problématiques, une approche interdisciplinaire s’impose pour prendre en compte les
composantes lentes du climat telles que les glaciers, la circulation océanique
profonde, la dynamique de la végétation où peuvent se produire des processus
irréversibles. L’étude des données paléoclimatiques sera intensifiée pour chercher ce
genre de comportement dans les climats du passé. Ce domaine également devrait
bénéficier de la collaboration entre les équipes de modélisation et les observateurs.
Il est très difficile, sur les enregistrements actuels de faire la part des choses entre les
variations naturelles, les variations liées à l’impact grandissant des activités humaines,
et dans ce dernier cas, d’identifier l’origine et la nature de la pollution. Ce thème de la
détection des changements climatiques devrait se développer au niveau national
en utilisant mieux les bases de données qui nous sont particulières tout en veillant à
leur intercalibration avec les autres base de données; d’autres études sont également
possibles en exploitant les données satellitaires disponibles sur une durée de plus de
20 ans, ou à travers les archives disponibles à résolution annuelle (dendrochronologie,
glaciers, sédiments varvés, coraux, spéléothèmes…). Il sera fructueux de stimuler une
collaboration avec les historiens pour compiler les archives historiques d’événements
climatiques et les mesures instrumentales anciennes (collaboration avec le
programme ECLIPSE).
Pour aborder pleinement ce sujet , il sera nécessaire de quantifier les facteurs de
variabilité tels que les fluctuations de l’irradiance solaire, le volcanisme, le
changement de la composition chimique de l’atmosphère, ou les modifications de
l’usage des sols et d’évaluer l’impact des forçages externes et des rétroactions
internes du système climatique à la fois sur le climat moyen (optimum médiéval, petit
âge glaciaire) et sur sa variabilité (stabilité des modes de grande échelle). De multiples
simulations de longue durée seront nécessaires pour évaluer et étudier le
comportement du système climatique sur ces périodes.
En parallèle, un effort doit être fait autour de l’utilisation et de l'interprétation des
proxies en terme de variables climatiques à partir d’une meilleure compréhension
de l’enregistrement sédimentaire de la variabilité annuelle et interannuelle sur des
périodes instrumentées et à l’actuel. Une approche “ multi-proxy ” sera privilégiée car
la confrontation de signaux variés et complémentaires permet une interprétation plus
robuste. La constitution de bases de données permet à la fois de rassembler (et donc
de sauvegarder) les informations disponibles et de faciliter leur combinaison. Enfin un
effort majeur de méthodologie reste à poursuivre pour synchroniser les différents
enregistrements, qu’ils soient marins ou continentaux.
La comparaison puis le raccordement des mesures satellitaires aux mesures
instrumentales puis isotopiques sur des archives diverses (coraux, sédiments marins
et continentaux, glaces…) à haute résolution temporelle est un défi majeur.
Régionalisation
Pour caractériser le climat moyen et sa variabilité dont celle liée aux événements
extrêmes à l’échelle de la centaine de km, pour déterminer et comprendre les
mécanismes à l’origine de cette variabilité, pour définir des scénarios d’évolution en
réponse à des forçages locaux ou provenant d’autres régions, pour explorer la
possibilité de détection et d’attribution du changement climatique à cette échelle,
l'approche doit passer de l'échelle globale à l'échelle régionale. Les scénarios