L’expérimentation d’un modèle socio-constructiviste …
__________________________________________________________________________________
continuellement enrichies et restructurées » (Vosniadow et Ioannides, 1998, p. 28). Le
processus cyclique est caractérisé par plusieurs phases de travail inductif et déductif (Hewson,
Beeth et Thorley, 1998). C’est ainsi que le changement conceptuel suppose une modification
importante des idées initiales des élèves au sujet d’un phénomène, vers des conceptions plus
semblables à celles des scientifiques. Cette modification des idées initiales peut être :
- complète : l’ancienne conception est totalement remplacée par une nouvelle conception
(Hallden, 1999);
ou
- périphérique : l’idée initiale persiste et est incluse dans la nouvelle conception (Duit, 1999).
De façon plus spécifique, plusieurs transformations peuvent s’opérer dans les idées initiales des
élèves suite à un changement conceptuel : des concepts
peuvent être additionnés ou soustraits
(Nersessian, 1991), des liens entre les concepts peuvent également être ajoutés ou enlevés ou la
structure des idées initiales peut être radicalement modifiée (di Sessa et Sherin, 1998).
En apprentissage des sciences, la constatation d’un changement conceptuel chez les
élèves constitue une preuve tangible qu’il y a eu apprentissage. L’objectif du changement
conceptuel n’est toutefois pas facile à atteindre. Les élèves débutent une leçon ou un thème de
sciences avec des croyances solides et bien ancrées au sujet d’un phénomène scientifique et de
ses relations avec d’autres phénomènes (Thouin, 1997). Plusieurs situations peuvent se
produire et limiter le changement conceptuel :
- la compréhension du phénomène peut s’avérer trop difficile (Garrison et Bentley, 1990);
Legendre (1988) définit un concept comme « une représentation mentale et générale des traits stables et
communs à une classe d’objets directement observables, et qui sont généralisables à tous les objets présentant les
mêmes caractéristiques » (p. 11)