II - Thèmes de recherche
Le contexte global
Comprendre et quantifier les mécanismes d'ajustement climatique et les modifications du climat moyen et
de sa variabilité sont d'une importance majeure et de la responsabiilté de la communauté scientifique du
PNEDC. Des réponses solides et eficaces demandent d'améliorer la coordination nationale et
européenne, en tenant compte d’une analyse de nos forces et faiblesses dans un contexte international.
Une des richesses de notre communauté est certainement de pouvoir rassembler des compétences
diverses sur une même thématique; cette richesse de compétence s’est aussi avérée une faiblesse dans
certains domaines (comme la modélisation) puisqu’elle a entraîné une multiplicité des outils dispersant le
potentiel de la communautét. Un effort structurant est indispensable pour maintenir une capacité de
mobilisation sur le thème du changement climatique au niveau international. La réflexion scientifique sur
le changement climatique global s'oriente autour de plusieurs thèmes :
Les études des mécanismes d’ajustement climatique sont indispensables pour réduire la marge
d’incertitude dans les simulations de scénario, elles permettent d’identifier les processus responsables
des rétroactions positives ou négatives à l’œuvre dans le système climatiques, et de mieux comprendre
et d’améliorer la représentation du comportement du système climatique.
La stratégie pour mener à bien ce type d’études s’appuie sur deux axes. Le premier utilise la synergie
entre le secteur spatial et la simulation numérique. La recherche va bénéficier de différentes missions
spatiales qui devraient permettre de mieux cerner le rôle d’un certain nombre de mécanismes clés
comme par exemple, les nuages et les aérosols (missions CALIPSO-CENA, AQUA, CLOUDSAT,
PARASOL, … ), processus de surface, humidité et salinité (GRACE, SMOS, … ), variation du niveau
des mers (JASON, GOCE, … ). Ces nouvelles observations devraient permettre un meilleur contrôle des
performances des modèles et une amélioration de leur paramétrisation.
Dans un second axe, la sensibilité des modèles qui sera estimée et évaluée sur le climat présent sera
évaluée sous des conditions de forçage externe du passé pour identifier les liens formels d’interactions
entre les composantes. La robustesse des mécanismes qui contrôlent les rétroactions climatiques reste
une des questions majeures pour s'assurer de la capacité de ces modèles à prévoir le climat du futur.
Comprendre l’évolution du climat sous l’impact des émissions anthropiques et à quel niveau il faudrait
réduire les émissions pour atteindre un objectif climatique donné est l’objectif des études d’interaction
entre climat et chimie. Les retroactions entre les composés à impact climatique (CO2, méthane, autres
gaz, aérosols, … ) doivent être étudiées par une stratégie incrémentale sur le système intégré. Différents
éléments doivent progressivement être mis en évidence (impact de la ventilation océanique des hautes
latitudes, prise en compte de la spéciation biologique, rôle de la biosphère terrestre…). A l’échelle locale,
les modifications de l’usage des sols (déforestation, irrigation, érosion) jouent aussi un rôle essentiel – en
particulier sur les ressources en eau, les flux de gaz et d’aérosols. La prise en compte des échanges
entre surfaces continentales, hydrologie, biosphère et atmosphère permettra d’introduire de nouveaux
processus dans l’évolution du changement climatique.
L’histoire de la Terre montre que son évolution passée a été marquée d’événements rapides qui ont
conduit à de nouveaux états du système climatique. Y-a-t-il un risque d’évolution irréversible du
climat lors du prochain siècle ? De nombreuses interrogations sont posées par le changement de la
cryosphère, des sols gelés, et des instabilités des calottes et de la circulation océanique profonde. Pour
aborder ces problématiques, une approche interdisciplinaire s’impose pour prendre en compte les
composantes lentes du climat telles que les glaciers, la circulation océanique profonde, la dynamique de
la végétation et des sols où peuvent se produire des processus irréversibles. L’étude des données
paléoclimatiques sera intensifiée pour chercher ce genre de comportement dans les climats du passé. Ce
domaine également devrait bénéficier de la collaboration entre les équipes de modélisation et les
observateurs.
Il est très difficile, sur les enregistrements actuels de faire la part des choses entre les variations
naturelles, les variations liées à l’impact grandissant des activités humaines, et dans ce dernier cas,
d’identifier l’origine et la nature de la pollution. Ce thème de la détection des changements climatiques
devrait se développer au niveau national en utilisant mieux les bases de données qui nous sont
particulières tout en veillant à leur intercalibration avec les autres base de données; d’autres études sont
également possibles en exploitant les données satellitaires disponibles sur une durée de plus de 20 ans,
ou à travers les archives disponibles à résolution annuelle (dendrochronologie, glaciers, sédiments