’œuvres plus discrètes,
elliptiques, mais pas moins efficaces (ainsi du cinéma de Jacques Tourneur). Ensuite la
mélancolie filmée à travers cette manière qu’ont certains héros non pas de regagner le
monde qui leur a été refusé, mais d’en faire leur deuil. Ensuite encore, bien sûr, les
acteurs, ce qui les fait, peut-être, des êtres d’un genre unique dont les personnages
endossés seraient les espèces. Quelques portraits pour cerner une singularité qui ne
s’affiche pas, hyperphysique, qui se laisse entrevoir de rôle en rôle, entre les avatars.
Enfin, quelques articles imaginent des cinéastes à partir de leurs films. Certains
s’appuyèrent sur un modèle déjà classique du beau, dans le théâtre et la peinture, pour
maintenir farouchement une volonté d’art dans l’usine à films (Lang, Murnau, Ulmer,
Preminger). D’autres, arrivés un peu tard, ont mimé cette volonté (Minnelli, Corman,
Lynch, Kitano). http://www.pol-editeur.fr/catalogue/fichelivre. asp?Clef=5770 Notule
de l’éditeur.
André Motte, Christian Rutten, Pierre Somville, avec la collaboration de Laurence
Bauloye, Aikaterini Lefka eEt Annick Stevens, Philosophie de la forme. Eidos, idea,
morphè dans la philosophie grecque, des origines à Aristote. Travaux du centre d’études
aristotéliciennes de l’Université de Liège, édités par, Coll. “Aristote. Traduction et
études”, Peeters, Louvain-la- Neuve Paris Dudley MA, 2003, 684 p. Toutes les
occurrences des trois termes présentes dans les fragments des philosophes présocratiques
ainsi que dans les œuvres de Platon et d'Aristote ont été examinées, dans leur contexte,
d'un point de vue grammatical et d'un point de vue sémantique. Grâce à ces analyses
approfondies, l’ouvrage apporte certaines vues nouvelles relativement à la thématique,
toujours controversée, autour des notions de la “forme” et de l’”idée”. Les résultats de
l'enquête ont d'abord été présentés et discutés au cours d'un colloque qui s'est tenu à Liège
en mars 2001. Les auteurs, au nombre d'une vingtaine, sont des professeurs et des
chercheurs issus des Universités de Liège, de Bruxelles, de Louvain-la-Neuve, de Leuven,
de Luxembourg, de Padoue et de Montréal. Dans le volume, chacun des trois corpus
donne lieu en outre à un tableau récapitulatif des occurrences et à des conclusions propres.
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Un quatrième chapitre comprend une étude sur Proclus ainsi que des investigations
relatives aux traductions arabes et latines du vocabulaire concerné. Pour finir, Enrico
BERTI dégage les principaux résultats du travail et montre aussi certains enjeux de cette
“philosophie de la forme” inaugurée par les penseurs grecs. L'ouvrage comprend une
bibliographie de quelque deux cents quarante titres ainsi qu'un index des mots
sémantiquement apparentés aux trois termes étudiés et des autres mots qui apparaissent
fréquemment dans leur voisinage. http://www.peeters-leuven.be Notule de l’éditeur.
Aristote, Éthique à Nicomaque, Garnier-Flammarion, traduction présentation, notes et
bibliographie par Richard Bodéüs, 2004, ISBN: 2-08-070947-X. - L'Éthique à Nicomaque
n'est pas seulement l'une des oeuvres les plus célèbres d'Aristote, l'une de celles qui
témoignent le mieux aujourd'hui de sa philosophie. C'est aussi, plus généralement, un des
grands textes de l'histoire de la pensée. Quelle est l'activité qui, en dernière instance,
donne sens à la vie humaine? Telle est l'interrogation qu'Aristote commence par soulever,
sachant que l'être humain est un être rationnel, susceptible d'élaborer de multiples projets.
On ne peut lire - ou relire - l'Éthique à Nicomaque sans éprouver combien la réponse à
cette question entraîne le philosophe à la découverte de l'homme lui-même, en qui, selon
Aristote, s'unissent mystérieusement la bête et le dieu. Cette nouvelle traduction dégage
clairement la structure et l'articulation du texte d'Aristote. Elle s'accompagne d'un appareil
de notes fourni qui tient compte des analyses et des interrogations principales dont le texte
a récemment fait l'objet. Notule de l’éditeur.
Aron Raymond, Le marxisme de Marx, L. G. F. , 2004, ISBN: 2-253-10800-6. Édition:
Bachelier Christian, Casanova Jean-Claude; première édition: 2002. Ouvrage sans cesse
repoussé par Aron (1902-1983), Le Marxisme de Marx sort enfin sous la forme originale
d'un cours donné pour le concours de l'agrégation en 1962 et 1963 à la Sorbonne. Grâce au
travail de Jean-Claude Casanova et de Christian Bachelier, ce cours parfois amendé à la
lumière d'un autre cours donné au Collège de France en 1977 devient un véritable
ouvrage, structuré, précis, fort de plus de 800 pages, annoté avec précision. Il n'est pas
seulement une trace de l'histoire intellectuelle de la seconde moitié du XXe siècle, mais est
peut-être aussi l'un des livres le plus intéressants sur Marx dans les productions actuelles.
Notule de l’éditeur.
Bachelier Louis, Aux origines de la finance mathématique, Préface de I. Ekeland. Sous
la direction de J. M. Courtault et Y. Kabanov, Presses Universitaires de Franche-Comté,
2004, ISBN: 2-84627-064-3. - Les articles rassemblés dans ce volume pour le centenaire
de la soutenance de la thèse de Louis Bachelier "Théorie de la spéculation" sont consacrés
à l'exposé de la vie et de l'oeuvre de ce savant peu connu considéré aujourd'hui comme le
précurseur de la finance mathématique. Notule de l’éditeur.
Balmes Marc, Boi Luciano, Lambert Dominique, L'énigme des mathématiques. La
mathématisation du réel et la Métaphysique, livres I (391 p., paru en mars 2003, ISBN:
390677077X) et II (environ 400p. , à paraître courant 2004), collection "Philosophia
Naturalis et Geometricalis", Peter Lang, Bern - Berlin - Bruxelles - Frankfurt am Main -
New York - Oxford - Wien. "Une énigme: comment se fait-il que la mathématique, qui est
un produit de la pensée humaine et indépendante de toute expérience, s’adapte d’une si
admirable manière aux objets de la réalité?". Dans toute sa force, c’est une question
proprement métaphysique que soulevait Albert Einstein: la mathématisation du réel, telle
qu’inaugurée par Galilée, y atteint, par delà le mathématisable immédiat des quantités
discrète et continue, le mathématisable profond de lois et de structures. Or celles-ci sont
bien quelque chose de ce réel, mais quelque chose qui, du fait de la séparation du réel
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sensible grâce à laquelle la mathématique acquiert son autonomie, demande à y être situé.
Mais si les succès de la mathématisation ont contribué de manière décisive à faire adopter,
à la philosophie moderne, un primat de l’interrogation critique et, à la philosophie
contemporaine, un primat de la considération du dire rationnel, ils leur en ont par là-même
rendu l’entreprise, et la métaphysique elle-même, impensables. Mais, lue ligne à ligne et
avec ces questions, la Métaphysique non pas l’essentialisme de l’aristotélisme scolaire
s'avère utiliser une telle considération et développer une telle interrogation au service
d’une analyse causale de ce qui est pris en tant qu’être. Celle-ci, convenablement
actualisée, doit permettre de situer dans le réel, au niveau de son intelligibilité première,
les quantités discrète et continue (livre I) et, au niveau de sa structure métaphysique, ses
lois et structures mathématiquement exprimables (livre II). Du même coup, "l’énigme"
s’avère un catalyseur très puissant pour la redécouverte de cette analyse et, par suite, pour
une renaissance de la métaphysique. J'ajoute que ces deux livres, qui tentent de situer le
mathématisable profond des lois et structures à la lumière de la saisie par Zêta et Êta des
causes immanentes de l'exister par soi, séparé et un qui est celui des substances sensibles,
devraient se prolonger dans un troisième, en cours de rédaction, qui tentera de situer le
mathématisable relativement au divin (et, par là, de s'essayer à une vision de sagesse sur
l'activité mathématicienne de l'homme), ce qui l'engagera en particulier dans une lecture
ligne à ligne de Métaphysique Thêta et Lambda, ainsi que dans un essai d'en prolonger la
démarche jusqu'à une philosophie de la création. Notule de l’éditeur.
Balmes Marc, Pour un plein accès à l'acte d'être avec Thomas d'Aquin et Aristote.
Réenraciner le De ente et essentia, prolonger la Métaphysique, collection "Ouverture
philosophique", 191 p. , L'Harmattan, Paris, 2003, ISBN: 2-7475-3980-6. Nul doute que
l'accès à l'acte d'être des réalités que nous classons dans la catégorie de la substance ne
soit, dans la recherche métaphysique des principes et causes propres de ce qui est pris en
tant qu'être, une étape décisive. Mais cet accès, le devons-nous au seul saint Thomas,
comme cela est couramment tenu, ou bien le devons-nous d'abord à Aristote, et comment
alors se comparent les voies par lesquelles l'un et l'autre nous y conduisent? Prenant appui
sur une lecture entièrement renouvelée de la démarche des livres Z et H de la
Métaphysique, ici présentée de manière relativement synthétique, l'on y confronte celle du
De ente et essentia. L'on montre alors que si l'apport du théologien, partant du donné de
foi de la création ex nihilo, peut et doit être repris dans un prolongement philosophique à
l'apport de la Métaphysique, il demande aussi, par delà l'écran néoplatonicien et le
reproche erroné d'essentialisme fait à Aristote, à être réenraciné dans l'accès ouvert par
celui-ci aux causes immanentes de l'exister par soi, séparé et un qui est celui des
substances, à savoir: selon la forme, ces substances elles-mêmes et, selon la fin, leur acte
d'être. Notule de l’éditeur.
Bouhsira Jacques, Durieux Marie-Claire dir., Winnicott insolite, PUF, 2004, ISBN:
2-13-054163-1
Bouveresse Jacques, Bourdieu, savant & politique, Collection "Bancs d'essai", 192 p. ,
Agone, 2004, ISBN: 2-7489-0020-0. En librairie le 15 fevrier 2004.
http://www.agone.org/bourdieusavantpolitique. "Bourdieu aurait sûrement dérangé un
peu moins son époque, s'il s'était contenté d'assumer le rôle qui est prévu pour les gens
comme lui, celui de l'homme de science, détenteur d'un savoir qui était, dans son cas,
énorme et parfois écrasant, que la position d'exception qu'il occupe protège contre le
contact avec les réalités et les modes de pensée "vulgaires". Mais il ne l'a justement pas
voulu et il est curieux qu'on lui ait reproche, parce qu'il était un des intellectuels les plus
prestigieux et, du point de vue social, les plus privilégies de notre temps, d'avoir réussi a
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rester en même temps aussi proche des gens les plus ordinaires. C'est justement, en grande
partie, a cause de l'identité de nos réactions sur la façon dont la raison savante devrait
traiter le "sens commun" et les "gens du commun" que nous avons, lui et moi, sympathise
spontanément depuis le début. Bourdieu a dit qu'il ne s'était "jamais vraiment senti justifié
d'exister en tant qu'intellectuel". Et, a la différence de beaucoup d'autres, il n'a pas
seulement essayé, mais également réussi a exister autrement. Quand il parle de ce qui le
rapproche de Pascal, il mentionne la sollicitude, dénuée de toute naïveté populiste, de
celui-ci pour le "commun des hommes" et les "opinions du peuple saines". C'est donc a
Pascal que je laissera le dernier mot sur ce en quoi consiste la grandeur des hommes
comme Bourdieu et celle de l'exemple qu'ils nous donnent: "On tient a eux par le bout par
lequel ils tiennent au peuple; car quelque élèves qu'ils soient, si sont-ils unis au moindre
des hommes par quelque endroit. Ils ne sont pas suspendus en l'air, tout abstraits de notre
société. Non, non; s'ils sont plus grands que nous, c'est qu'ils ont la tête plus élevée; mais
ils ont les pieds aussi bas que les nôtres. Ils y sont tous a même niveau, et s'appuient sur la
même terre; et, par cette extrémité, ils sont aussi abaisses que nous, que les plus petits, que
les bêtes. "' Ce livre réunit deux penseurs hétérodoxes, l'un philosophe, l'autre sociologue,
également professeurs au Collège de France. Celui qui reste parle de l'ami qui n'est plus,
de ce qu'il a appris de lui, du rapport a la science, aux pouvoirs et a la société, de leurs
désaccords aussi, et de leurs colères communes. Sommaire Préface (2004) -I- L'esprit du
grimpeur -II- La philosophie reconnaissante -III- Conformismes & résistance -IV- Les
médias, les intellectuels & le sociologue -V- Le savant & le politique -VI- Règles,
dispositions & habitus -VII- La connaissance de soi et la science. Notule de l’éditeur.
Carraud Vincent, Marion Jean-Luc, Montaigne: scepticisme, métaphysique, théologie,
PUF, 2004, ISBN: 2-13-052976-3
Cassou-Nogues Pierre, Gödel, Les Belles lettres, 2004. 2004, ISBN 2-251-76040-7.
Kurt Gödel (1906-1978), mathématicien, logicien et philosophe, est incontestablement
l’un des plus grands esprits de notre temps. Ses réponses aux questions radicales posées
par le XXe siècle au langage, aux mathématiques et à la pensée rationnelle ont modifié de
façon décisive l’assise du savoir contemporain: Existe-t-il une langue qui permette d’isoler
les phrases vraies dans tout monde possible? Pouvons-nous ou prouver ou réfuter chacune
des phrases que nous pouvons y énoncer? Ou bien, dans une langue donnée, existe-t-il des
phrases indécidables? Plus largement, existe-t-il des phrases absolument indécidables, qui,
dans aucune langue plausible, ne seront ni prouvées ni futées? Sommes-nous des
machines? Si nous pensons correctement, notre pensée doit pouvoir s’énoncer dans une
langue univoque mais, en utilisant une langue définie, nous écrivons comme une machine.
Existe-t-il des machines capables d’écrire tout ce que nous pouvons penser? Existe-t-il des
objets qui ne sont ni dans l’espace ni dans le temps et que nous ne pouvons percevoir
qu’avec nos esprits? Les nombres sont-ils de tels objets? Les mathématiques apparaissent
comme le modèle de l’activité rationnelle et l’arithmétique donne le modèle de la certitude
mathématique. Mais pouvons-nous donner un fondement à l’arithmétique élémentaire? On
présente ici les réponses de Gödel, en suivant son œuvre logique et philosophique, depuis
sa démonstration de la complétude sémantique du calcul des prédicats (1929) à sa
réflexion sur le continu chez Cantor (1947), en passant par son théorème dit
d’incomplétude (1931) théorème qui a rendu Gödel fameux au-delà de son domaine et
influencé jusqu’au psychanalyste Jacques Lacan. Pierre Cassou-Noguès, agrégé de
mathématiques et docteur en philosophie, est chercheur au CNRS; il a notamment publié
Hilbert et De l’expérience mathématique. – Notule de l’éditeur.
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Cometti Jean-Pierre dir. , L'éthique de la philosophie, Kimé, 2004, ISBN:
2-84174-326-8. - Jean-Pierre COMETTI: avant-propos. Claudine TIERCELIN: Les
philosophes et la vie morale Alonso. TORDESILLAS: Synonymique, éthique, philosophie
(Notes sur Prodicos de Ceos). Roger POUIVET: Philosophie et vertus intellectuelles.
Pierre LIVET: L'éthique de l'argumentation. Max MARCUZZI: L'éthique d'une
philosophie après la métaphysique. Elisabeth COREAU-SCAVARDA: Wittgenstein: une
conception éthique de la philosophie. Jean-Pierre COMETTI: La philosophie dans tous ses
états. Notule de l’éditeur.
Comte-Sponville André, Le capitalisme est-il moral? Sur quelques ridicules et
tyrannies de notre temps, Albin Michel, 2004, ISBN: 2-226-14220-7
Crignon-De Oliveira & Gaille-Nikodimov, À qui appartient le corps humain?
decine, politique et droit. Les belles lettres. Bibliographie. Index. Parution: février
2004. 2004, ISBN 2-251-43010-5. C’est souvent à partir des situations exceptionnelles et
dramatiques que la question de la propriété du corps humain se trouve posée dans nos
sociétés, que l’on songe aux débats relatifs à l’euthanasie. Dans ce contexte, les juristes
mais aussi les philosophes et les hommes politiques se voient reprocher d’être toujours en
retard par rapport aux avancées des pratiques médicales. Les outils manqueraient aux
citoyens pour comprendre et mesurer l’importance de ce qui se joue dans les décisions
qu’ils ont à prendre tout au long de leur vie, au sujet de leur corps ou des corps de ceux
qui leur sont proches. L’histoire des pratiques médicales, celle de nos traditions
religieuses, politiques, et philosophiques, l’examen des doctrines juridiques et des
concepts qu’elles proposent pour définir le statut du corps humain, la prise en compte
enfin des théories de la justice permettent pourtant de constater que nous sommes loin
d’être démunis pour penser le statut du corps dans nos sociétés. Cette voie rend possible
une véritable confrontation entre les différentes positions et revendications exprimées à
propos de la propriété du corps, en lieu et place du dialogue de sourds auquel nous
assistons trop souvent. Marie Gaille-Nikodimov, Docteur en philosophie et chercheuse au
CNRS, mène ses recherches sur la pensée politique de la Renaissance et sur les rapports
entre politique, médecine et anthropologie. Claire Crignon-De Oliveira, Docteur en
philosophie, enseigne à l’ENS Lettres et Sciences Humaines de Lyon, travaille sur la
pensée anglaise classique et sur les rapports entre médecine, politique et religion. Notule
de l’éditeur.
Delruelle Edouard, Métamorphoses du sujet. L'éthique philosophique de Socrate à
Foucault, De Boeck, 2004, ISBN: 2-8041-4341-4. Quelles sont les formes par lesquelles
un individu se pense et se reconnaît comme sujet? A travers quelles modalités part-il à la
recherche de soi-même? Quelles expériences opère-t-il sur lui-même pour donner sens à
son existence? Telles sont les questions soulevées par l'éthique philosophique, auquel cet
ouvrage propose d'introduire le lecteur. Métamorphoses du sujet: ce titre doit donc
s'entendre au double sens où chaque philosophie est l'expérience d'une métamorphose
intérieure du sujet, et l'histoire de la philosophie est l'histoire des différentes
métamorphoses du sujet dans notre culture, de Socrate et Platon à Nietzsche et Sartre.
Cette histoire est celle du passage de notre culture de l'hétéronomie à l'autonomie. Avec
l'invention de la philosophie, le sens de l'existence ne provient plus d'une source radicale
d'altérité (Dieu ou les dieux), mais s'alimente à une libre recherche fondée sur le dialogue
et la critique. Mais est-il vraiment possible, sans garantie transcendante, de donner sens à
notre vie? Ne sommes-nous pas alors condamnés à une existence médiocre, limitée à la
satisfaction des intérêts de notre ego? L'éthique philosophique fait le pari qu'il est possible
de s'arracher à la médiocrité de la vie de tous les jours, sans céder à la tentation de faire de
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