Depuis 1985, la différenciation du Tiers-monde 
s’est accentuée, l’écart se  creusant entre les  pays  à  fort 
taux de croissance, de plus en plus intégrés à l’économie 
mondiale,  et  les  pays  à  la  dérive.  Tandis  que  les 
premiers  commencent  à  surmonter  leurs  difficultés 
d’endettement  et  accueillent  de  nouveaux 
investissements étrangers, les seconds voient de plus en 
plus  guerres  civiles  et  sous-développement  déboucher 
sur  l’effondrement  de  l’Etat :  Libéria,  Somalie,  Zaïre, 
Pérou…,  posant  à  la  communauté  internationale  des 
problèmes nouveaux.(…) 
Bien  que  la  croissance  globale  des  sept  plus 
grandes  économies  nationales  n’ait  été  négative  sur 
aucun  des  trimestres  des  dernières  années,  l’atonie 
économique  a  amplifié  l’inquiétude  sourde  que  la 
mondialisation commençait à engendrer dans une partie 
de la population de la planète. L’heure est au réveil des 
nationalismes, et au rejet de l’autre : en Europe de l’Est, 
dans la partie orientale de l’Allemagne, en Yougoslavie, 
en Inde pour ne citer que quelques exemples (…). Cette 
recherche des racines prend aussi une autre forme, celle 
de la renaissance de l’intégrisme religieux. (…).   
L’humanité  se  cherche,  plus  consciente  que 
jamais  de  son  unicité  et  de  l’intensité de  la toile  tissée 
entre  les  peuples,  et  pourtant  traumatisée par  la  crainte 
d’une  dilution  de  ses  repères  ethniques  et  par 
l’apparition  de  menaces  nouvelles  comme  la 
prolifération nucléaire.   
Au duopôle américano-soviétique a succédé une 
unique  puissance  dominante,  les  Etats-Unis,  mais,  en 
dépit de leur  capacité d’action, ils  ne disposent plus de 
l’excès de ressources leur permettant d’être le régulateur 
politique et économique du monde. Le rôle des Etats est 
en pleine transformation. D’une part, ils se retrouvent en 
concurrence  sur  une  sorte  de  marché  mondial  des 
services  publics  offerts  aux  firmes  et  aux  nouveaux 
acteurs  multinationaux.  D’autre  part,  ils  deviennent  de 
plus  en  plus  souverains,  contraints  de  régler  pas 
coopération  multilatérale  un  nombre  croissant  de 
questions. C’est ainsi qu’au niveau mondial, l’ONU fait 
son  chemin,  cahin-caha,  certes  avec  inefficacité  et 
lenteur mais en faisant reconnaître son patronage.   
 
J. Lesourne, « 1993 et le futur », Le Monde, 7 janvier 
1993.   
Consignes officielles concernant cet 
exercice : 
« Le candidat répond à des questions. Il doit 
manifester une compréhension générale du 
document et faire preuve de sa capacité à 
identifier des informations et à les éclairer à 
partir de ses connaissances personnelles. »   
BO du 7 au 12 févier 2004 
 
Questions :   
 
1. Quelle est la situation économique du 
monde en 1993 ?   
 
2. Quel nouvel ordre international 
(mondial) se met en place ?   
 
3. Quelle est la place des états dans ce 
nouvel ordre international?   
 
4. Quelles en sont les limites ?  
 
5. Dans quelle mesure ce tableau est-il 
encore valable aujourd’hui ?