l’essoreuse – certains diraient, plus trivialement, comment on fait suer le burnous. Vous savez
comment ceux qui manient l’essoreuse vivent justement de la sueur des salariés – les formes
ne sont pas celles du XIXe siècle mais la logique du système est toujours la même.
Ah ! dès lors que je vous tends le miroir, on vous voit vraiment comme vous êtes. Vous me
dites que je suis hors sujet.
Je comprends que vous demandiez qu’on arrête quand on appuie là où ça fait mal.
Mais nous n’allons pas arrêter, surtout avec ce qui se passe dans le pays aujourd’hui. Notre
peuple se lève. Notre peuple a depuis longtemps compris ce que vous êtes en train de faire. La
nouveauté, c’est que notre peuple a pris conscience de sa force dès lors qu’il est rassemblé et
qu’il bat le pavé de nos villes pour que justice lui soit rendue.
Les retraites et la régulation n’ont peut-être pas en effet un rapport direct, monsieur Dassault,
mais la logique qui inspire vos politiques est la même dans les deux cas de figure.
Monsieur Dassault, vous m’avez distrait de mon propos mais vous n’avez pas contredit le fait
que le nombre des plus riches soit en augmentation de 75 % par rapport à ce qu’il était en
2004 ni que les profits affichés au CAC 40 n’aient jamais été aussi élevés. Comme quoi, si
cela va mal pour certains, c’est-à-dire pour la masse des Français, cela ne va pas mal du tout
pour les privilégiés, qui n’ont jamais nagé dans autant d’opulence.
Mais je reviens à vous, madame Lagarde, puisque, après tout, c’est à vous que je m’adressais.
Parler de vision de l’industrie financière est révélateur. Je le dis comme je le pense, madame
la ministre, vous avez tout faux.
Au lieu de citer tout le temps l’Allemagne, vous feriez mieux d’examiner la réalité allemande.
Qu’est-ce qui fait, malgré les difficultés, la relative vitalité de l’économie allemande par
rapport à l’économie française aujourd’hui ? C’est très simple – et je suis sûr que, pour le
coup, monsieur Dassault, vous serez d’accord avec moi –, c’est le socle industriel : 40 % du
PIB allemand a pour source la production industrielle tandis que, chez nous, à cause du
processus de paupérisation qui a été engagé, nous n’en sommes qu’à 14 %. Et alors que
l’industrie financière que vous affectionnez tant, madame la ministre, est responsable de la
crise que nous traversons vous continuez à penser que la finance est le moteur de l’histoire.
Monsieur Perruchot, sortez des ornières dans lesquelles vous barbotez déjà depuis 1997. Si je
me rappelle bien, il me semble qu’entre 1997 et 2002, 2 millions d’emplois avaient été créés.
Depuis que vous êtes revenus aux affaires, on compte 800 000 chômeurs de plus.
Depuis que vous êtes revenus aux affaires, le nombre de riches a augmenté, tout comme les
profits, mais la misère a progressé. Voilà la réalité.
À Chamalières, vous courrez moins de risque qu’ailleurs, mais vous savez, monsieur Giscard
d’Estaing, que le suffrage universel est parfois versatile – même si, sur les longues périodes
historiques, globalement, il ne se trompe pas – et vous aurez l’occasion de l’éprouver à
l’occasion des prochaines échéances, en 2012 par exemple.
Il est des vicissitudes qu’il faut assumer en républicain conséquent, comme Nicolas Perruchot
et moi-même l’avons fait à Blois et à Montreuil.
Mais je voudrais revenir à mon propos parce que mon temps va être bientôt écoulé.
Si ce projet dit de régulation bancaire ne régulera rien, si cette loi n’aura aucunement pour
effet de moraliser le capitalisme, c’est que le Gouvernement ne le souhaite nullement.
Toujours aussi aveuglé par les paillettes de la finance, ses œillères idéologiques lui interdisent
de penser que l’absence de règles de l’économie casino ne sert qu’à enrichir une petite