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d’abus qui sont liés à la pratique non réglementée mais effective de l’euthanasie dans
notre pays.
Le débat social récent autour du thème de la fin de vie relève que de très nombreux
adversaires de l’euthanasie s’opposent à l’introduction d’une loi qui la dépénalise. Ils
craignent surtout des abus potentiels et soulignent que le désir de vie ou de mort du
patient peut rapidement évoluer au cours de sa maladie. Ils font valoir que des états de
dépression peuvent alterner avec des moments de remotivation. En plus il y a lieu de
constater que de nombreux malades, surtout à l’approche de la mort, semblent perdre
progressivement des facultés mentales qui leur permettent de prendre des décisions
libres et éclairées. Ceci vaut notamment pour les seniors affectés de troubles
démentiels. Selon les adversaires de l’euthanasie, les progrès et la généralisation des
soins palliatifs devraient garantir à toute personne en fin de vie une mort digne.
Le Conseil Supérieur des Personnes Agées se félicite des progrès incontestables de
l’accueil, des soins et de la médecine palliatifs au Luxembourg. Des projets pionniers
de soins palliatifs ont été institués depuis une dizaine d’années dans les grands centres
hospitaliers du Luxembourg. On peut affirmer qu’aujourd’hui tout hôpital
luxembourgeois contribue à la promotion des soins palliatifs par des initiatives
diverses : unité spécifique de soins palliatifs, équipe spécifique ambulatoire, soins
palliatifs intégrés, continuation des soins palliatifs au domicile…. De nombreux
services pour personnes âgées suivent cette évolution et mettent en place des dispositifs
appropriés pour mieux entourer leurs pensionnaires en fin de vie. Un rôle prépondérant
revient sans doute à l’association Omega 90 qui a été fondée en 1989 par l’asbl
Amiperas, Caritas Luxembourg et la Croix-Rouge luxembourgeoise. Omega 90 a
investi des ressources considérables pour promouvoir et organiser des projets divers :
formation des acteurs professionnels, formation et encadrement des bénévoles, deuil
collectif et individuel, assistance aux familles des personnes en fin de vie, organisation
de congrès et de séminaires, contribution à la réalisation des projets palliatifs des
gestionnaires les plus divers, sensibilisation, documentation…
Le Conseil Supérieur des Personnes Agées souligne avec force sa proposition
d’instituer par voie de loi le droit de tout citoyen à des soins palliatifs de qualité. Etant
donné qu’il n’y a pas de « voie royale » dans le domaine visé, il ne suffira pas de
renforcer les dispositifs en place, mais il est indispensable de les diversifier. Ainsi il est
urgent d’instituer au plus vite un ou plusieurs centres d’accueil pour personnes en fin de
vie (hospices), des équipes de soins palliatifs intervenant en milieu ouvert ainsi qu’un
congé spécial au bénéfice des aidants informels. Il est tout à fait souhaitable que les
médecins luxembourgeois disposent d’une formation appropriée en médecine palliative.
Le Conseil Supérieur des Personnes Agées a étudié avec grand intérêt la question d’un
document personnel ayant trait aux dispositions individuelles de fin de vie (testament
de fin de vie ou testament biologique). Il est unanime pour appuyer l’institution légale
d’un tel dispositif qui permette à un chacun d’exprimer ses desiderata. Le Conseil
Supérieur des Personnes Agées souligne une fois de plus qu’un tel document doit
pouvoir être modifié à tout moment et qu’il doit être déposé de façon à être accessible
en cas de besoin.
Comme bien d’autres citoyens les membres du Conseil Supérieur des Personnes Agées
éprouvent des difficultés à se prononcer de façon décidée et à une majorité sûre pour ou