Référentiel technique SAP
Généralités
L’arrêt cardiaque (AC) se caractérise par la
cessation de toute activité mécanique efcace du
coeur, conrmée par l’absence de conscience, de
ventilation et de pouls carotidien.
Il peut survenir de manière inopinée ou être précédé
de signes d’alerte. Les origines les plus fréquentes
sont :
• cardiaque ou circulatoire :
- altération de la pompe cardiaque ou troubles du
rythme cardiaque provoqués par :
- un syndrome coronarien aigu.
- une insufsance cardiaque.
- une intoxication par des produits à toxicité
cardiaque.
- d’autres pathologies cardiaques (tamponnade,
malformation cardiaque, myocardite…)
- des atteintes traumatiques du coeur.
- une électrisation.
- altération des vaisseaux ou de leur contenu
provoquée par :
- une hypovolémie majeure à l’origine d’un
« désamorçage » de la pompe cardiaque
(hémorragie),
- une embolie pulmonaire massive
- une dissection aortique
• respiratoire :
- évolution d’une pathologie respiratoire aiguë.
- évolution d’une obstruction totale des voies
aériennes, suite à des manoeuvres de
désobstruction inefcace.
- intoxication (CO, fumées d’incendie,
médicaments, alcool, drogues, produits
industriels ou ménagers…)
- noyade, électrisation, pendaison…
- traumatisme thoracique
• neurologique :
- certains accidents vasculaires cérébraux.
- traumatisme rachidien ou crânien grave.
Au niveau physiologique, l’AC peut correspondre à
trois situations différentes, dont l’une, la brillation
ventriculaire, peut être traitée par la délivrance d’un
choc électrique.
Les différents types d’arrêts cardiaques
La brillation ventriculaire
80% des AC débutent par une brillation ventriculaire
(FV). La durée de cette FV est variable. Elle peut être
de longue durée en cas d’hypothermie, d’électrisation
et de noyade.
Il s’agit de contractions anarchiques des bres
myocardiques se traduisant par une activité
électrique désordonnée, incapable de générer une
contraction efcace du coeur. Ce rythme est identié
par le débrillateur automatisé externe (DAE), qui
va ordonner la délivrance d’un choc électrique an
de resynchroniser les bres myocardiques. Le coeur
peut alors reprendre une activité mécanique efcace.
On distinge plusieurs types de FV :
- La FV à grandes mailles
Elle caractérise un coeur encore tonique. Les ondes
électriques (mailles) sont amples. C’est dans cette
conguration que le choc électrique externe (CEE)
sera le plus efcace. Une oxygénation correcte du
coeur par des manoeuvres de réanimation cardio
pulmonaires (RCP) permet de prolonger ce type
fébrillation
- La FV à petites mailles
Elle fait souvent suite à une FV à grandes mailles
non choquée ou non massée. Les ondes électriques
(mailles) sont de faible amplitude.
Pour le sapeur-pompier, la prise en charge de ces
deux type de FV est strictement identique.
L’asystolie
C’est un arrêt électrique et mécanique total du coeur.
Il n’y a plus aucune activité du myocarde, le tracé
électrocardiographique est plat. Elle peut survenir
d’emblée, mais elle est le plus souvent procédée par
une FV plus ou moins longue. Au stade d’asystolie, le
CEE (choc électrique externe) ne sert à rien et n’est
d’ailleurs pas délivré par le DAE. Seule l’utilisation
de médicaments, comme l’adrénaline peut permettre
la reprise d’une activité des bres cardiaques. Cette
reprise d’activité électrique cardiaque se traduit par
un rythme cardiaque normal ou une FV susceptible
de bénécier d’un CEE.
L’activité électrique sans pouls
Dans certains cas, il existe une activité électrique
ordonnée visible sur le tracé ECG, sans activité
mécanique (pas de pouls ni circulation).
La présence «d’un rythme» qui peut être visualisé
sur les appareils de monitorage de l’équipe médicale
ou sur les DAE munis d’un écran ne doit surtout
pas induire en erreur les sapeurs-pompiers qui, en
l’absence de pouls carotidien, de ventilation et de
conscience doit réaliser immédiatement une RCP.
8.2. L’arrêt cardiaque
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