Proposition de stage « biodiversité et économie » à l'association Houmbaba
1- Contexte
Créée en avril 2012, l'association Houmbaba1, du nom de l'esprit de la forêt, protecteur du monde sauvage dans
l'épopée de Gilgamesh, souhaite réactiver les traditions spécifiquement françaises de gestion du territoire, à travers
une réappropriation du sauvage comme un rouage essentiel, économique et protecteur du fonctionnement
écologique des territoires. En 2012 et 2013, l'association plaide au sein du plan national loup 2013/2017 pour un
changement d'approche et de stratégie dans la connaissance et la gestion des populations de loups en France. Elle
publie des articles et tribunes sur le retour du sauvage, paradoxe de la modernité, les grands prédateurs, les enjeux
climatiques et la biodiversité2. Récemment, elle s'est vu confier une mission sur la valeur du sauvage en Cévennes
et la faisabilité de modèles économiques permettant de conforter la résilience écologique, économique et sociale
de territoires délaissés.
2- Thématique biodiversité-économie
Depuis 2006, diverses initiatives et groupes de travail sur la thématique Biodiversité/Economie proposent de
nouvelles réflexions et outils pour réconcilier développement économique et préservation du monde vivant
(OREE, FRB, Global Partnership for Business et Biodiversity, CDC Biodiversité et sa mission Economie de la
biodiversité…).
En Cévennes, la déprise rurale et la modernité, avec le retour de la forêt et du sauvage, ont réinventé depuis plus
d'un siècle, un pays et une qualité, grâce à la puissance de fonctionnalités écosystémiques retrouvées (prédation,
forêt comme thermostat climatique, herbivorie par les ongulés sauvages, sols, milieux naturels aquatiques...).
Cette qualité et cette productivité offrent l'avantage de repenser la forêt comme un champ de nouvelles possibilités
autour de la « valeur du sauvage », et d'un autre paradigme dans la cohabitation, la gestion et les usages de la
nature. C'est-à-dire comme une véritable innovation favorable à l'apparition de nouveaux modèles économiques et
à la résilience écologique -mais aussi culturelle et sociale- d'un pays aujourd'hui en grande difficulté économique.
Le projet porté par l'association Houmbaba se propose de :
- Sortir d'une valorisation économique informelle de la « viande de gibier » (circuits qui existent déjà) sur un
territoire expérimental situé dans le Gard, proposer un nouveau mode d'organisation à l'activité cynégétique basée
sur l'abondance retrouvée et la qualité de populations d'ongulés sauvages (cerfs, chevreuils, sangliers....) pour
passer à un système de valorisation économique basé sur les filières locales.
- Définir, formaliser les étapes et la faisabilité d'un premier modèle économique de l’outil technique*, en
réinventant l'usage de ressources « sauvages », redevenues abondantes, dans un nouveau rapport homme/territoire
par une activité économique efficace, socialement et écologiquement, c'est à dire qui conforte la résilience de cette
région du « socio-écosystème cévenol ».
3- Poste proposé
1 www.houmbaba.com
2 Baptiste Morizot et Antoine Nochy, « Sur la piste du loup. Le paradoxe de la modernité, c'est le retour du sauvage »,
Philosophie magazine, n°72, septembre 2013, p.35-41 ; Anne de Malleray et Antoine Nochy, « Le devenir loup »,
Billebaude, n°4, maison de la chasse et de la Nature et éditions Glénat, p.56-61 ; Antoine Nochy et Jean-Jacques
Blanchon, « Du saumon, de l'abeille et du loup, petit traité d'ingénierie écologique », Billebaude n°5, maison de la
Chasse et de la Nature et éditions Glénat, p.12-21.