Les crises de la guerre froide Quel fut leur rôle dans l'évolution des relations internationales ? I. Le blocus de Berlin, juin 1948-mai 1949 A. Il teste la détermination de l'adversaire • Après le coup de Prague (février 1948), les Occidentaux (les États-Unis, la Grande-Bretagne, puis la France) décident de reconstruire politiquement et économiquement l'Allemagne en associant leurs zones d'occupation (bizone, puis trizone). • Staline exige le maintien de l'occupation. Pour exprimer son désaccord avec la réforme monétaire qui institue le Deutschemark dans la partie occidentale de l'Allemagne, il décide de bloquer les accès terrestres à Berlin-Ouest, le 24 juin 1948. • Le pont aérien, organisé par les États-Unis pour ravitailler Berlin (212 000 vols pour 1,7 million de tonnes de marchandises de toutes sortes), amène Staline à lever le blocus le 12 mai 1949 (au bout de 322 jours). B. Il consacre la division de l'Europe • L'Allemagne est séparées en deux États : la RFA (République fédérale allemande créée le 23 mai 1949) et la RDA (République démocratique allemande créée le 7 octobre 1949). • La satellisation à l'URSS des pays d'Europe de l'Est est confirmée. C. La mise en place des règles de la guerre froide • L'épreuve de force ne doit pas provoquer de conflit direct. • Chaque camp organise sa défense (OTAN en 1949 / pacte de Varsovie en 1955). II. La guerre de Corée, 1950-1953 A. La guerre froide devient “ chaude ” • Le 25 juin 1950, la Corée du Nord (communiste) attaque la Corée du Sud (sous protection américaine). • Les forces de l'ONU, dirigées par le général américain Mac Arthur (les Soviétiques s'étant retirés du Conseil de sécurité pour protester contre le refus de l'Assemblée générale de confier le siège permanent de la Chine à la Chine populaire), soutiennent le Sud, tandis que le Nord est encouragé par Staline et aidé par les “ volontaires ” chinois. La guerre fait plus d'un million de victimes. • L'armistice de Pan Mun Jom, signé le 27 juillet 1953 (après la mort de Staline), consacre la division de part et d'autre du 38e parallèle (ligne instaurée de facto au lendemain de la défaite japonaise à la suite de l'invasion de la Corée par les armées soviétique et américaine). B. L'affrontement des deux Grands prend une dimension mondiale • La guerre de Corée qui suit la proclamation de la République populaire de Chine (octobre 1949), entraîne l'internationalisation du conflit indochinois. • Elle consacre l'indépendance du Japon et son alliance avec les ÉtatsUnis (traité de 1951). • Elle accélère la course aux armements (les Soviétiques ont la bombe A en 1949 et la bombe H en 1953 ; les États-Unis ont la bombe H en 1952). III. La crise des fusées de Cuba, 1962 A. L'escalade • Le 22 octobre 1962, Kennedy exige que l'URSS retire les rampes de lancement de fusées qu'elle est en train d'installer secrètement à Cuba. • Kennedy organise le blocus de Cuba et fait peser la menace de représailles nucléaires. B. La négociation “ au bord du gouffre ” • Le 30 octobre 1962, Khrouchtchev accepte de démonter les rampes de lancement. • Kennedy promet de ne pas renverser le régime castriste et de retirer les fusées américaines installées en Turquie, et qui visent l'URSS depuis 1958. C. L'alerte nucléaire Cette crise est la première étape de l'équilibre de la terreur. Paradoxalement elle a hâté le passage de la guerre froide à la détente. Ces crises limitent le rôle de l'ONU en privilégiant le rôle des deux Grands et empêchent l'affirmation du Tiers-Monde sur la scène internationale.