Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse 3
Synthèse
a pollution des sols par les métaux traces est un problème majeur car,
contrairement aux autres milieux (atmosphère et eau), le sol possède une plus
faible capacité à s’épurer. La connaissance de la teneur totale en polluant ne suffit pas
à estimer l’impact sur l’environnement. Deux autres notions sont à prendre en compte :
(i) la biodisponibilité, capacité d’un élément à passer d’un compartiment du sol à un
être vivant et (ii) la mobilité, capacité d’un élément à passer d’un compartiment du sol à
un autre.
L'objectif principal de cette étude est l'identification des fonctions biogéochimiques
prépondérantes qui contrôlent le transfert et la biodisponibilité de quelques éléments
toxiques (As, Pb, Zn et Cd) dans des sites contaminés. Le but est d'identifier des
fonctions numériques qui relient le coefficient de partage entre les phases de rétention
du sol et de l'eau, ou ses variations, en fonction de paramètres biogéochimiques clés
des systèmes étudiés.
Des expériences en bioréacteurs fermés ont été menées sur des échantillons de sols
représentatifs de l'hétérogénéité spatiale de la pollution inorganique sur deux sites du
bassin hydrologique de la Meuse, contaminés par d'anciennes activités industrielles.
Un plan expérimental a été appliqué pour mesurer les effets de quatre facteurs
environnementaux principaux sur la mobilité des polluants inorganiques sélectionnés.
Ces paramètres, potentiellement influencés par le changement global du climat, sont la
température, le type de phase gazeuse, le pH et l'activité biologique.
Pour l’arsenic (As), les premiers résultats montrent qu’une température élevée, une
augmentation du pH ou des processus biologiques actifs semblent mobiliser l'élément.
Dans le cas du zinc (Zn), l'inhibition des processus biologiques, une température
élevée et une baisse du pH ont mobilisé l'élément. Le cadmium (Cd) n'a été que peu
influencé par l'ensemble des facteurs. Pour le plomb (Pb), une température élevée et
des processus biologiques actifs ont augmenté la mobilisation. Enfin, dans la plupart
des cas, l'effet de la phase gazeuse n'a pas été significatif. Les premiers résultats
montrent que la température et la présence ou l'absence de processus biologiques
actifs sont les principaux facteurs de mobilité des polluants inorganiques et que des
teneurs totales ou moyennes ne permettent en aucun cas d'évaluer le risque potentiel
de transfert vers les écosystèmes ou les ressources en eau.
Le plan expérimental spécifique, développé dans le cadre de l’étude, va permettre
d'effectuer une analyse statistique des résultats en quantifiant la prédominance de
chacun des facteurs étudiés et ouvrir la voie pour proposer des fonctions de régression
spécifiques, utilisables pour intégrer les connaissances sur la mobilité et la
biodisponibilité des éléments toxiques. Enfin, il sera possible d’envisager une stratégie
d’approche par la modélisation, au travers de l’utilisation de codes de calcul.
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