Étude des processus biogéochimiques prépondérants responsables

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Étude des processus biogéochimiques
prépondérants responsables
de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg
du sol vers l’hydrosphère
Rapport de fin de première année de thèse
Étude des processus biogéochimiques
prépondérants responsables
de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg
du sol vers l’hydrosphère
Rapport de fin de première année de thèse
BRGM/RP-54483-FR
janvier 2006
A. Joubert
Directeur de thèse : M. Jauzein1
Responsable scientifique BRGM : F. Garrido2
Co-encadrants : L. Lucas1 et C. Joulian2
1
LIMOS, UHP Nancy
2
BRGM EPI/BIO
Vérificateur :
Approbateur :
Original signé par
Original signé par
Nom : F. GARRIDO
Nom : Ph. FREYSSINET
Date :
Date :
Signature :
Signature :
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Ce rapport est adressé en communication exclusive au demandeur en 21 exemplaires
conformément au cahier des charges.
Le demandeur assure lui-même la diffusion des exemplaires de ce tirage initial.
Le BRGM ne saurait être tenu comme responsable de la divulgation du contenu de ce
rapport à un tiers qui ne soit pas de son fait, et des éventuelles conséquences pouvant
en résulter.
Mots clés : Éléments toxiques, Éléments en trace, Métaux lourds, Sols contaminés,
Sols industriels, Transfert, Mobilité, Coefficient de partage, Biodisponibilité, Processus
biogéochimique, Plan d’expérience.
En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante :
Joubert A., Jauzein M., Lucas L., Joulian C. et Garrido F. (2006) – Étude des processus
biogéochimiques prépondérants responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg du sol
vers l’hydrosphère. Rapport de fin de première année de thèse. BRGM/RP-54483-FR, 151 p.,
32 fig., 12 tabl., 18 ann.
© BRGM, 2006, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l’autorisation expresse du BRGM.
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Synthèse
L
a pollution des sols par les métaux traces est un problème majeur car,
contrairement aux autres milieux (atmosphère et eau), le sol possède une plus
faible capacité à s’épurer. La connaissance de la teneur totale en polluant ne suffit pas
à estimer l’impact sur l’environnement. Deux autres notions sont à prendre en compte :
(i) la biodisponibilité, capacité d’un élément à passer d’un compartiment du sol à un
être vivant et (ii) la mobilité, capacité d’un élément à passer d’un compartiment du sol à
un autre.
L'objectif principal de cette étude est l'identification des fonctions biogéochimiques
prépondérantes qui contrôlent le transfert et la biodisponibilité de quelques éléments
toxiques (As, Pb, Zn et Cd) dans des sites contaminés. Le but est d'identifier des
fonctions numériques qui relient le coefficient de partage entre les phases de rétention
du sol et de l'eau, ou ses variations, en fonction de paramètres biogéochimiques clés
des systèmes étudiés.
Des expériences en bioréacteurs fermés ont été menées sur des échantillons de sols
représentatifs de l'hétérogénéité spatiale de la pollution inorganique sur deux sites du
bassin hydrologique de la Meuse, contaminés par d'anciennes activités industrielles.
Un plan expérimental a été appliqué pour mesurer les effets de quatre facteurs
environnementaux principaux sur la mobilité des polluants inorganiques sélectionnés.
Ces paramètres, potentiellement influencés par le changement global du climat, sont la
température, le type de phase gazeuse, le pH et l'activité biologique.
Pour l’arsenic (As), les premiers résultats montrent qu’une température élevée, une
augmentation du pH ou des processus biologiques actifs semblent mobiliser l'élément.
Dans le cas du zinc (Zn), l'inhibition des processus biologiques, une température
élevée et une baisse du pH ont mobilisé l'élément. Le cadmium (Cd) n'a été que peu
influencé par l'ensemble des facteurs. Pour le plomb (Pb), une température élevée et
des processus biologiques actifs ont augmenté la mobilisation. Enfin, dans la plupart
des cas, l'effet de la phase gazeuse n'a pas été significatif. Les premiers résultats
montrent que la température et la présence ou l'absence de processus biologiques
actifs sont les principaux facteurs de mobilité des polluants inorganiques et que des
teneurs totales ou moyennes ne permettent en aucun cas d'évaluer le risque potentiel
de transfert vers les écosystèmes ou les ressources en eau.
Le plan expérimental spécifique, développé dans le cadre de l’étude, va permettre
d'effectuer une analyse statistique des résultats en quantifiant la prédominance de
chacun des facteurs étudiés et ouvrir la voie pour proposer des fonctions de régression
spécifiques, utilisables pour intégrer les connaissances sur la mobilité et la
biodisponibilité des éléments toxiques. Enfin, il sera possible d’envisager une stratégie
d’approche par la modélisation, au travers de l’utilisation de codes de calcul.
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
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Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Sommaire
1. Contexte de l’étude.................................................................................................11
1.1. OBJECTIF GÉNÉRAL .......................................................................................11
1.2. DÉMARCHE ......................................................................................................11
1.2.1. Cadre « AQUATERRA » ..........................................................................11
1.2.2. Cadre académique ...................................................................................14
2. Processus de mobilité des métaux lourds dans les sols ...................................17
2.1. PROCESSUS PHYSICO-CHIMIQUES..............................................................18
2.1.1. Concept de Kd..........................................................................................18
2.1.2. Des interactions physico-chimiques variées.............................................19
2.1.3. Expression théorique du Log Kd en fonction du pH .................................27
2.2. PROCESSUS BIOLOGIQUES : INFLUENCE DES MICRO-ORGANISMES
SUR LES PROCESSUS DE MOBILITÉ DES POLLUANTS INORGANIQUES.................................................................................................................30
2.2.1. Processus métaboliques ..........................................................................31
2.2.2. Biosorption et bioaccumulation.................................................................31
2.2.3. Biominéralisation ......................................................................................32
2.3. PROCESSUS DE MOBILITÉ SPÉCIFIQUES AUX POLLUANTS
CONSIDÉRÉS ...................................................................................................32
2.3.1. Arsenic......................................................................................................32
2.3.2. Cadmium ..................................................................................................36
2.3.3. Zinc...........................................................................................................38
2.3.4. Plomb .......................................................................................................40
2.3.5. Mercure ....................................................................................................43
3. Étude expérimentale...............................................................................................45
3.1. APPROCHE D’ÉCHANTILLONNAGE ET GESTION DES ANALYSES............45
3.1.1. Échantillonnage du site de Plateaux-Hageven et du sous-bassin
du Gallego ................................................................................................45
3.1.2. Échantillonnage du site de Flémalle.........................................................46
3.1.3. Gestion des analyses ...............................................................................46
3.2. SITES D’ÉTUDE ................................................................................................47
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
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Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
3.2.1. Bassin de la Meuse.................................................................................. 47
3.2.2. Bassin de l’Ebre ....................................................................................... 56
3.3. EXPÉRIENCES PRÉLIMINAIRES .................................................................... 59
3.3.1. Matériels et méthodes.............................................................................. 60
3.3.2. Résultats et discussion ............................................................................ 60
3.3.3. Tests sur la stérilisation des sols ............................................................. 63
3.4. PLAN D’EXPÉRIENCE ..................................................................................... 65
3.4.1. Matrice d’Hadamard et création du plan expérimental............................. 65
3.4.2. Matériels et méthodes.............................................................................. 67
3.4.3. Premiers résultats .................................................................................... 68
3.5. CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES .............................................................. 72
3.5.1. Conclusions.............................................................................................. 72
3.5.2. Perspectives............................................................................................. 73
4. Bibliographie .......................................................................................................... 75
Liste des figures
Figure 1 -
Organisation et interconnexion des sous-programmes du projet
AQUATERRA.......................................................................................................... 12
Figure 2 -
Diagramme du modèle numérique basé sur quatre compartiments....................... 13
Figure 3 -
Approche conceptuelle du groupe de travail BGC3................................................ 14
Figure 4 -
Spéciation géochimique et mobilité des métaux lourds (d’après Salomons et
Förstner, 1988)........................................................................................................ 17
Figure 5 -
Différents mécanismes (adsorption ou précipitation) impliqués dans la
rétention d’un polluant métallique en fonction de sa limite de solubilité. ............... 24
Figure 6 -
Schéma de biosorption et de bioaccumulation (Deneux-Mustin et al., 2003). ....... 31
Figure 7 -
Log Kd en fonction du pH pour le cadmium............................................................ 36
Figure 8 -
Droite de régression pour le cadmium à partir des données collectées................. 37
Figure 9 -
Log Kd en fonction du pH pour le zinc. ................................................................... 38
Figure 10 - Droites de régression pour les pH bas et les pH haut pour le zinc......................... 39
Figure 11 - Log Kd en fonction du pH pour le plomb................................................................. 41
Figure 12 - Droite de régression pour le plomb à partir des données collectées...................... 41
Figure 13 - Localisation des deux sites d’étude du bassin de la Meuse : le site de De
Plateaux-Hageven localisé dans le sous-bassin de Dommel (en violet) et le
site de Flémalle. ...................................................................................................... 47
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BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Figure 14 - Échantillonage du site de De Plateaux-Hageven. ...................................................48
Figure 15 - Profil type d’un podzosol. ........................................................................................49
Figure 16 - Localisation du site de la cokerie de Flémalle sur la carte IGN (rapport
SPAQUE, 2004). .....................................................................................................51
Figure 17 - Implantation des bâtiments sur le site de Flémalle en 1984 (rapport SPAQUE,
2004)........................................................................................................................52
Figure 18 - Suppression des infrastructures et matériaux résiduels sur le site de Flémalle
(rapport SPAQUE, 2004).........................................................................................52
Figure 19 - Position des nappes en période sèche et humide du site de Flémalle (rapport
SPAQUE, 2004). .....................................................................................................53
Figure 20 - Localisation des tranchées prélevées et de la zone avérée contaminée en
métaux lourds (cerclée en rouge). Plan de contamination du site de Flémalle,
d’après nos analyses et suivant les seuils belges en vigueur en 2001...................55
Figure 21 - Carte d’Espagne situant la rivière Ebre et le sous-bassin du Gallego (cerclé
en rouge). ................................................................................................................57
Figure 22 - Plan d’échantillonnage du sous-bassin du Gallego.................................................58
Figure 23 - Effet CO2/N2 sur la solubilisation du Pb, Zn et Cd pour A1 en conditions
biotiques et abiotiques (données combinées en une seule courbe). .....................62
Figure 24 - Effet CO2/N2 sur la solubilisation du Zn pour A2 et A3 en conditions biotiques
et abiotiques (données combinées en une seule courbe)......................................62
Figure 25 - Effet biotique/abiotique sur la solubilisation du Pb et de l’As en A2 et A3
sous N2. ...................................................................................................................62
Figure 26 - Effet biotique/abiotique sur la solubilisation du Pb et de l’As en A2 et A3
sous CO2. ................................................................................................................62
Figure 27 - Tests d’incubation de sol pour l’étude sur la stérilisation. .......................................64
Figure 28 - Matrice d’Hadamard pour quatre paramètres théoriques A, B, C et D. ..................65
Figure 29 - Paramétrisation des facteurs d’étude......................................................................66
Figure 30 - Plan d’expérience. ...................................................................................................67
Figure 31 - Étapes cinétiques (délimitées par les lignes rouges) de solubilisation de l’As
en solution pour A2 obtenues pour les 8 premières expériences du plan
expérimental (cf. Figure 30)....................................................................................68
Figure 32 - Interprétation de la matrice d’Hadamard pour la solubilisation de l’As avec
l’échantillon de sol A2 après 63 jours d’incubation..................................................69
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
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Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Liste des tableaux
Tableau 1 -
Sélectivité d’adsorption des métaux traces dans différents sols (extrait de
Yong et al., 1992). ................................................................................................ 23
Tableau 2 -
Effet de l’activité microbiologique sur la mobilisation et la toxicité de l’As
(d’après Molénat et al., 2000)............................................................................... 35
Tableau 3 -
Concentrations en polluants inorganiques des trois horizons A de surface
(zones 1, 2 et 3), ainsi que celui de la zone « naturelle » (n.d. : non
déterminé)............................................................................................................. 50
Tableau 4 -
Géologie du site de la cokerie de Flémalle. ......................................................... 53
Tableau 5 -
Concentrations en polluants inorganiques des quatre échantillons du site de
Flémalle choisis à partir de l’ACP......................................................................... 56
Tableau 6 -
Comparaison entre remblai et limon des concentrations en polluants
inorganiques des échantillons du site de Flémalle............................................... 56
Tableau 7 -
Analyses minéralogiques et chimiques des sols échantillonnés au niveau du
sous-bassin du Gallego (n.d. : non déterminé et LQ : limite de quantification).... 58
Tableau 8 -
Analyses minéralogiques et chimiques des sédiments échantillonnés au
niveau de l’Ebre et du sous-bassin du Gallego. ................................................... 59
Tableau 9 -
Vitesse moyenne de solubilisation des polluants inorganiques à différents
temps pour un sol stérilisé à l’autoclave (SA), incubé à 4°C (ST) et non
stérilisé (NS). ........................................................................................................ 64
Tableau 10 - Interprétation statistique de la matrice d’Hadamard pour la solubilisation de
l’As obtenue avec l’échantillon de sol A2 après 14, 28 et 63 jours
d’incubation........................................................................................................... 68
Tableau 11 - Matrice de résultats de l’As, Zn, Cd et Pb obtenus après 63 jours pour A2 et
55 jours pour A3 et T5R. ...................................................................................... 70
Tableau 12 - Comparaison entre les concentrations solides et les concentrations solubilisées en polluants inorganiques pour un échantillon de sol de Flémalle et
de De Plateaux-Hageven. .................................................................................... 70
Liste des annexes
Annexe 1 - Valeurs de Kd du Pb, Zn et Cd obtenues à partir de la littérature en fonction
de quelques paramètres du sol............................................................................... 81
Annexe 2 - Profils de sols du site de De plateaux-Hageven (Pays-Bas) ................................. 85
Annexe 3 - Analyses des échantillons de sol de la zone 1 du site de De PlateauxHageven (Pays-Bas) ............................................................................................... 89
Annexe 4 - Analyses des échantillons de sols de la zone 2 du site de De PlateauxHageven (Pays-Bas) ............................................................................................... 93
Annexe 5 - Analyses des échantillons de sols de la zone 3 du site de De PlateauxHageven (Pays-Bas) ............................................................................................... 97
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BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Annexe 6 - Analyses des échantillons de sols de la zone « naturelle » du site De
Plateaux-Hageven (Pays-bas)...............................................................................101
Annexe 7 - Calcul d’humidité de densité et de porosité des échantillons du site de De
Plateaux-Hageven (Pays-Bas) ..............................................................................105
Annexe 8 - Profils des tranchées échantillonnées sur le site de Flémalle (Belgique) ............109
Annexe 9 - Analyses des échantillons du site de Flémalle (Belgique) ...................................113
Annexe 10 - Échantillonnage du sous-bassin du Gallego (Espagne) ......................................117
Annexe 11 - Calcul d’humidité et de densité apparente des échantillons de sols du
sous-bassin du Gallego (Espagne) ......................................................................121
Annexe 12 - Analyses des échantillons de sédiments du sous-bassin du Gallego
(Espagne) ..............................................................................................................125
Annexe 13 - Analyses des échantillons de sols du sous-bassin du Gallego (Espagne) ..........129
Annexe 14 - Profils de solubilisation de l’As, du Cd, du Pb et du Zn pour A2 dans le cadre
du plan d’expérience .............................................................................................133
Annexe 15 - Profils de solubilisation de l’As, du Cd, du Pb et du Zn pour A3 dans le cadre
du plan d’expérience .............................................................................................137
Annexe 16 - Profils de solubilisation de l’As, du Cd, du Pb et du Zn pour T5R dans le
cadre du plan d’expérience ...................................................................................141
Annexe 17 - Calcul des Kd expérimentaux des expériences préliminaires et du plan
d’expérience ..........................................................................................................145
Annexe 18 - Valorisation des travaux ........................................................................................149
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
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Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
1. Contexte de l’étude
1.1. OBJECTIF GÉNÉRAL
L’objectif de la thèse est de déterminer les processus biogéochimiques prépondérants
responsables de la mobilité des métaux lourds dans les sols par une approche
statistique et phénoménologique en vue de la modélisation des transferts. Quatre
métaux lourds (Cd, Pb, Zn et Hg) et un métalloïde (As), définis comme prioritaires par
les directives européennes 76/464/CEE et 2455/2001/EC, sont concernés par cette
étude. L’approche est faite, dans un premier temps en système statique (bioréacteur
fermé uniforme) puis en système dynamique (colonne à percolation continue) afin de
contribuer, par la suite, à l’amélioration d’un logiciel de modélisation de transport réactif
de polluants inorganiques dans la zone non saturée.
Le financement de la thèse est supporté par l’Union Européenne et la réalisation du
travail de recherche est faite au sein de deux laboratoires différents : au LIMOS
(Laboratoire des Interactions Micro-organismes, Minéraux et Matière Organique dans
les Sols, UMR 7137 CNRS-UHP) à l’UHP-Nancy 1 et au sein de l’Unité
Biotechnologies du Service Environnement et Procédés Innovants (EPI/BIO) du BRGM
(Bureau de Recherches Géologiques et Minières) à Orléans.
Le projet européen AQUATERRA constitue un premier cadre de travail auquel vient
s’ajouter un cadre plus académique comprenant des expérimentations de laboratoire et
un travail de modélisation.
1.2. DÉMARCHE
1.2.1. Cadre « AQUATERRA »
Cette thèse s’inscrit donc dans le cadre du projet européen AQUATERRA, issu du
6e PCRD, ayant débuté le 1er juin 2004 pour une durée de cinq ans. 45 partenaires,
issus de 15 pays européens, sont impliqués dans ce projet.
Le projet AQUATERRA s’intitule : « Modélisation intégrée du système rivière sédiment - sol - eau souterraine ; outils innovants pour la gestion des bassins versants
et les bassins hydrographiques dans le contexte du changement climatique global ».
Les principaux objectifs de ce projet sont de fournir aux gestionnaires de bassins et
des ressources en eaux de nouveaux outils et notamment des modèles pour les
systèmes rivières - sédiments - sols - eaux souterraines en vue de prévoir des
scénarios sur le long terme grâce au développement d’outils scientifiques. Le projet a
pour finalité de connecter les recherches scientifiques, sur l’ensemble du territoire
européen, et d’établir une politique commune sur la protection des ressources
naturelles vis-à-vis des changements climatiques globaux et de l’utilisation des sols.
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
11
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Le projet s’organise en différents sous-programmes interconnectés (Figure 1) :
Figure 1 - Organisation et interconnexion des sous-programmes du projet AQUATERRA.
Le sous-programme BIOGEOCHEM a pour but d’identifier et de quantifier les
processus biogéochimiques sur les fonctions de filtration et de transport des sols, et
leurs conséquences sur la qualité de l’eau en prenant en considération l’impact des
changements globaux. Il doit permettre la compréhension des processus et du rôle du
sol dans le comportement et le devenir des polluants. Le sous-programme
BIOGEOCHEM est structuré en quatre workpackages (ou groupes de travail) qui ont
chacun des finalités et des axes de recherche spécifiques. Le 3e workpackage (BGC3)
associe quatre laboratoires européens : LIMOS, BRGM, VITO (Belgique) et ETHZ
(Suisse).
Le thème de recherche de BGC3 concerne l’étude des processus biogéochimiques
d’immobilisation/solubilisation de cinq polluants inorganiques (Pb, Cd, Zn, As et Hg)
dans deux bassins versants européens (Meuse, Ebre). L’objectif de BGC3 est de
fournir des fonctions de transfert exprimant le coefficient de distribution Kd (indicateur
de la partition d’un polluant métallique entre la phase solide et aqueuse du sol),
spécifique à chaque élément et fonction des paramètres biogéochimiques
prépondérants, afin de les intégrer dans un modèle numérique plus global.
La stratégie proposée est de mesurer, en réacteur fermé uniforme et en colonne à
percolation continue, selon diverses conditions de contact eau/solide, une série de
variables géochimiques et microbiologiques et d’interpréter ces données par une
analyse statistique exploratoire détaillée afin d’identifier les corrélations prépondérantes et significatives entre ces variables et la partition des polluants inorganiques
entre la phase aqueuse et solide (notion de Kd et de facteur de retard).
12
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Ces corrélations permettront de fournir des indicateurs des processus biogéochimiques
prépondérants qui seront intégrés dans un modèle numérique basé sur quatre
compartiments du sol et du sous-sol (sol, zone non-saturée, zone de transition entre
zone non-saturée et aquifère, et aquifère) (Figure 2). Le compartiment « sol » inclut
également l’influence des échanges sol-plante.
Figure 2 - Diagramme du modèle numérique basé sur quatre compartiments.
Dans un tel contexte, il semblerait intéressant de tester une approche double
(mécanistique et statistique) afin d’étudier les points de convergence ou de divergence,
et d’identifier les applications potentielles dans la gestion intégrée des bassins versants
et des ressources en eau.
Afin de développer des modèles numériques du système rivière - sédiment - sol - eau
souterraine, il est nécessaire d’intégrer les principaux processus biogéochimiques
impliqués directement ou indirectement dans la mobilité des polluants dans tous les
compartiments du système sol et sous-sol. Cette approche combinant tous ces
processus élémentaires dans un modèle numérique est aujourd’hui faisable.
Néanmoins elle demande un effort important concernant la quantification des
paramètres, qui, en pratique, est généralement impossible.
Les paramètres biogéochimiques prépondérants du devenir des polluants seront
identifiés et paramétrés afin d’être intégrés dans un modèle numérique systémique
développé par le sous-programme COMPUTE. L’approche conceptuelle du LIMOS et
du BRGM au sein de BGC3 est présentée en Figure 3.
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
13
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Figure 3 - Approche conceptuelle du groupe de travail BGC3.
1.2.2. Cadre académique
Dans un premier temps, une réflexion sur la stratégie d’échantillonnage s’est faite. Les
sites d’études sont ceux définis par le projet AQUATERRA et la stratégie a dû être
harmonisée avec les besoins des autres travaux de BGC3. Après analyses
(minéralogiques, géochimiques, microbiologiques), les échantillons de sols et de
sédiments serviront de base aux expérimentations en laboratoire.
L’essentiel des expérimentations est effectué en système statique (réacteurs fermés
uniformes ou «batch»). Il s’agit de mettre en contact les échantillons de sols avec de
l’eau distillée et d’étudier l’influence de paramètres clés (température, pH, phase
gazeuse, conditions biologiques) sur la mobilité des polluants inorganiques. Le
coefficient de partage eau/solide est ensuite déterminé à partir de ces résultats. De
plus, des extractions séquentielles serviront à déterminer la partition des polluants
inorganiques entre les divers constituants du sol (complexes d’échange, oxydes de fer
et manganèse, carbonates, matières organiques…).
Suite aux expériences en batch, des expérimentations dynamiques (colonne de
percolation continue) seront ensuite effectuées de manière à vérifier les possibilités et
la validité d’une extrapolation des lois obtenues en système statique à un système
ouvert. De plus, une idée innovante de certains essais en colonne serait de coupler
une FPLC (Fast Protein Liquid Chromatography) avec un ICP-AES (Inductively
Coupled Plasma-Atomic Emission Spectrometry) en mesure continue. En effet, les
essais en batch ne permettent qu’un suivi ponctuel (plusieurs jours d’intervalle) des
concentrations dissoutes, tandis qu’un tel dispositif permettrait de suivre les processus
de solubilisation de manière continue pour appréhender finement les cinétiques de
relarguage des métaux lourds dans la solution de sol.
14
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
De manière à déterminer les caractéristiques hydrodynamiques des colonnes de sol,
un compteur à scintillation liquide (FLOW-ONE) acquis pour le LIMOS permettra des
essais de traçage à l’aide de tritium.
Enfin, dans un dernier temps et dans la mesure du possible, les résultats obtenus à
partir des essais en colonne (couplage FPLC-ICP-AES et traçage au tritium) serviront
de support expérimental pour tester des approches de modélisation et tenter
d’améliorer le code de calcul IMPACT dans sa capacité à prendre en compte les
différents processus biogéochimiques d’immobilisation/solubilisation des polluants
inorganiques dans la zone non saturée.
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
15
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
2. Processus de mobilité des métaux
lourds dans les sols
La pollution des sols par les métaux traces est un problème majeur car, contrairement
aux autres milieux (atmosphère et eau), le sol possède une plus faible capacité à
s’épurer. De plus, les polluants sont principalement liés aux particules de sols et
sédiments (Berthelin et Bourrelier, 1998).
La connaissance de la teneur totale en polluant ne suffit pas à estimer l’impact sur
l’environnement. Deux autres notions sont à prendre en compte : (i) la biodisponibilité,
capacité d’un élément à passer d’un compartiment du sol à un être vivant et (ii) la
mobilité, capacité d’un élément à passer d’un compartiment du sol à un autre.
La Figure 4 résume les formes chimiques des métaux lourds et les processus de
transport existant dans les sols. Afin de cerner ces processus, une bonne connaissance des équilibres solide/liquide et des cinétiques de réactions et de transport est
nécessaire.
Les principaux processus intervenant dans le transport des métaux lourds entre les
différents compartiments du sol sont les phénomènes d’adsorption/désorption, de
précipitation/dissolution et de formation/dissociation de complexes. Ils sont régis par
des lois d’équilibre qui peuvent être déplacées en fonction des conditions physicochimiques du milieu.
Formes chimiques des métaux
Transport
Complexé
(en solution)
Convection
Dispersion
Diffusion
Libre
(hydraté)
Adsorbé
(absorption
biologique inclus)
(co) précipité
Transport de particules
solides
Diffusion dans les solides
Figure 4 - Spéciation géochimique et mobilité des métaux lourds
(d’après Salomons et Förstner, 1988).
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
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Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
2.1. PROCESSUS PHYSICO-CHIMIQUES
2.1.1. Concept de Kd
Le coefficient de partage, appelé Kd, peut être défini comme le rapport, à l’équilibre, de
la concentration de la phase solide à celle de la phase liquide de l’élément en solution
dans le système sol/solution du sol. L’avantage déterminant de l’approche est sa
simplicité, d’où son usage fréquent.
À l’origine, le Kd représente la pente d’une isotherme d’adsorption linéaire correspondant à la concentration adsorbée d’un ion sur un adsorbat en fonction de sa
concentration dissoute. Ce coefficient n’est donc théoriquement applicable que dans le
cadre d’un processus d’adsorption/désorption.
Cependant comme les expressions du Kd représentent un phénomène global, aucune
discrimination n’est faite entre les différents processus mis en jeu dans la distribution
de l’élément entre la phase liquide et solide : précipitation, co-précipitation, adsorption,
etc. (Bourg, 1986). De plus, l’importance de la chimie de la solution est évidente et
démontrée par plusieurs études, en particulier le pH qui est souvent la variable
maîtresse de l’adsorption, mais aussi la force ionique, la composition en complexants,
en compétiteur d’adsorption, etc.
Nous considérons donc le Kd, non pas comme une constante thermodynamique mais
comme une variable globale, tenant compte de l’ensemble des processus de
solubilisation des métaux lourds dans les sols ; la finalité de notre travail étant d’obtenir
des fonctions de transfert dépendantes des paramètres du sol et des processus
prépondérants de solubilisation des polluants inorganiques.
Le Kd peut s’écrire (d’après Berthelin et Bourrelier, 1998) :
Kd = Ms / (Me)
où Ms représente la concentration de l’élément en traces retenus (en mg/kg) et (Me)
l’activité de l’élément en solution (en mg/l). Le Kd s’exprime en l/kg.
Cette notion de Kd peut être introduite dans les calculs de transfert de masse sous la
forme d’un « facteur de retard ». Le facteur de retard est défini comme la différence de
vitesse de transfert d’un front de changement de concentration entre un élément en
trace s’adsorbant (soit Kd > 0) et l’eau ou un traceur idéal (Kd = 0). Le facteur de
retard, Rd, pour le cas de l’advection, s’écrit sous la forme (d’après Berthelin et
Bourrelier, 1998) :
Rd = 1 + Kd. .(1- ) /
où
est la masse volumique (masse/volume), la porosité et
le degré de saturation.
Ce facteur de retard peut être estimé par des expériences en colonne, il relie la
mobilité des métaux lourds dans les sols et le caractère chimique et minéralogique du
sol.
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BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
a) Variation du Kd avec le pH
Une recherche bibliographique portant sur treize articles scientifiques a été effectuée
afin de cerner l’influence des paramètres du sol sur le Kd pour le Cd, le Pb et le Zn.
L’Annexe 1 est un récapitulatif des valeurs de Kd et des paramètres des sols obtenus à
partir des publications.
La dépendance du Kd des métaux traces vis-à vis du pH est très forte et ressort de
nombreux travaux expérimentaux (par exemple, Sauvé et al., 2000 ; Christensen et al.,
1996).
Afin d’observer la relation qui peut exister entre le Kd et le pH, nous avons tracé des
graphiques Log Kd (logarithme base 10) en fonction du pH pour le Cd, le Pb et le Zn.
Même si une corrélation existe entre log Kd et pH pour différents sols, l’incertitude est
relativement importante. Cette déviation est issue des incertitudes de mesures mais
surtout de l’influence des autres paramètres impliqués dans la spéciation du métal
dans l’environnement (capacité d’échange cationique (CEC), matière organique (MO),
concentration totale en métal, activité microbienne, etc.). À l’heure actuelle, aucune
valeur pertinente de Kd n’a été trouvée dans la littérature pour l’As et le Hg.
Après avoir décrit de manière théorique les processus physico-chimiques
prépondérants relatifs à la mobilité des polluants inorganiques dans les sols, il est
possible d’énoncer les expressions théoriques de Log Kd en fonction du pH dans le
cas des processus d’adsorption/désorption (échange d’ions et complexation de
surface) et de précipitation (carbonates et hydroxydes). Ceci afin d’essayer d’établir un
lien entre les phénomènes observés et leurs expressions théoriques et simplifiées. Les
processus biologiques prépondérants relatifs à la mobilité des polluants inorganiques
dans les sols seront ensuite décrits. Enfin, les processus physico-chimiques et
biologiques, spécifiques aux polluants considérés, seront présentés, ainsi que les
relations Log Kd en fonction du pH obtenues d’après la littérature.
2.1.2. Des interactions physico-chimiques variées
a) Équilibre d’adsorption/désorption
Les métaux lourds peuvent s’adsorber à la surface des solides qui sont soit les
composants du sol, soit des particules en suspension dans la solution du sol
(colloïdes).
Ces solides peuvent être des :
- carbonates ;
- oxydes et hydroxydes de fer, manganèse, aluminium et silice ;
- minéraux argileux ;
- composés organiques provenant de débris biologiques.
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
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Les colloïdes sont des particules solides de faible taille (1 à 1 000 nm). Cette taille
explique que le déplacement de ce type de particule dépende tout autant de facteurs
hydrauliques, de facteurs électrostatiques et de facteurs géométriques (diamètre des
pores les plus petits dans la porosité connectée). Ces particules, lorsqu’elles sont de
nature inorganique, résultent des premiers stades de la précipitation d’une phase
minérale sous l’effet d’une sursaturation élevée (Skoog et al., 1997). Les colloïdes
peuvent également être de nature organique. Dans tous les cas, ils possèdent une
surface spécifique importante qui leur confère une capacité d’adsorption élevée. De
plus, suivant les propriétés électrostatiques du milieu (surfaces minérales et solution),
elles peuvent être transportées ou non. Selon van der Lee (1997), près de 80 % des
matériaux transportés par les rivières et les nappes se trouveraient sous forme de
particules en suspension, dont une part importante sous forme colloïdale.
En milieu aqueux, les sites de surface des solides possèdent des groupements
hydroxyles. Ils se comportent comme des amphotères. Ils peuvent échanger des
protons avec la solution selon les deux réactions suivantes :
S-OH2+
S-OH
S-OH + H+
S-O- + H+
Ces deux réactions acido-basiques sont caractérisées par les constantes d’acidité Ka1
et Ka2 :
Ka1 = S-OH . (H+) / S-OH2+
Ka2 = S-O- . (H+) / S-OH
avec [S-OH2+], [S-OH] et [S-O-] les concentrations en sites de surface exprimées en
mol/g et les activités en espèces dissoutes (H+) en mol/L.
Aux pH acides, la surface est chargée positivement (S-OH2+ étant la forme majoritaire).
Inversement, aux pH basiques, elle est chargée négativement (S-O- est alors la forme
majoritaire). La valeur critique de pH où les sites de surface sont majoritairement
neutres est appelée le point de charge nulle (pHZPC).
Dans le cas des minéraux argileux, la charge électrique de surface peut avoir une
deuxième origine. Le réseau cristallin peut comporter des substitutions isomorphiques.
Les ions Al3+ sont remplacés par des ions divalents, et les ions Si4+ par des ions
trivalents. Il en résulte une charge permanente négative, indépendante de la solution
du sol, qui exerce une attraction électrostatique envers les cations dissous.
La quantité de cations que le solide peut adsorber augmente parallèlement à la densité
des sites de surface. Elle dépend de la surface spécifique et de la nature du matériau
et peut être estimée par la capacité d’échange cationique (CEC).
Les réactions d’adsorption et de désorption peuvent être considérées soit comme un
phénomène physique, soit comme un phénomène chimique (Bourg, 1988-a ; Bourg,
1988-b).
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Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Approche physique : adsorption en sphère externe (non spécifique)
L’approche physique fait appel à des interactions de type électrostatique uniquement.
Elles impliquent les ions de la solution et les charges de surface. Les cations
métalliques peuvent se fixer en sphère externe, à la surface des argiles de type
montmorillonite par exemple, dont les charges sont constantes (substitutions
isomorphiques) et ainsi indépendantes du pH. Le cation adsorbé conserve sa sphère
d’hydratation et n’est pas en contact avec la matrice.
La tendance de la surface à former des complexes de sphère externe avec un cation
fait intervenir deux facteurs : la valence du cation et son rayon hydraté. Plus la valence
du cation est élevée et plus l’affinité est forte. A valence égale, un cation à faible rayon
hydraté présentera plus d’affinité qu’un cation à fort rayon hydraté. Plus le rayon nonhydraté d’un cation est faible et plus son rayon hydraté est fort car il attire les
molécules d’eau plus puissamment. A valence égale ce sont donc les cations
volumineux qui seront fixés préférentiellement en sphère externe (Marcos, 2001).
Pb2+ (0,132 nm) > Hg2+ (0,11 nm) > Cd2+ (0,097 nm) > Zn2+ (0,074 nm).
Il existe une corrélation entre la tendance du cation métallique à former des paires
d’ions en solution et sa tendance à former des complexes de sphère externe.
Ce modèle, dit d’échange d’ions, à deux défauts majeurs. Il ne permet pas de décrire
l’effet du pH sur la charge et la capacité d’adsorption de la surface.
Approche chimique : adsorption en sphère interne
En revanche, dès que la proportion de sites pH-dépendant n’est plus négligeable, il est
nécessaire de tenir compte de l’augmentation de la réactivité du milieu avec le pH. Les
cations métalliques ne sont pas uniquement soumis à des attractions physiques et
peuvent se fixer en sphère interne, en particulier à la surface des oxydes de fer,
d’aluminium ou de manganèse, des matières organiques ou des argiles de type
kaolinite. Le cation perd son cortège de molécules d’eau et forme une liaison chimique
avec la surface de la matrice. Ce mode de fixation est plus fort et peut jouer un rôle
important sur le devenir à long terme de métaux traces dans les sols.
Ce modèle permet de prendre en compte l’effet du pH sur l’équilibre d’adsorption/
désorption et sur la charge de surface. C’est donc ce modèle, appelé modèle de
complexation de surface, qui est le plus utilisé pour décrire l’adsorption/désorption
des métaux lourds.
Il existe une corrélation entre la tendance du cation métallique M2+ à former des
complexes de sphère interne et sa tendance à former des complexes en solution, en
particulier MOH+ (Sigg et al., 1994).
Dans le modèle de complexation de surface, la surface du solide est assimilée à un
ligand.
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
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L’équilibre d’adsorption/désorption d’un cation métallique Mz+ peut être décrit par
l’équation chimique suivante :
(S-OH)n + Mz+
(S-O)n-M(z-n)+ + n H+
De la même manière, l’adsorption d’anions organiques ou inorganiques peut être
expliquée par une compétition des ions hydroxydes avec les sites de surfaces :
(S-OH)n + Az-
(S)n-A(z-n)- + n OH-
Par exemple :
SOH + M2+
(SOH)2 + M2+
SOH + M2+ + H2O
SOM+ + H+
(SO)2M0 +2H+
SOMOH + 2H+
SOH + A2-
SA- + OH-
SOH + AH-
SAH + OH-
SOH + BH2-
SBH- + OH-
SOH + BH2-
SBH2 + OH-
avec M2+ = Cd2+, Co2+, Zn2+, Cu2+, Pb2+ ; A2- = SeO42-, SeO32-, CrO42- ; B3- = AsO33-,
AsO43-, PO43- (Bourg, 1989).
L’adsorption d’un seul cation peut remobiliser un ou plusieurs protons. L’occupation
des sites de surface est à l’origine d’un phénomène de compétition entre les cations
métalliques et les protons de la solution. Le pH influe donc fortement sur l’équilibre
d’adsorption/désorption :
- lorsque le pH augmente, la quantité de protons en solution diminue. La compétition
entre protons et cations métalliques pour l’occupation des sites de surface devient
moins forte. L’équilibre est déplacé en faveur de l’adsorption des cations
métalliques. Dans le même temps, le caractère négatif de la charge de surface
s’accentue et attire plus fortement les cations métalliques. Il en résulte une baisse
de la concentration en cations métalliques dans la solution du sol ;
- inversement, lorsque le pH diminue, la présence de protons dans la solution
perturbe l’adsorption des cations métalliques par le solide. Les polluants métalliques
qui étaient adsorbés sont solubilisés.
Si on représente la quantité de métaux dissous en fonction du pH, on trace une courbe
dite de « pH adsorption edge » ou « pH desorption edge ». Les paliers d’adsorption et
de désorption ont lieu sur des gammes réduites à 1-2 unités pH. Pour des conditions
expérimentales identiques, leur position ne dépend que de la nature du métal.
Globalement, l’affinité des métaux vis-à-vis d’un sol dépend des différents constituants
du sol et englobe les fixations de sphère interne et externe.
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Le Tableau 1 révèle que le plomb se fixe plus fortement que le zinc et le cadmium dans
la plupart des matériaux.
Matériau
Ordre de sélectivité
Référence
Argile : kaolinite (pH 3.5-6)
Argile : kaolinite (pH 5.5-7.5)
Argile : illite (pH 3.5-6)
Argile : montmorillonite (pH 3.5-6)
Argile : montmorillonite (pH 5.5-7.5)
Oxydes d'aluminium (amorphes)
Oxydes de manganèse (amorphes)
Oxydes de fer (amorphes)
Goethite
Acide fulvique (pH 5)
Acide humique (pH 4-6)
Sol japonais d'origine volcanique
Sols minéraux sans matière organique
Pb > Ca > Cu > Mg > Zn > Cd
Cd > Zn > Ni
Pb > Cu > Zn > Ca > Cd > Mg
Ca > Pb > Cu > Mg > Cd > Zn
Cd = Zn > Ni
Cu > Pb > Zn > Cd
Cu > Zn
Pb > Cu > Zn > Cd
Cu > Pb > Zn > Cd
Cu > Pb > Zn
Cu > Pb > Cd > Zn
Pb > Cu > Zn > Cd > Ni
Pb > Cu > Zn > Cd
Farrah et Pickering (1977)
Puls et Bohn (1988)
Farrah et Pickering (1977)
Farrah et Pickering (1977)
Puls et Bohn (1988)
Kinniburgh et al. (1976)
Murray (1975)
Benjamin et Leckie (1981)
Forbes et al. (1974)
Schnitzer et Skinner (1967)
Stevenson (1977)
Biddappa et al. (1981)
Elliot et al. (1986)
Tableau 1 - Sélectivité d’adsorption des métaux traces dans différents sols
(extrait de Yong et al., 1992).
Les conditions redox du milieu jouent aussi un rôle sur l’équilibre
d’adsorption/désorption. Des conditions oxydantes vont favoriser la formation d’oxydes
et d’hydroxydes de Fe et Mn. Ces matériaux sont susceptibles d’adsorber les métaux
dissous. Si le milieu est réducteur, cette matrice solide peut-être attaquée. Les oxyhydroxydes de Fe et de Mn sont alors dissous et les métaux qui y étaient adsorbés
sont, par conséquent, solubilisés.
En ce qui concerne l’adsorption sur les composés organiques, la fixation des métaux
lourds est remise en cause en permanence lorsque la matière organique subit une
dégradation naturelle de nature oxydante.
Les métaux sont en majorité adsorbés sur le complexe argilo-humique du sol, qui
dispose d’une charge de surface importante mais aussi d’une densité élevée de sites
de surface. Ainsi, la rétention des polluants métalliques augmente avec la teneur en
argile du sol. Dans le cas d’un sol sableux, les oxy-hydroxydes de Fe et d’Al sont les
principaux sites d’adsorption des métaux lourds.
Cependant, l’adsorption étant un phénomène réversible, les polluants fixés peuvent
être remobilisés. Cette réversibilité est à l’origine du pouvoir tampon du sol quant à la
rétention et au relarguage des polluants métalliques. La position de l’équilibre
d’adsorption/désorption est donc d’une importance capitale dans les problèmes
environnementaux.
b) Équilibre de précipitation/dissolution
Dans les systèmes aquatiques naturels, les concentrations en métaux lourds sont
assez faibles en général. C’est alors l’équilibre d’adsorption/désorption qui contrôle leur
solubilité. Tant que la concentration dissoute de polluants métalliques est inférieure au
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produit de solubilité Ks, les processus d’adsorption/désorption prédominent. Au-delà,
interviennent les processus de précipitation/dissolution (Figure 5).
Figure 5 - Différents mécanismes (adsorption ou précipitation) impliqués dans la rétention
d’un polluant métallique en fonction de sa limite de solubilité.
L’équilibre de précipitation/dissolution entre un cation métallique (Mz+) et une espèce
dissoute (Ly-) peut être décrit par l’équation :
MyLz(s)
y Mz+ + z Ly-
La constante d’équilibre correspondante, appelée produit de solubilité (Ks) est définie
par l’équation :
Ks = (Mz+)y . (Ly-)z
Les équilibres de précipitation/dissolution peuvent être influencés par les conditions
redox. Un exemple caractéristique concerne les sulfures que l’on rencontre dans les
couches profondes d’un sol fortement réducteur. Certains métaux lourds peuvent
former des précipités stables avec les sulfures. Lorsque le milieu subit une oxydation,
sous l’influence des conditions climatiques ou d’exploitation minière par exemple, les
sulfures sont oxydés en sulfates notamment. Cette oxydation s’accompagne d’une
dissolution du précipité et d’une libération des cations métalliques associés (Etchebers,
2004).
Certains métaux lourds précipitent sous forme d’oxydes, d’hydroxydes et carbonates
dans les sols en fonction du pH. Cependant, les produits de solubilité des métaux
lourds ont des valeurs relativement élevées et le processus n’intervient que dans le cas
de fortes pollutions, dans les milieux alcalins et dans les couches profondes (fortement
réductrices) du sol.
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BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
D’autre part, l’acidité du milieu intervient également en tant que responsable de la
dissolution des minéraux (argiles, oxy-hydroxydes, carbonates) possédant une grande
capacité d’adsorption pour les métaux lourds. Les métaux adsorbés à la surface de ces
minéraux sont par conséquent solubilisés.
Les équilibres de précipitation/dissolution et d’adsorption/désorption peuvent être
couplés. Un exemple concerne les oxydes de fer et de manganèse. Lorsque le milieu
subit une oxydation, la dissolution des sulfures (présenté ci-dessus) concerne les
métaux lourds mais aussi le Fe et le Mn. Des cations Fe et Mn (Fe2+, Fe3+, Mn2+) sont
alors mobilisés. Les conditions oxydantes favorisent cependant la formation d’oxyhydroxydes, à partir du Fe et du Mn dissous. Le Fe et le Mn ne restent donc pas en
solution mais précipitent pour donner de nouvelles phases solides. Ainsi, les métaux
lourds sont successivement et rapidement mobilisés par dissolution d’un précipité puis
refixés par adsorption sur un solide (Altmann et Bourg, 1997 ; Bourg, 1988-b).
Lorsque la concentration en espèces complexées à la surface d’un minéral devient
suffisamment importante, un phénomène particulier de précipitation intervient. Il s’agit
de la précipitation de surface (Dzombak et Morel, 1990). La surface favorise, d’un
point de vue cinétique, la formation de précipités, en fournissant un support solide mais
aussi parce que, dans certains cas, la précipitation peut intervenir à la surface d’une
phase minérale hôte ayant un réseau cristallin compatible (épitaxie). Pour modéliser
ces phénomènes, on applique une correction empirique à la valeur de la constante
d’équilibre du précipité (Dzombak et Morel, 1990). C’est un domaine qui relève
actuellement de la recherche mais qui est certainement de première importance pour
le devenir des pollutions métalliques dans le sous-sol et les eaux souterraines (Blanc
et al., 2004). Il est probable que dans de nombreux cas, la précipitation de composés
minéraux incorporant des polluants métalliques passe d’abord par une phase de
complexation de surface suivie par une précipitation à la surface.
La rétention des métaux lourds peut aussi avoir lieu lors d’un phénomène de
coprécipitation qui consiste en la formation d’une phase solide comprenant deux
espèces métalliques distinctes, l’une majeure et l’autre mineure.
c) Équilibre de formation/dissociation de complexes
Les métaux lourds sont susceptibles de se complexer en réagissant avec les
groupements fonctionnels de molécules organiques. Leurs origines sont généralement
microbiennes, ou sont excrétées par les racines ou les mycorhizes. Quelle que soit
l’origine des ligands organiques, il y a compétition entre les métaux lourds, les autres
métaux présents (Al(III), Fe(III)), les cations majeurs (Ca2+, Mg2+) et H+ vis-à-vis des
ligands en solution et des sites de complexation de surfaces.
De nombreuses espèces présentes dans la solution de sol sont capables de former
des liaisons complexantes avec les cations métalliques. Les principales sont :
- les ions hydroxydes ;
- les carbonates ;
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- les halogénures (chlorures, fluorures, etc.) ;
- les sulfates ;
- les acides aminés, les polypeptides… ;
- les acides organiques (en particulier humiques et fulviques) ;
- les cyanures (origine anthropique).
Composés de poids moléculaires élevés, les acides humiques et fulviques composent
la principale fraction du carbone dissout (COD). Ces molécules sont des mélanges
complexes et hétérogènes qui peuvent donner lieu à des phénomènes d’adsorption,
des liaisons hydrogènes, des échanges ioniques ou des complexes par le biais de
réactions d’oxydo-réduction de surface (l’Hopitault et Pommery, 1982). Elles sont
impliquées dans le transport d’un grand nombre d’éléments chimiques sous forme de
complexes ou de colloïdes (Van der Lee, 1997). À l’inverse, ces molécules peuvent
immobiliser ces éléments soit par précipitation du complexe organique (agrégation) soit
parce qu’elles sont associées à une phase minérale immobile.
L’équilibre de formation/dissociation d’un complexe entre un cation métallique (Mz+) et
un ligand (Ly-) peut être décrit par l’équation :
ML(z-y)+
Mz+ + Ly-
Il est représenté par une constante (Kd) de dissociation du complexe :
Kd = (Mz+) . (Ly-) / (ML(z-y)+)
La présence de ligands dans la solution de sol peut avoir divers effets sur l’équilibre
d’adsorption/désorption :
- il y a compétition entre les ligands de la solution et les sites de surface pour la
formation de complexes avec les cations métalliques. Ainsi, la présence de ligands
entraîne un déplacement de l’équilibre d’adsorption/désorption, en faveur des
formes solubles (complexées) du métal ;
- les ligands anioniques sont susceptibles d’être adsorbés sur les sites de surface
selon la réaction (Bourg, 1988-a) :
(S-OH)n + Ly-
(S)n-L(y-n)- + n OH-.
Ce phénomène induit une modification de la charge de surface. L’adsorption des
cations métalliques peut alors être favorisée par des interactions électrostatiques
(sphère externe) ;
- l’adsorption des cations métalliques est aussi favorisée par un processus de
formation de complexes ternaires de surface. Le cation est alors lié à la fois à la
surface et au ligand. La liaison peut se faire de deux façons (Bourg, 1988-a ; Bourg,
1988-b) :
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(S-OH)n +ML(z-y)+
(S-O)n-M-L(z-y-n)+ + nH+,
(S-OH)n +ML(y-z)-
(S)n-L-M(y-z-n)- + n OH-.
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Dans le premier cas, le complexe est chargé positivement. Son adsorption est
favorisée par une hausse de pH car elle est concurrencée par l’adsorption des
protons. On se rapproche alors du phénomène d’adsorption/désorption décrit
précédemment pour les cations métalliques libres. L’adsorption du complexe est
dite « cation like » (Bourg et Schindler, 1978). Dans les systèmes naturels, le type
de complexe ternaire de surface décrit par la première équation prédomine pour le
Cd et le Pb.
Dans le deuxième cas, le complexe est chargé négativement. Son adsorption est
donc favorisée par une diminution de pH. L’équilibre d’adsorption/désorption a un
comportement « ligand like ».
Les conditions acido-basiques interviennent directement sur la matière organique.
La rétention et la solubilisation (complexation) des cations métalliques dépendent du
type de matière organique. Les composés de type humique sont solubles à pH
basique, alors que les composés de type fulviques sont solubles à pH acide.
2.1.3. Expression théorique du Log Kd en fonction du pH
Les équations de régression linéaire des relations Log Kd en fonction du pH nous
renseignent sur la valeur de la pente et de l’ordonnée à l’origine. Nous tentons, dans
ce paragraphe, d’exprimer de manière théorique et simplifiée quel peut être le lien
entre ces paramètres calculés (pente et ordonnée à l’origine) et les différents
processus de rétention des polluants inorganiques dans le sol, pour quelques cas
simplifiés.
a) Échange d’ions avec un cation majeur en solution
S’il existe un cation Ty+, majeur et prépondérant, dans le système et que l'échange
d'ions est l'interaction prépondérante entre un métal Mz+ sous une forme M(OH)n(z-n)+et
ce cation alors une expression possible de la réaction est :
(z-n) Tfy++ y M(OH)n(z-n)+
(z-n) Ty++ y Mf(OH)n(z-n)+
Cette réaction est caractérisée par une constante thermodynamique KT/M
KT/M = ([Mf(OH)n(z-n)+] y.(Ty+)(z-n)) / ([Tfy+](z-n.) . (M(OH)n(z-n)+) y)
soit en logarithme :
Log KT/M = y.Log Kd + (z-n).(Log (Ty+) – Log [Tfy+])
Dans l'hypothèse formulée, on peut considérer que la concentration du cation majeur
en solution est une constante et qu'elle impose une saturation de la capacité
d'échange. Dans ces conditions le coefficient de partage est constant ou il dépend
éventuellement des variations de capacité d'échange (CEC = [Tfy+].y) et de la
concentration du cation en solution (Ty+) :
Log Kd = y-1.(Log KT/M - (z-n).(Log (Ty+) – Log (CEC) + Log(y))).
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
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Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
b) Complexation de surface avec libération de protons
Si le métal Mz+, sous une forme M(OH)n(z-n)+, est impliqué dans une complexation de
surface libérant des protons à partir de sites de complexation de la forme (SOH)y qui
restent neutres, alors une expression possible de la réaction est :
(SOH)y + M(OH)n(z-n)+
(SO)yM(OH)(z-y)+ (z-n) H++ (n-z+y) H2O
Cette réaction est caractérisée par une constante thermodynamique KH/M
KH/M = ( (SO)yM(OH)(z-y) .(H+)(z-n)) / ( (SOH)y .(M(OH)n(z-n)+))
soit en logarithme :
Log KH/M = Log Kd - (z-n).pH - Log( (SOH)y ).
Si le métal reste en faible concentration par rapport à l'ensemble des sites de
complexation disponibles, leur activité peut être considérée comme une constante
SOHT . Ainsi, le coefficient de partage ne dépend plus que du pH :
Log Kd = log KH/M + Log( SOHT ) - Log(y) + (z-n).pH.
La pente de cette droite fonction du pH sera positive si la forme prépondérante du
métal en solution est cationique (pH acides) et elle sera négative si cette forme soluble
est anionique (pH basiques).
Dans le cas d'une superposition de deux mécanismes d'interaction avec un cation
majeur (assimilable à de l'échange d'ions) et avec des sites de complexation libérant
des protons, la forme de la réaction apparente amène à une relation linéaire entre Log
Kd et le pH qui a une pente comprise entre 0 et (z-n).
Par exemple, la superposition des deux réactions précédentes utilisées pour décrire un
échange d'ion et une complexation de surface aboutit à la réaction apparente
suivante :
(SOH)y + (z-n) Tfy++ (y+1) M(OH)n(z-n)+
(z-n) Ty++ y Mf(OH)n(z-n)+ + (SO)yM(OH)(z-y) + (z-n) H++ (n-z+y) H2O.
La constante thermodynamique apparente fait apparaître un exposant (y+1) pour
l'activité en solution de l'espèce chimique contenant le métal et un exposant (z-n) pour
l'activité des protons. Le résultat de ces exposants dans l'expression simplifiée de Log
Kd en fonction du pH est une pente (z-n)/(y+1).
Par exemple pour (z-n) = 1, cas d'un métal divalent à des pH légèrement acides, et y =
1, on obtient une pente 1/2. De même avec y = 2, on obtient une pente 1/3. Enfin, pour
le même métal à des pH plus faibles, (z-n) = 2, on obtient respectivement des pentes 1
et 2/3 pour y = 1 ou 2.
28
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
c) Processus de précipitation/dissolution
Cas des carbonates
Supposons que la forme chimique prépondérante du métal soit un complexe du type
M(OH)n(CO3)m(n+2m-z)-, que le métal précipite avec les carbonates sous la forme neutre
M2(CO3)z, et que l'espèce chimique carbonatée prépondérante soit HpCO3(2-p)-, la
réaction de précipitation/dissolution s'écrit alors :
2n.H2O + M2(CO3)z(S)
2.M(OH)n(CO3)m(n+2m-z)- + (2n+2mp-zp) H+ + (z-2m).HpCO3(2-p)Cette réaction est caractérisée par une constante thermodynamique KMCO3 :
KMCO3 = (HpCO3(2-p)-)(z-2m).(H+)(2n+2mp-zp).(M(OH)n(CO3)m(n+2m-z)-)2
soit en logarithme :
Log KMCO3 = (z-2m).Log(HpCO3(2-p)-) - (2n+2mp-zp).pH + 2.Log(M(OH)n(CO3)m(n+2m-z)-)
Dans le cas ou la forme précipitée est prépondérante dans le système, que la quantité
totale de métal est connue [MT], et que la teneur totale en carbonates dissous est
connue (CO3T), Log Kd suit une expression de la forme :
Log Kd = Log([MT]) - 0,5.Log(KMCO3) + (z/2-m).Log((CO3T)) - (n+mp-zp/2).pH
qui définit une droite de pente (n+mp-zp/2). Dans le cas d'un métal divalent (z = 2), à
un pH légèrement basique (p = 1), pour lequel la forme prépondérante en solution est
un complexe carbonaté (n = 0 et m = 1), la pente est nulle et le coefficient de partage
est constant. Si c'est une forme hydroxylée et carbonatée (n = 1 et m = 1), la pente est
1. Enfin, si la forme est un complexe hydroxylé (n = 3 et m = 0), la pente est 2.
Cas des hydroxydes
Supposons toujours que la forme chimique prépondérante du métal soit un complexe
du type M(OH)n(CO3)m(n+2m-z)-, que le métal précipite avec les hydroxydes sous la forme
neutre M(OH)z, et que l'espèce chimique carbonatée prépondérante soit HpCO3(2-p)-, la
réaction de précipitation/dissolution s'écrit alors :
m.HpCO3(2-p)- + M(OH)z(S)
M(OH)n(CO3)m(n+2m-z)- + (mp+n-z). H+ + (z-n).H2O
Cette réaction est caractérisée par une constante thermodynamique KMOH :
KMOH = (H+)(mp+n-z).(M(OH)n(CO3)m(n+2m-z)-).(HpCO3(2-p)-)(-m)
soit en logarithme :
Log KMOH = -m.Log(HpCO3(2-p)-) - (mp+n-z).pH + Log(M(OH)n(CO3)m(n+2m-z)-).
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
29
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Dans le cas où la forme précipitée est prépondérante dans le système, que la quantité
totale de métal est connue [MT], et que la teneur totale en carbonates dissous est
connue (CO3T), Log Kd suit une expression de la forme :
Log Kd = Log([MT]) - Log(KMOH) - m.Log((CO3T)) - (mp+n-z).pH
qui est une droite de pente (mp+n-z). Dans le cas d'un métal divalent (z = 2) à un pH
légèrement basique (p = 1) pour lequel la forme prépondérante en solution est un
complexe carbonaté (n = 0 et m = 1), la pente est de -1 et le coefficient de partage
diminue. Si c'est une forme hydroxylée et carbonatée (n = 1 et m = 1), la pente est
nulle. Enfin, si la forme est un complexe hydroxylé (n = 3 et m = 0), la pente est de 1 et
le coefficient de partage augmente.
d) Conclusions sur les processus physico-chimiques
L'approche théorique présentée montre que la pente de la relation entre Log Kd et pH
est directement reliée à la stoechiométrie de l'interaction prépondérante entre solution
aqueuse et formes retenues sur les solides et à différents paramètres physicochimiques (capacité d'échange, capacité de complexation de surface, concentrations
totales en certains réactifs comme un cation ou un ligand anionique majeur, pH...).
Dans tous les cas, suivant certaines hypothèses, la relation reste linéaire dans chaque
domaine de pH où les espèces prépondérantes en solution et sur les solides ne
changent pas. De plus, la pente de la relation peut être utilisée comme un indicateur du
type d'interaction prépondérante dans chaque domaine. Il serait donc tout à fait logique
d’observer des pentes linéaires pour différentes gammes de pH. De manière simplifiée,
pour les éléments métalliques, les processus d’adsorption (échange d’ions et
complexation de surface) seront prépondérants à pH acide tandis que les processus
de précipitation le seront à des pH plus basiques.
Dans le cas des éléments étudiés, nous sommes face à un ensemble de processus
complexes, en partie connus, qu’il convient de simplifier en déterminant quels sont les
processus prépondérants dans chaque domaine de pH, spécifique à chaque élément.
Ces domaines seront choisis pour faciliter l'utilisation d'hypothèses simplificatrices
dans chaque domaine où est observée une relation linéaire entre Log Kd et pH. Pour
ce faire, il sera possible d’utiliser des codes de calcul permettant de multiplier les
calculs d'équilibre théoriques à partir d'hypothèses multiples de réactifs et de réactions
prépondérantes.
2.2. PROCESSUS BIOLOGIQUES : INFLUENCE DES MICRO-ORGANISMES
SUR LES PROCESSUS DE MOBILITÉ DES POLLUANTS
INORGANIQUES
Les métaux lourds ne peuvent être biodégradés, mais leur spéciation et donc leur
mobilité peuvent être radicalement modifiées par l’action des organismes vivants.
L’influence des micro-organismes sur le devenir des polluants dans le sol peut être
directe ou indirecte et résulte des métabolismes bactériens et de leurs propriétés de
biosorption, bioaccumulation et biominéralisation. L’activité biologique du sol est
30
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
fortement contrôlée par les caractéristiques du sol et inversement, cette même activité
modifie ces caractéristiques.
2.2.1. Processus métaboliques
En relation avec le monde vivant, la plupart des métaux lourds et métalloïdes sont
souvent considérés comme éléments traces nécessaires à faible concentration et
inhibiteurs à fortes concentrations. Cependant, leur rôle en tant que principal substrat
nécessaire à la croissance des micro-organismes est de plus en plus pris en
considération. Les cellules vivantes se procurent énergie et matière dans leur
environnement pour leur croissance métabolique et leur multiplication. Les bactéries
sont directement impliquées dans la solubilisation des éléments métalliques, altérant
leurs phases minérales par la production de composés acides ou complexants, et
modifiant les conditions d’oxydo-réduction (Deneux-Mustin et al., 2003).
Par la production de CO2, les processus de respiration acidifient l’environnement
alentour d’un organisme vivant et induisent la libération de HCO3-. Ces modifications
du milieu peuvent influer sur la spéciation des polluants situés dans la zone biologique
active, en particulier leur état d’oxydo-réduction. L’activité biologique affecte aussi
directement la capacité de complexation et d’échange ainsi que le transport des
colloïdes du sol. Les bactéries anaérobies sont capables de respirer une grande
variété d’accepteurs d’électrons, incluant les métaux traces, induisant la production
d’espèces solubles ou insolubles, suivie d’une baisse ou d’une augmentation de la
mobilité des polluants. Les bactéries anaérobies sont aussi capables de dissoudre
certaines phases porteuses telles que les hydroxydes de fer ou de manganèse par
réduction de Fe3+ ou de Mn4+ provoquant la remobilisation des polluants inorganiques
associés.
2.2.2. Biosorption et bioaccumulation
Les métaux peuvent être liés aux cellules vivantes ou mortes par les mêmes
mécanismes de sorption que sur des composés inorganiques, comme par exemple
des intéractions électrostatiques de Van der Waal’s. La biosorption d’éléments à la
surface de la cellule (Figure 6) peut être à l’origine de fractions organiques colloïdales
(Deneux-Mustin et al., 2003).
Figure 6 - Schéma de biosorption et de bioaccumulation (Deneux-Mustin et al., 2003).
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
31
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
La bioaccumulation concerne les cellules vivantes car ce mécanisme implique une
diffusion passive et un transport actif. Dans la cellule, les métaux toxiques peuvent être
séquestrés par des cystéine-métallothionéines (Turner et Robinson, 1995) ou
accumulés dans les vacuoles des champignons (Gadd et White, 1989). Accumulés ou
sorbés à la surface de la paroi cellulaire, les métaux traces, tels que le Pb peuvent être
transformés par l’activité métabolique de la cellule (Richards et al., 2002).
2.2.3. Biominéralisation
Parfois, l’accumulation conduit à la précipitation du métal à l’intérieur de la cellule. Les
micro-organismes sont capables de précipiter les métaux grâce à des mécanismes de
résistance (Diels et al., 1995). Les bactéries sulfato-réductrices peuvent précipiter les
métaux avec les sulfures (Barnes et al., 1991). La précipitation des oxy-hydroxydes de
Fe et de Mn résultant de l’activité oxydante des bactéries, permet la fixation des
polluants inorganiques par coprécipitation ou adsorption. La biosorption peut être
accrue lorsque les micro-organismes s’organisent en biofilms (agrégats bactériens de
quelques m à quelques cm) de part leur modification de propriétés de surface, la
libération de substances polymériques extracellulaires (EPS) et la modification des
propriétés physico-chimiques au sein du biofilm et dans son environnement proche.
2.3. PROCESSUS DE MOBILITÉ SPÉCIFIQUES AUX POLLUANTS
CONSIDÉRÉS
2.3.1. Arsenic
a) Généralités
L’arsenic est un métalloïde analogue chimique du phosphore, présent naturellement
dans la croûte terrestre à raison de 2 à 5 mg/kg. Les émissions volcaniques participent
à 90 % des rejets d’arsenic dans l’atmosphère. Dans les sols, sa concentration est
comprise entre 0,1 et 40 mg/kg, mais peut dépasser 40 g/kg au voisinage de fonderies
et hauts fourneaux (Dictor et al., 2004).
L’exploitation minière et l’industrie métallurgique du cuivre, du plomb, du zinc et de l’or
rejettent des quantités notables d’arsenic dans l’environnement. D’autres émissions
proviennent de la combustion mal maîtrisée de charbon et de fuel. Enfin, l’arsenic
entrait, il y a encore peu de temps, dans la composition de nombreux produits destinés
au traitement du bois ou à l’élaboration de produits phytosanitaires, comme des
fongicides, insecticides, herbicides et défoliants.
L’arsenic, connu pour ses propriétés toxiques (voire cancérigènes), est aussi un
élément essentiel à très faible dose (oligoéléments). Les formes inorganiques sont
particulièrement dangereuses mais il existe aussi des espèces méthylées comme la
méthylarsine (CH3)2As(III)H (MMAA) ou l’acide diméthylarsinique (CH3)2As(V)O(OH)
(DMMA), moins toxiques. Le composé le plus toxique est l’arsine (H3As), un hydrure
32
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
gazeux. En milieu aqueux, la toxicité pour les micro-organismes suit l’ordre décroissant
suivant : arsénite (As III) > arséniate (As V) > MMAA > DMMA.
b) Influence des paramètres physico-chimiques et des principaux
constituants du sol sur la mobilité de l’arsenic
L’arsenic possède 4 degrés d’oxydation (-III, 0, III et V). As (V) s’observe dans les
milieux oxydés tandis qu’As (III) s’observe dans les milieux faiblement réduits et qu’As
(-III) (arséniure) n’apparaît que dans les milieux fortement réducteurs. La distribution
entre les formes d’As (III) et d’As (V) est dépendante du potentiel redox. En conditions
oxydantes, la forme prédominante sera l’As (V) qui va exister sous la forme d’arséniate
AsO43-. En conditions moyennement réductrices (Eh > 100 mV), l’As(III) est thermodynamiquement stable et présent sous la forme d’arsénite AsO33-.
Parmi les phases minérales capables de contrôler la concentration de l’arsenic en
solution, on trouve l’orpiment As2S3, le réalgar AsS et et l’arsénopyrite FeAsS dans des
environnements très réducteurs (Akai et al., 2002), et l’hydroxyapatite, formant une
solution solide du type Ca5(P,As)O3Cl, en présence de phosphore dissout. En forte
concentration et en milieu oxydant, l’arsenic peut également former des hydrates de
fer, cobalt, nickel, plomb ou zinc.
Les oxydes de manganèse, de fer et d’aluminium sont considérés comme étant les
principaux composés solides contrôlant l’adsorption de l’arsenic dans les sols (Dictor et
al., 2003). L’arsenic est également fortement adsorbé par les particules argileuses du
sol.
La ferrihydrite serait un substrat particulièrement favorable à la rétention de l’arsenic
mais sa transformation en goethite (FeOOH) avec le temps pourrait avoir le même effet
que sa dissolution en milieu réducteur, libérant l’arsenic piégé.
La complexation de surface et la coprécipitation sont les mécanismes les plus cités en
ce qui concerne l’atténuation de l’arsenic (Sracek et al., 2001). Il existe de très
nombreuses études montrant les possibilités de coprécipitation de l’arsenic (Akai et al.,
2002) :
- en milieu oxydant avec des oxydes/hydroxydes de fer principalement mais aussi de
manganèse et d’aluminium ;
- en milieu réducteur avec de la pyrite.
Dans ce cas, l’oxydation de la pyrite ou la réduction de l’oxyde de fer peut avoir des
conséquences dramatiques sur la libération de l’arsenic dans l’environnement.
À l’inverse des autres métaux étudiés (sous forme cationique en solution), augmenter
le pH risque de provoquer la désorption de l’arsenic et être à l’origine de pollutions
sérieuses puisque l’arsenic est présent sous forme anionique en solution. La rétention
de l’arsenic dans les sols souffre de la compétition avec plusieurs espèces anioniques
telles que sulfates, carbonates et même silice dissoute. La présence d’ions
phosphates, présentant un comportement chimique voisin de l’arséniate, diminue
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
33
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
également le piégeage de l’arsenic en formant des complexes sorbés sur les mêmes
sites de surface (Manning et Goldberg, 1996).
c) Influence des micro-organismes sur la mobilité de l’arsenic
dans les sols
Les processus d’immobilisation ou de mobilisation de l’arsenic impliquent
majoritairement des réactions d’oxydation et de réduction du fer et du soufre. On peut
admettre que le Kd de l’arsenic est fortement dépendant de ceux du fer, du
manganèse et du soufre, eux-mêmes dépendant des conditions physicochimiques du
milieu, oxydantes ou réductrices.
Les micro-organismes autotrophes aérobies sont capables de se développer en
utilisant l’arsénite comme donneur d’électrons (oxydation). La réduction bactérienne de
l’arsenic peut, dans certains cas, être liée à un moyen de résistance à cet élément
toxique. La réduction de l’As (V) en As (III) a été observée au niveau de la zone de
transition aérobie-anaérobie dans les sédiments des lacs et dans les sols (Dictor et al.,
2004). Plusieurs micro-organismes et notamment des bactéries ont été isolées de
divers environnements pollués par l’arsenic et dont leur capacité à réduire ou à oxyder
l’arsenic a été démontrée (Battaglia et al., 2002, 2005). La réduction de l’As (V) est
réalisée préférentiellement par rapport à celle du sulfate. Par contre, lorsqu’il est
présent, NO3- est utilisé préférentiellement à l’As (V).
Processus microbiens de solubilisation de l’arsenic
Une grande diversité de microorganismes capables de réduire spécifiquement le fer ou
d’autres accepteurs d’électrons comme le soufre, peuvent participer plus ou moins
directement à la solubilisation de l’As.
Dans le cas de sols contaminés et d’anciens sites miniers, l’arsenic est surtout piégé
au sein des oxydes de fer hydratés du sol. Suite à un engorgement et à l’établissement
de conditions réductrices, l’arsenic est libéré par la dissolution des arséniates de fer
entraînant une contamination des eaux souterraines. La solubilisation du fer en
conditions anaérobies est accélérée par l’action bactérienne. Cette mise en solution du
fer entraîne par voie de conséquence une libération de l’As (V) adsorbé. Cette
libération de l’As n’apparaît pas toujours synchrone avec celle du fer du fait de la
combinaison possible de plusieurs processus bactériens et géochimiques : adsorption/
désorption de l’arsenic, réduction/oxydation de l’arsenic, dissolution/précipitation de
phases minérales. Un modèle numérique intégrant la composante bactérienne permet
de simuler les effets des mécanismes de dissolution d’oxy-hydroxydes de fer arséniés
sur la libération de l’As (Garrido et al., 2005).
Les bactéries chimiolithotrophes, du genre Thiobacillus -qui oxydent les formes
réduites du soufre et du fer, contenues dans les sulfures et polysulfures métalliques,
pour obtenir l’énergie nécessaire à leur croissance- participent indirectement à la
production d’acide fort H2SO4 et d’oxydant efficace Fe2(SO4)3. L’acidification importante
(pH < 3) et la production d’une grande quantité de fer (III) soluble sont suffisantes pour
oxyder et solubiliser l’arsenic contenu dans l’arsénopyrite (Deneux-Mustin, 2003).
34
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
En conditions réductrices, les formes inorganiques de l’arsenic peuvent être méthylées
par des bactéries anaérobies, ferri-réductrices, manganèse-réductrices, sulfatoréductrices et méthanogènes. Les sédiments contiennent une grande variété de
composés arséniés méthylés. La concentration maximale en composés méthylés est
détectée entre 5 et 15 cm de profondeur, ce qui suggère que la méthylation pourrait
être principalement liée à l’activité des bactéries sulfato-réductrices (Dictor et al.,
2004).
La méthylation de l’arsenic conduit à la formation de composés gazeux (arsine) puis de
composés organométalliques dont le plus fréquent est l’acide mono-méthylarsinique
(MMAA) dans les sols fortement hydromorphes ou l’acide diméthylarsinique (DMMA).
Les espèces réduites volatiles peuvent être transférées vers l’atmosphère et se
déposer ensuite sur les parties aériennes des plantes.
Processus microbiens d’insolubilisation de l’arsenic
Casiot et al. (2003) ont mis en évidence que l’élimination de l’As en solution était plus
élevée en hiver qu’en été. De par ce constat, les auteurs ont donc étudié l’influence du
facteur biologique sur la mobilisation de l’arsenic et mis en évidence que l’élimination
de l’arsenic était liée à l’oxydation bactérienne du Fe (II) en Fe(III) qui précipite ensuite
avec l’As (V). Les conditions plus réductrices en été, conséquentes aux fortes pluies
durant le printemps, inhibent l’oxydation bactérienne et l’élimination de l’As (V) en
solution.
Certaines bactéries peuvent oxyder l’arsénite en arséniate de façon directe et induire la
précipitation de l’As (V) avec les oxydes de fer et de manganèse. Le Tableau 2 résume
les actions directes et indirectes des micro-organismes sur l’immobilisation ou la
solubilisation de l’As et leurs conséquences environnementales.
Action microbienne directe
Méthylation
Volatilisation
Déméthylation
Réduction
Oxydation
Action microbienne indirecte
Réduction du fer par des bactéries
spécifiques en conditions anoxiques
Production de sulfures par des bactéries
sulfato-réductrices
Conséquences environnementales
Détoxication
Augmentation de la mobilité de l’arsenic
Émission d’arsenic dans l’atmosphère, mais facilement
oxydable
Libération d’As (V) et diminution de la mobilité par sa rapide
adsorption sur les oxydes der fer et de manganèse
Augmentation de la toxicité et de la mobilité
Formation d’As2S3 en présence de sulfures et en conditions
anoxiques
Dissolution des oxydes de fer
Détoxication
Diminution de la mobilité par précipitation de l’As (V) avec
les oxydes de fer et de manganèse
Conséquences environnementales
Dissolution des oxydes de fer et libération d’As (V) libéré
dans les eaux
Immobilisation de l’arsenic par formation de As2S3
Tableau 2 - Effet de l’activité microbiologique sur la mobilisation et la toxicité de l’As
(d’après Molénat et al., 2000).
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
35
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
2.3.2. Cadmium
a) Généralités
L’abondance naturelle du cadmium dans l’écorce terrestre est de 0,11 mg/kg. Dans la
nature, on le trouve sous forme de cristaux de greenockite ou de hawleyite (CdS),
d’octavite (CdCO3), de montéponite (CdO) et de cadmosélite (CdSe). Les propriétés
chalcophiles du cadmium favorisent son association avec le zinc et le mercure et dans
une moindre mesure avec le plomb et le cuivre. Les concentrations « normales » en
cadmium dans les sols sont de l’ordre de 0,4 mg/kg, mais peuvent atteindre plusieurs
centaines de mg/kg dans les sols contaminés.
Dans l’industrie, le cadmium est principalement utilisé pour la fabrication des batteries
(en déclin), mais aussi pour protéger l’acier contre la corrosion (cadmiage) ou comme
stabilisant pour les plastiques et les pigments. La contamination des sols en cadmium
peut résulter de l’activité minière ou d’usines métallurgiques. En agriculture, l’apport de
cadmium dans les sols cultivés est essentiellement lié aux apports d’engrais minéraux
de type superphosphate et un peu à l’épandage des déchets urbains.
b) Variation du Kd avec le pH
Afin d’observer la relation qui peut exister entre le Kd et le pH, des graphiques Log Kd
(logarithme base 10) en fonction du pH ont été tracés pour le cadmium sur la base de
données de la littérature (Figure 7).
Log Kd
8
6
4
2
0
3
4
5
6
7
8
9
pH
Christensen et al., 1996
Abollino et al., 2002
Veeresh et al., 2003
Prokop et al., 2003
Morera et al., 2001
Prokop et al., 2003
Krishnamurti et Naidu, 2003
Sauvé et al., 2000
Krishnamurti et Naidu, 2003
Chang et al., 2001
Sastre et al., 2004
Chritensen et al., 1996
Figure 7 - Log Kd en fonction du pH pour le cadmium.
Les droites représentent les équations déterminées par les auteurs à partir de leurs
résultats. En reprenant les valeurs de Kd collectées, une courbe de régression linéaire
de Log Kd en fonction du pH a également été tracée bien que le coefficient de
détermination (R2) soit faiblement significatif (Figure 8).
36
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Log Kd
8
6
4
2
0
3
4
5
6
7
8
9
pH
Log Kd = 0,2586*pH + 0,5758
2
(R = 0,2403)
Figure 8 - Droite de régression pour le cadmium à partir des données collectées.
c) Influence des paramètres physico-chimiques et des principaux
constituants du sol sur la mobilité du cadmium
En solution, le Cd se trouve principalement sous forme de cation divalent Cd2+. Le
comportement du cadmium se rapproche de celui du zinc Zn2+. Dans les eaux douces
et à pH > 8.2, le complexe aqueux dominant est CdCO3(aq). À pH < 8.2, le cadmium
serait majoritairement sous forme Cd2+ en milieu oxydant mais de fortes concentrations
en chlore provoquent la formation de complexes de type CdCl2 ou CdCl+. Dans des
milieux réduits, il est plutôt piégé sous forme de sulfure (CdS) ou en solution solide
dans la blende (ZnS) mais le chlore peut entrer en compétition avec les ions sulfures et
provoquer, là encore, la formation de complexes CdCl2 ou CdCl+ (Gonzalez, 2001).
Lorsque le pH dépasse 8.2, l’otavite (CdCO3) va pouvoir précipiter dans des conditions
de surface. L’adsorption du cadmium par des surfaces minérales concernerait donc
essentiellement les solutions à pH < 8.
D’après Bolton et Evans (1996), le principal mécanisme influençant la mobilité du
cadmium serait la complexation de surface. Le pH est le facteur qui régit de façon
importante la solubilité du cadmium dans les sols (Sauve et al., 2000). De pH 3.5 à 7,
le substrat pédologique pour lequel le cadmium aurait le plus d’affinité serait les acides
humiques. À pH supérieur à 7, le cadmium s’adsorberait préférentiellement sur des
hydroxydes de fer mal cristallisés (de type ferrihydrite). La solubilité du cadmium serait
plus forte en milieu oxydant qu’en milieu réducteur. Le cadmium serait contrôlé en
milieu réducteur par la greenockite (CdS) ou lié à de la matière organique.
Près de 95 % du cadmium transporté par les rivières le serait sous forme particulaire,
adsorbé à la surface de colloïdes minéraux et/ou organiques (Gonzalez, 2001). En
effet, le cadmium se lie aussi avec les matières organiques acido-solubles (acides
fulviques), possédant du fait de leur solubilité, une grande capacité de transport.
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
37
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
d) Influence des micro-organismes sur la mobilité du cadmium
dans les sols
La microflore des sols intervient essentiellement de façon indirecte dans les
phénomènes de séquestration (biosorption, bioaccumulation) et de solubilisation du
cadmium (solubilisation des phosphates et minéralisation de la matière organique). La
minéralisation de la matière organique et la production de composés solubles acides
et/ou complexants par des bactéries et des champignons seront donc les principaux
processus par lesquels les microorganismes pourront modifier la solubilité et la
biodisponibilité du cadmium dans les sols (Deneux-Mustin, 2003).
2.3.3. Zinc
a) Généralités
Le zinc est un élément trace essentiel pour l’Homme, les animaux et les plantes
supérieures. La concentration totale en Zn dans la lithosphère est approximativement
de 80 mg/kg et la gamme de concentration rencontrée dans les sols varie entre 10 et
300 mg/Kg avec une concentration moyenne de 50 mg/kg. Dans les sols contaminés
en zinc, des concentrations de quelques milliers à des dizaines de milliers de mg/kg
ont été rencontrées.
b) Variation du Kd avec le pH
Afin d’observer la relation qui peut exister entre le Kd et le pH, des graphiques Log Kd
(logarithme base 10) en fonction du pH ont été tracés pour le zinc sur la base de
données de la littérature (Figure 9).
Log Kd
8
6
4
2
0
3
4
5
6
7
8
9
pH
Cristensen et al., 1999
Lin et al., 2004
Prokop et al., 2003
Sastre et al., 2004
Christensen et al., 1999
Abollino et al., 2002
Sauvé et al., 2000
Morera et al., 2001
Prokop et al., 2003
Figure 9 - Log Kd en fonction du pH pour le zinc.
38
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Les droites représentent les équations déterminées par les auteurs à partir de leurs
résultats. En reprenant les valeurs de Kd collectées, une courbe de régression linéaire
de Log Kd en fonction du pH a également été tracée (Figure 10).
Il est possible de distinguer deux pentes différentes, une pour les faibles valeurs de
pH, l’autre pour les pH forts (Figure 10). Ces deux pentes pourraient être liées à l’effet
des modifications de la spéciation de l’élément en fonction du pH.
Log Kd
8
6
4
2
0
3
4
5
pH bas
Log Kd = 0,6702*pH - 1,4613
2
(R = 0,4242)
6
7
pH
8
9
pH haut
Log Kd = 1,1415*pH - 5,8336
2
(R = 0,722)
Figure 10 - Droites de régression pour les pH bas et les pH haut pour le zinc.
c) Influence des paramètres physico-chimiques et des principaux
constituants du sol sur la mobilité du zinc
Il semble qu’en-deçà de pH 8 la forme prédominante de Zn soit Zn2+, alors qu’au-delà,
se forme ZnOH+. Au-delà de pH 9, l’espèce neutre Zn(OH)20 est majoritaire.
La quantité totale de zinc dans le sol est distribué selon différentes formes : (i) ions
libres Zn2+ et complexes organiques dans la solution du sol, (ii) Zn adsorbé et
échangeable dans la fraction colloïdale du sol, composé de particules argileuses, de
composés humiques et d’hydroxydes de Fe et d’Al, (iii) minéraux secondaires et
complexes insolubles dans la phase solide du sol. La distribution du zinc est donc
gouvernée par les processus (i) de précipitation/dissolution, (ii) de complexation/
décomplexation et (iii) d’adsorption / désorption.
Le Zn précipite avec les hydroxydes, les carbonates, les phosphates, les sulfures mais
aussi avec les acides humiques, fulviques et d’autres ligands organiques. Le Zn forme
des complexes avec les chlorures, les phosphates, les nitrates et les sulphates. Il
semble que les complexes ZnSO40 et ZnHPO40 soient les formes majoritaires
complexées contribuant au Zn total en solution mais il existe également des formes
organiques complexées du Zn. Les acides fulviques peuvent former des complexes
avec le Zn sur une large gamme de pH, augmentant la solubilité et la mobilité du Zn. À
des pH faibles, le Zn est présent sous forme cationique et la complexation avec les
acides humiques augmente avec le pH.
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
39
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Enfin, les composés organiques simples tels que les aminoacides, les hydroxyacides
ainsi que les acides phosphoriques contribuent également à la complexation du Zn.
Les composés du sol participant à l’adsorption du Zn sont les argiles, les oxydes
métalliques hydratés et la matière organique, constituant la phase colloïdale du sol.
Les argiles et la matière organique peuvent adsorber fortement le Zn et il semble que
deux mécanismes d’adsorption différents ait lieu : l’échange cationique en conditions
acides et la complexation de surface pour des conditions plus alcalines (Alloway,
1990).
d) Influence des micro-organismes sur la mobilité du zinc dans les sols
Comme le Cd, la microflore des sols intervient essentiellement de façon indirecte dans
les phénomènes de solubilisation du Zn. La minéralisation de la matière organique et la
production de composés solubles acides et/ou complexants par des bactéries et des
champignons seront donc les principaux processus par lesquels les micro-organismes
pourront modifier la solubilité et la biodisponibilité du Zn dans les sols.
2.3.4. Plomb
a) Généralités
La concentration du plomb dans la croûte terrestre est d’environ 15 mg/kg. C’est le
métal lourd le plus répandu à la surface de la terre. Le plomb se trouve à l’état naturel
dans divers minéraux sous forme de carbonate PbCO3 (cérusite), de sulfure PbS
(galène), de sulfate PbSO4 (anglésite), etc.
Le plomb est utilisé dans des alliages, pour la soudure, ainsi que dans les écrans
protecteurs contre les rayons X pour son coefficient d’absorption élevé. Certains
oxydes mixtes de plomb (II), ferroélectriques, sont utilisés dans des condensateurs.
Son utilisation comme pigment dans les peintures et sous forme de tétraméthyle et
tétraéthyle de plomb comme agents antidétonants dans l’essence est progressivement
abandonnée (en France totalement) à cause de sa toxicité (saturnisme).
Sa concentration moyenne dans les sols dépend de la roche mère et est comprise en
moyenne entre 20 et 50 mg/kg. Les retombées atmosphériques (processus de
combustion) et les gaz d’échappement contribuent à 68 % de l’enrichissement moyen
annuel des sols (Bourrelier et Berthelin, 1998). Dans la plupart des sols urbains
industriels, le plomb se situe à des teneurs comprises entre 100 et 200 mg/kg, y
compris aux abords immédiats des axes routiers (Bourrelier et Berthelin, 1998). Une
contamination supplémentaire peut se produire à la suite de l’épandage de boues
d’épuration plombifères sur les terres agricoles. Ainsi, les horizons supérieurs des sols
agricoles ou urbains constituent un milieu d’accumulation important pour les dérivés du
plomb.
40
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
b) Variation du Kd avec le pH
Afin d’observer la relation qui peut exister entre le Kd et le pH, des graphiques Log Kd
(logarithme base 10) en fonction du pH ont été tracés pour le cadmium sur la base de
données de la littérature (Figure 11).
Les droites représentent les équations déterminées par les auteurs à partir de leurs
résultats. En reprenant les valeurs de Kd collectées, une courbe de régression linéaire
de Log Kd en fonction du pH a également été tracée (Figure 12).
Log Kd
8
6
4
2
0
3
4
5
6
7
8
9
pH
Carlon et al., 2004
Veeresh et al., 2003
Sauvé et al., 2000
Morera et al., 2001
Sauvé et al., 1997
Abollino et al., 2002
Sastre et al., 2004
Figure 11 - Log Kd en fonction du pH pour le plomb.
Log Kd
8
6
4
2
0
3
4
5
6
7
8
9
pH
Log Kd = 0,4588*pH + 1,6174
2
(R = 0,477)
Figure 12 - Droite de régression pour le plomb à partir des données collectées.
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
41
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
c) Influence des paramètres physico-chimiques et des principaux
constituants du sol sur la mobilité du plomb
Le plomb possède trois états de valence (0, +II et +IV), mais il n’est présent dans les
eaux naturelles que sous sa forme divalente. Il est généralement considéré comme
peu mobile dans les sols, en particulier en conditions réductrices. Mais sa solubilité
peut augmenter en raison de la formation de complexes avec la matière organique.
Ces complexes sont particulièrement actifs à pH neutre à acide.
Le plomb est généralement retenu dans les premiers centimètres d’un sol si celui-ci
contient au moins 5 % de matière organique ou un pH supérieur à 5. Le lessivage
n’interviendrait que dans des conditions particulières, acides notamment (Blanc et al.,
2004). La raison de cette faible mobilité est la présence de plomb dans de nombreuses
phases minérales :
- carbonates et phosphates en conditions oxydantes ;
- sulfures en conditions réductrices ;
ainsi que sa propension à se fixer par complexation avec les substances humiques
(Johnson et Petras, 1998).
Par ailleurs, les proportions de plomb piégées dans les sols dépendent fortement de la
capacité d’échange cationique et du pH du sol ce qui indique une fixation forte par le
biais des phénomènes de complexation de surface et d’échange cationique (Morin et
al., 2001). Les oxydes de fer et de manganèse seraient des substrats particulièrement
favorables à la complexation du plomb dans le sol (Morin et al., 2001). En milieu
oxydé, l’échange cationique et la complexation de surface seraient favorisés à bas pH
dans la mesure où à pH < 5-6, la forme dominante en solution est Pb2+, alors qu’à
pH > 5-6, on observe majoritairement la formation de PbCO3(aq). L’adsorption du
plomb sur des surfaces minérales concernerait donc plutôt les pH faiblement acides à
neutres.
d) Influence des micro-organismes sur la mobilité du plomb dans les sols
La microflore des sols intervient sur la mobilité du plomb essentiellement de façon
indirecte dans les phénomènes de solubilisation et de séquestration (biosorption,
bioaccumulation).
Processus microbiens de solubilisation du plomb
L’excrétion d’acides organiques par des bactéries du genre Clostridium a permis de
solubiliser jusqu’à 40 % du plomb contenu dans des oxydes de plomb. L’étude a
montré que le plomb libéré par les bactéries restait peu en solution et était immobilisé
par adsorption sur les parois bactériennes (Deneux-Mustin, 2003).
42
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Processus microbiens d’insolubilisation du plomb
Le plomb peut être adsorbé comme la majorité des cations sur les parois cellulaires
des microorganismes. La biosorption du plomb Pb2+ a été étudiée chez les bactéries
libres ou immobilisées.
La biosorption du plomb a été également étudiée chez les champignons. Rhizopus
arrhizus (Phycomycètes) est l’un des champignons qui fixe le plus le plomb (DeneuxMustin, 2003).
2.3.5. Mercure
a) Généralités
Le mercure est rare dans le milieu naturel : il se trouve cependant en traces dans les
roches, parfois dans des concentrations justifiant une exploitation. Le mercure est
notamment extrait du cinabre (sulfure de mercure).
Le mercure, comme le plomb, est utilisé depuis l’Antiquité. Ses capacités à s’associer
à d’autres métaux (amalgames) ont été mises à profit pour extraire l’or, il se combine
aussi très facilement avec des molécules inorganiques (soufre) ou organiques
(carbone). Le mercure a aussi été utilisé pour ses propriétés biologiques, y compris
ses propriétés toxiques (comme biocide, pesticide). Il a été utilisé en tannerie, en
médecine pour traiter la syphilis, par exemple. Comme le cadmium, le mercure est
aujourd’hui utilisé pour ses propriétés physico-chimiques. Il est utilisé dans la
production de chlore, de soude et de certains produits de consommation (miroirs, piles)
ou de mesure (thermomètres (interdit à la vente depuis 1999), baromètres…). Son
utilisation est de plus en plus limitée par la réglementation.
La toxicité du mercure vient de son extrême volatilité et de sa relative solubilité dans
l’eau et les graisses.
b) Influence des paramètres physico-chimiques et des principaux
constituants du sol sur la mobilité du mercure
Cet élément possède trois degrés d’oxydation : 0, I et II. La chimie du mercure est
complexe, rendant la prédiction du devenir de cet élément difficile à appréhender. De
plus, il est présent dans l’environnement sous forme dissoute dans les eaux, sous
forme minérale mais aussi sous forme gazeuse.
En solution, il est présent sous forme divalente ou neutre. Il se complexe dans les
environnements réduits avec les ions sulfures sous la forme de HgS(aq). En milieu
oxydant, il est présent sous la forme de trois complexes neutres Hg(OH)2, HgOHCl et
HgCl2 (Cossa et Ficht, 1999). Cet élément forme également un complexe très stable et
particulièrement toxique avec les groupements méthyls : CH3HgOH. La spéciation du
mercure dans les eaux naturelles est dominée par des complexes avec la matière
organique et en particulier les acides humiques.
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
43
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Cette complexation dépend fortement des valeurs de Eh, pH et de la présence
éventuelle de sulfures et de chlorures. Les ions chlorures interviennent non seulement
en complexant le mercure en milieu oxydant, mais aussi en entrant en compétition
avec le mercure au niveau des sites de complexation des acides humiques (Zhang et
Lindberg, 1999). Cette compétition entraîne souvent des concentrations plus élevées
dans les milieux anoxiques. Parmi les phases minérales porteuses de mercure, on
retrouve, suivant les milieux :
- la montroydite HgO, en milieu oxydant ;
- le cinabre HgS, en environnement réduit (particulièrement insoluble).
D’une manière générale, le mercure s’adsorbe fortement sur les acides humiques et
fulviques à bas pH. Dès que le pH atteint ou dépasse la neutralité, une partie du
mercure dissout, présent sous forme de HgOH+, va pouvoir se complexer avec les
oxydes de fer, de manganèse et les argiles (Ullrich et al., 2001). L’adsorption du
mercure sur les oxyhydroxydes et les acides humiques est le principal vecteur de
transport du mercure sous forme de complexes ou de colloïdes (Cossa et Ficht, 1999).
c) Influence des micro-organismes sur la mobilité du mercure
dans les sols
Des activités bactériennes aérobies et anaérobies peuvent être impliquées dans les
transformations du mercure notamment dans la réduction d’Hg2+ en Hg0 et dans la
synthèse du méthylmercure à partir d’Hg2+. La réduction bactérienne du mercure
résulte très souvent d’un mécanisme de détoxication. Dans ce cas, la réduction ne
fournit pas d’énergie aux cellules. La méthylation de Hg2+ est principalement un
processus biologique naturel qui entraîne la production de composés de
méthylmercure (MeHg+) fortement toxiques. Une variété de micro-organismes,
principalement les bactéries méthanogènes, participeraient à la conversion de Hg2+ en
MeHg dans certaines conditions anaérobies.
Les changements d’utilisation des sols peuvent conduire à une augmentation des taux
de méthylation du mercure. Par exemple, la construction des barrages hydroélectriques peut entraîner la libération du mercure de la couverture inondée. La
présence de matières organiques (sous la forme d’une végétation récemment inondée)
combinée à des conditions anaérobies peuvent favoriser la croissance microbienne et
entraîner des niveaux élevés de méthylmercure (Ministère de l’Environnement
Canadien, 2004).
44
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
3. Étude expérimentale
3.1. APPROCHE D’ÉCHANTILLONNAGE ET GESTION DES ANALYSES
Deux bassins versants européens ont été sélectionnés dans le cadre du projet
AQUATERRA pour les travaux effectués par le workpackage BGC3 :
- le bassin de la Meuse, où deux sites d’étude ont été choisis : le site de De PlateauxHageven aux Pays-Bas (ancien site de dépôt de cendre de zinc dans une réserve
naturelle, à proximité de la rivière Dommel, affluent de la Meuse), ainsi que le site
de Flémalle en Belgique (friche industrielle en bordure de la Meuse) ;
- le bassin de l’Ebre dont le sous-bassin du Gallego (pollution diffuse majoritairement
agricole) au nord-est de l’Espagne constitue le site d’étude.
Une campagne d’échantillonnage de chaque site a été effectuée cette année dans des
conditions similaires à partir d’une approche d’échantillonnage que nous avons définie.
Tout d’abord, une reconnaissance du site est faite (nature du site, végétation…), ainsi
que le choix de la localisation des points d’échantillonnage. Après une description de la
pédologie du site, différents types d’échantillons sont prélevés : pour la mesure de la
densité apparente (volume prélevé connu), pour les différentes analyses chimiques et
minéralogiques, ainsi que les mesures d’humidité et de porosité, et enfin des
échantillons prélevés en conditions stériles permettant de dénombrer les différentes
flores microbiennes présentes et d’opérer les expériences en condition biotique.
À l’heure actuelle, 121 échantillons de sol ont été collectés sur les trois sites différents.
Il est néanmoins nécessaire de préciser que tous les échantillons n’ont pas ou ne
seront pas analysés en totalité au vu des réflexions postérieures à l’échantillonnage, et
que certains échantillons sont en duplicata.
3.1.1. Échantillonnage du site de Plateaux-Hageven et du sous-bassin
du Gallego
a) Échantillons de sols
Des fosses pédologiques, de 70 x 40 cm en surface et 70 cm en profondeur, ont été
effectuées.
Échantillons stériles
Un cylindre métallique, d’un volume de 250 cm3 est utilisé pour prélever les différents
horizons qui seront utilisés pour les expériences en milieu biotique ainsi que pour les
dénombrements microbiologiques. De manière à ne pas contaminer ces échantillons
par des microorganismes autres que ceux du sol même, les cylindres ont été stérilisés
au préalable, par autoclave (20 mn, 120 °C), puis conservés à l’abri de l’air et de tout
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
45
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
contact, par du papier sulfurisé recouvrant chaque cylindre. Un nouveau cylindre est
utilisé pour chaque prélèvement. Lors de chaque prélèvement, le manipulateur se
désinfecte les mains à l’éthanol ainsi que tout ustensile rentrant en contact avec le
cylindre ou le sol. Les échantillons ont été stockés dans des flacons plastiques stériles,
en glacière puis en chambre froide à 4 °C.
Échantillons non stériles
Échantillons pour le calcul de la densité
Le même cylindre permet d’échantillonner les différents horizons du sol en vue de
déterminer leur humidité, leur densité apparente puis leur porosité. Les échantillons ont
été stockés dans des sacs plastiques fermés en glacière puis en chambre froide à
4 °C.
Échantillons pour analyses et expérimentations
Des échantillons ont été collectés en quantité plus importante (1 à 3 kg), stockés dans
des sacs plastiques fermés en glacière puis en chambre froide à 4 °C. Les
caractéristiques minérales et physico-chimiques sont ensuite déterminées sur ces
échantillons. Une partie de ces échantillons est également utilisée pour les
expérimentations en milieu abiotique.
Échantillons végétaux
Divers végétaux (feuilles de bouleau, lichens…) ont été prélevés dans des sacs
plastiques fermés, stockés en glacière puis en chambre froide à 4 °C, afin d’évaluer la
contamination de la végétation.
3.1.2. Échantillonnage du site de Flémalle
Pour le site de Flémalle, une pelle mécanique a effectué des tranchées sur l’ensemble
du site et permis d’échantillonner le sol à même la pelleteuse.
Du fait d’une importante contamination organique (HAP, BTEX…), les échantillons de
sols ont été stockés dans des bocaux en verre stériles d’une contenance de 2 à 3 kg
de sol.
Au vu de l’hétérogénéité très importante de cette friche industrielle, les échantillons
concernant la mesure de la densité apparente et de la porosité n’ont pas été prélevés.
3.1.3. Gestion des analyses
Les analyses effectuées peuvent être différenciées en trois points :
- les calculs d’humidité, densité, porosité ainsi que les minéralisations des végétaux,
effectués au LIMOS ;
46
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
- les analyses granulométriques et chimiques effectuées au laboratoire ARRAS agréé
de l’INRA ;
- les analyses minéralogiques et chimiques complémentaires ainsi que les
dénombrements bactériens effectués au BRGM.
3.2. SITES D’ÉTUDE
3.2.1. Bassin de la Meuse
Figure 13 - Localisation des deux sites d’étude du bassin de la Meuse : le site de De PlateauxHageven localisé dans le sous-bassin de Dommel (en violet) et le site de Flémalle.
La Meuse est une rivière d’environ 925 km de long pour une surface de bassin de
33 000 km2. La rivière prend sa source au Nord de la France, traverse la Belgique et
les Pays-Bas pour se jeter dans la mer du Nord. Deux sites sont à l’étude : le site de
De Plateaux-Hageven et le site de Flémalle (Figure 13).
a) Le site de De Plateaux-Hageven
Le Dommel est un affluent de la Meuse, s’écoulant au travers d’une zone industrielle
de production de zinc. Depuis un siècle, ces activités, présentes des deux côtés de la
frontière belge et hollandaise, ont conduit au dépôt atmosphérique de zinc et cadmium
sur des terrains agricoles et réserves naturelles. C’est dans ces conditions que le sousbassin de Dommel constitue une unité d’étude pour le projet AQUATERRA.
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
47
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Plan d’échantillonnage du site de De Plateaux-Hageven
Le site de prélèvement se situe dans la réserve naturelle de « De Plateaux-Hageven »
à la frontière entre Belgique et Pays-Bas (Figure 13). Ce lieu a fait l’objet d’un ancien
dépôt de cendre d’origine industrielle (fonderies de zinc).
Trois points de prélèvement sont localisés sur une ligne d’une vingtaine de mètres de
long environ. Chaque point de prélèvement correspond à une zone différente (Figure
14). Des piézomètres (de 4 et 8 m de profondeur) ont été installés dans chacune des
trois zones (destinés à l’étude de l’eau souterraine par le VITO). La zone 1 (Figure 14)
est située en bordure de la source de contamination (dépôt de cendre de fonderie de
zinc), tandis que les zones 2 et 3 se trouvent consécutivement dans le sens supposé
d’écoulement de la nappe, suivant un gradient d’anthropisation décroissant. Une
quatrième zone, excentrée par rapport à la zone de dépôt, a été échantillonnée en tant
que référence de sol naturel non remanié.
Figure 14 - Échantillonage du site de De Plateaux-Hageven.
La carte pédologique permet de connaître le type de sol présent sur le site. Ainsi, le
site de De plateaux-Hageven présente des sols podzolisés caractérisés, dans un
premier temps, par un horizon d’accumulation B apparemment podzolique. L’horizon B
podzolique est l’horizon obligatoire des podzosols. Il est caractérisé par une
accumulation absolue de produits amorphes constitués par des matières organiques et
de l’aluminium, avec ou non du fer. Un solum caractéristique se présente sous la forme
O/A/E/Bh/Bs (Figure 15). L’horizon O est la litière du sol composée essentiellement de
végétaux en cours de transformation biologique plus ou moins avancée. L’horizon A
est organo-minéral, composé de matières organiques et de sable.
48
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
C’est à partir de cet horizon que les éléments métalliques, toxiques ou non, peuvent
être émis vers les horizons plus profonds du sol. L’horizon E est elluvial,
essentiellement composé de sable. Il peut être une zone de transfert rapide des
éléments métalliques, sous forme complexée à des substances organiques solubles.
L’horizon Bh est le premier horizon d’accumulation de l’horizon podzolique. Il est
caractérisé par une accumulation résultant d’une précipitation des complexes du fer
associés aux substances organiques (essentiellement humiques). L’horizon Bs est le
deuxième horizon d’accumulation de l’horizon podzolique. Il est le siège d’une
accumulation de l’aluminium complexé aux matières organiques (essentiellement sous
forme d’acides fulviques).
Figure 15 - Profil type d’un podzosol.
Une première campagne d’échantillonnage s’est déroulée le 17 novembre 2004. Les
profils pédologiques des trois points de prélèvements et celui de la zone naturelle
(référence), ainsi que les analyses sont détaillés dans les Annexes 2, 3, 4, 5, 6 et 7.
Les profils de sol permettent d’émettre certaines hypothèses sur les activités ayant
affectées le sol. Le sol en zone 1 est un sol anthropique dont l’horizon hétérogène A
inclut par exemple des morceaux de briques. Le sol de la zone 2 présente deux
horizons de surface différents, traduisant un remaniement du sol (terrassement ?). Un
processus de podzolisation tronqué existe sous ce nouvel horizon de surface remanié.
À l’inverse, le profil de la zone dite « naturelle » est clairement défini comme étant un
sol podzolique avec notamment la présence d’un horizon éluvial E.
Analyses des échantillons de sols
D’après le triangle de Jamagne (Jamagne, 1967), tous les sols prélevés sur le site de
« De plateaux-Hageven » sont définis comme étant des sols sableux. En zones 2 et 3,
l’aluminium et le fer libres sont supérieurs dans l’horizon Bh par rapport à l’horizon A,
caractérisant ainsi un podzosol. En revanche, le ratio carbone/azote (C/N) pour
l’horizon A de la zone 1 (environ 50, typique des cendres), ainsi qu’un taux de
saturation S/T proche de 100 % dans un environnement podzolisé, traduit le caractère
anthropique du matériau superficiel.
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
49
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Les analyses par diffractométrie aux rayons X des échantillons de sol soulignent la
présence de quartz dans les trois horizons A de surface (50 % pour la zone 1 (A1),
85 % pour la zone 2 (A2) et 90 % pour la zone 3 (A3)). D’autres minéraux ont été
observés en trace pour A1 (cristobalite, calcite, microcline, plagioclase, magnetite)
ainsi qu’une probable phase amorphe. Pour A2 et A3, seules des traces de microcline
ont été observées.
Échantillon
A1
A2
A3
A zone naturelle
As (mg/kg)
Cd (mg/kg)
Pb (mg/kg)
Zn (mg/kg)
Hg (mg/Kg)
405
10
13
n.d.
309
2,4
10
17,5
5431
72
117
n.d.
20 400
200
894
1 210
52
0,4
0,3
n.d.
Tableau 3 - Concentrations en polluants inorganiques des trois horizons A de surface
(zones 1, 2 et 3), ainsi que celui de la zone « naturelle » (n.d. : non déterminé).
Les résultats analytiques du Tableau 3 confirment que A1 est largement contaminé en
polluants inorganiques en concentrations importantes, non seulement en Zn et Cd
(contamination par des cendres de Zn et particularité du Cd à s’associer avec le Zn),
mais aussi en Pb, As et Hg. D’autre part, les dénombrements bactériens effectués sur
A1 sont plus faibles que ceux de A2 et A3 probablement du fait d’un tel environnement
toxique.
Les concentrations en Zn et Cd dans l’horizon A de la zone « naturelle » sont
relativement élevées. Ceci est probablement dû à un phénomène de déposition
atmosphérique de cendres issues des anciens dépôts tout proche. En effet,
contrairement à la zone 2, le sol de la zone « naturelle » n’a jamais été perturbé par
les activités anthropiques et de telles concentrations en Zn et Cd sont très
probablement la conséquence d’un important dépôt atmosphérique durant plusieurs
décennies.
Les analyses des végétaux prélevés (feuilles de bouleau, lichens, mousses et molinie)
seront effectuées de manière à estimer la biodisponibilité des polluants inorganiques
du sol.
b) Le site de Flémalle
Localisation du site
L’ancienne cokerie de Flémalle est située Rue de Flémalle, sur la rive gauche de la
Meuse, à la limite des communes de Flémalle et de Seraing aux environs de Liège
(Belgique). Sa superficie est d’environ 7,3 ha. La zone est classée comme étant une
ancienne zone industrielle, et la pollution rencontrée est une pollution mixte : organique
et minérale. Par exemple, des couches localisées de PLNA (Phase Liquide Non
Aqueuse) dans certains horizons du sol, ainsi que des matériaux « bleutés » indiquant
la présence de cyanure, ont pu être observées sur le site lors de la campagne
d’échantillonnage.
50
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Au niveau topographique, le site se situe en bordure de la Meuse. Son altitude absolue
(selon le nivellement de l'IGN) varie globalement entre 60 et 65 m. La Figure 16 situe
le site de la « cokerie de Flémalle » sur la carte IGN (le site est délimité en rouge).
Cokerie de
Flémalle
Figure 16 - Localisation du site de la cokerie de Flémalle sur la carte IGN
(rapport SPAQUE, 2004).
Les zones qui bordent immédiatement le site sont :
- au nord, de l'autre côté de la chaussée, une zone industrielle et une zone d'habitat ;
- à l'est et au dud, de l’autre côté de la Meuse, des zones industrielles ;
- à l'ouest, de l'autre côté de la chaussée, une zone d'habitat, une zone commerciale
(sur laquelle sont implantées une grande surface, une station-service et une zone
d'équipement communautaire et de services publics).
Historique des activités et occupation actuelle
En 1922, une première cokerie est installée sur la partie est du site. Elle comprend à
cette époque une batterie de 45 fours à coke, une zone pour le stockage et la
préparation du charbon pour le traitement du gaz brut, et pour la récupération des
sous-produits et le criblage du coke. En 1923, elle est complétée par 45 nouveaux
fours à coke et en 1928, encore agrandie par la construction de 23 fours à coke
supplémentaires. La zone ouest n'est, à cette époque, occupée que par une usine de
désulfuration du gaz, un gazomètre et une centrale électrique. La partie centrale de
cette seconde zone est, par ailleurs, utilisée de 1922 à 1947, comme aire de dépôt
pour les déchets de la première cokerie. En 1950, une seconde cokerie est installée
sur la zone ouest du site. Elle comprend 44 fours à coke, ainsi que les installations
annexes.
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
51
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
En 1957, 16 nouveaux fours sont ajoutés pour cette partie du site. Ces deux cokeries
fonctionnent en collaboration jusqu’en 1975, date à laquelle la première cokerie, sur la
partie est, cesse ses activités. En 1984, toutes les activités restantes sur le site sont
arrêtées. L'implantation des bâtiments à cette époque figure sur l'extrait de la photo
aérienne de 1984 (Figure 17). En 1990, les installations sont démontées pour une mise
à nue du site. La végétation reprit ensuite ses droits sur certaines parties du site. La
Figure 18, montrant l’état actuel du site, indique qu’il existe cependant de nombreuses
zones fortement polluées où la végétation ne repousse pas, et des zones de dépôt de
déchets provenant des activités passées.
Figure 17 - Implantation des bâtiments sur le site de Flémalle en 1984
(rapport SPAQUE, 2004).
Figure 18 - Suppression des infrastructures et matériaux résiduels sur le site de Flémalle
(rapport SPAQUE, 2004).
52
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Situation géologique et hydrogéologique
Géologie du site
D'après les forages réalisés sur le site par la société SPAQUE, la géologie locale est la
suivante (Tableau 4) :
Profondeur
Géologie
De 0 à 2,5 m
De 2,5 à 5 m
De 5 à 7 m
De 7 à 13 m
> 13 m
Remblais variés (déchets de constructions, cendrés, sables caillouteux…)
Limon sableux à limon argileux alluvial
Sable moyennement argileux et graviers
Gravier alluvial
Roche schisteuse
Tableau 4 - Géologie du site de la cokerie de Flémalle.
Hydrogéologie du site
Deux nappes sont présentes sur le site :
- la nappe des limons, non continue, perchée dans la couche des remblais ;
- la nappe des graviers de Meuse, présente à partir de 5,5 m de profondeur. Le
gravier de la Meuse est entièrement saturé et l'écoulement est dirigé vers la Meuse.
La Figure 19 présente la position des deux nappes en périodes sèche et pluvieuse.
Figure 19 - Position des nappes en période sèche et humide du site de Flémalle
(rapport SPAQUE, 2004).
Ces nappes présentent deux types de fonctionnement selon la période prise en
compte, et il n'est pas exclu que les nappes fusionnent en période de forte alimentation
en eau.
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
53
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Plan d’échantillonnage du site et analyses des échantillons de sols
La SPAQUE, agence belge responsable des études détaillées des risques du site, a
menée 5 études sur le site, entre 1992 et 2002, portant sur la qualité des sols et des
eaux souterraines. Une étude détaillée des risques se base sur un ensemble de
normes réglementaires. Ces seuils définissent une première valeur VS (valeur seuil)
correspondant à la concentration solide en polluant au-delà de laquelle le sol présente
un risque pour la santé humaine, la qualité de l’aquifère et de l’écosystème dans le
cadre d’une utilisation de type industrielle du site. Le palier suivant est une VI (valeur
d’intervention) au-delà de laquelle une action doit impérativement être engagée
(excavation du sol, remédiation biologique, physico-chimique…).
La conclusion de ces études au sujet des métaux lourds est la suivante (rapport
SPAQUE, 2004) : « Fortes contaminations (supérieures aux VI) en métaux lourds
mesurées principalement au Nord-Ouest du site (une réserve doit quand même être
émise sur la localisation de la contamination vu le nombre moins important de résultats
obtenus sur ces paramètres dans les études). Les concentrations maximales
dépassent de plus de 10 fois la VI (concentrations maximales mesurées en surface :
Plomb : 511 mg/kg ms (matière sèche) et en profondeur : Pb 1 540 mg/kg ms (de 0,8 à
1,6 m), Zn 5 030 mg/kg ms (de 0,8 à 1,6 m), As 307 mg/kg ms (de 0,8 à 1,6 m) et Cd
182 mg/kg ms (de 1,3 à 1,5 m)). Les métaux lourds sont présents sur toute l'épaisseur
du remblai jusque dans le limon. La délimitation de la contamination est estimée
atteinte dans cette couche vers 6 m de profondeur. La dispersion horizontale des
contaminants à l'extérieur du site n'est pas connue. ». De plus, la contamination en
HAP est présente sur l’ensemble du site. Pour les BTEX, la contamination est surtout
localisée au nord et nord-ouest du site.
Au vu de l’hydrogéologie du site, une potentielle solubilisation des métaux lourds est
susceptible de contaminer la nappe des limons, située entre le remblai et la couche
des limons.
Une nouvelle campagne d’échantillonnage a été établie au mois d’avril 2005, en
coopération avec les partenaires du projet AQUATERRA étudiant le site de Flémalle
(ULG, CHYN, VITO, LIMOS et BRGM). Au cours de cette campagne, des tranchées de
sol, dont les localisations furent définies par la SPAQUE et discutées avec les
partenaires AQUATERRA, ont été réalisées. La localisation des neuf tranchées (T1,
T2, T3, T5, T6, T7, T8, T12 et T13), échantillonnées le 19 et 20 avril 2005 par le
LIMOS et le BRGM, est présentée en Figure 20.
Les profils des tranchées sont particulièrement hétérogènes. L’échantillonnage a été
fait, dans la mesure du possible, à mi-épaisseur de la couche de remblai et au niveau
de la partie haute de la couche des limons (Annexe 8). Il est à noter que la délimitation
entre le remblai et le limon n’est pas évidente compte tenu de l’hétérogénéité de ce sol
anthropisé. En effet, d’après le triangle de Jamagne (1967), les « remblais » présentent
un profil sableux à limoneux moyen sableux tandis que les « limons » présentent une
texture argilo-limoneuse à argilo-limono-sableuse. Les analyses des échantillons
prélevés sur le site de Flémalle sont présentées en Annexe 9.
54
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
Figure 20 - Localisation des tranchées prélevées et de la zone avérée contaminée en métaux lourds (cerclée en rouge).
Plan de contamination du site de Flémalle, d’après nos analyses et suivant les seuils belges en vigueur en 2001.
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
55
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
À partir des analyses minéralogiques et chimiques, effectuées par le BRGM, de
l’ensemble des échantillons de sols prélevés, une analyse en composante principale
(ACP) a permis de sélectionner huit échantillons représentatifs de l’hétérogénéité de la
contamination en polluants inorganiques de l’ensemble du site : T5R, T5L, T6R, T6L,
T7R, T12R, T12L et T13R (R défini les échantillons prélevés dans le remblai et L ceux
prélevés dans le limon). Les 4 échantillons les plus représentatifs ont été choisis pour
les expérimentations en laboratoire (T5R, T5L, T7R, T12R). Leurs concentrations en
polluants inorganiques sont présentées dans le Tableau 5.
Échantillons de sols
As
Cd
Pb
Zn
mg/Kg
mg/Kg
mg/Kg
mg/Kg
T5R
T12R
T5L
T7R
44
38
1308
4117
43
26
378
1014
< 20
4
114
405
< 20
3
286
900
Tableau 5 - Concentrations en polluants inorganiques des quatre échantillons du site
de Flémalle choisis à partir de l’ACP.
On peut également observer que les concentrations solides en polluants inorganiques
sont très souvent nettement supérieures dans les remblais, en comparaison des limons
(Tableau 6).
Échantillons de sols
As
Cd
Pb
Zn
mg/Kg
mg/Kg
mg/Kg
mg/Kg
T6R
T6L
T5R
T5L
T12R
T12L
<20
6
142
490
<20
2
103
459
44
38
1308
4117
<20
4
114
405
43
26
378
1014
<20
2
25
137
Tableau 6 - Comparaison entre remblai et limon des concentrations en polluants
inorganiques des échantillons du site de Flémalle.
Nous avons comparé nos résultats d’analyses aux seuils Belges relatifs à l’étude
détaillée des risques, en vigueur en 2001. La Figure 20 situe la zone la plus
contaminée en polluants inorganiques au Nord et Nord-Ouest du site. Cependant, si
l’on compare cette fois les concentrations solides en polluants inorganiques par rapport
aux dernières valeurs en vigueur (février 2005), seules les concentrations en Cd et en
Zn du remblai en T5 (T5R) sont supérieures aux valeurs d’interventions VI.
3.2.2. Bassin de l’Ebre
Le fleuve Ebre, en Espagne, est sujet à d’importantes activités agricoles et industrielles
responsables de lourds problèmes de contamination (mercure par exemple, issus de
différentes usines de production de solvants et de pesticides ; et contamination diffuse
en pesticides).
Une partie du bassin hydrographique de l’Ebre correspond au sous-bassin de la rivière
Gallego, un affluent de l’Ebre (Figure 21), qui constitue une autre unité d’étude pour le
projet AQUATERRA.
56
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Figure 21 - Carte d’Espagne situant la rivière Ebre et le sous-bassin du Gallego
(cerclé en rouge).
a) Le sous-bassin du Gallego
La rivière Gallego est essentiellement soumise à des activités agricoles. D’un point de
vue hydrogéologique, la formation alluviale principale présente une importante
perméabilité. Une étude antérieure indique un problème de forte salinité (entre 2 000 et
3 000 mS/cm). L’aquifère alluvial du Gallego présente une large gamme de
caractéristiques chimiques des eaux.
D’après la carte pédologique, le sous-bassin du Gallego comporte des sols brunifiés de
différentes natures (Cambisols, Xérosols et Fluviosols brunifiés pour les zones
alluviales). Les sols brunifiés sont caractérisés par la présence d’un horizon structural
(horizon S) à structure pédique très nette. Leur pédogénèse est marquée par des
altérations modérées et par une faible néogénèse d’argiles. En climat méditerranéen,
ces sols peuvent être plus ou moins influencés par la dynamique de l’eau et des sels
solubles (carbonates, sulfates et chlorures), pour laquelle la profondeur et les
caractéristiques chimiques des eaux souterraines sont un bon indicateur.
Plan d’échantillonnage du sous-bassin du Gallego
La campagne d’échantillonnage a consisté dans un premier temps à observer dans
quel contexte l’eau de la rivière Gallego est utilisée pour l’agriculture. Un système de
canaux, relativement ancien, prend sa source au niveau de la Ville d’Ontinar,
permettant l’irrigation, par gravité, de champs de luzerne, de maïs et de blé, en bordure
du Gallego. L’exutoire du système d’irrigation se situe au niveau de la ville de Juslibol,
vers l’Ebre, légèrement en amont de la ville de Saragosse. Les échantillons ont été
prélevés dans les champs cultivés, irrigués ou non par de l’eau issue du Gallego
(Figure 22). La description de la campagne d’échantillonnage ainsi que les analyses
effectuées sont présentés dans les Annexes 10, 11, 12 et 13.
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
57
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Figure 22 - Plan d’échantillonnage du sous-bassin du Gallego.
Analyses des échantillons de sols et de sédiments
Les échantillons de sédiments, et dans une moindre mesure les échantillons de sols,
sont contaminés en Hg (Tableaux 7 et 8), probablement issus d’usines de production
de solvants et de pesticides et présentent également une contamination diffuse en
pesticides (lourds problèmes de contamination déjà avérés dans l’Ebre). Par contre, si
la contamination en mercure de l’Ebre est confirmée (mais mesurée néanmoins sur un
seul échantillon), la pollution du Gallego est jusqu’à 15 fois plus importante au niveau
de la ville d’Ontinar, c’est-à-dire à l’endroit même où les canaux d’irrigation du sousbassin du Gallego prennent leur source. Il est donc fortement probable qu’une source
de contamination en Hg se situe en amont de la ville d’Ontinar.
Échantillons de sols
As
Cd
Hg
Pb
Zn
mg/Kg
mg/Kg
mg/Kg
mg/Kg
mg/Kg
4 (0-5 cm)
5 (10-15 cm)
6 (5-25cm)
7 (5-20cm)
< LQ
2
28
11
93
< LQ
2
29
10
63
< LQ
2
n.d.
< LQ
62
< LQ
2
n.d.
10
53
Tableau 7 - Analyses minéralogiques et chimiques des sols échantillonnés au niveau du sousbassin du Gallego (n.d. : non déterminé et LQ : limite de quantification).
Pour l’échantillon de sédiment de Juslibol, la concentration en Hg est légèrement plus
élevée en profondeur qu’en surface et laisse suggérer une baisse de la contamination.
58
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
D’autre part, nous avons pu observer que le sédiment prélevé dans l’Ebre au niveau de
la ville de Saragosse est, non seulement contaminé en Hg, mais aussi en Cu et Sn de
manière relativement importante (Annexe 12).
Échantillons de
sédiments
Ebre
Ontinar
Juslibol
Juslibol
surface
Juslibol
profond
As
Cd
Hg
Pb
Zn
< LQ
3
104
79
117
< LQ
2
1551
< LQ
90
< LQ
< LQ
428
< LQ
80
< LQ
< LQ
408
< LQ
86
< LQ
< LQ
426
< LQ
80
mg/Kg
mg/Kg
mg/Kg
mg/Kg
mg/Kg
Tableau 8 - Analyses minéralogiques et chimiques des sédiments échantillonnés
au niveau de l’Ebre et du sous-bassin du Gallego.
À l’heure actuelle, la concentration en Hg n’a été mesurée que pour quatre échantillons
de sol. Les deux concentrations les plus élevées (40 ppm) correspondent à la source
et l’exutoire des canaux d’irrigation (Annexe 13).
Tous les échantillons n’ont pas été prélevés en conditions stériles. Le critère pour le
choix des échantillons à utiliser dans nos expérimentations en laboratoire a été la
localisation des échantillons, prélevés en conditions stériles, représentant l’ensemble
du sous-bassin :
- l’échantillon 6 (5-25 cm) situé en amont de la source des canaux d’irrigation ;
- l’échantillon 5 (10-15 cm) situé à proximité de la ville d’Ontinar, au niveau de la
source des canaux d’irrigation ;
- l’échantillon 4 (surface) situé à proximité de la ville de Villanueva de Gallego ;
- l’échantillon 7 (5-20 cm) situé à proximité de la ville de Juslibol, au niveau de
l’exutoire des canaux d’irrigation.
Ces échantillons ne présentant que de faibles concentrations solides en Pb et As, ils
seront préalablement dopés jusqu’à une concentration à définir (par exemple statuée
par rapport aux seuils espagnols relatifs à la pollution des sols) pour être ensuite
étudiés dans le cadre du plan d’expérience.
3.3. EXPÉRIENCES PRÉLIMINAIRES
L’objectif de ces expérimentations était de mettre en évidence la prédominance de
quelques phénomènes biogéochimiques sur le devenir du Pb, Zn, Cd et As dû à la
présence ou à l’absence de CO2 et à l’activité biologique anaérobie. Au vu de ces
objectifs, des incubations en systèmes fermés (batch), biotique ou abiotique et en
présence de CO2 ou N2 comme phase gazeuse, ont été mises en place pour trois
horizons A de surface du site de De Plateaux-Hageven (appelés A1, A2 et A3 et
correspondant à la zone 1, 2 et 3).
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
59
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
3.3.1. Matériels et méthodes
Une fraction d’échantillon de sol a été tamisée à 5 mm en conditions stériles. Le choix
du maillage du tamisage a été défini de manière à préserver les micro-niches
anaérobies de l’échantillon de sol. Des flacons de 500 mL d’un ratio liquide/solide de
10 (mL/g de sol humide) ont été préparés. Pour la condition biotique, les flacons ont
été remplis d’eau distillée, puis autoclavés 20 mn à 120 °C ; l’échantillon de sol humide
a ensuite été introduit en conditions stériles. Pour la condition abiotique, les flacons
contenant l’eau distillée et le sol humide ont été stérilisés à l’autoclave trois fois (1 h à
105 °C), à 24 heures d’intervalle. La phase gazeuse (100 % N2 et 100 % CO2) a été
introduite à la suite d’une étape d’élimination de l’oxygène par dégazage (pompe à
vide) grâce à une aiguille stérile au travers d’un septum.
Les flacons ont été incubés à 25 °C sous agitation durant 34 jours pour les expériences
en phase gazeuse CO2 et 43 jours pour celles en phase gazeuse N2. Pour ces
dernières, les suspensions de sol ont été échantillonnées dans une boîte à gants sous
N2. La phase aqueuse a été prélevée à l’aide d’une aiguille stérile à travers le septum,
puis filtrée à 0,2 m. La solution filtrée a ensuite été stabilisée à l’acide nitrique jusqu’à
pH 2 et stockée à 4 °C jusqu’à analyse. Les concentrations en Pb, Cd, Zn et As ont été
mesurées par spectroscopie d’absorption atomique (Varian Spectra AA-300).
3.3.2. Résultats et discussion
a) Résultats
Effet CO2/N2
En ce qui concerne A1, échantillon de sol de la zone anthropisée, la présence de CO2
augmente les concentrations dissoutes en Pb, Zn et Cd (100 à 200 fois pour le Zn et
de 10 à 20 fois pour le Pb et le Cd) à l’état de pseudo-équilibre atteint après 5 jours
(Figure 23).
Dans le cas des échantillons A2 et A3, le CO2 influence principalement les
concentrations dissoutes en Zn, dans une moindre mesure (2 à 3 fois) que pour A1 et
par une cinétique plus lente (Figure 24).
Effet biotique/abiotique
Pour A1, aucun effet biologique sur les concentrations dissoutes n’a été observé à
l’état de pseudo-équilibre. Sous N2, l’état initial du profil des concentrations dissoutes,
affiche un effet dû au stockage ainsi qu’un effet « stérilisation » (autoclave), illustré par
la variance générée durant les 20 premiers jours d’incubation (Figures 23 et 24). Cet
effet a été observé par différents auteurs (Trevors, 1996 ; Shaw et al., 1999). La
stérilisation augmente la mobilisation des éléments toxiques dans la phase aqueuse au
cours des 20 premiers jours de contact eau-sol contrairement aux échantillons de sol
en condition biotique (non autoclavés). D’autre part, les cinétiques observées avant
l’équilibre sont plus lentes sous azote (Figure 23)
60
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Pour A2 et A3, outre une déviation initiale similaire, attribué au stockage et à la
stérilisation, un effet biologique significatif est observé pour l’As et faiblement pour le
Pb (Figures 25 et 26). L’effet biologique sur la mobilisation de l’As a lieu pour les deux
sols que ce soit pour la phase gazeuse CO2 ou N2. Ce phénomène a été observé
parallèlement à une baisse du potentiel d’oxydoréduction de 400 à 250 mV mais
seulement mesuré pour les expérimentations sous N2. A la fin de l’expérience, les
concentrations en As sont similaires mais les cinétiques de mise en solution sont
influencées par la phase gazeuse (plus rapide sous N2) et aussi dépendante de
l’échantillon de sol (visible seulement sous CO2 en Figure 26).
b) Discussion
Dans le cas de l’échantillon A1, l’absence d’effet biologique peut être expliqué par
l’environnement hautement toxique du sol (20 400 ppm Zn, 5 400 ppm Pb, 310 ppm Cd
et 400 ppm As, cf. Tableau 3). De plus, les dénombrements totaux aérobies et
anaérobies ont été les plus faibles et aucune chute du potentiel d’oxydoréduction n’a
été observée (mesures effectuées uniquement pour les expériences sous N2). Il
semble donc que ce matériel anthropique constitue un milieu toxique inhibant toute
activité biologique significative dans la mobilisation des métaux testés.
La phase gazeuse CO2 est particulièrement réactive sur la solubilité du Zn pour les
trois échantillons de sol alors que pour le Pb et le Cd elle l’est uniquement pour A1.
Ceci nous a conduits à supposer que la solubilité du Zn pourrait être gouvernée par un
processus de sorption tel que la complexation de surface, pour les trois échantillons de
sol. L’augmentation de la pression partielle en CO2 diminue le pH, modifiant l’équilibre
de surface des éléments métalliques en faveur de la désorption. De plus, le Zn
possède généralement moins d’affinité pour les sites de fixation des composants du sol
que le Cd et le Pb (de Matos et al., 2001).
Pour l’échantillon de sol A1, le Pb et le Cd et probablement une partie du Zn devraient
être plutôt impliqués dans un processus de dissolution des carbonates. En effet, les
analyses minéralogiques par diffractométrie aux rayons X ont révélé qu’A1 présente
des traces en carbonates qui pourraient être liées au matériel anthropique dans un tel
environnement de sols podzolisés. Le CO2 déplace l’équilibre calco-carbonique en
faveur de la dissolution des carbonates.
D’autre part, la propension du CO2 à se dissoudre induit la présence d’ions carbonates
et hydrogénocarbonates susceptible de réagir en tant que ligands avec les éléments
métalliques. La solubilité du Pb, Cd et Zn dans le cas d’A1 est plus importante
comparée aux autres échantillons de sol. Ce comportement spécifique à A1 pourrait
être lié au fait que les concentrations solides sont nettement plus importantes dans cet
échantillon mais aussi au fait que les métaux introduits par le biais d’activités
anthropiques sont généralement dans une forme plus soluble, et donc potentiellement
biodisponible de manière plus importante que les métaux endogènes fixés plus
fortement à la matrice du sol (Abollino, 2002).
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
61
62
Figure 25 - Effet biotique/abiotique sur la solubilisation du Pb
et de l’As en A2 et A3 sous N2.
Figure 23 - Effet CO2/N2 sur la solubilisation du Pb, Zn et Cd
pour A1 en conditions biotiques et abiotiques
(données combinées en une seule courbe).
Figure 26 - Effet biotique/abiotique sur la solubilisation du Pb
et de l’As en A2 et A3 sous CO2.
Figure 24 - Effet CO2/N2 sur la solubilisation du Zn pour A2 et A3
en conditions biotiques et abiotiques (données combinées
en une seule courbe).
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
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Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
L’effet biologique sur l’As, observé pour les échantillons A2 et A3, est important quelle
que soit la phase gazeuse. De plus, la présence de bactéries réductrices de l’As (V) a
été révélée (cf. Annexe 3). Cependant, bien que les sites pollués en As ne présentent
pas plus de bactéries tolérant l’As qu’un site non contaminé, une pression de sélection
induit par les autres métaux toxiques pourrait favoriser l’apparition de processus de
dissolution de l’As (Pacheco et al., 1995 ; Roane et Kellogg, 1996, cité dans Dictor et
al., 2004). Par contre, cette hypothèse ne s’applique pas à A1, l’échantillon le plus
contaminé, où aucune solubilisation apparente de l’As n’a été observée. D’autre part,
deux cinétiques différentes de solubilisation de l’As suggèrent deux mécanismes
différents de solubilisation de l’As sous CO2 et sous N2.
3.3.3. Tests sur la stérilisation des sols
Au vu de la variance générée par la technique d’autoclavage, une recherche
bibliographique sur les techniques de stérilisation des sols a été entreprise. À l’heure
actuelle, aucune technique ne permet efficacement d’inhiber complètement l’activité
bactérienne d’un sol sans en altérer sa nature. Nous avons tenté d’estimer quelle
pourrait être la différence de comportement des équilibres thermodynamiques entre un
sol autoclavé et un sol dont l’activité microbienne serait inhibée par abaissement de la
température à 4 °C.
À partir de l’échantillon de sol A3, trois batch d’un ratio liquide/solide de 10 (identique à
celui des expériences préliminaires), ont été incubés pendant 28 jours en condition
aérobie:
- un batch contenant l’échantillon de sol stérilisé par autoclave et incubé à 25°C (noté
SA) ;
- un batch contenant l’échantillon de sol non stérilisé et incubé à 4°C (noté ST) ;
- un batch contenant le sol l’échantillon de sol non stérilisé et incubé à 25°C (noté
NS).
Les résultats des concentrations dissoutes en As, Pb, Zn et Cd en fonction du temps
d’incubation sont présentés en Figure 27.
Au bout d’un mois d’incubation, les concentrations dissoutes en polluants inorganiques
pour la condition ST (inhibition de l’activité bactérienne à 4 °C) sont les plus proches de
celles du sol non stérilisé NS, excepté pour l’As. Dans l’échantillon A3, l’activité
biologique est particulièrement significative sur la solubilisation de l’As (observé lors
des expériences préliminaires).
Néanmoins, si l’on observe les vitesses moyennes de solubilisation du Cd et du Zn
(Tableau 9), les valeurs pour le sol autoclavé SA sont relativement proches de celles
pour le sol non stérilisé NS. Ces deux métaux sont beaucoup moins influencés par
l’activité biologique que le Pb et l’As (également observé lors des expériences
préliminaires).
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
63
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Figure 27 - Tests d’incubation de sol pour l’étude sur la stérilisation.
Conditionnement
du sol
As
Cd
Pb
Zn
Vitesse moyenne entre
0 et 22 jours (µg.l-1.j-1 )
NS
SA
ST
(référence)
-0,32
0,06
0,96
0,24
0,14
0,38
0,99
0,37
0,76
55
26
56
Vitesse moyenne entre
0 et 28 jours (µg.l-1.j-1 )
NS
SA
ST
(référence)
-0,09
0,06
1,80
0,54
0,13
0,35
1,40
0,23
0,74
53
26
51
Tableau 9 - Vitesse moyenne de solubilisation des polluants inorganiques à différents temps
pour un sol stérilisé à l’autoclave (SA), incubé à 4°C (ST) et non stérilisé (NS).
La technique de stérilisation par autoclave fausse donc l’état initial et influence les
équilibres thermodynamiques en particulier dans le cas du Pb et de l’As.
Le principal objectif de nos expérimentations en batch concerne les concentrations à
l’équilibre (calcul du Kd). Bien que la technique de stérilisation par autoclave induit un
biais important à l’état initial, nous avons pu observer, lors des expériences
préliminaires, que ce biais diminuait avec la durée de l’incubation et était négligeable
au bout de 40 jours environ. De plus, la température constitue un des paramètres pour
l’étude de la mobilité des polluants dans le sol (plan d’expérience). La technique de
stérilisation des sols par autoclave a donc été retenue pour opérer les expériences en
conditions abiotiques, différentes de celles menées à 4 °C.
64
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
3.4. PLAN D’EXPÉRIENCE
L’obtention des premiers résultats issus des expériences préliminaires nous a conduits
à un plan d’expérience respectant le cadre du projet AQUATERRA, i.e., le changement
climatique global et l’influence du changement d’utilisation des sols. Divers sols étant à
l’étude, nous avons donc défini un cadre d’expérimentation respectant ces conditions
et applicable à n’importe quel type ou à un plus grand nombre de sol.
3.4.1. Matrice d’Hadamard et création du plan expérimental
Le plan expérimental sélectionné est un outil conceptuel, indépendant de la nature du
sol, prenant en compte quelques paramètres relatifs au changement climatique global
et créé à partir d’une matrice d’Hadamard (Figure 28). La particularité de cette matrice
est de faire varier tous les paramètres en même temps afin de pouvoir procéder à une
analyse statistique grâce à un minimum d’expériences. Ainsi, dans notre étude, onze
expériences sont nécessaires pour chaque échantillon de sol, dont trois correspondent
à la même expérience centrale qui permettra de définir l’incertitude de l’ensemble du
plan d’expérience, selon la formule suivante :
=t.
. n-0,5
avec :
- t le coefficient statistique de Student défini pour trois degrés de liberté et pour une
confiance de 90 % (= 2,92) ;
-
, la déviation standard correspondante au trois expériences centrales ;
- n, le nombre d’expériences de la matrice d’Hadamard (huit dans notre cas).
Figure 28 - Matrice d’Hadamard pour quatre paramètres théoriques A, B, C et D.
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
65
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Afin de diminuer le nombre d’expériences, le quatrième paramètre D (Figure 28) a été
associé à l’interaction ABC des trois autres paramètres. L’interaction ABC est
généralement négligeable. De manière à effectuer la meilleure approche statistique, ce
paramètre D doit être celui le moins influant sur les résultats mesurés. Une autre
particularité de la matrice d’Hadamard réside dans le fait que le paramètre D peut être
défini au hasard dans un premier temps.
Dans un deuxième temps, au vu de la matrice de résultat, le paramètre le moins
influant est déterminé et désigné comme étant le paramètre D pour la suite de
l’analyse statistique : le calcul des interactions AB, BC et AC. Le paramètre le moins
influant D, confondu avec l’interaction ABC des trois autres facteurs, peut donc être
défini a posteriori.
Le plan expérimental a été défini comme étant fonction de quatre principaux
paramètres influencés par le changement climatique global : la température,
l’atmosphère, le pH et l’activité biologique, paramétrés en deux conditions extrêmes
(+1 et -1) et une position centrale (0) (Figure 29) :
Figure 29 - Paramétrisation des facteurs d’étude.
L’influence de la température est étudiée avec pour conditions limites (-1 et +1) 4 et
37 °C. 14 °C correspond à une température moyenne proche de celle mesurée sur
l’ensemble du territoire européen au niveau de la zone vadose et des aquifères peu
profond.
La composition de la phase gazeuse du sol est définie comme étant soit l’air
(condition oxydante) soit l’azote (condition réductrice et anaérobie stricte). La valeur
moyenne (20 % de dioxyde de carbone et 80 % d’azote) correspond à une atmosphère
où l’oxygène de l’air aurait été remplacé par du dioxyde de carbone, afin de simuler un
fonctionnement du sol proche de celui pouvant être habituellement rencontré dans les
sols biologiquement actifs. Ce point sera cependant discuté ultérieurement au vu des
résultats acquis.
Le pH est le paramètre le plus influant sur la mobilité des éléments métalliques dans
les sols. Cependant, dans le cas de notre plan d’expérience, le cadre d’étude doit être
l’influence du changement climatique global. À partir de la littérature, il a été considéré
qu’une variation de pH causée par le changement climatique pourrait être comprise
66
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
entre plus ou moins une unité pH maximum (causé par les pluies acides par exemple
ou plus généralement par les activités anthropiques) quelque soit la nature du sol (les
variations de pH, suite à un ajout de base ou d’acide, sont fonction de la capacité
tampon du système sol). Des tests ont été effectués sur des échantillons de sol des
sites de De Plateaux-Hageven et de Flémalle. Ainsi, les quantités d’acide ou de base à
ajouter ont été établies en fonction du sol, parmi l’ensemble de nos échantillons, pour
lequel la capacité tampon est la plus faible. Des ajouts de 0,25 meq/L de NaOH ou
0,5 meq/L de HCL ont été suffisants pour modifier le pH de A2 (horizon de surface de
la zone 2 du site de De Plateaux-Hageven) de plus ou moins une unité (ce sol étant
caractérisé par la capacité tampon la plus faible).
Enfin, l’activité biologique a été définie en deux conditions extrêmes : abiotique et
biotique en présence d’une source naturelle de carbone facilement assimilable,
l’acétate, composé produit par décomposition de matières organiques. Une
concentration de 0,5 g/l d’acétate a été choisie afin de rester proche de celle utilisée
par le VITO (partenaire impliqué dans le workpackage BGC3 d’AQUATERRA) qui
étudie l’impact de la microbiologie sur le devenir des métaux dans la zone saturée.
Le plan d’expérience ainsi défini est présenté en Figure 30.
Figure 30 - Plan d’expérience.
3.4.2. Matériels et méthodes
Les expériences en batch du plan d’expérience ont été préparées de manière similaire
aux expériences préliminaires. Seuls les ajouts des différents réactifs (acétate,
base/acide) viennent compléter le protocole précédent.
Les expériences ont été lancées sur quatre échantillons sélectionnés du site de
Flémalle (T5L, T7R, T12R et T5R), ainsi que sur les échantillons des horizons de
surface des 3 zones du site de De Plateaux-Hageven (A1, A2 et A3). A l’heure
actuelle, seules les incubations sur A2, A3 et T5R sont finalisées à l’exception des
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
67
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
expériences centrales 9, 10 et 11 (Figure 29). Cependant, les premiers résultats
obtenus, sont utilisés dans une interprétation préliminaire de l’effet de ces paramètres
sur la mobilité des polluants. L’incubation sous agitation a duré 63 jours pour A2 (zone
2 du site de De Plateaux-Hageven), et 55 jours pour A3 (zone 3 du site de De
Plateaux-Hageven) et T5R du site de Flémalle.
3.4.3. Premiers résultats
Seuls les résultats sur A2 et A3 du site de De Plateaux-Hageven, ainsi que sur T5R du
site de Flémalle sont présentés (Annexes 14, 15 et 16).
Les résultats obtenus pour l’As dans le cas de l’échantillon A2 sont présentés ici. Trois
différentes étapes ont été observées dans les cinétiques de solubilisation de l’As en
solution (Figure 31) et l’interprétation de la matrice d’Hadamard est faite à trois temps
différents (14, 28 et 63 jours annotés T14, T28 et T63) (Tableau 10). La Figure 32
présente un exemple d’interprétation de la matrice d’Hadamard sur A2 à 63 jours.
Figure 31 - Étapes cinétiques (délimitées par les lignes rouges) de solubilisation de l’As
en solution pour A2 obtenues pour les 8 premières expériences du plan expérimental
(cf. Figure 30).
As
Concentration
moyenne
(µg/L)
Température
Phase
gazeuse
Activité
biologique
Modification
de pH
T14
T28
T63
46
39
57
33
24
40
9
-7
0
23
17
8
11
-3
-27
Tableau 10 - Interprétation statistique de la matrice d’Hadamard pour la solubilisation de l’As
obtenue avec l’échantillon de sol A2 après 14, 28 et 63 jours d’incubation.
68
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Figure 32 - Interprétation de la matrice d’Hadamard pour la solubilisation de l’As
avec l’échantillon de sol A2 après 63 jours d’incubation.
Dans la gamme des valeurs utilisées dans le plan expérimental, plus la
température est élevée et plus la solubilisation de l’As est importante. Pour les trois
temps différents, la température reste le principal paramètre influant sur la
solubilisation de l’As. En effet, l’augmentation de la température accélère les cinétiques
biologiques et physico-chimiques. De plus, la solubilisation de l’As est plus importante
en conditions biotiques avec addition d’acétate. Cependant, cette influence diminue
avec le temps du fait de l’apparition d’un phénomène abiotique de solubilisation de l’As
après 28 jours d’incubation. Il est toutefois possible d’émettre l’hypothèse selon
laquelle ce phénomène ne serait pas réellement un phénomène abiotique tant
qu’aucune vérification n’a été faite pour vérifier si les échantillons de sol peuvent
toujours être qualifiés d’abiotique après 30 jours d’incubation à 37 °C.
À 63 jours (T63), la température et la modification de pH sont les principaux
paramètres influants (Tableau 10). Pour ce dernier, l’addition de NaOH induit la
solubilisation de l’As (majoritairement présent sous forme d’anions en solution)
suggérant le déplacement de l’équilibre de fixation de l’As en faveur de la désorption.
En revanche, à 14 jours (T14), la tendance est plutôt en faveur d’une addition de HCl
mais ce paramètre est alors moins influant qu’à une température de 37 °C en condition
biotique avec addition d’acétate.
Pour la phase gazeuse, en début d’expérimentation (T14), la tendance est plutôt en
faveur de l’atmosphère d’azote, puis de l’air (T28) pour, au final, ne représenter aucune
influence sur la solubilisation de l’As. Au vu des autres paramètres, la phase gazeuse
demeure néanmoins le paramètre le moins influant tout au long de l’expérience.
La matrice des résultats concernant chaque élément (As, Pb, Zn et Cd) de chaque sol,
en fin d’incubation (63 jours pour A2 et 55 jours pour A3 et T5R) est présenté dans le
Tableau 11, suivi des premières interprétations.
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
69
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Tableau 11 - Matrice de résultats de l’As, Zn, Cd et Pb obtenus après 63 jours pour A2
et 55 jours pour A3 et T5R.
Les valeurs en rouge correspondent aux valeurs inférieures à l’incertitude. Pour le Cd et le Pb en T5R, les concentrations mesurées sont inférieures aux limites de détection. Les valeurs en gras correspondent aux valeurs les plus
pertinentes.
Concernant les concentrations dissoutes moyennes des polluants inorganiques pour
les trois sols (Tableau 11), A3 présente le plus grand risque de contamination de la
solution du sol du fait que cet échantillon relargue les concentrations dissoutes les plus
importantes. Cependant, T5R est caractérisé par les concentrations solides en
polluants les plus importantes des échantillons de sol analysés (Tableau 12) ;
autrement dit, le sol solubilisant les polluants en plus grande quantité n’est pas le
sol qui présente les plus grandes quantités de ces mêmes polluants dans les
phases solides.
Ceci peut s’expliquer par une importante capacité tampon du sol de Flémalle (T5R) par
rapport au sol de De plateaux-Hageven (A3), définie par des caractéristiques
intrinsèques du sol inhérentes aux processus de sorption des polluants inorganiques
dans les sols, en faveur de la fixation (pH plus élevé, plus grande proportion d’argile et
de limons, CEC plus élevée…) (Tableau 12).
LQ = Limite de Quantification
Tableau 12 - Comparaison entre les concentrations solides et les concentrations solubilisées en
polluants inorganiques pour un échantillon de sol de Flémalle et de De Plateaux-Hageven.
70
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Globalement, la phase gazeuse est le paramètre le moins influant. La phase gazeuse
a donc été définie comme étant le paramètre D de la matrice d’Hadamard, confondu
avec l’interaction ABC des trois autres paramètres (Figure 28). Le paramètre pH
devient le paramètre B et l’interaction AB correspond donc à l’interaction entre la
température et le pH, l’interaction BC correspond à l’interaction entre l’activité
biologique et le pH et enfin AC représente l’interaction entre la température et l’activité
biologique. Il est à noter que la plus grande valeur absolue d’une interaction détermine
la corrélation entre l’influence de deux principaux paramètres.
Concernant la solubilisation de l’As de l’échantillon de sol A2, une température élevée
et l’addition de NaOH ont été les conditions les plus influantes avec, globalement, une
très faible influence de l’activité biologique et aucune influence de la phase gazeuse
(voir plus haut l’exemple d’interprétation). Pour A3, une température élevée et l’activité
biologique en présence d’acétate ont été les paramètres les plus influants avec, de
surcroît, une influence de la phase gazeuse d’azote et de l’addition de HCl. L’influence
contraire des ajouts de base ou d’acide pour ces deux échantillons de sol suggère
deux mécanismes différents de solubilisation de l’As entre A2 (compétition entre AsO43et OH- dans les processus de sorption) et A3 (processus de dissolution induit par la
diminution de pH). De plus, cette hypothèse, concernant deux mécanismes différents
de solubilisation de l’As entre A2 et A3 avait également été émise au vu des résultats
des expériences préliminaires entre la phase gazeuse CO2 et N2. Pour T5R, tous les
paramètres (en position +1) ont à peu près la même influence sur la solubilisation de
l’As (température haute, phase gazeuse d’azote, condition biotique en présence
d’acétate et addition d’HCl).
Concernant le Zn pour les échantillons de sol du site de De plateaux-Hageven (A2 et
A3), la condition abiotique est le paramètre le plus influant. Ce résultat peut être
expliqué par la solubilisation initiale importante de Zn résultant de la procédure de
stérilisation du sol (autoclavage), déjà observé lors des expériences préliminaires et
des tests sur la stérilisation des sols. Une température élevée et une addition de HCl
sont aussi responsables de la solubilisation du Zn ce qui peut être interprété, pour le
premier, comme la cause d’une augmentation des cinétiques physico-chimiques et
pour le second, comme étant la cause d’une solubilisation des formes solides du Zn
(désorption et/ou dissolution). La nature de la phase gazeuse n’est pas pertinente au
vu de l’incertitude obtenue (254 g/l pour A2 et 311 g/l pour A3), à partir des
expériences centrales du plan expérimental. Pour T5R, toutes les valeurs sont
inférieures à l’incertitude (214 g/l) et aucune interprétation ne peut donc être faite.
La solubilisation du Cd n’a été observée que pour les échantillons du site de De
plateaux-Hageven. Pour A2, les résultats sur l’influence des paramètres ne sont pas
significatifs au vu de l’incertitude (2,4 g/l). Pour T5R, comme ce fût le cas pour l’As,
tous les paramètres ont à peu près la même influence, les conditions limites étant
établit dans la position +1 (haute température, phase gazeuse d’azote, condition
biotique en présence d’acétate et addition de HCl).
Concernant le Pb, haute température et condition biotique sont les paramètres les plus
pertinents. De plus, contrairement aux autres polluants inorganiques étudiés, une
phase gazeuse oxydante (air) augmente la solubilisation du Pb. Les systèmes
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
71
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
anaérobies induisent généralement la solubilisation des métaux lourds et métalloïdes,
mais dans le cas du Pb, principalement fixé aux molécules organiques, un milieu
oxydant favorise la dégradation biologique (les métabolismes aérobies étant plus
énergétiques) des complexes organiques induisant la solubilisation du Pb.
La phase gazeuse est le paramètre le moins influant sur la solubilisation des métaux
lourds dans les échantillons de sol (résultat en contradiction avec les expériences
préliminaires mais justifiable par les caractéristiques du paramètre « phase gazeuse »
plus affiné ici). À l’inverse, la température est le principal paramètre influant. L’activité
biologique est particulièrement influante sur la solubilisation du Pb et de l’As (en
concordance avec les expériences préliminaires) tandis qu’une addition d’acide
(paramètre de modification de pH) influence particulièrement la solubilisation du Cd et
du Zn.
Le comportement des polluants, vis-à-vis de leur solubilisation, est fonction des
paramètres dits « externes », définis dans le cadre du plan d’expérience ainsi que des
caractéristiques intrinsèques des échantillons de sol. Les tendances observées ici
pourraient être validées ultérieurement par une analyse statistique exploratoire de
l’ensemble de ces données, de manière à dégager les principaux processus
biogéochimiques ainsi que les principaux facteurs impliqués dans la solubilisation des
polluants inorganiques étudiés.
L’Annexe 17 présente les calculs de Kd réalisés à partir des expériences préliminaires
et du plan d’expérience. Les valeurs de Kd calculées pour le Zn, Pb et Cd se situent
dans la fourchette, très large, retrouvée dans la littérature (cf. Annexe 1). Ces valeurs
ne constituent pas un indicateur du risque potentiel de relarguage des polluants
inorganiques dans la solution du sol. Le Kd dépend directement de la concentration
totale dans les solides, mais ce dernier n’est qu’un paramètre parmi beaucoup
d’autres, influençant la potentialité de mobilisation des polluants dans les sols. Ces
valeurs permettront d’alimenter la base de données pour distinguer justement quels
sont les paramètres inhérents à la solubilisation des métaux. Le but est de fournir aux
partenaires du projet AQUATERRA responsables du sous-programme COMPUTE, des
fonctions de transfert du Kd, fonction des paramètres intrinsèques de l’échantillon de
sol et fonction des paramètres dits « externes » étudiés dans le cadre du plan
d’expérience.
3.5. CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES
3.5.1. Conclusions
Au vu des résultats concernant les expériences centrales (80 % N2 / 20 % CO2), il
apparaît que la position de ce paramètre ne permet pas de qualifier l’expérience de
« centrale » dans les sols contenant des carbonates. En effet, la solubilisation d’une
telle quantité de CO2 induit une acidification du système trop importante au vu du
domaine expérimental. Cette acidification, ainsi que le déplacement de l’équilibre
calco-carbonique dans le sens de la dissolution, a pour conséquence une solubilisation
importante (au delà de la fourchette de valeurs mesurées pour les huit expériences du
72
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
plan) soit du Zn, soit du Cd, soit du Pb, soit du Fe ou plusieurs à la fois pour un même
sol. A contrario, ce paramètre semble tout à fait approprié pour les sols contenant peu
de carbonates (A2 et A3). L’objectif du plan d’expérience étant de créer un outil
conceptuel adapté à n’importe quel type de sol, une discussion paraît nécessaire pour
définir dans quelle mesure l’interprétation du plan peut-être faite dans ces conditions et
comment il serait possible d’améliorer la paramétrisation du plan d’expérience. Deux
voies paraissent enviseageables :
- statuer la condition 80 % N2 / 20 % CO2 comme étant une condition limite (+1), l’air
devenant la condition centrale ;
- modifier la teneur en CO2. D’après Kohler et al. (2000), on peut considérer que la
pression partielle en CO2 d’un sol s’établit couramment à des valeurs comprises
entre 0,05 et 0,001 bars avec une valeur moyenne de 0,01 bars (soit 1 %).
3.5.2. Perspectives
a) Poursuite de l’interprétation du plan d’expérience
L’interprétation préliminaire présentée ici a été appliquée avec les concentrations
dissoutes finales (à l’équilibre ou non). Il serait intéressant de procéder à une
interprétation identique en prenant en considération des résultats différents, comme
par exemple la vitesse moyenne, la vitesse maximum ou la vitesse initiale de
solubilisation.
D’autre part, les mesures de solubilisation du Fe ont été faites et doivent contribuer à
l’interprétation des mécanismes de rétention en particulier dans le cas de l’As.
b) Mise en place et réalisation des expériences de couplage
entre bioréacteurs et ICP-AES (échéance fin mars 2006)
Une première réflexion et quelques tests en batch ont été élaborés pour parvenir à
résoudre des problèmes d’ordre technique quant au couplage entre la FPLC et l’ICPAES. En effet, la difficulté du système réside dans la filtration du mélange eau/sol car
la mesure des concentrations dissoutes ne doit se faire qu’à partir de solutions filtrées
en deçà de 0,45 m. Une cellule de filtration, en série avec un système de pré-filtration,
semble adéquate mais des problèmes de constance du débit empêchent le lancement
des manipulations. Il est donc envisagé de :
- régler les problèmes techniques qui persistent pour la mise en oeuvre des
expériences ;
- choisir les échantillons et les conditions expérimentales des expériences ;
- faire une expérience préliminaire de validation du dispositif ;
- mettre en oeuvre le système sur quelques échantillons sélectionnés parmi ceux qui
font l'objet du plan expérimental précédent.
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
73
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
c) Prévoir les extensions possibles de la démarche expérimentale
- Améliorer le cadre du plan expérimental utilisé pour De plateaux-Hageven et
Flémalle, pour sa mise en oeuvre avec les échantillons du site du Gallego
(échéance fin janvier 2006).
- Choisir une démarche expérimentale permettant de valoriser les installations de
lysimétrie de terrain qui vont être acquises par le GISFI (Groupement d'Intérêt
Scientifique pour les Friches Industrielles) et qui peuvent être disponibles pour le
projet AQUATERRA (échéance fin mars 2006).
- Réfléchir à l'intérêt des méthodes d'extraction séquentielle pour la caractérisation
complémentaire des échantillons collectés pour la mobilité des éléments (échéance
fin mars 2006).
- Réfléchir à l'intérêt des méthodes d'étude en microcosme eau-sol-plante pour la
caractérisation complémentaire des échantillons collectés pour la biodisponibilité
végétale des éléments et leur mobilité dans la rhizosphère (échéance fin mars
2006).
d) Envisager une stratégie d'approche par la modélisation, au travers de
l'utilisation des codes de calcul comme IMPACT ou d'autres outils qui
seraient accessibles au BRGM (échéance fin mars 2006) :
- sur les expériences en bioréacteurs (calculs d'équilibre et simulation des
cinétiques) ;
- sur les expériences en colonne ou en lysimètre (simulation des transferts) ;
- en profitant de cette réflexion pour prévoir les conditions expérimentales qui seraient
les plus appropriées en colonne ou en lysimètre de terrain pour développer la
démarche de modélisation.
e) Conception et réalisation des expériences
- extractions séquentielles et/ou microcosmes (échéance fin juin 2006) ;
- en colonne de laboratoire et en lysimètre de terrain en accord avec les étapes
précédentes (échéances en fonction de l'avancement et de la disponibilité des
installations expérimentales).
Les rapports et communications relatifs à ces travaux de 1ère année de thèse
(délivrables européens AQUATERRA et conférences) sont référencés en Annexe 18.
74
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
4. Bibliographie
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BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
79
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Annexe 1
Valeurs de Kd du Pb, Zn et Cd obtenues
à partir de la littérature en fonction
de quelques paramètres du sol
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
81
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
pH
Kd (l/kg)
5-8,4
4,91-8,87
3-9
5,2-8,6
3,42-6,05
4,45-6,7
3,8-4,9
5-8,1
3,1-8,1
96-736
2-1770
0,44-192000
9-22
28-499
22-8200
2,7-5
290-2200
0,18-411
3-9
0,18-192000
pH
Kd en fonction du pH
(Formules déterminées par l’auteur) CEC
log Kd = 1,1378*pH - 3,8204
log Kd = 0,67*pH - 2,74
log Kd = 0,49*pH - 0,6
logKd = 0,42*pH + 1,99
logKd = 0,49*pH + 1,37
23-2304762
pH
Kd (l/kg)
5,3-8,9
3,42-6,05
6,15-8,97
3-9
4,43-6,7
5-8,1
3,1-8,1
6-22800
1,9-3330
61-9785
1,4-320000
10,4-2209
232-7200
0,15-14700
3-9
0,15-320000
0,35-1,47% Corg
0,07-4,82 (mg/g) Corg
0,1-3,3
5,5-32,7
5,1-6,2 (g/kg) Corg
10,6-48,4
6,54-8,57
18-29,6
8,4-59
0,3-1,3% MO
1,06-2,09 (g/kg) MO
5-106 (g/kg) Corg
0,39-1,7% Corg
5,5-59
0,07-1700 (mg/g) Corg
Kd en fonction du pH
(Formules déterminées par l’auteur) CEC (meq/100g)
Kd (l/kg)
3,42-6,05
275-49997
3-8,1
8484-858586
3-9
60-2304762
3,49-8,14 953-795752
5,2-8,6
87-7083
3,1-7,9
23-538000
5-7,2
1370-6910
3-9
Caractéristiques du sol
MO ou Corg
Aire de surface (m2/g) Concentration totale en métal (mg/kg)
CADMIUM
(meq/100g)
12,75-53,92
4-280 g/kg Corg
5,5-32,7
8,4-59
18-29,6
4,5-107,6 g/kg Corg
5,1-6,2 (g/kg) Corg
0,39-1,7% org C
5-106 (g/kg) Corg
5,5-59
4-1700 (mg/g) Corg
Kd en fonction du pH
(Formules déterminées par l’auteur) CEC (meq/100g)
log Kd = 0,96*pH - 4,42
MO ou Corg
ZINC
0,07-3,06 (mg/g) Corg
log Kd = 0,7687*pH - 2,9505
log Kd = 0,62*pH -0,97
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
MO ou Corg
PLOMB
0,117-0,335
3,42-62,4
2,17-21,58
8-50
2,25-3,37
0,33-40
0,1-50
0,117-62,4
Références
G.S.R. Krishnamurti, R. Naidu, 2003
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H. Veeresh et al., 2003
O. Abollino et al., 2002
Z. Prokop et al., 2003
C.M. Chang et al., 2001
M.T. Morera et al., 2001
J. Sastre et al., 2004
Caractéristiques du sol
Aire de surface (m2/g) Concentration totale en métal (mg/kg)
5,59-33045
1,89-38178
10,1-14860
10,6-48,4
8-50
56-9290
39,4-56
8-50
1,89-38178
Caractéristiques du sol
Aire de surface (m2/g) Concentration totale en métal (mg/kg)
0,1-3,3
127-45108
1,47-28,2
0,04-2,03% MO
2,4-43,6
18-29,6
8,4-59
0,3-1,3% MO
5-106 (g/kg) Corg
0,39-1,7% Corg
8-50
57,7-448
43,2-82,4
158-10700
8,4-59
0,07-1700 (mg/g) Corg
0,1-50
1,47-45108
Références
Abollino et al., 2002
C. Carlon et al., 2004
S. Sauvé et al., 2000
S. Sauvé et al., 1997
H. Veeresh et al., 2003
J. Sastre et al., 2004
M.T. Morera et al., 2001
Références
T.H. Cristensen et al., 1999
O. Abollino et al., 2002
C. Lin et al., 2004
S. Sauvé et al., 2000
Z. Prokop et al., 2003
T.M. Morera et al., 2001
J. Sastre et al., 2004
83
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Annexe 2
Profils de sols du site de
De plateaux-Hageven (Pays-Bas)
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
85
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Végétation: Friche à bouleau et graminée
Zone 1
Horizon
Profondeur (cm)
Nature/couleur
Hz A anthropique
0 à 25
sableux, graveleux, pierreux avec des briques/gris foncé
II Bh
25 à 40
sableux/brun foncé
II Bs
à partir de 40
sableux homogène sans dechets/ocre
Zone 2
Végétation: Lisière à bouleau et graminée
Horizon Profondeur (cm)
A1
A2
II Bh
II Bs
0 à 10
10 à 25
25 à 40
à partir de 40
Nature/couleur
nouveau sol formé sur CI/gris foncé
sableux, mélange ancien Bh-Bs/gris foncé
sableux/brun foncé
sableux/ocre
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
87
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Zone 3
Végétation: Chênaie à bouleau et molinie
Horizon Profondeur (cm)
Nature/couleur
Of
0à5
déchets divers(plastiques, metalliques)
A
5 à 20
sableux/gris foncé
Bh
20 à 30
sableux/brun foncé
Bs
à partir de 30
sableux/ocre
Zone Naturelle
88
Végétation: Chênaie à molinie
Horizon
Profondeur (cm)
Nature/couleur
Ol + Of
A
E
Bh
Bfe
Bs
Bs/Go
0à5
5 à 25
25 à 35
35 à 42
42 à 44
à partir de 44
à partir de 60
sableux/gris foncé
sableux/gris
sableux/brun foncé
sableux/brun
sableux/ocre
sableux/ocre + signes d'hydromorphie
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Annexe 3
Analyses des échantillons de sol de la zone 1
du site de De Plateaux-Hageven (Pays-Bas)
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
89
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
A anthropique
IIBh
IIBs
0-25
25-40
>40
n.d : non déterminé
Hz
7,4
n.d.
n.d.
Al2O3
%
Ca
6,180
5,850
1,520
A anthropique
IIBh
IIBs
Hz
5,1
2,0
1,5
Argile
A anthropique
IIBh
IIBs
Hz
Profondeur
(cm)
0-25
25-40
>40
Profondeur
(cm)
0-25
25-40
>40
Profondeur
(cm)
5,7
n.d.
n.d.
Fe2O3
%
0,2
n.d.
n.d.
MnO
%
5431
n.d.
n.d.
Pb
mg/kg
309
25
0,8
Cd
mg/kg
Granulométrie %
Limons
Limons
Sable
Sable fin
fins
grossiers
grossier
8,8
6,9
25,7
53,5
1,7
1,8
52,6
41,9
0,3
1,3
51,1
45,8
Cations échangeables me/100g
Mg
Na
K
S
0,181
0,025
0,068
6,454
0,087
0,014
0,060
6,012
0,029
0,012
0,073
1,635
20400
1320
130
Zn
mg/kg
T
5,56
5,7
2,2
12,20
2,35
0,36
MO
%
405
n.d.
n.d.
As
mg/kg
1,16
1,06
0,74
S/T
48,4
29,8
17,4
C/N
7,72
7,58
7,33
Al éch.
me/100g
0,026
0,041
0,048
Microflore tot.
aérobie
bact/g
5
7,1x10
n.d.
n.d.
pH
1,690
0,148
0,075
Fe éch.
me/100g
<0,005
<0,005
0,005
Microflore tot.
anaérobie
bact/g
4
9,3x10
n.d.
n.d.
Fe libre
%
0,318
0,204
0,177
SiO2
%
64,3
n.d.
n.d.
Bact. AsVreductrice
bact/g
2
<10
n.d.
n.d.
Al libre
%
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
91
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Annexe 4
Analyses des échantillons de sols de la zone 2
du site de De Plateaux-Hageven (Pays-Bas)
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
93
Hz
A1
A2
IIBh
IIBs
0-10
10-25
25-40
>40
A1
A2
IIBh
IIBs
Hz
A1
A2
IIBh
IIBs
Hz
Profondeur
(cm)
0-10
10-25
25-40
>40
Profondeur
(cm)
0-10
10-25
25-40
>40
Profondeur
(cm)
2,1
n.d.
n.d.
n.d.
Al2O3
%
Ca
1,180
0,577
0,863
0,507
1,6
1,3
1,3
1,9
Argile
0,8
n.d.
n.d.
n.d.
Fe2O3
%
0,03
n.d.
n.d.
n.d.
MnO
%
72
n.d.
n.d.
n.d.
Pb
mg/kg
2,4
1
0,7
0,07
Cd
mg/kg
Granulométrie %
Limons
Sable
Limons fins
Sable fin
grossiers
grossier
1,0
1,1
51,1
45,2
0,1
0,2
44,9
53,5
0,3
0,4
32,1
65,9
0,4
0,1
56,7
40,9
Cations échangeables me/100g
Mg
Na
K
S
0,193
0,022
0,049
1,444
0,139
0,014
0,131
0,861
0,093
0,020
0,096
1,072
0,127
0,012
0,084
0,729
200
86
93
7
Zn
mg/kg
T
2,31
1,96
1,17
1,67
1,65
0,47
0,50
0,11
MO
%
10
n.d.
n.d.
n.d.
As
mg/kg
0,63
0,44
0,92
0,44
S/T
18,8
15,9
17,2
10,6
C/N
8,1x10
n.d.
n.d.
n.d.
6
Microflore
tot. aérobie
bact/g
5,94
6,09
6,50
6,17
Al éch.
me/100g
0,119
0,108
0,087
0,085
pH
0,107
0,066
0,067
0,059
Fe éch.
me/100g
0,006
0,006
0,006
0,009
Microflore
tot.
anaérobie
bact/g
7
2,4x10
n.d.
n.d.
n.d.
Fe libre
%
2,4x10
n.d.
n.d.
n.d.
4
Bact. AsVreductrice
bact/g
0,104
0,084
0,109
0,077
SiO2
%
92,6
n.d.
n.d.
n.d.
Al libre
%
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
95
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Annexe 5
Analyses des échantillons de sols de la zone 3
du site de De Plateaux-Hageven (Pays-Bas)
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
97
A
Bh
Bs
20-30
>30
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
n.d.
n.d.
1,9
n.d.
O
0-5
5-20
Ca
9,080
3,880
3,310
0,707
10,3
4,1
3,8
2,3
Argile
Al2O3 %
O
A
Bh
Bs
Hz
O
A
Bh
Bs
Hz
Hz
Profondeur
(cm)
0-5
5-20
20-30
>30
Profondeur
(cm)
0-5
5-20
20-30
>30
Profondeur
(cm)
n.d.
n.d.
0,6
n.d.
Fe2O3 %
n.d.
n.d.
<0,02
n.d.
MnO %
n.d.
n.d.
117
n.d.
Pb mg/kg
S
10,431
4,164
3,583
0,826
Sable
grossier
29,1
37,7
30,3
31,4
1
0,04
10
9
Cd mg/kg
Granulométrie %
Limons
Limons fins
Sable fin
grossiers
5,2
3,9
51,5
2,2
2,0
54,0
1,3
1,8
62,8
0,4
0,5
65,4
Cations échangeables me/100g
Mg
Na
K
0,905
0,068
0,379
0,187
0,019
0,078
0,158
0,061
0,054
0,062
0,009
0,048
371
15
894
802
Zn mg/kg
T
12,9
5,56
4,79
2,02
24,00
4,49
4,33
0,33
MO
%
n.d.
n.d.
13
n.d.
As mg/kg
0,81
0,75
0,75
0,41
S/T
16,6
17,7
24,3
14,3
C/N
n.d.
n.d.
7,1x10
n.d.
6
Microflore tot.
aérobie bact/g
4,54
5,86
5,72
6,10
Al éch.
me/100g
1,990
0,192
0,588
0,130
pH
n.d.
n.d.
2,4x10
7
n.d.
2
9x10 to
3
9x10
n.d.
n.d.
Bact. AsVreductrice
bact/g
Microflore tot.
anaérobie
bact/g
n.d.
0,188
0,191
0,434
0,184
SiO2
%
n.d.
89,4
n.d.
n.d.
Al libre
%
0,268
0,166
0,261
0,086
Fe éch.
me/100g
0,062
0,007
0,012
0,010
Fe libre
%
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
99
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Annexe 6
Analyses des échantillons de sols de
la zone « naturelle » du site
De Plateaux-Hageven (Pays-bas)
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
101
A
E
Bs
5-25
25-35
>44
Profondeur
(cm)
5-25
25-35
>44
Profondeur
(cm)
5-25
25-35
>44
Hz
Profondeur
(cm)
A
E
Bs
Hz
A
E
Bs
Hz
5,1
1,8
1,6
Argile
Ca
6,680
2,880
1,060
Fe libre
%
0,089
0,014
0,089
3,6
1,2
0,6
55,9
56,3
62,6
Sable fin
31,1
38,8
33,7
S
7,124
3,019
1,161
Mn éch.
me/100g
0,032
<0,005
<0,005
Sable grossier
Cations échangeables me/100g
Na
K
0,046
0,060
0,016
<0,02
0,024
0,021
Al éch.
Fe éch.
me/100g
me/100g
0,399
0,008
0,077
<0,005
0,094
0,006
Granulométrie %
Limons
grossiers
4,3
1,9
1,5
Mg
0,338
0,123
0,056
Al libre
%
0,123
0,040
0,204
Limons fins
7,73
1,61
0,48
MO
%
T
9,46
3,12
1,9
Cd
mg/kg
17,5
0,224
0,142
17,7
24,1
14,2
C/N
0,75
0,97
0,61
Zn
mg/kg
1210
40,1
23,2
S/T
5,22
5,98
6,12
pH
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
103
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Annexe 7
Calcul d’humidité de densité et de porosité
des échantillons du site de
De Plateaux-Hageven (Pays-Bas)
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
105
Ecart-type
(n=4)
0,4
0,1
0,0
0,2
0,2
0,2
0,2
0,4
0,3
0,0
Humidité
terrain
(%)
17,6
11,5
5,7
9,7
8,4
8,4
8,9
18,9
15,2
6,5
Échantillons
Hz A
Hz Bh
Hz Bs
Hz A1
Hz A2
Hz IIBh
Hz IIBs
Hz A
Hz Bh
Hz Bs
1,13
1,46
0,68
0,49
0,33
0,34
0,26
1,00
0,79
0,43
Humidité
résiduelle
(%)
Zone 1
0,05
0,01
0,00
Zone 2
0,01
0,00
0,00
0,00
Zone 3
0,00
0,01
0,00
Ecart-type
(n=2)
1,10
1,25
1,47
1,30
1,50
1,56
1,51
1,29
1,44
1,48
Densité
apparente
1,95
2,40
2,59
2,53
2,60
2,62
2,63
2,36
2,47
2,63
Densité
solide
n.d.
0,05
0,01
0,00
0,01
0,00
0,02
0,01
0,00
0,02
Ecart-type
(n=2)
43,6
48,0
43,3
48,5
42,4
40,3
42,4
45,4
41,7
43,6
Porosité
(%)
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
107
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Annexe 8
Profils des tranchées échantillonnées
sur le site de Flémalle (Belgique)
Végétation : bouleau, herbes…
Remblais très hétérogènes : déchets de construction, barres de fer, goudrons…
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
109
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Échantillons
Profondeur (m)
Epaisseur horizon (m)
T1-remblais
T1-limons
T2-remblais
T2-limons
T3-remblais
T3-sable
T3-limons
T5-remblais
T5-limons
T6-remblais
T6-limons
T7-remblais
T8-remblais
T8-limons
T12-remblais
T12-limons
T13-remblais
2
3,5
1,5
4,5
1,5
2-2,10
2,5
2
3,5
2
4
2
3
4,5
2
3,5
2
0-2,5
à partir de 2,5
0-3,5
à partir de 3,5
0-1,5
2-2,10
à partir de 2,10
0-2
à partir de 2
0-3,5
à partir de 3,5
>2 (dalle)
0-4
à partir de 4
0-3
à partir de 3
>3,5
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
111
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Annexe 9
Analyses des échantillons du site
de Flémalle (Belgique)
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
113
6,1
T13R
1,080
19,1
13,0
27,7
10,9
12,7
T5L
T7R
T12R
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
T12L
T6R
0,242
1,740
0,288
0,507
0,924
Mg
15,2
T6L
Ca
4,3
T6R
26,9
T5R
Échantillon
30,6
T12L
5,7
20,8
7,9
27,5
19,4
4,8
30,4
22,7
0,153
1,470
0,091
0,204
0,072
0,095
Na
0,516
0,261
0,171
0,644
0,339
0,305
K
Cations échangeables me/100g
8,3
15,6
6,8
32,5
17,1
3,7
3,0
10,1
T7R
T12R
21,2
18,8
T5L
18,1
11,6
Argile
13,611
14,371
28,250
14,355
20,591
28,224
S
5,9
16,1
14,7
7,5
14,5
9,7
15,0
12,0
Granulométrie %
Limons
Limons fins
Sable fin
grossiers
T5R
Échantillon
7,81
12,7
9,61
5,37
11,4
10,1
T
74,0
32,3
66,3
1,9
38,9
78,8
14,6
35,6
Sable
grossier
1,7
1,1
2,9
2,7
1,8
2,8
S/T
8,63
8,27
8,58
8,09
7,81
8,70
7,70
7,51
pH
<0,02
0,0219
<0,02
<0,02
<0,02
0,0218
Al éch.
me/100g
2,300
0,428
1,380
0,917
1,660
1,410
0,755
2,050
Fe libre
%
<0,005
<0,005
<0,005
<0,005
<0,005
<0,005
Fe éch.
me/100g
0,340
0,117
0,766
0,226
0,343
0,850
0,154
0,380
Al libre
%
62,8
67,3
54,8
51,4
62,5
41,5
SiO2
%
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
115
6,1
T13R
1,080
19,1
13,0
27,7
10,9
12,7
T5L
T7R
T12R
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
T12L
T6R
0,242
1,740
0,288
0,507
0,924
Mg
15,2
T6L
Ca
4,3
T6R
26,9
T5R
Échantillon
30,6
T12L
5,7
20,8
7,9
27,5
19,4
4,8
30,4
22,7
0,153
1,470
0,091
0,204
0,072
0,095
Na
0,516
0,261
0,171
0,644
0,339
0,305
K
Cations échangeables me/100g
8,3
15,6
6,8
32,5
17,1
3,7
3,0
10,1
T7R
T12R
21,2
18,8
T5L
18,1
11,6
Argile
13,611
14,371
28,250
14,355
20,591
28,224
S
5,9
16,1
14,7
7,5
14,5
9,7
15,0
12,0
Granulométrie %
Limons
Limons fins
Sable fin
grossiers
T5R
Échantillon
7,81
12,7
9,61
5,37
11,4
10,1
T
74,0
32,3
66,3
1,9
38,9
78,8
14,6
35,6
Sable
grossier
1,7
1,1
2,9
2,7
1,8
2,8
S/T
8,63
8,27
8,58
8,09
7,81
8,70
7,70
7,51
pH
<0,02
0,0219
<0,02
<0,02
<0,02
0,0218
Al éch.
me/100g
2,300
0,428
1,380
0,917
1,660
1,410
0,755
2,050
Fe libre
%
<0,005
<0,005
<0,005
<0,005
<0,005
<0,005
Fe éch.
me/100g
0,340
0,117
0,766
0,226
0,343
0,850
0,154
0,380
Al libre
%
62,8
67,3
54,8
51,4
62,5
41,5
SiO2
%
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
115
116
6,9
8,7
6,4
7,3
11,4
6,3
7,5
8,1
T5R
T5L
T7R
T12R
T12L
T6R
T6L
T13R
n.d. : non déterminé
Fe2O3
%
Al2O3
%
Échantillon
4,3
4,7
4,0
4,1
6,1
5,6
4,1
3,7
0,494
61,4
T13R
0,501
Mg
11,5
Ca
T6L
Échantillon
0,20
0,12
0,19
0,19
0,38
0,59
0,34
0,11
MnO
%
0,0428
0,0931
Na
378
25
142
142
612
286
1308
114
Pb
mg/kg
0,260
0,366
K
Cations échangeables me/100g
26
2
6
2
4
3
38
4
Cd
mg/kg
62,197
12,460
S
1014
137
490
459
1308
900
4117
405
Zn
mg/kg
8,4
10,6
T
43
<20
<20
<20
48
<20
44
<20
As
mg/kg
7,4
1,2
S/T
4
7
9,3x10
n.d
n.d
n.d
4
1,3x10
8,6x10
1,1x10
5
6,4x10
4
Microflore
tot. aérobie
bact/g
<0,02
<0,02
Al éch.
me/100g
3740
n.d
n.d
n.d
n.d
338
32,2
Microflore
ferriréductrice
UFC/g
4805
7495
<0,005
64,4
SiO2
%
Microflore
tot.
anaérobie
bact/g
5
5x10
7
7,1x10
Pas de
croissance
4
5,75x10
n.d
n.d
n.d
3
1,55x10
<0,005
Fe éch.
me/100g
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Annexe 10
Échantillonnage du sous-bassin
du Gallego (Espagne)
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
117
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Échantillons
de sol
Culture
Profondeur
Description du sol
1
Blé non
irrigué
20-30 cm
Sol qualifié de « rendzine brunifiée »,
sol brun calcaire plus ou moins
caillouteux, xerochrept
- 0 à 5 cm très sec
- sol grumeleux riche en cailloux
calcaires jusqu'à 10 cm
- racines jusqu'à 20 cm
- à 35 cm nombreux cailloux calcaire,
éflorescences blanches (matériel
carbonaté), légère coloration brune
2
Luzerne
irriguée
40 cm
Sol argileux, foncé, humide
Toujours argileux jusqu'à 1,45 m
3
4
Blé
irrigué
Maïs
irrigué
40 cm
Même sol que échantillon 2,
mais plus sec et plus dur
0-5 cm
5-20 cm
- sol enrichi en MO en surface
(+ résidus de culture)
- sol gonflant (argileux) avec des
résidus de cultures
- limite structurale entre les deux
(labour plus profond de temps en
temps)
- horizon brunifié sous horizon de
labour
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
Remarques
Proximité élevage
intensif
Présence de
quelques plants
d'avoine (culture
précédente à celle
du blé)
Blé proche de la
récolte, irrigation
antérieure à celle du
champ de luzerne
(échantillon 2)
119
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Échantillons
de sol
Profondeur
Description du sol
Remarques
Champ de luzerne
proche de la prise
d'eau Gallego/canal
Pas de différence de
couleur entre les
différents horizons
5
Luzerne
irriguée
10-15 cm
30-35 cm
Sol limoneux (dépôts plus grossiers
(amont du sous-bassin), présence
de petit cailloux
- surface: horizon de labour avec
système racinaire
- 50 à 70 cm : matériel légèrement
brunifié avec trace d'hydromorphie,
limoneux
- 70 à 80 cm : horizon B, + argilolimoneux, lessivage léger et traces
d'hydromorphie (horizon plus
argileux)
- après 80 cm : horizon C, horizon
plus limoneux (+ friable), présence
de moins d'argile
6
Maïs
irrigué
0-5 cm
5-25 cm
25-40 cm
- limono-sableux en surface
- sablo-limoneux en profondeur,
trace d'hydromorphie
Différence de couleur
entre horizon labouré
et horizon profond
- surface : limoneux
- 20 à 40 cm : limoneux argileux
sableux
- limoneux sableux
Échantillonnage
dans un champ de
maïs proche de
l'exutoire canal/Ebre
Coloration très
homogène
Moins de différences
structurales que les
autres
7
120
Culture
Maïs
irrigué
0-5 cm
5-20 cm
30-40 cm
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Annexe 11
Calcul d’humidité et de densité apparente
des échantillons de sols du sous-bassin
du Gallego (Espagne)
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
121
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Référence de l’échantillon
4 maïs irrigué (5-20 cm)
6 maïs irrigué (0-5 cm)
6 maïs irrigué (25-40 cm)
7 maïs irrigué (0-5 cm)
Humidité
de terrain
(en %)
26,33
19,42
29,28
41,52
Humidité
résiduelle
(en %)
2,57
1,63
1,58
1,23
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
Densité
apparente
(g/cm3)
1,242
1,472
1,29
0,74
123
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Annexe 12
Analyses des échantillons de sédiments du
sous-bassin du Gallego (Espagne)
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
125
Échantillons de sédiments
La
mg/Kg
Li
mg/Kg
Mo
mg/Kg
Nb
mg/Kg
Ni
mg/Kg
Sb
mg/Kg
Sn
mg/Kg
Sr
mg/Kg
V
mg/Kg
W
mg/Kg
Y
mg/Kg
Zr
mg/Kg
Échantillons de sédiments
Perte de poids (40 °C)
%
Perte de poids (450°C)
%
As
mg/Kg
Cd
mg/Kg
Hg
mg/Kg
Pb
mg/Kg
Zn
mg/Kg
Ag
mg/Kg
B
mg/Kg
Ba
mg/Kg
Be
mg/Kg
Bi
mg/Kg
Ce
mg/Kg
Co
mg/Kg
Cr
mg/Kg
Cu
mg/Kg
EBRE
< LQ
24
< LQ
< LQ
19
< LQ
20
166
< LQ
< LQ
< LQ
107
EBRE
28,3
1,41
< LQ
3
104
79
117
< LQ
12
230
< LQ
< LQ
23
9
50
66
ONTINAR
26
72
< LQ
< LQ
23
< LQ
< LQ
436
89
< LQ
< LQ
103
ONTINAR
61
6,28
< LQ
2
1551
< LQ
90
< LQ
74
253
2
< LQ
51
11
92
14
JUSLIBOL
< LQ
41
< LQ
< LQ
11
< LQ
< LQ
729
37
< LQ
< LQ
140
JUSLIBOL
63,3
8,41
< LQ
< LQ
428
< LQ
80
< LQ
43
177
< LQ
< LQ
39
8
58
11
JUSLIBOL surf
21
47
< LQ
< LQ
29
< LQ
< LQ
609
47
< LQ
< LQ
163
JUSLIBOL surface
52,4
6,25
< LQ
< LQ
408
< LQ
86
< LQ
51
199
< LQ
< LQ
44
9
86
12
JUSLIBOL prof
< LQ
40
< LQ
< LQ
< LQ
< LQ
< LQ
632
29
< LQ
< LQ
144
JUSLIBOL profond
58,9
6,64
< LQ
< LQ
426
< LQ
80
< LQ
40
173
< LQ
< LQ
38
8
64
11
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
127
128
LQ : limite de quantification
Échantillons de sédiments
SiO2
%
Al2O3
%
CaO
%
FeT (en Fe2O3)
%
MnO
%
K2O
%
MgO
%
PO4 T (en P2O5)
mg/Kg
TiO2
%
EBRE
71,4
3,6
9,8
2
0,02
0,8
1
978
0,23
ONTINAR
37,4
10,7
19,1
3,4
0,07
2,2
3
1357
0,46
JUSLIBOL
32,1
6,1
23,8
2,1
0,03
1,2
1,6
2063
0,32
JUSLIBOL surf
35,8
7,1
21,2
2,6
0,04
1,3
1,8
2293
0,38
JUSLIBOL prof
34,6
6
23,2
2,1
0,04
1,2
1,5
1615
0,32
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Annexe 13
Analyses des échantillons de sols
du sous-bassin du Gallego (Espagne)
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
129
9,35
4,49
< LQ
2
n.d.
13
43
< LQ
33
206
< LQ
< LQ
45
8
31
7
%
%
mg/Kg
mg/Kg
mg/Kg
mg/Kg
mg/Kg
mg/Kg
mg/Kg
mg/Kg
mg/Kg
mg/Kg
mg/Kg
mg/Kg
mg/Kg
mg/Kg
mg/Kg
mg/Kg
mg/Kg
mg/Kg
mg/Kg
mg/Kg
mg/Kg
mg/Kg
mg/Kg
mg/Kg
mg/Kg
mg/Kg
Échantillons
de sols
La
Li
Mo
Nb
Ni
Sb
Sn
Sr
V
W
Y
Zr
3
< LQ
23
< LQ
< LQ
< LQ
< LQ
< LQ
365
34
< LQ
< LQ
172
31
78
< LQ
< LQ
31
< LQ
< LQ
437
126
< LQ
21
121
3
2
(40cm)
1
(20-30 cm)
28
65
< LQ
< LQ
29
< LQ
< LQ
424
99
< LQ
20
148
(40 cm)
< LQ
2
n.d.
11
81
< LQ
73
280
2
< LQ
60
13
78
16
3,05
13,9
(40 cm)
< LQ
2
n.d.
16
97
< LQ
88
320
2
< LQ
66
14
86
18
4,69
17,2
2
(40cm)
1
(20-30 cm)
Échantillons
de sols
Perte de poids
(40 °C)
Perte de poids
(450 °C)
As
Cd
Hg
Pb
Zn
Ag
B
Ba
Be
Bi
Ce
Co
Cr
Cu
4
29
74
< LQ
< LQ
28
< LQ
< LQ
427
118
< LQ
20
111
(0-5 cm)
4
< LQ
2
28
11
93
< LQ
84
303
2
< LQ
61
13
78
17
5,38
22,4
(0-5 cm)
4
30
79
< LQ
< LQ
34
< LQ
< LQ
448
128
< LQ
21
106
(5-20 cm)
4
< LQ
2
n.d.
14
93
< LQ
89
313
2
< LQ
64
14
81
17
5,85
26,33
(5-20 cm)
5
22
42
< LQ
< LQ
15
< LQ
< LQ
405
50
< LQ
< LQ
158
(10-15 cm)
5
< LQ
2
29
10
63
< LQ
45
164
< LQ
< LQ
46
10
45
12
2,37
11,2
(10-15 cm)
5
20
38
< LQ
< LQ
11
< LQ
< LQ
400
40
< LQ
< LQ
172
(30-35 cm)
5
< LQ
2
n.d.
< LQ
49
< LQ
41
150
< LQ
< LQ
43
9
39
7
1,38
12,4
(30-35 cm)
6
23
48
< LQ
< LQ
16
< LQ
< LQ
419
56
< LQ
< LQ
161
(0-5cm)
6
< LQ
2
40
12
66
< LQ
53
192
< LQ
< LQ
51
10
51
10
3,61
19,42
(0-5cm)
6
23
45
< LQ
< LQ
18
< LQ
< LQ
400
55
< LQ
< LQ
172
(5-25cm)
6
< LQ
2
n.d.
< LQ
62
< LQ
51
187
< LQ
< LQ
48
10
52
11
2,65
14,7
(5-25cm)
6
23
39
< LQ
< LQ
13
< LQ
< LQ
339
32
< LQ
< LQ
214
(25-40cm)
6
< LQ
2
n.d.
< LQ
54
< LQ
54
212
< LQ
< LQ
50
10
42
8
4,03
29,28
(25-40cm)
7
22
46
< LQ
< LQ
14
< LQ
< LQ
426
49
< LQ
< LQ
153
(0-5cm)
7
< LQ
2
40
< LQ
62
< LQ
50
189
< LQ
< LQ
44
10
50
10
3
41,52
(0-5cm)
7
24
36
< LQ
< LQ
16
< LQ
< LQ
316
34
< LQ
< LQ
213
(5-20cm)
7
< LQ
2
n.d.
10
53
< LQ
51
203
< LQ
< LQ
51
10
43
9
3,45
10
(5-20cm)
7
23
34
< LQ
< LQ
15
< LQ
< LQ
316
28
< LQ
< LQ
233
(30-40cm)
7
< LQ
2
n.d.
< LQ
48
< LQ
47
204
< LQ
< LQ
49
9
37
8
1,9
11,1
(30-40cm)
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
131
132
%
%
%
%
%
%
%
mg/Kg
%
30,9
4,9
29,2
1,9
0,04
0,9
< LQ
1094
0,3
42,7
13,1
17,1
4,2
0,06
2,4
2,4
1665
0,56
2
(40cm)
1
(20-30 cm)
LQ : limite de quantification
n.d. : non déterminé
Échantillons
de sols
SiO2
Al2O3
CaO
FeT (en Fe2O3)
MnO
K2O
MgO
PO4T (en P2O5)
TiO2
3
43,3
10,6
18,3
3,7
0,06
2
2,1
1188
0,52
(40 cm)
4
40
11,9
17,5
4
0,06
2,2
2,3
1681
0,53
(0-5 cm)
4
41,3
12,3
18,8
4,2
0,07
2,4
2,4
1888
0,54
(5-20 cm)
5
44,5
6
19,5
2,5
0,05
1,1
1,5
1521
0,38
(10-15 cm)
5
42,5
5,5
19,4
2,3
0,05
1
1,4
746
0,36
(30-35 cm)
6
45,7
7,3
20,1
2,8
0,06
1,6
1,8
1878
0,42
(0-5cm)
6
44,3
6,9
19,1
2,6
0,05
1,3
1,7
1462
0,42
(5-25cm)
6
59,3
6,4
14,9
2,3
0,04
1,4
1,3
1496
0,42
(25-40cm)
7
44,3
7
20,1
2,7
0,06
1,3
1,7
1371
0,41
(0-5cm)
7
56,9
6,1
14,1
2,2
0,04
1,3
1,2
1239
0,41
(5-20cm)
7
56,9
5,8
14,3
2,1
0,04
1,2
1,2
854
0,41
(30-40cm)
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Annexe 14
Profils de solubilisation de l’As, du Cd,
du Pb et du Zn pour A2
dans le cadre du plan d’expérience
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
133
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
135
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Annexe 15
Profils de solubilisation de l’As, du Cd,
du Pb et du Zn pour A3 dans le cadre
du plan d’expérience
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
137
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
139
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Annexe 16
Profils de solubilisation de l’As, du Cd,
du Pb et du Zn pour T5R dans le cadre
du plan d’expérience
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
141
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
143
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Annexe 17
Calcul des Kd expérimentaux des expériences
préliminaires et du plan d’expérience
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
145
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Les valeurs de Kd ont été calculées pour l’As, le Cd, le Pb et le Zn et pour A2, A3
(Dommel) et T5R (Flémalle) à partir des résultats du plan d’expérience, et pour A1, A2
et A3 à partir des expériences préliminaires. Concernant certains éléments, l’état
d’équilibre n’a pas été atteint à la fin de l’incubation. Néanmoins, les valeurs de Kd ont
été calculées à partir des concentrations finales mesurées. Dans la présentation des
valeurs de Kd, il est spécifié s’il s’agit d’une concentration à l’équilibre ou non. Les Kd
ont été calculés suivant la formule suivante (Sastre et al., 2004):
Kd = [(M)s – (M)l * V/m] / (M)l
avec : Kd : le coefficient de distribution eau-sol (L/kg),
(M)s : la concentration de l’élément dans le sol (mg/kg),
(M)l : la concentration de l’élément en solution(mg/L),
V : le volume d’eau (L),
M : la masse de sol (kg).
Les concentrations solides en polluants sont rappelées ci-dessous :
Échantillon
A1
A2
A3
T5R
As
(mg/kg)
405
10
13
44
Cd
(mg/kg)
309
2.4
10
38
Pb
(mg/kg)
5431
72
117
1308
Zn
(mg/kg)
20400
200
894
4117
Concentrations solides des quatre échantillons de sols pour la détermination
préliminaire des Kd.
Échantillon
A1
A1
A2
A2
A3
A3
Experience
CO2-abiotique
CO2-biotique
CO2-abiotique
CO2-biotique
CO2-abiotique
CO2-biotique
KdAs(L/kg)
33743
67494
904
43*
1619
20*
KdCd(L/kg)
136
126
135
85
229
153
KdPb(L/kg)
11077
9046
2509
2750
3452
2464
KdZn(L/kg)
239
171
92
71
79
69
Valeurs de Kd (L/kg) des échantillons de « De plateaux-Hageven »
calculées après 34 jours d’incubation sous CO2
* Equilibre non atteint
Échantillon
A1
A1
A2
A2
A3
A3
Experience
N2-abiotique
N2-biotique
N2-abiotique
N2-biotique
N2-abiotique
N2-biotique
KdAs(L/kg)
22791
39185
602
37*
1104
32*
KdCd(L/kg)
3112
3953
313
185
508
144
KdPb(L/kg)
104433
114328
3076
898*
3571
1827
KdZn(L/kg)
23530
48563
286
567
188
311
Valeurs de Kd des échantillons de « De plateaux-Hageven », calculées
après 34 jours d’incubation sous N2
* Equilibre non atteint
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
147
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Experience
1
2
3
4
5
6
7
8
KdAs(L/kg)
517
467
616
705
426
51*
63*
155
KdCd(L/kg)
471
471
162
471
100*
175*
391
471
KdPb(L/kg)
4491
6536
3121
3991
1937
567*
1991
1034*
KdZn(L/kg)
375
2588
118
876
83
434
419
754
Valeurs de Kd pour A2 (« De Plateaux-Hageven »), calculées après 63 jours
d’incubation dans le cadre du plan d’expérience.
* Equilibre non atteint
Experience
1
2
3
4
5
6
7
8
KdAs(L/kg)
1616
2591
1435
2591
1074
142
919
16*
KdCd(L/kg)
633
1791**
366
1276
255
248*
400
56*
KdPb(L/kg)
4324
6491
4671
7303
2844
460*
2916
1008*
KdZn(L/kg)
157
1423
85*
616
79*
168*
117*
216
Valeurs de Kd pour A3 (« De Plateaux-Hageven »), calculées après 55 jours d’incubation
dans le cadre du plan d’expérience.
* Equilibre non atteint
** Kd calculé à partir de la limite de détection (concentration mesurée inférieure à cette limite)
Experience
1
2
3
4
5
6
7
8
KdAs(L/kg)
8791
8791
6276
7324
8791
6276
2579
395*
KdCd(L/kg)
7591**
7591**
7591**
7591**
4213*
7591**
7591**
7591**
KdPb(L/kg)
261591**
261591**
261591**
261591**
261591**
261591**
261591**
261591**
KdZn(L/kg)
57171
15295
274457**
274457**
29398
73509
274457**
274458**
Valeurs de Kd pour T5R (Flémalle), calculées après 55 jours d’incubation
dans le cadre du plan d’expérience.
* Equilibre non atteint
** Kd calculé à partir de la limite de détection (concentration mesurée inférieure à cette limite)
148
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Annexe 18
Valorisation des travaux
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
149
Processus biogéochimiques responsables de la mobilité du Pb, Cd, Zn, As et Hg dans les sols
Delivrables AQUATERRA :
BGC3.1 “Definition of criteria for “homogeneous units” and common protocols for
experimental procedures”. Janvier 2005
BGC3.2 “Geochemical and microbiological characterization of representative samples”.
Sampling and characterization (mineralogical and biogeochemical characterization of
representative couples rock-water samples collected in each homogeneous units). Mai
2005
BGC3.3 “Progress report of data mining phase on Kd values and laboratory sorptiondesorption experiments”. Novembre 2005
BGC3.4 “Data mining on partition coefficient (Kd) values dealing with sorption/
desorption processes of the considered inorganic contaminants”. Novembre 2005
BGC3.5 “Progress report of laboratory experiments results: definition of Kd for each
considered inorganic pollutant and biogeochemical data set elaboration”. Novembre
2005
BGC3.6 “Progress report of the statistical analysis of experimental data: determination
of key functions which relate the partition coefficient of the inorganic contaminant to
key parameters of the studied system ”. Novembre 2005
Communications :
“A preliminary approach to integrate the main biogeochemical processes
involved in the mobility of some toxic elements in a numerical river basin
model”, A. Joubert, L. Lucas, F. Garrido, M. Jauzein, C. Joulian, K. Vanbroekhoven,
S. Van Roy, P. Seuntjens, L. Diels and P. Baranger. Oral communication and 20 pages
in proceedings of the 6th EWRA conference, Menton 7-10 september 2005.
“A preliminary approach to integrate the main biogeochemical processes
involved in the mobility of inorganic pollutants in a numerical river basin model”,
A. Joubert, L. Lucas, F. Garrido, M. Jauzein, C. Joulian, K. Vanbroekhoven, S. Van
Roy, P. Seuntjens, L. Diels and P. Baranger Poster for the International workshop on
sustainable development of heavy metal contaminated sites, November 16th, 2005,
Astrid Park Plaza, Antwerp, Belgium.
BRGM/RP-54483-FR – Rapport de fin de première année de thèse
151
Centre scientifique et technique
Service environnement et procédés innovants
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BP 6009 – 45060 Orléans Cedex 2 – France – Tél. : 02 38 64 34 34
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