registre, par le poète français Charles Péguy qui n’a pas hésité à dire que “les pères de famille sont les
aventuriers des temps modernes”. Le terme d’aventurier recouvre assez fidèlement ces qualités qui sont à
la base d’une économie moderne.
C’est au sein de cette première communauté naturelle, et cela d’autant mieux qu’elle est durable, que
l’individu va acquérir un certain nombre de qualités, de connaissances, d’attitudes qui lui permettront un
jour de devenir un producteur. C’est dans cette acception large que nous prenons la notion économique de
formation du capital humain, celle-ci étant essentiellement assurée par les parents. C’est à ce titre que
nous pouvons justifier que leur activité soit valorisée et cela d’autant plus que le bon sens le plus
élémentaire nous enseigne que pour qu’un investissement soit entrepris, il faut en retour qu’il y ait
quelques chances de contrepartie à un moment ou à un autre.
3/ Quelles sont les conséquences à en attendre sur le plan économique ?
Il faut faire la différence entre le court terme et le long terme. Les enfants doivent être éduqués, c'est donc
un investissement à très long terme, une capitalisation humaine.
Plus de naissance engendre économiquement à court terme une charge plus importante.
Mais à long terme, comme tout investissement, une large famille est une source de prospérité. Les enfants
sont nécessaires au développement économique, ils sont la clef de la prospérité. Ceci est une vérité
économique et scientifique. Ils sont une capitalisation humaine.
Quel est l’intérêt, du point de vue économique, de la famille? Il s’agit, fondamentalement, d’un côté de
reconnaître que la prospérité des familles (leur existence et surtout leur épanouissement) pourrait être la
véritable finalité de l’économie, de l’autre de privilégier, sur le plan analytique, la notion
d’investissement, d’en tirer enfin quelques conséquences pratiques.
Une orientation de ce type est particulièrement bien fondée à partir du moment où la famille est
considérée comme un véritable investissement. Comme tout investissement, la charge (le coût) précède le
rapport (le revenu). Mettre au monde et élever un ou plusieurs enfants procure sans doute immédiatement,
du point de vue affectif, de grandes satisfactions. Mais sur le plan économique, le petit d’hommes est dès
son premier instant de vie un consommateur tandis qu’il lui faut de nombreuses années pour devenir
autonome, en l’occurrence pour être un producteur. Ce délai est pourtant une condition nécessaire au
développement économique et social. L’union stable et durable d’un homme et d’une femme ayant le
projet d’avoir et d’élever un ou plusieurs enfants, mode sur lequel chacun devrait pouvoir s’accorder pour
définir la famille, s’avère être le mode le plus performant, celui en tous les cas qui donne le plus de
chance, pour atteindre un résultat satisfaisant dans ces différents domaines.
Tout investissement implique de se projeter dans l’avenir. Les notions de risque, de pari, lui sont
étroitement liées. Seule la perspective d’un ‘retour sur investissement’ correct peut justifier
l’aventure. Il convient pour cela que ceux qui la tentent et sortent vainqueur ne soient pas
considérés comme des inactifs quand ils ne sont pas systématiquement pénalisés. Cet appel à la
responsabilité est une nouvelle occasion de marquer la distinction entre politique familiale et politique
sociale: les parents qui décident d’avoir des enfants et qui les élèvent créent une véritable richesse qui
profitera à l’ensemble de la collectivité, ce n’est justice de leur reconnaître cet apport et c’est aussi un
impératif raisonnable pour éviter que la source ne se tarisse.
4/ Ces femmes, qui investissent dans le travail familial sont-elles reconnues ?
Non. La "production" domestique n'est pas reconnue.
Toute entreprise investit et n'est imposée que sur ses bénéfices après amortissement. L'entreprise familiale
ne peut déduire ses investissements (frais d'éducation…)
Promouvoir la famille c'est avoir comme soucis l'économie de la collectivité.
Cette façon d'aborder l'économie, c'est l'aborder au travers une science humaine, prévoir un
développement durable et pas uniquement un résultat mécanique.
Il faut rappeler que l'économie se fait par des êtres humains pour des êtres humains!
La politique familiale doit être une politique à part entière, avec ses objectifs, ses modalités et ses