FIG 2010 - R Pourtier – La forêt, le fer, le feu, la femme, agriculture sur brûlis, société et territoire en
Techniques pour surmonter ce handicap
Au Brésil, le manioc est transformé en farine (fariňa), idem en Afrique = farine de
manioc qui se conserve pendant 6 mois, mais demande plus de travail et est
réservée pour les repas festifs (photo de femme râpant le manioc pour farine).
Travail autour du manioc (contient de l’acide cyanhydrique très toxique) le laisser
dans l’eau plusieurs jours, le faire cuire et récupérer les boules/bâtons de manioc.
Pour les bananes, technique de conservation : bananes sur feu de bois, perte
d’humidité et conservation plus longue (mais pas en Afrique équatoriale).
Afrique des paniers de forêt d’Afrique équatoriale (qui s’oppose à l’Afrique des
greniers en Afrique de l’Ouest).
Problème de se procurer la nourriture du quotidien : il faut que tous les 2 jours, on
aille chercher les produits dans les champs. C’est la femme qui est responsable de
ce transport, double fonction de transport avec aussi le port des enfants.
Pour porter la nourriture, il faut des paniers très chargés (photos sur un bac de
fleuve) : « La femme est la bête de somme de l’Afrique équatoriale. » Les paniers
sont très importants car ils sont la base du système économique et social = la
femme africaine est au cœur du système productif.
Chaque groupe ethnique a son système de paniers (cylindrique, conique…) => c’est
le seul artisanat qui a survécu à la colonisation et au système économique (environ
50 kg pour chaque panier, ce qui entraîne un vieillissement rapide car c’est
physiquement dur).
Le port du panier, très lourd, avec bandeau frontal pour maintenir l’équilibre mais la
femme est marquée dans son corps (forte cambrure).
Autres conséquences de ce système de production
(anthropologiques, économiques (déterminisme ?))
Un certain nombre de conditionnements existe par rapport à ces contraintes
naturelles.
Provisions/prévisions =>gestion des provisions, il faut également des réserves pour
deux ans si crise ou sécheresse => il faut également gérer le futur.
Avec le panier, instantanéité champ ou cueillette, relation directe, immédiate avec
la nature, pas d’accumulation et de gestion du futur => les conditions ne sont pas
favorables à l’accumulation, difficulté de la gestion du futur, de la prévision.
Au moment de la colonisation, les colonisateurs ont trouvé que l’homme africain ne
faisait pas grand-chose, d’où cette image du fainéant indigène => car l’homme,
après la période de défrichement/abattage se consacre à un temps social =>
palabres, assis dans le corps de garde où les hommes font la société et échanges
matrimoniaux pour assurer la rotation des femmes avec exogamie clanique (on ne
se marie pas dans son clan) avec dot/compensation matrimoniale car si on cède
une femme, on perd une travailleuse, donc il faut en apport des fruits, des animaux
(chèvre) et aussi des outils en fer, seul élément de durabilité.