: Explication de texte , Descartes, Règles pour la direction de l’esprit, règle IV,
de les mortels …à capable de connaître.
méthode. La question se pose de savoir quel risque on court car, pourrait-on se demander, ne vaut-il pas
quand même la peine de tenter sa chance même si l’espoir d’un succès est faible. La réponse de Descartes
est négative. Les études de cette sortes sont l’objet de tous les reproches de Descartes. De quoi s’agit-il ?
Répondre à cette question nous permettra de commencer à résoudre le problème posé en introduction. On
voit bien en effet que Descartes ne vise pas tant notre façon d’aborder ou même de comprendre
quotidiennement notre monde. Il s’agit ici d’études, c’est à dire d’une activité tout entière subordonnée à
une exigence de savoir. Quels sont les caractéristiques des études de ce genre ? Elle sont faites sans
ordre, c’est à dire qu’elles ne procèdent pas du plus simple au plus complexe. On peut deviner, même si
Descartes ne le dit pas explicitement dans ce texte qu’un des fondement de la méthode sera cet ordre qui
conditionne tout exercice rationnel de la pensée. Ce sont d’autre part des méditations confuses,
confusion qui s’oppose à la distinction. L’idée de confusion s’applique en effet à des idées dont les
éléments sont mêlées et que par suite on ne peut connaître adéquatement. Or ces études alors qu’elle
visent à la connaissance produisent l’effet inverse. Elle obscurcissent la lumière naturelle. La lumière
naturelle désigne notre faculté de comprendre notre intelligence, en un mot notre raison. Cette raison, ce
bon sens comme le dit Descartes au début du Discours de la méthode est égale en tout homme. Or la
raison est bien la faculté de saisir le vrai. Pourquoi si la raison est également répartie entre les hommes
n’ont-il pas tous le même accès à la vérité ? Notre texte semble nous indiquer la réponse, la différence
ne tient pas à la raison mais à l’usage que nous faisons de notre raison, en d’autres termes, à notre
méthode. Or les études dont parle ici Descartes font évidemment appel à la raison mais cela, sans
véritable méthode. Dès lors, elle ont pour conséquence d’obscurcir la lumière naturelle et d’aveugler les
esprits. En cherchant à savoir sans méthode l’esprit perd la vue et devient incapable d’user de sa raison.
L’image particulièrement évocatrice de celui qui, accoutumé à l’obscurité ne peut plus supporter la
lumière ne peut que nous évoquer les prisonniers de la caverne que met en scène Platon dans La
République.
A l’appui de cette idée ( mieux vaut ne pas chercher la vérité que de le faire sans méthode)
Descartes va donner un argument tiré de l’expérience, il prend l’exemple de l’honnête homme qui juge
bien de tout ce qui lui est utile sans s’être encombré d’un inutile et préjudiciable savoir confus. Nous
pouvons commencer à comprendre que ce que vise Descartes c’est la mauvaise érudition. C’est en ce sens
que l’exemple de l’honnête homme s’oppose à ceux qui ont toujours fréquenté les écoles. Les écoles ce
sont ici les établissement d’enseignement scolastiques qui formaient l’élite intellectuelle et scientifique à
l’époque de Descartes (établissement qu’il a lui même fréquenté). Or l’honnête homme pense bien mieux
que le savant ( ou plus précisément que le faux savant qui a accumulé des connaissances dans le désordre
et la confusion. C’est donc dans cette partie à une critique de l’érudition comme critère du savoir que se
livre Descartes. Connaître ce n’est pas connaître beaucoup de chose mais les connaître parfaitement et
bien.
Dès lors, de quant à la méthode jusqu’à la fin du texte Descartes va expliciter le cœur de sa
pensée. Ce cœur c’est la méthode. Cette méthode n’est autre que le bon usage de notre raison. Elle va
consister en un ensemble de Règles pour la direction de l’esprit ( titre de l’ouvrage dont est tiré cet
extrait) et posera un certain nombre de principes théoriques indiquant la démarche qui aboutira à un
résultat positif. Plus précisément la méthode consiste en un ensemble de procédés rationnels en vue de
l’établissement et de la démonstration de la vérité. Les règles sont certaines, c’est à dire vraies et fondées
comme telles. Elles sont aussi faciles et par là s’adressent à quiconque. On voit bien ici que de même que
la raison est égale en tout homme l’usage de la méthode est possible pour tout homme. Elle permet avant
tout de ne prendre jamais rien de faux pour vrai c’est à dire d’éviter la confusion et finalement de ne
pas se tromper. L’application de la méthode permet en outre d’économiser notre effort, et par là permet
un usage plus efficace de notre intelligence. C’est dire que celui qui use de la méthode pourra consacrer
son effort à la seule découverte de vérité sans avoir à réfléchir sans cesse à la façon d’y parvenir. On peut
voir là, la condition d’une recherche vraiment efficace. La méthode apparaît donc comme la condition
d’une extension du savoir que seule viendra limiter notre condition d’homme ( la véritable
connaissance de tout ce qu’il sera capable de connaître). Ce tout marque bien la volonté d’un savoir
systématique. Il nous indique le lieu ou la pensée ne peut se passer de méthode. C’est en effet de la