1 ABECEDAIRE DE MEDECINE GENERALE Décembre 2004 Voici quelques items, classés par ordre alphabétique et constituant une liste de textes, renseignements et concepts qui peuvent aider à mieux appréhender la médecine générale. Bien entendu cette « liste « n’est pas complète, bon nombre de ceux qui lui prêteront quelque attention voudront sans doutes la compléter, dans ce cas : [email protected]. Philippe JACOT, /29 (15 nov. 2004) 1 2 Sommaire PREAMBULE 2 CODAGE 3 COLLUSION DE L’ANONYMAT COMMUNICATION 4 DECISION DEMARCHE DE QUALITE 5 EBM 5 MEDECINE BASEE SUR PREUVES ENSEIGNEMENT DE LA MEDECINE GENERALE ESPACE DE LIBERTE EXHAUSTIVITE FLEXNER (Rapport) FONCTION APOSTOLIQUE FRAUDE SCIENTIFIQUE 6 GROUPES BALINT 7 GROUPES DE PAIRS HIPPOCRATE Serment d’ INTERNAT QUALIFIANT JARGON 8 LANGAGE COMMUN MEDECINE GENERALE MAITRISE DE STAGE 9 MOTIF DE CONSULTATION NORMES INTIMES 10 POSITIONS DIAGNOSTIQUES RECHERCHE EN MG 11 RISQUE d’EVOLUTION GRAVE EVITABLE ( REGE ) REPARTITION DES CAS (Loi de la) RESULTAT DE CONSULTATION SFMG 12 SOUMISSION A L’AUTORITE THEORIE PROFESSIONNELLE 13 TROUBLE DE L’ETAT DE SANTE VOCABULAIRE WONCA /29 2 3 ANNEXES 1- DECLARATION DE LOWENHORST 2- Loi de modernisation Sociale portant réforme de l'Internat 3- Article 32 DU CODE DE DEONTOLGIE 4- DICTIONNAIRE DES RESULTATS DE CONSULTATION 5- PREFACE DU PROFESSEUR GRENIER AU DICTIONNAIRE DES RESULTATS DE CONSULTATION. 6- DEFINITION D'UN MODELE FRANÇAIS DE MEDECIN GENERALISTE 7- ROLE DU MEDECIN GENERALISTE DANS LES SYSTEMES DE SANTE 8- STATUTS Société Française de Médecine Générale 9- DOCTRINE de la SFMG 10- APRES LE SYMPOSIUM NATIONAL DES GROUPES DE PAIRS à BAGNOLET juin 2001 11- GROUPES DE PAIRS : CERTIFICATION DE LA QUALITE DE LA FORMATION/EVALUATION à Rouen au congrès CNGE 2001 12 - MODERATEUR DE GROUPE de PAIRS 13- Commentaires sur la définition européenne de la médecine générale / médecine de famille 14- Serment d’Hippocrate (1996) /29 3 4 PREAMBULE Cet abécédaire ne prétend pas à l’exhaustivité. Il faut noter que si certaines références sont anciennes et remontent au début du siècle dernier, d'autres ont été ajoutées récemment. Nous avons choisi l'ordre alphabétique. Certains items sont en fait des concepts et à ce titre peuvent aider une réflexion de nature épistémologique, c'est à dire une critique raisonnée de la médecine générale. D'autres rappellent des points d'histoire. Tous ces items peuvent être enrichis et critiqués. A cet égard les contributions des lecteurs seront précieuses. Ceux d'entre nous qui participent à l'enseignement soit comme maîtres de stage soit comme chargés de cours y trouveront peut être quelques inspirations complémentaires CODAGE Un code est un "système de symboles destinés à représenter et transmettre une information" (Petit Robert). Le codage permet une identification de notions ou termes parfois complexes avec quelques lettres ou chiffres. La mise en liste et ensuite l'exploitation des données recueillies sont facilitées. Cette exploitation s'effectue sous forme de tris et de classements selon divers critères et peut ensuite donner lieu à une mise en tableaux ou en graphiques. En France, il est légal d’utiliser la classification internationale des maladies (CIM 10), les hôpitaux doivent le faire notamment pour la description de leurs activités et ainsi prévoir le budget de l’année suivante (Système des points ISA). La Loi dite TEULADE prévoit cette obligation en médecine hors institution. Des expériences ont été faites notamment en Allemagne de codage des actes de MG avec la CIM 10 : ce fut un échec. D’une part le nombre d’entrées possibles dans la CIM 10 est de plus de 30 000, d’autre part elle est mal commode pour coder au jour le jour (en institution la pathologie est codée à la sortie du malade c’est à dire par épisode). Le DRC peut être codé en CIM 10 Par ailleurs il faut citer le code inventé par R Braun (a, b, c, d) qui aide à savoir "où l'on en est" au moment du choix du résultat de Consultation. - OMS, Classification statistique internationale des maladies et des problèmes de santé connexes, dixième révision (CIM 10) Genève, 1993 - Document de Recherche en Médecine Générale N°49, SFMG, Paris, juillet 1997, p 9-44 - Dictionnaire des résultats de consultation, Documents de Recherche Société Française de Médecine Générale N°55-56-57, Janvier 2000 - Loi Teulade 4 janvier 1993 - Correspondance Dictionnaire des résultats de consultation CIM 10, Jacot, Morel, Noury Document Société Française de Médecine Générale Le document intégral actualisé est disponible à la Société Française de Médecine Générale. COLLUSION DE L’ANONYMAT Il s’agit d’une réflexion sur les effets induits par la multiplication des intervenants autour d’un même malade. La tentative de développement des réseaux de soins ces dernières années en France pose en effet le problème de la multiplication de ces intervenants et donc de sa résultante : la collusion de l’anonymat. La déclaration de Lowenhorst indique clairement l’exigence de responsabilité personnelle du médecin traitant. Dans son article 32 le Code de déontologie comprend cette exigence de suivi personalisé du patient. Cette notion est loin d’être toujours présente à l’esprit des intervenants. Il est probable que si cela était le cas, beaucoup de problèmes seraient évités comme des prescriptions multiples et parfois incompatibles, et des défauts d’information des uns ou des autres, toujours nuisibles au patient. - M. Balint, "Le Médecin son Malade et la Maladie", PUF, 1960, p 71-83 - Déclaration de Lowenhorst, 1974 (2) - Article 32 du Code de Déontologie (4) /29 4 5 COMMUNICATION Le temps passé en communication, échange d’information, essai d’obtenir des informations, aussi bien avec le monde médico-social qu’avec l’entourage du patient est largement sous estimé. Cette question n’est généralement pas évoquée aux cours des études. L'augmentation régulière des exigences administratives réduit régulièrement le temps proprement médical que le médecin peut consacrer à son patient. - Gallais et coll. "Actes et fonctions du médecin généraliste dans leurs dimensions médicales et sociales" Doc Rech Méd Gén, SFMG, N°45, Décembre 1994 - C.Northcote Parkinson "Les lois de Pakinson" Robert Laffont 1983 DECISION Toute décision en médecine générale intègre les paramètres issus de trois normes : la norme biomédicale : de nature objective, elle résulte de l’examen clinique et de la prise en compte des autres données médicales (antécédents, examens para-cliniques etc.). Elle génère le résultat de consultation, objet du Dictionnaire. la norme socioculturelle : qui résulte des connaissances que le médecin peut avoir de l’environnement social, économique et culturel de son patient. les normes intimes : qui résultent aussi bien de la nature des relations médecin-malade, que des normes personnelles du médecin et du patient. De la prégnance (gravité) du premier élément que dépendra le degré de liberté qu'aura le médecin pour négocier son projet décisionnel "du souhaitable au possible". Prise de décision en situation d’incertitude - Oscar Rossowsky, G de Pouvourville, A Letormy, P Lombrail, Introduction de "Le concept de Cas selon R Braun et son apport à la gestion du Risque", Introduction Prise de décision en situation d’incertitude, ENSP, St Maurice 1998 - La décision en MG. Doc Rech, Société Française de Médecine Générale - Pr Grenier, "Evaluation de la décision médicale", 3° édition Masson, Paris, 1999 - Gargot F. La consultation, démarche et cheminement. Doc Rech.Méd Gén SFMG N° 43, mars 1994 DEMARCHE de QUALITE Il s'agit de mettre au point des procédures qui appliquent des normes. Ces normes ayant fait l'objet d'un accord des personnes concernées. La Société Française de Médecine Générale pour ce qui la concerne a apporté dans ce domaine deux innovations : Le Dictionnaire des résultats de consultation pour lequel il s'agit : - de respecter l'inclusion des items pour pouvoir certifier au mieux l'exactitude du Résultat de Consultation, - de garder trace de cette démarche. Les Groupes de Pairs qui permettent de certifier la qualité de la formation-évaluation à l'aide des deux outils que sont le compte rendu de séance et la feuille de présence - Doc de Rech en Méd Gén N° 46, avril 1996 : numéro spécial consacré à l'évaluation Une troisième contribution sera la mise en œuvre d’un système de Dépistage Personnel Informatisé, en cours d’expérimentation /29 5 6 EBM : MEDECINE BASEE sur PREUVES Terme défini par les enseignants de la faculté des sciences de la santé de Mac Master au Canada en 1980. Il s’agit pour mieux soigner et donc améliorer la pratique : - 1 de formuler clairement le problème posé (cf résultat de consultation), - 2 de pratiquer une revue de la littérature (critères de bonne lecture), - 3 d’apprécier l’applicabilité au cas (ce patient aurait il été inclus dans l’étude ?), - 4 d’appliquer la procédure définie dans la ou les études de référence. - 5 Evaluation pour CE patient - 6 Actualisation La question de l’applicabilité en MG n’est pas résolue. Certes en matière de prévention et de dépistage cela est possible. Mais en pratique quotidienne de soins la multiplicité des facteurs influant la décision pose problème. L’accessibilité des études utilisables et pertinentes pour tel patient n’est pas résolue. En tout état de cause le premier pas d’une démarche EBM est de bien définir le problème à résoudre. C’est la fonction même du Résultat de consultation, tel que défini dans le Dictionnaire des résultats de consultation. EXHAUSTIVITE "Qualité de ce qui traite à fond" Cette qualité est mythique et se traduit en médecine par quelques aphorismes dont voici une liste (précisément non exhaustive !) Il faut faire un diagnostic avant tout traitement Le dossier médical doit être complet Tout malade doit être examiné entièrement nu quelque soit le motif de consultation Les connaissances médicales sont obsolètes tous les cinq ans ENSEIGNEMENT de la MEDECINE GENERALE Dès sa création, la SFMG a soutenu l’idée d’un enseignement universitaire de médecine générale. Initiatrice des premiers enseignements de médecine générale à la faculté de Paris-Nord, la Société Française de Médecine Générale a réuni les premières conférences nationales de maîtres de stage et enseignants généralistes. Dés 1977, le Dr Mahler directeur général de l’OMS écrivait "La formation dispensée par les écoles de médecine doit se mettre au diapason des besoins actuels et prévisibles de la santé générale ... pour en arriver là, il faut ... que l’hôpital ne soit plus considéré que comme un endroit où l’on peut étudier un certain stade des processus morbides". Le concept d’un service hospitalier, lieu d'enseignement de la médecine générale, n’est pas recevable, car la présentation des patients, la loi de répartition des cas, les prévalences et incidences des maladies ne sont pas comparables à celles vues en pratique ambulatoire. - Max Weber, "Essai sur le théorie de la Science", Plon, Paris, 1965 - Le maître de stage, guide pratique, Editions Sandoz, 1978 - Le guide du maître de stage, Société Française de Médecine Générale, 1978 /29 6 7 ESPACE de LIBERTE L'examen du schéma de la décision montre à l'évidence que certains résultats de consultations ne laissent pas beaucoup de choix quant à la décision. Devant un "abdomen douloureux aigu" il faut un avis chirurgical avec surveillance adéquat et intervention hautement probable. Mais une "plainte abdominale" peut entraîner certes des examens approfondis, mais aussi un traitement d'épreuve avec un ou plusieurs rendez- vous de surveillance. Ainsi l'espace de liberté décisionnel va du très étroit au très large. En effet, sauf cas extrême, les décisions peuvent varier d'un médecin à l'autre sans être inadéquates. In fine, cet espace de liberté est certes étroitement lié au résultat de consultation, mais aussi au contexte socioéconomico-culturel et aux normes intimes tant du médecin que du malade. Cf Schéma de la décision - Doc de Rech en méd gén N° 39-40, 2°-3° trim 1991 XVII° séminaire national de la SFMG FLEXNER (rapport) Abraham Flexner publia en 1908 un document d’évaluation des institutions américaines d’éducation. Cela lui permit de participer dans le cadre de la fondation Carnegie à la commission d’étude des 155 collèges médicaux répertoriés tant aux Etats Unis qu’au Canada. Son rapport publié en 1910 eut un énorme retentissement.. Flexner proposa de classer les collèges en trois groupes. Ceux du meilleur groupe (A) étaient ceux qui prenaient pour modèle le collège Johns Hopskins (principalement axé sur la bio-médecine et la recherche). Ceux du groupe B étaient ceux qui étaient capables en principe de se conformer à ce modèle. Quant à ceux du groupe C ils n’avaient qu’à fermer. De fait plusieurs des collèges sévèrement critiqués par Flexner fermèrent. Les autres mirent en œuvre d’importantes modifications de leurs pratiques et de leurs curriculums. Ce concept de liaison entre science, recherche et pratique clinique hospitalière, inspira la mise en œuvre de la réforme Debré qui aboutit en 1958 à la création des CHU. Bien évidemment la médecine générale n’était pas envisagée comme devant faire partie de cet ensemble réputé prestigieux. La situation en cette année 2001 n’a que peu évolué en France où cette discipline ne fait toujours pas partie à part entière de l’université (contrairement à beaucoup de pays de situations socio-économiques comparables). En France, comme pour aggraver la situation, a été instauré le système dit de l’internat qualifiant, véritable catastrophe pédagogique et puissant outil de destruction de la Médecine Générale. Abraham Flexner, encyclopaedia article from Britannica. FONCTION APOSTOLIQUE « La mission ou fonction apostolique signifie d’abord que chaque médecin a une idée vague mais presque inébranlable du comportement que doit adopter un patient lorsqu’il est malade….Tout se passe comme si chaque médecin possédait la connaissance révélée de ce que les patients sont en droit ou non d’espérer ; de ce qu’ils doivent supporter et, en outre comme s’il avait le devoir sacré de convertir à sa foi tous les ignorants et les incroyants parmi ses patients. C’est ce qui nous a suggéré le nom de fonction apostolique» - M. Balint, "Le Médecin son Malade et la Maladie", PUF, 1960, p 219 à 234 FRAUDE SCIENTIFIQUE Il s’agit en ce qui concerne la médecine de la non publication des résultats jugés insuffisants, voir contraire à l’espoir mis en eux. Ceci résulte du fait que le fabricant du médicament testé, promoteur de la recherche et bailleur de fonds, exige souvent une clause de confidentialité quant à la publication des résultats dont il s’estime propriétaire. Beaucoup de médecins hospitaliers se sont trouvés engagés dans de tels processus. Les revues Nature et Prescrire, entre autres, ont publié à ce sujet. - W. Broad, N. Wade, La souris truquée, édition du Seuil, 1987 - A. Koestler , les somnambules, le livre de poche /29 7 8 GROUPE BALINT Méthode d'investigation, clinique et scientifique, de la relation médecin-malade, due au psychiatre anglais Michael Balint (1896-1970). Le groupe Balint réunit un nombre restreint de praticiens, ne dépassant pas généralement quatorze personnes, dans le dessein de discuter de problèmes et de difficultés rencontrés dans l'exercice de leur profession. Chaque participant est laissé libre d'évoquer les événements qui le préoccupent ou de se mêler à la discussion, selon ses propres modalités. La présence d'un animateur psychanalyste permet en effet d'envisager les problèmes relationnels soulevés à partir de ces cas, en évitant toute implication de la vie privée des participants. Le but de tels groupes est d'apprendre aux médecins à éviter tout clivage entre soma et psyché, maladie et santé, hôpital et cabinet, praticien et spécialiste, etc., mais surtout de créer une relation "médecin-malade" situant l'apport technique de la médecine moderne et le poids des institutions dans un rapport et un échange personnels qui tiennent compte des mouvements de l'inconscient, des désirs réciproques, du possible, chaque fois qu'un patient s'adresse au médecin.[...]La vie d'un groupe peut être fixée préalablement, par l'animateur à deux ou trois ans ; certains sont ouverts (c'est-à-dire que les membres peuvent en partir et d'autres les remplacer) et d'autres fermés. la périodicité des réunions est de huit à quinze jours. Interrogés, les praticiens déclarent tirer de grandes satisfactions dans leur profession, après une formation Balint. Les problèmes ne sont pourtant pas effacés ; l'angoisse persiste, mais elle se déplace sur d'autres interrogations, telles que les problèmes de la médecine d'aujourd'hui Sillamy M, Dictionnaire usuel de psychologie, Bordas, Paris 1980 - "Le principe est l'étude de l'interaction entre le patient et son thérapeute, étudié au sein d'un groupe dont chaque membre a la responsabilité totale et permanente de ses malades". M. Balint et E. Balint, Techniques psycho-thérapeutiques en médecine, Petite bibliothèque Payot, 1976 GROUPES DE PAIRS Initialement conçus comme moyen de fonctionnement de la Société Française de Médecine Générale, ils se sont révélés une excellente méthode de formation et d'évaluation de la pratique. En effet dans un groupe il s’agit de discuter de ce que le praticien a effectivement fait, ceci grâce au choix aléatoire des cas présentés. Quant au problème de soumission à l’autorité, il est réglé par la fermeture du groupe aux non généralistes. L’idée de l'étude de cas date de 1921 (Harvard Business School). L’idée du choix aléatoire des cas discutés vient de la pratique des groupes Balint, et aboutit de fait à une évaluation des procédures réellement mises en oeuvre par le praticien. Devenir meilleur pour les cas les plus fréquents est le résultat tangible de la fréquentation régulière d'un groupe. La question de la reconnaissance de la qualité de la formation-évaluation qui a lieu en GP est maintenant posée. Une première étape est l'accréditation par la Société Française de Médecine Générale des formations des groupes qui fonctionnent suivant les normes acceptées. - D. Anzieu, J.-Y. Lartin, La dynamique des groupes restreints, PUF, 1971 R Groll, Pmesker, F Schellevis, Peer review in General Practice. Nijmegen University, 1984 E Castelain, les groupes de pairs une réalité française. DRMG N° 46, 1996 Margerit Ch, Les Groupes de Pairs, essentiels à la pratique de la médecine générale. Revue du Praticien Médecine Générale, 1994 ; 242 ; 31-32. - Ph.Jacot "Après le symposium national des groupes de pairs à Bagnolet, Doc SFMG juin 2001 - Ph Jacot " G de P, Certification de la qualité de la formation-évaluation " Congrès 2001 CNGE HIPPOCRATE Serment Comme le rappelle l’équipe de la revu Prescrire (N°256, Dec 2004 ) il reste d’actualité saisissante, dans un monde où le cynisme économique fait Loi Voir texte intégrale en annexe N° 14 /29 8 9 INTERNAT QUUALIFIANT Système spécifiquement français, "inventé" en 1984, qui exige que les futurs spécialistes soient internes. Ainsi Il suffit de ne pas réussir ou de ne pas se présenter pour être généraliste. Ce système est un déni pédagogique. La Société Française de Médecine Générale au coté d'autres organisations s'est toujours élevée contre cette absurdité. 55% des étudiants sont internes, ce qui rend ce concours moins sélectif que l’ancien externat supprimé après 1968 qui n’acceptait que 20% des étudiants. La proportion généralement constatée de spécialistes/généralistes en Europe est de 1/7, en France de 1/1. En effet la "production" d’internes correspond aux besoins des hôpitaux d’avoir un personnel médical qualifié à faible salaire et contrat à durée limitée de quatre ou cinq ans pour 85% d’entre eux. Cette pléthore de spécialistes en ville ne manque pas de créer des tensions, puisque beaucoup doivent exercer aussi de la médecine générale. Cette situation aura quand même durée plus de vingt ans. Dés 2005 (préalablement annoncée pour 2004 ) doit être instauré un examen classant de fin de deuxième cycle. Cf Document N°2 : Décret du 25 août 2002. Consulter sur Google l'avis du conseil scientifique de l'internat pour le programme JARGON "Tout groupe de locuteurs d’une langue x qui se considère comme une unité sociale fermée tend à exprimer sa solidarité interne en favorisant les innovations linguistiques qui le distinguent de tous ceux qui n’appartiennent pas au groupe". Ceci se traduit dans le DRC par l'énoncé de RC adaptés à la pratique de la médecine générale. William Labov, sociolinguistique, Ed de Minuit, 1976, p 419 LANGAGE COMMUN On sait que R. Braun a relevé ses consultations lui-même pendant des années. A partir de ces documents il a énoncé une théorie professionnelle. Mais il avait compris que pour que les médecins se comprennent entre eux il fallait décrire les Résultats de Consultation de telle manière que les résultats des uns puissent se comparer à ceux des autres. Cette démarche a généré la Systematyk (puis la Casugraphie en version Française). Les Psychiatres américains, également pour permettre les échanges entre praticiens, ont créé la DSM. Dans l’introduction de la DSM 3, en 1983 Le Dr Spitzer déclarait : "Il est nécessaire que cliniciens et chercheurs disposent d’un langage commun pour parler des troubles vis à vis desquels ils ont une responsabilité professionnelle". L’OMS a suivi avec "La classification internationale des troubles mentaux et du comportement, CIM 10, avec critères diagnostiques" En MG il faut citer Logan : de avril 1951 à mars 1952, huit médecins généralistes avec 27 365 patients inscrits ont permis le recueil de 46 625 résultats de consultation. Il est apparu de grandes différences entre médecins quant au relevé de ces résultats, alors même qu’ils exerçaient aux mêmes dates, dans les mêmes conditions aussi bien géographiques que socio-économiques : l’absence de vocabulaire commun a été considérée comme l’explication à ces distorsions. La Société Française de Médecine Générale a créé le Dictionnaire des résultats de consultation. Le problème n’est pas nouveau, déjà l’épisode de la tour de Babel l’évoquait (Babel = Malédiction). - R Braun, Systematyk, - Casugraphie - DSM IV R,Masson - OMS, La classification internationale des troubles mentaux et du comportement, CIM 10 avec critères diagnostiques, Genève, 1992 - Logan, Doc Rec Med Gen, SFMG, N°23, 1987 - Contrat CNAM-Société Française de Médecine Générale. - R Linnarson, Methods, design and comportement for a computer based patient record, Linkôping University N° 378, 1993, p - Genèse Ch 9, Tour de Babel /29 9 10 MAITRISE de STAGE La création de la qualification en médecine générale est issue d'une directive européenne. La France a retardé sa mise en application. Mais fautes de voir les diplômes de Docteur en médecine non reconnus en Europe elle s'y est finalement résolue. Le stage de six mois en médecine générale( donc hors institution )est obligatoire pour obtenir cette qualification. Il faut noter que dés la parution de cette qualification, les spécialistes l'on demandé et que l'Ordre des Médecins leur a accordé ! Le maître de stage exerce de fait les fonctions d’un chef de clinique. MEDECINE GENERALE La montée en puissance des spécialités, surtout depuis les années 50, a restreint le champ de la médecine générale. L’affirmation classique "il n’est de médecine que générale" paraissait obsolète. C’est en Angleterre que dès 1952 s’est affirmée la volonté politique de placer la MG au centre du dispositif de distribution des soins. A cette date, le Collège Anglais est donc devenu Royal, c’est à dire institutionnalisé avec comme "patron" le Prince de Galles. Le champ d’intervention de la MG a donc été décrit. En général il s’agit de descriptions très larges où l’on y décrit les fonctions de gardien de l’entrée dans le monde médical, ou encore celle de chef d’orchestre, ou encore celle de responsable de santé publique. Ces descriptions peuvent paraître à certains utopiques. En effet " qui trop embrasse mal étreint " ? Trois descriptions (référentiels) sont le reflet de ces ambitions : - P. Jacot et C. Jacot, “ Le rôle du médecin généraliste-médecin de famille dans les systèmes de santé ” Les recommandations de la WONCA, La Revue du Praticien Médecine Générale, 1992, n°169, 524-528 - MH. Certain, Y. Gervais, A. Perrin, Un référentiel professionnel pour le médecin généraliste, Edition Osmose, 1999 - M. Samuelson et coll., Pour un référentiel Métier du Médecin Généraliste, Doc Rech Med Gen, SFMG, N°51, juillet 1998 - 1ére Conférence nationale des Maîtres de stage et Enseignants généralistes, Monaco 1976, -La déclaration de Lowenhorst (voir en annexe N°1) paraît plus que jamais d'actualité. La question du médecin généraliste, acteur de santé publique, devant sûrement faire l'objet de plus amples réflexions. - Cf « La définition Européenne de la médecine générale3 » Wonca 2002 (N°13 ) MOTIF de CONSULTATION Il n'est pas toujours facile de déterminer le vrai motif de consultation au delà des apparences. Cette démarche peut demander des compétences en capacité d'analyse qui font souvent défaut. En réalité les décisions du praticien vont dépendre du résultat de consultation et de tout ce qu'il sait du consultant. Peu importe ses dires quant au motif de sa demande initiale. Le praticien la convertit, la traduit, l'interprète, l'enrichit et choisit une procédure. Le relevé du motif de consultation n'aide donc que très peu à la prise de décision. Cette prise de position pourra paraître abrupte à certains, la discussion reste donc ouverte. - Vincent B. L'épidémiologie en médecine générale : les pièges à éviter. Rev Prat Méd Gén N° 23, 11 avril 1988 - Vincent B. Analyse critique d'une enquête sur l'activité de généralistes maitres de stage à l'université de Paris Sud. DRMG N° 15 1984 - Vincent B. Etude de Nantes – commentaires et discussion. DRMG N° 27, 1988 - Marquet Serge. la CISP, un instrument pour la médecine générale ? DRMG N° 46, 1996 /29 10 11 NORMES INTIMES Il s’agit des "normes intimes" du médecin aussi bien que du malade. Cette notion recouvre les opinions, ressentis, arrière plan culturel, inquiétude et espoir vis à vis de la maladie de chacun des intervenants. Les normes intimes participent à la décision, de même que le résultat de consultation ou les contraintes socio-économiques. L’xistence de ces normes intimes est un frein à l’application des concepts EBM. - Gargot F. La consultation, démarche et cheminement. Doc Rech.Méd Gén SFMG N° 43, mars 1994 POSITIONS DIAGNOSTIQUES Le Dr R.N. Braun a défini quatre "positions diagnostiques" permettant le classement des dénominations relevées en pratique quotidienne de médecine générale. Chaque position est fondée sur la certitude sémiologique obtenue au cours de la séance, quels que soient les autres éléments intervenant ensuite dans la décision thérapeutique. A : symptôme ou signe cardinal (p. fièvre isolée), B : syndrome (p. état fébrile avec mal de gorge, rhinorrhée et diarrhée), C : tableau de maladie (pe. cystite sans identification du germe), D : diagnostic certifié par tous les moyens de la sciences en vigueur (p. pyélonéphrite avec identification du germe). Les RC en position A et B représentent 70 % de notre activité, alors que les RC en C et D n'en représentent que 30 %. Les positions diagnostiques ne sont en rien des "niveaux de diagnostic" hiérarchisés. Le choix de la dénomination et de sa position diagnostique, par le médecin, témoigne de l’analyse de la sémiologie présentée ici et maintenant au cours de la séance. Ils témoignent également de la certitude où se trouve le médecin à ce moment donné. Ainsi, symptôme ou tableau de maladie, syndrome ou diagnostic certifié, tous ces résultats de consultation ont une valeur équivalente pour le médecin généraliste parce qu’ils relèvent tous d’un même processus médicalement raisonné. Ils sont le point de départ, le support de la procédure qui aboutira à la décision. Elles permettent de visualiser l'ouverture du résultat de consultation. Ainsi un RC en position A ou B aura beaucoup plus de risque d'évoluer qu'un RC en C ou D. Suivant les études, le taux de révision d'un RC vers un autre est de 1 à 5 %. Ces éléments sont importants dans la mise en place des procédures de prise en charge des pathologies et dans la recherche des risques d'évolution grave évitable. - B.Vincent, O.Rosowsky. Les pratiques d'orientation en médecine générale, Doc Rec Med Gen, SFMG, N°35-36, 1990 - R.Sourzac, G.Very. L'ABC du diagnostic en médecine générale, Revue du Praticien - Médecine Générale, N°132, 25 Mars 1991 - A. Sonnleitner. De la nature actuellement individuelle des dénominations pour les résultats de consultation en Médecine Générale. Effets sur les calculs de fréquence statistique en Médecine Générale, mémoire en vue de l'accession au grade de Docteur en Médecine, Vienne 1986 - R.Sourzac. SNCF : c'est possible, Panorama de Médecin, 30 Juin 1989 - Dictionnaire des résultats de consultation, Documents de Recherche SFMG N°55-56-57. Janvier 2000. Page VII et IX - R. Braun, Pratique Critique et Enseignement de la Médecine Générale. R Braun, Payot 1979. RECHERCHE en MG Dés sa création en 1974, la Société Française de Médecine Générale, a défendu les notions : - qu’une recherche sur et en médecine générale était indispensable, /29 11 12 - qu'elle devait accompagner l’enseignement de la discipline, - que la notion d’intégration de enseignement-recherche-soins, développée pour les CHU, devait s’appliquer à la médecine générale, - qu’il était de la fonction de l’Université de développer les filières ad hoc, - Conditions spécifiques de la Recherche en médecine praticienne, Document SFMG, Dec 1979 - Rosowsky O. Une recherche en médecine générale, ça commence où ? Quintessence n° 88 janvier 1985 ARTEM édition Neuilly. RISQUE d’EVOLUTION GRAVE EVITABLE : REGE La qualité n’est pas synonyme de risque zéro. Les facteurs multiples qui interviennent dans une décision ne peuvent pas tous être parfaitement maîtrisés. La qualité recouvre l’ensemble des procédures qu’il faut appliquer dès lors qu’elles sont généralement reconnues comme valides. En pratique : - un patient se présente au cabinet du praticien, - au terme de la consultation celui ci dispose d’un résultat de consultation, - certains de ces résultats ne posent pas de problème d’évolution grave prévisible à court ou moyen terme, - d'autres au contraire soulèvent cette question, - quelles sont les procédures envisageables pour faire face à ce risque ? Dans le cadre d’un service d’urgence seront mis en œuvre : examen de plusieurs médecins et examens para cliniques. Ainsi au bout d’un temps variable (de une à six heures par exemple), il est généralement possible, si le service est bien géré, d’arriver, au stade du tableau de maladie ou même du diagnostic .Ainsi la sécurité peut normalement être assurée. Dans le cadre d’une consultation au cabinet, il est assez souvent possible d’avoir en un laps de temps raisonnable des résultats de biologie, des radios simples et des échographies. Ceci dépend évidemment de la disponibilité du praticien, de celle des biologistes et radiologues. Un conseil téléphonique peut parfois aussi être obtenu .Si un doute persiste l'alternative se résume à : - soit l’envoi au service d’urgence qui va fonctionner comme un centre diagnostique, - soit l’utilisation du facteur temps : à savoir que suivant sa disponibilité, les moyens de transmission à disposition, et la capacité du patient ou de sa famille à les utiliser, il est possible de réévaluer la situation 6, 12 ou 24 heures plus tard et de mettre en route d’autres procédures. En somme, la fonction première du praticien sera non pas de trouver le résultat de consultation adapté à la situation clinique, mais plutôt, dans un premier temps, de s'interroger sur les situations critiques d'une autre maladie qui pourraient "imiter" la symptomatologie observée. "Le fait d'agir rationnellement permet naturellement dans certains cas d'établir le diagnostic exact et exceptionnellement de déceler des "évolutions critiques évitables" au stade ou aucun autre trouble n'est encore manifeste (p 69). Il y ainsi pour toute fonction médicale une ligne de démarcation traversant les évolutions critiques évitables ; ce qui se trouve "en dessous de la ligne " est perdu – c'est le risque. - Vincent B. Problématique probabiliste en médecine générale DRMG N° 39-40 2° 3° trim 1991 - Braun B. Pratique Critique et Enseignement de la Médecine Générale. R Braun, Payot 1979. A signaler que dans une dernière mise au point du DRC le terme de risque critique est employé en lieu et place de REGE. REPARTITION des CAS (LOI de) P.Ferru R Braun a noté la régularité de la répartition des cas (il s’agit de la prévalence des cas et non pas de celle des Résultats de consultation). La loi de répartition régulière des cas, est le contraire de la "loi des séries" qui fait que le praticien voit deux infarctus en un mois et n'en verra plus pendant les deux années suivantes. C'est pourquoi elle ne se vérifie que sur une période suffisamment longue, d'au moins 3 ans : tout praticien exerçant la médecine générale, sous la même latitude, doit s'attendre à retrouver de façon régulière environ 300 résultats de consultation, pourvu qu'il les désigne toujours de la même manière. Les moins fréquents seront observés au moins une fois tous les 3000 résultats de consultation (cas nouveaux et cas anciens réunis), soit à peu près une fois par an. Faudrait-il dire, alors, qu'il est inutile d'étudier le reste de la médecine : non, bien sûr, le praticien doit /29 12 13 connaître les manifestations de la GEU, ou du glaucome aigu qu'il rencontrera moins souvent. Mais on peut regretter que l'université ne l'ait pas familiarisé avec les règles de la distribution des cas. Une tendance particulière du praticien pour telle ou telle activité particulière ne modifie pas de façon importante l'aspect global de la répartition des cas. Elle crée simplement, par endroits, des "pics" plus ou moins importants. - R. Braun, Pratique Critique et Enseignement de la Médecine Générale. R Braun, Payot 1979, p 343 et suivantes - P. Clerc, L. Martinez, F. Morel, Annuaire statistique de l’observatoire de la médecine générale, Document de recherches SFMG, N°52, sept 1998 RESULTATS de CONSULTATION Dans plus de 80% des cas, le médecin de premier recours sans plateau technique ne peut certifier un diagnostic prouvé. C'est ainsi que le concept de "Résultats de Consultation" (RC) est apparu chez Robert BRAUN. Le RC est le ou les problèmes que le médecin estime avoir à résoudre en fin de consultation. Le RC permet au médecin de relever sa certitude clinique en fin de consultation même sans certitude diagnostique. Ainsi le RC : - caractérise la situation diagnostique au terme de la consultation. - définit le problème que la praticien estime avoir à résoudre. - s’exprime en termes définis ( langage commun ou vocabulaire contrôlé ) - est formulé par la dénomination et la position diagnostique. - Dictionnaire des résultats de consultation, Doc Rech Med Gen, SFMG, N°55-56-57, Janvier 2000. - Sourzac R. Thèse Limoges 1987, in DRMG N° 28 2° trim 1988 - Andral J. Thèse Paris Sud 1987 Une nouvelle taxinomie en médecine générale, in DRMG N°29, 3° trim 1988 Société Française de Médecine Générale Née le 6 février 1973. Siège 5 bis Bd Lesseps à Versailles Fondateurs : BECOUR Lionel, de COULIBOEUF Jean, GHOZI Serge, GOEDERT Jean, JACOT Philippe, PEZE jacques, ROSOWSKY Oscar. Premier bureau : président : J de Couliboeuf, Vice présidents : J de Butler, Guy Scharf Sec Gal : Oscar Rossowsky Sec Gal adjoint Philipe Jacot Trésorier : Lionel Becour Membres Docteurs Calvet, Cholal, Ghozi, Goedert, Le Danois, Pezé. Dr André VIEL Historique de la Société Française de Médecine Générale Document SFMG, 1993 SOUMISSION A L'AUTORITE (MG VERSUS SPECIALISTES) Dans toute société hiérarchisée les dominés sont soumis aux dominants. La médecine n’échappe pas à cette règle. M. Balint évoque les questions de réaction à l’autorité, de relation maître-élève. Il souligne la hiérarchisation des diagnostics, c’est à dire la préférence donnée au diagnostic somatique. Cette façon de voir est a rapprocher du concept d’hospitalo-centrisme. R Braun souligne dés son introduction les différences entre hôpital et MG. - M. Balint, Le Médecin son Malade et la Maladie, PUF, 1960 /29 13 14 - R. Braun, Pratique Critique et Enseignement de la Médecine Générale, Payot 1979, introduction - Ferguson, Gumperz, cités par W Labov, Sociolinguistique, Editions de Minuit, 1976, p.419 -Stanley Migram, Soumission à l’autorité, Calman-Levy, 1974 THEORIE PROFESSIONNELLE La capacité de théoriser est l’essence même de toute démarche scientifique. Encore faut-il que la théorie tienne compte des facteurs constitutifs de la chose étudiée. Pour ce qui nous intéresse, R. Braun a le mérite d’avoir énoncé le fait qu’une théorie n’a de sens que si elle tient compte des facteurs suivants : trouble de l’état de santé, médecin, temps, société, argent. - R. Braun, Pratique Critique et Enseignement de la Médecine Générale, Payot, 1979 - JL. Gallais et coll., Actes et fonctions du médecin généraliste dans leurs dimensions médicales et sociales, Document de Recherches, SFMG, N°45, Décembre 1994 TROUBLE de l’ETAT de SANTE (Versus MALADIE) Dans l’état d’équilibre que nous appelons santé, il se produit dans la vie de chacun, des écarts dans le sens d’une perturbation. Le manque d’importance de ces déviations fait que nous n’y prenons pas garde : ce sont les troubles de l’état de santé. S'ils arrivent à la connaissance du praticien il lui appartient de reconnaître une pathologie nosologiquement classable. Voir : Loi de répartition des cas - R. Braun, Pratique Critique et Enseignement de la Médecine Générale, Payot, 1979, p 20 à 31 VOCABULAIRE CONTROLE Voir langage commun WONCA Sigle de l'Organisation mondiale des collège nationaux, académies, et associations académiques de médecins généralistes. La WONCA a comme objectif d'améliorer la qualité de vie des peuples en maintenant et augmentant une haute qualité des soins fournis par la médecine générale. Elle fut créée en 1972 à Melbourne. Elle a comme activité la plus visible l'organisation de conférences mondiales tous les trois ans et régionales dans l'intervalle. Elle est une ONG. De par son statut académique la Société Française de Médecine Générale y a représenté la France depuis 1976. Elle y a été rejointe d'abord par l'Unaformec puis plus récemment par le CNGE. - P. Jacot et C. Jacot, “ Le rôle du médecin généraliste-médecin de famille dans les systèmes de santé ” Les recommandations de la WONCA, La Revue du Praticien Médecine Générale, 1992, n°169, 524-528 /29 14 15 ANNEXES 1- DECLARATION DE LOWENHORST 2- LOI D MODERNISATION SOCIALE 11 JANVIER 2001 3- Article 32 DU CODE DE DEONTOLGIE 4- DICTIONNAIRE DES RESULTATS DE CONSULTATION 5- PREFACE DU PROFESSEUR GRENIER AU DICTIONNAIRE DES RESULTATS DE CONSULTATION. 6- DEFINITION D'UN MODELE FRANÇAIS DE MEDECIN GENERALISTE 7- ROLE DU MEDECIN GENERALISTE DANS LES SYSTEMES DE SANTE 8- STATUTS Société Française de Médecine Générale 9- DOCTRINE de la SFMG 10 - APRES LE SYMPOSIUM NATIONAL DES GROUPES DE PAIRS à BAGNOLET 11- GROUPES DE PAIRS : CERTIFICATION DE LA QUALITE DE LA FORMATION/EVALUATION A ROUEN AU CONGRES CNGE 2001 12 - MODERATEUR DE GROUPE DE PAIRS 13- COMMENTAIRES SUR LA DEFINITION EUROPEENNE DE LA MEDECINE GENERALE / MEDECINE DE FAMILLE 14- SERMENT D’HIPPOCRATE (1996) /29 15 16 1- Déclaration de Lowenhorst, avril 1974 Déclaration du Groupe des Enseignants Généralistes Européens réunis à Leuvenhorst aux Pays Bas. "Le médecin généraliste : un professionnel exerçant en permanence un travail de synthèse, dans l’immédiat et dans la durée, de tous les facteurs somatiques, psychologiques et sociaux, concernant un patient rencontré dans son cadre de vie et répondant a une demande de prise en charge en mettant en jeu sa responsabilité personnelle pour tenter d’assurer le meilleur traitement." La Société Française de Médecine Générale était représentée par le Dr AM Reynolds A Viel " Historique de la Société Française de Médecine Générale.DOC SFMG 1993 2- LOI DE MODERNISATION SOCIALE VOTEE LE 11 JANVIER 2001 article L632.2 ,l632.5 La réforme des études médicales La réforme des études médicales est en chantier. L'assemblée nationale a examiné en première lecture le texte sur la modernisation sociale et a adopté les dispositions relatives à la réforme des études médicales. Le texte doit encore être soumis au Sénat mais l'extension de l'internat est en marche. Article 17 du projet de loi de modernisation sociale (voté par l'Assemblée Nationale le 11 janvier 2001) I. - L'article L. 632-2 du code de l'éducation est ainsi rédigé : " Art. L. 632-2. - Le troisième cycle des études médicales est ouvert à tous les étudiants ayant validé le deuxième cycle des études médicales. " Pour l'accomplissement de ce cycle d'études, le choix des disciplines et du centre hospitalier universitaire de rattachement est subordonné au rang de classement aux épreuves de l'internat. Les élèves médecins des écoles du service de santé des armées exercent ce choix au sein d'une liste fixée par arrêté interministériel. " Des décrets en Conseil d'Etat déterminent les modalités des épreuves, l'organisation du troisième cycle des études médicales, la durée des formations nécessaires durant ce cycle et ultérieurement pour obtenir, selon les disciplines, une qualification et les modalités selon lesquelles les internes, quelle que soit la discipline choisie, peuvent, dans les limites compatibles avec l'évolution des techniques et de la démographie médicales, changer d'orientation et acquérir une formation par la recherche. " II. - L'article L. 632-5 du même code est ainsi modifié : a) Au premier alinéa, les mots : " et les résidents " sont supprimés ; b) Au deuxième alinéa, les mots : " Les internes et les résidents " sont remplacés par les mots : " Quelle que soit la discipline d'internat, les internes " ; b) Le troisième alinéa est ainsi rédigé : " Les internes de médecine générale exercent leurs fonctions durant un semestre dans un centre hospitalier universitaire et pendant un autre semestre auprès de praticiens généralistes agréés. Les internes autres que ceux de médecine générale exercent leurs fonctions durant au moins deux semestres dans les hôpitaux autres qu'un centre hospitalier universitaire, sauf si le nombre de services dûment accrédités comme services formateurs ne le permet pas. Les modalités d'application des dispositions du présent article sont fixées par un décret tenant notamment compte des exigences de formation de chaque spécialité. " ; /29 16 17 c) Dans l'ensemble de l'article, les mots : " centres hospitaliers régionaux faisant partie des centres hospitaliers et universitaires " et les mots : " centre hospitalier régional faisant partie d'un centre hospitalier et universitaire " sont remplacés respectivement par les mots : " centres hospitaliers universitaires " et par les mots : " centre hospitalier universitairela qualification de spécialiste VI. - Les dispositions des I, II, III et IV sont applicables aux étudiants accédant à la deuxième année du deuxième cycle des études médicales à compter de l'année universitaire 2001-2002. Les étudiants ne répondant pas aux conditions du présent article et qui n'auront pas épuisé leurs possibilités de candidature aux concours d'internat prévus par les dispositions antérieures à la présente loi restent soumis à celles-ci. 3- Article 32 CODE DE DEONTOLOGIE “ Dés lors qu’il a accepté de répondre à une demande, le médecin s’engage à assurer personnellement au patient des soins consciencieux, dévoués et fondés sur les données acquises de la science, ... ” 4- Dictionnaire des résultats de consultation, SFMG Documents de Recherche N°55,56,57. Janvier 2000. Historiquement, l’apparition des systèmes de classement et de description des maladies et autres états morbides répondait à la nécessité de produire des connaissances nationales ou internationales.. Il devenait ainsi possible de comparer les données sanitaires et épidémiologiques émanant d’acteurs de santé, de régions ou de pays différents. La C.I.M. (Classification Internationale des Maladies) a constitué dans ce domaine un progrès important, dont les limites apparurent cependant dans son application en médecine générale. En effet, d’une part elle ne permet pas de décrire un certain nombre d’états morbides fréquemment observés, et d’autre part l’absence de définition des appellations entraîne le risque qu’une même appellation donne lieu à des interprétations différentes selon les utilisateurs. La gestion des systèmes de santé, la mise en place de systèmes d’information, ont entraîné le développement de l’épidémiologie en médecine générale : c’est alors que la recherche d’un langage commun, propre à décrire cette pratique des soins primaires, est apparue comme une nécessité. Ces problèmes de langage commun ont été identifiés de longue date. Une démonstration exemplaire a été faite en 1952 par le Dr LOGAN au Royaume Uni. Cette étude, qui concernait 19.390 patients et 46.625 états morbides, a démontré que l’absence de définition de ces états morbides entraînait une grande disparité entre les résultats de chacun des médecins. Or, ces médecins exerçaient dans la même ville, avaient le même type de clientèle et avaient effectué leurs relevés à la même période. Dans cette même logique du développement de l’épidémiologie, en 1984, la WONCA (World Organization of National Colleges, Academies, and Academic Associations of General Practitioners), publiait ICHPPC (International Classification of Health Problems in Primary Care), suivie de ICHPPC-21, qui comportait 371 items relatifs à des états morbides. /29 17 18 En Hollande, les Dr MEADS et LAMBERT avaient également développé une critique de la CIM-9 (Classification Internationale des Maladies - version 9). Ils la jugeaient inadaptée à la description de la médecine générale, et avaient commencé, en 1985, à développer une nomenclature : ICPC (International Classification of Process in Primary Care) plus connue en français sous le nom de “ CISP ”(Classification Internationale en Soins Primaires). Cette classification, malgré sa nouvelle appellation, allait en fait reprendre les principes de la CIM, ainsi que les limites de la ICHPPC-2. Pour sa part, la Société Française de Médecine Générale (SFMG) développait ses travaux à partir des concepts novateurs du Dr R.N. BRAUN Ce médecin généraliste autrichien a observé et analysé sa pratique pendant plusieurs années. Il a distingué quatre classes d’états morbides, dénommés “ résultats de consultation ” selon l’association des éléments sémiologiques : symptôme, syndrome, tableau de maladie et diagnostic certifié. La SFMG a constaté, en étudiant la fréquence de ces résultats de consultation, que 200 définitions étaient nécessaires pour rendre compte de l’activité d’un médecin généraliste. Ces résultats de consultation correspondaient au moins à une fréquence de 1/3000 résultats de consultation par an. Les études ultérieures de la SFMG ont confirmé que 200 définitions couvraient 95% à 99% de la pratique quotidienne du médecin généraliste. Elles ont montré que les 2/3 des résultats de consultation étaient des symptômes ou des syndromes. Contrairement à une idée reçue partant de l’hypothèse que les symptômes et syndromes sont essentiellement les signes précoces d’une maladie qui pourra être ensuite caractérisée, les études longitudinales révèlent une stabilité de ces résultats de consultation. Seuls 1% d’entre eux évoluent par la suite. En 1988, lors du rapport introductif de l’étude “ Recherche épidémiologique et épistémologique sur la prise en charge du malade en médecine générale ” les Drs VINCENT, ROSOWSKY et coll.2, soulevaient la question de la définition des termes désignant les affections codées : “ Lorsqu’une maladie a complètement été diagnostiquée, il n’est pas nécessaire de la définir, tant le consensus médical est total dans ces cas-là. Mais pour ce qui concerne les symptômes, syndromes ou tableaux de maladie, rien n’existe à ce jour. Dans ces conditions, chaque praticien se construit un ensemble implicite de critères qui conviennent pour son usage personnel. ”. Mais le résultat en est que les dénominations ne sont pas superposables d’un praticien à l’autre et également, chez le même praticien, d’une époque à l’autre. On voit le biais majeur ainsi institué pour tout travail épidémiologique, ou plus simplement pour toutes communications entre professionnels du soin et/ou de la recherche. C’est ce que le Dr SONNLEITNER a démontré de façon très claire dans sa thèse soutenue à Vienne en 1986. /29 18 19 Cette question de langage commun qui se pose en médecine générale ne concerne pas que cette discipline. Ainsi, les psychiatres américains ont eu les mêmes problèmes de communauté de langage. Ils tentent de les résoudre par le DSM (Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux). Le Dr SPITZER a écrit à leur intention, en 1983 : “ Il est nécessaire que cliniciens et chercheurs aient un langage commun pour parler des troubles vis-à-vis desquels ils ont une responsabilité professionnelle ”. Plus récemment (1993), le Dr LINNARSON souligne la nécessité de créer un “ vocabulaire contrôlé ” : pour “ mieux refléter la réalité clinique, permettre l’inclusion de tous les codes et classifications, rendre compte au mieux des données concernant le patient, et ainsi permettre l’interrogation de bases de données exploitables ”. Un premier contrat de recherche entre la SFMG et l’INSERM avait permis de commencer la réflexion sur cette question de langage commun. Mais le système de validation comportait un biais important : dès la définition établie, les médecins participants devaient trouver une situation correspondante. Il s’agissait de “ trouver ” un malade “ s’adaptant ” à une définition. C’est la raison pour laquelle une autre convention a été passée entre la CNAMTS (Caisse Nationale d’Assurance Maladie des Travailleurs Salariés) et la SFMG pour normaliser 200 définitions de résultats de consultation et positions diagnostiques, c’est-à-dire : produire 111 définitions, réviser 89 définitions déjà réalisées, valider ces 200 définitions par un relevé en continu, au cabinet des médecins de la SFMG. Ce dictionnaire est le résultat de ce contrat. OBJET Ce dictionnaire a donc pour objet la description des résultats de consultation issus de la norme biomédicale. Pour ce faire, il définit la sémiologie des états morbides les plus fréquemment rencontrés dans l’activité quotidienne des médecins généralistes. Ces définitions sont au nombre de 200 et concernent des patrologies ou des troubles de l’état de santé qui sont observés au moins une fois sur 3000 résultats de consultation sur une année. Parmi les 250 à 350 dénominations dont un médecin généraliste a besoin pour décrire son activité habituelle, des enquêtes ont montré que 200 étaient communes à tous les praticiens, et que les 50 à 150 plus rares concernaient essentiellement des pathologies pour lesquelles le langage commun est déjà acquis dès la fin des études médicales (exemple : maladie de Horton, Leucémie, etc.). Le Dictionnaire de la Médecine Générale est l'oeuvre collective des médecins de la Société Française de Médecine Générale. Comme tout ouvrage nouveau, ce Dictionnaire devra faire, comme c’est l’usage, l’objet de remaniements périodiques. /29 19 20 5 – Préface du Pr GRENIER à la 1° édition du DRC La première grande innovation qui au XIXème siècle, a permis le développement que l'on sait , de la connaissance médicale et des soins, a été au sein et en dépit de l'infinie variété des informations recueillies auprès des sujets souffrants, l'invention des concepts nosologiques, c'est à dire les noms des maladies telles qu'elles ont pu être enseignées dans les facultés, décrites dans les livres, appliquées dans l'échange des informations, des découvertes et des innovations. Cette modélisation de l'information qui est recueillie auprès des patients et des populations a généré un mouvement de connaissance et de recherches médicales uniques dans l'histoire de l'humanité. Or, la diversité et l'imprécision des informations disponibles ou raisonnablement accessibles que le médecin praticien est tenu d'exploiter pour établir la décision qu'il croit devoir prendre au sujet d'un patient déterminé, n'entrent pas, pour la majorité des cas, dans un cadre nosologique défini par la science contemporaine. Et, cependant dans notre société qui se veut juste et transparente, c'est sur de telles informations, incomplètes et incertaines, que le praticien doit pouvoir justifier à la fois devant chaque patient et devant la collectivité, les risques et les avantages prévisibles et les ressources mises en jeu par sa décision d'action ou de non action. La triple exigence de rationalité, de transparence et de justification, exprime la nécessité d'une nouvelle modélisation à la fois de celles des "situations diagnostiques" concrètes telles qu'elles sont rencontrées dans sa pratique professionnelle de la médecine de terrain, la médecine du "vrai monde", et celle des processus de décision. C'est précisément à la tâche, énorme, d'identification et de codification des situations concrètes de décision clinique ( sous le nom de "Résultat de Consultation." ) que s'attache la Société Française de Médecine Générale , dont la première étape est rapportée dans le "Dictionnaire des résultats de consultation". Le premier objectif de ce travail de longue haleine est de définir et de distribuer les Résultats de Consultation selon les rubriques suivantes : - Une rubrique maladies ou " tableau de maladie " où, sans le secours d'imagerie ou de biologie, le clinicien peut diagnostiquer un concept nosologique avec une probabilité acceptable et justifiable. - Une rubrique de "syndromes" où, sans identifier une cause pathogène ou un diagnostic, le clinicien reconnaît, sous le nom de syndrome, une association de troubles et de de signes qui expriment un perturbation physiopathologique, perturbation qui justifie une intervention corrective, éventuellement salutaire. - Enfin une rubrique qui , sous le nom de "symptômes" rassemble des situations où la diversité, l'imprécision ou la variabilité des plaintes observées ne correspond à aucune "forme" nosologique ou syndromique identifiable, au moins dans la limite de sa connaissance. Si, dans de telles situations, dont on peut penser qu'elles sont majoritaires, on est en droit d'exiger que les décisions du praticien répondent à un souci de rationalité, de transparence et d'efficacité, alors il est nécessaire de les codifier autant que faire se peut, et pour chacune d'entre elles, de définir les décisions qui sont justifiables en termes de risques et d'avantages attendus comme en termes économiques. C'est à cette tâche énorme , que s'est attaché un groupe de praticiens au sein de la Société Française de Médecine Générale, dans l'ambition d'une recherche clinique authentiquement scientifique, refusant l'apparente contradiction entre l'objectif rationnel et la dimension humaniste d'une telle entreprise. C'est à ce prix qu'une médecine praticienne pourra assumer et établir le sens de son action et de son rôle professionnel dans une société quii souhaite être efficace, équitable, juste et solidaire. Professeur Bernard GRENIER Professeur émérite de la Faculté de Médecine de Tours Dictionnaire des résultats de consultation, Documents de Recherche SFMG N°55,56,57. Janvier 2000. /29 20 21 6DEFINITION GENERALISTE D’UN MODELE FRANÇAIS DE MEDECIN Critères de la définition Une formation professionnelle devant avoir pour charge de donner naissance à un type de médecin bien défini, le modèle généraliste que nous souhaitons a été détermine à la fois par sa zone d’exercice et les demandes qui lui adressées par les diverses instances qui s’adressent à lui. Zone d’exercice Le généraliste fonctionne dans l’intersurface entre l’institution médico-sociale et la population. Sa discipline touche à l’institution médicale, à l’institution médico-sociale, et au malade en tant qu’individualité. Demandes qui lui sont adressées Du point de vue de l’institution médico sociale il remplit les fonctions suivantes : - Les urgences compte tenu des moyens localement disponibles - Les soins courants compte tenu des besoins, des moyens, des goûts et aptitudes propres. - Les soins en collaboration avec l’institution médico-sociale : hôpital, dispensaire, assistance sociale etc . - Les soins pour lesquels l’institution hospitalière et spécialisée est inapte à remplir la fonction médicale. En particulier lorsqu’il s’agit de troubles nécessitant une relation médecin malade s’appuyant sur un long passé et ayant des liens avec l’entourage. Ou encore "nécessitant un modèle médical lui-même limité dans son pouvoir, circulant dans le monde quotidien du malade, au moins partiellement immergé dans les mêmes problèmes et disponible au moment propice". Du point de vue de l’institution médico-sociale : Il distribue l’accès aux avantages garantis Il participe à la prévention et l’éducation sanitaire. Du point de vue du malade demandeur : Il prend en compte au premier chef l’individualité qui s’adresse à lui : - dans l’unicité de son corps et de sa personnalité - dans ses relations avec son passé, son présent (y compris son environnement familial, écologique, économique) et son futur (y compris ses impossibilités et sa mort) Ceci implique que le généraliste occupe dans le système médico-social une place privilégiée par son indépendance vis à vis de ce système. D’où la nécessité de former : UNE PERSONNALITE PROFESSIONNELLE HAUTEMENT DIFFÉRENCIEE capable : - d’acquérir et entretenir une vaste culture médicale, - d’une curiosité et d’un esprit critique toujours en éveil vis à vis de ses propres moyens et limites, de ceux de l’institution, de ceux du malade, - d’établir une relation nécessaire avec l’individu malade Le jeune généraliste devra donc : - se montrer apte à entendre son patient, afin de pouvoir établir avec lui une relation affective et atteindre un certain degré de connaissance de soi, - montrer de quelle façon son appréhension du patient en tant qu’individu modifie son choix des données retenues, ses hypothèses au sujet de la pathologie, ainsi que les modalités de la prise en charge, - montrer son aptitude à reconnaître le rôle joué par les relations intra familiales dans l’étiologie, la symptomatologie, l’évolution et les modalités de prise en charge de l’état pathologique. L’ensemble des objectifs ainsi posés définit une sélection et une pédagogie adaptée, ainsi qu’un cadre de formation spécifique : le tout permettant l’émergence d’une personnalité professionnelle mature et originale dans le corps médical. Du point de vue particulier mais fondamental, des rapports entre le généraliste et l’individualité qui s’adresse à lui, nous insistons sur le point suivant : La crédibilité du médecin généraliste dans son rôle de conseiller personnel du malade ne peut être séparée 1 : des rapports économiques qui les lient l’un à l’autre, /29 21 22 2 : du degré d’indépendance du médecin généraliste face aux institutions médicales, médicosociales et politiques. 7 – “ LE ROLE DU MEDECIN GENERALISTE DANS LES SYSTEMES DE SANTE ” Ph. Jacot et C. Jacot Texte Société Française de Médecine générale – WONCA Revue du Praticien N° 192 DEFINITION Le médecin généraliste doit fournir des soins complets à quiconque les lui demande. Il doit organiser l’accès aux soins délivrés chaque fois que nécessaire. Il doit accepter de prendre en charge le demandeur de soins sans limite d’âge, de sexe, ni de diagnostic. Il doit traiter l’individu en tenant compte de son contexte familial et social sans distinction ethnique, religieuse, culturelle ou de classe. Il doit être compétent cliniquement pour la plupart des soins, en tenant compte des facteurs socioculturels, économiques et psychologiques du patient. Il doit exercer son rôle soit directement, soit avec d’autres agents médicaux si nécessaire. OBLIGATIONS DU GENERALISTE Envers la communauté D’une façon générale, il doit en connaître l’épidémiologie et essayer d’avoir le maximum d’influence sur tous les problèmes de santé qui se présentent. Cela implique d’être capable d’identifier les membres de cette communauté ainsi que les problèmes qu existent au-delà des problèmes de l’individu demandeur de soins. Cela implique également d’aller au-devant des gens non soignés par le dépistage et l’éducation sanitaire. Le médecin généraliste doit comprendre les comportements liés à la santé et aider les efforts de la communauté pour sa promotion, c’est-à-dire qu’il doit inclure dans ses soins la prévention, la promotion de la santé, la gestion de la maladie et la réinsertion. Envers l’individu Soins étendus Il doit identifier tous les problèmes soumis par le patient, y compris les problèmes indifférenciés, les premiers stades d’une maladie, les problèmes aigus, maladies chroniques, troubles psychosociaux et besoin de réinsertion et donc définir les besoins du patient au plan physique aussi bien que psychique et social. Ecoute du patient Il doit comprendre pourquoi le patient soumet tel problème à tel moment et quel résultat le patient escompte de la consultation, et y répondre. La famille Il doit être capable d’identifier le malade : soit la personne qui entre en contact avec lui, soit tel ou tel de ses proches, c’est-à-dire reconnaître l’influence des facteurs familiaux sur la santé du consultant et les prendre en compte aussi bien pour les mesures préventives que curatives. En corollaire, il doit reconnaître l’influence des problèmes du patient sur la famille. Relation médecin-malade Il doit savoir que les relations médecin-malade et médecin-famille jouent un rôle important dans les soins. Il doit comprendre l’importance de ses sentiments vis-à-vis des problèmes du patient. Il doit accepter l’autonomie du patient et/ou de sa famille en ce qui concerne les moyens de traitement et leur organisation. QUALIFICATIONS REQUISES Elles découlent de ce qui vient d’être énoncé et comprennent, en ce qui concerne les soins étendus, la /29 22 23 capacité d’aller au-delà des épisodes de maladie pour prodiguer des soins au long cours, veiller à la réinsertion et à la prévention. En ce qui concerne la coordination avec les autres services de soins, le généraliste doit savoir assumer la responsabilité de les rendre accessibles à l’individu et à sa famille, quelles qu’en soient les difficultés. Une autre qualification est celle d’être capable d’assumer un rôle d’avocat à l’égard du patient quel que soit le niveau de soins requis à l’intérieur du système. Un tel rôle implique d’aider le patient et/ou sa famille à prendre une part active dans la prise de décision le concernant et suppose une coopération avec les services publics ou privés de santé pour assurer une distribution équitable des soins. Le généraliste doit pouvoir être raisonnablement disponible et accessible vis-à-vis du patient, de sa famille et des autres distributeurs de soins. PRISE DE DECISION CLINIQUE Des éléments essentiels différencient la médecine générale des autres spécialités : - Le généraliste est souvent confronté à des problèmes cliniques indifférenciés, autrement dit les problèmes qui n’ont pas encore été évalués par un médecin. - Même après une évaluation complète, une proportion significative des problèmes ne peut pas et ne doit par être diagnostiqués dans le sens habituel du terme (diagnostic complet). De nombreuses décisions doivent donc être prises sans diagnostic précis, l’essentiel étant d’éliminer la possibilité d’une évolution critique (notion de risque évitable). - La prévalence des maladies en médecine générale est très différente de celles que l’on trouve dans la population sélectionnée des malades hospitalisés. Donc, dans la mesure où la valeur prévisionnelle des données cliniques varie en fonction de la prévalence d’une allaudien dans une population donnée, le même symptôme, signe ou examen, aura une valeur prévisionnelle différente en médecine générale et en médecine hospitalière. - Le généraliste intervient souvent au tout début de la maladie, avant le développe-ment d’un tableau clinique complet. La sensibilité ou spécificité des faits cliniques variant selon le stade de la maladie, les examens pertinents en médecine générale peuvent être différents de ceux utilisés dans la pratique hospitalière. - Etant donné ces remarques, le concept traditionnel de diagnostic, qui suppose qu’une analyse précise de physiopathologie conditionne le traitement, est parfois d’une validité douteuse. Le devoir du généraliste qui consiste à protéger son patient des risques et à soulager la souffrance, impliquera souvent que l’on doit passer à l’action avant qu’un diagnostic physiopathologique soit établi (ou même pour établir ce diagnostic). Epreuve du temps et traitement d’épreuve sont également considérés comme des bases solides pour parvenir à un diagnostic. - Dans ce contexte, d’autres disciplines sont liées à la médecine générale : épidémiologie appliquée, science des comportements, problèmes d’environnement et économie de la santé. BESOINS EN MATIERE D’ENSEIGNEMENT ET DE RECHERCHE Enseignement de la médecine La conception traditionnelle de l’enseignement de la médecine a atteint un moment critique du fait de facteurs tels que le taux d’accroissement du savoir médical, le refus de la part des enseignants d’être sélectifs dans leur objet, et le recours à un travail livresque et à des examens qui mettent l’accent principalement sur des re-connaissances ponctuels, très spécialisées. En ce qui concerne la médecine clinique, les étudiants de premier cycle sont encore très largement formés à partir de matériaux d’apprentissage inanimés ou confrontés à des malades hospitalisés, confinés au lit, en pyjama et sans autonomie De tels patients sont de moins en moins représentatifs de la morbidité de l’ensemble de la population. Le coût sans cesse en augmentation de l’hospitalisation combiné à l’extension des technologies rend nécessaire la réévaluation des procédures de soins. Pour toutes ces raisons, le jeune médecin qui n’a bénéficié que d’enseignement médical traditionnel est mal préparé à la pratique de la médecine générale. Formation initiale La Fédération mondiale pour l’enseignement de la médecine, dans la déclaration d’Edimbourg de 1989 (in : Médical Education, 22, 481), souligne la nécessité de réformes radicales dont voici l’exposé : “ Les responsables de l’organisation de l’enseignement médical devraient avoir pour but de : - élargir la gamme des cadres dans lesquels les programmes d’enseignement prennent place, en incluant toutes les instances de santé de la société, pas seulement les hôpitaux ; - - s’assurer que le contenu du cursus reflète les priorités et ressources médicales nationales ; - promouvoir les compétences nécessaires à la formation continue, en mettant l’accent non plus sur une approche passive de l’enseignement, mais sur des modes d’apprentissage plus actifs, sous la forme d’études individuelles, de livres ou travaux dirigés ; /29 23 24 - concevoir le cursus et le système d’évaluation des étudiants de manière à leur faire acquérir une compétence professionnelle fondée sur des valeurs sociales et morales, et qui ne se limite pas à ressortir les informations acquises ; - former requises chez tout bon médecin, comme l’honnêteté, la compassion et l’habileté à résoudre les problèmes d’un patient. D’autres améliorations nécessitent un engagement institutionnel plus large, de façon à : -encourager et faciliter la coopération entre ministères /départements de la santé, de l’enseignement, les divers services de santé et autres organisations concernées, pour développer des politiques communes en matière d’organisation des programmes, mise en œuvre et révision ; - s’assurer que les politiques d’admission font correspondre le nombre des étudiants formés et les besoins nationaux en médecins ; - augmenter les possibilités de formation commune, recherche et service avec les autres professions de santé et professions liées à la santé, comme faisant partie de l’entraînement à un travail d’équipe ; -clarifier les responsabilités et allouer des ressources pour la formation médicale continue. Ces principes sont valables pour le monde entier et impliquent la nécessité de départements de médecine générale forts dans toutes les facultés de médecine. ” Depuis quelques années, certaines facultés de médecine ont mis en place ; - la participation des généralistes à l’enseignement dans des départements spécialisés (quelquefois sous la forme d’enseignement intégré) ; - un enseignement théorique de la médecine générale ; - un enseignement sur le rôle du généraliste et la façon dont l’assumer ; - un enseignement sur les maladies telles qu’elles sont vues d’abord en soins courants les enseignants, pas seulement d’experts, et reconnaître l’excellence professorale aussi bien que l’excellence en recherche biomédicale ou en pratique clinique ; - compléter la formation en ce qui concerne le rapport avec le patient en insistant sur la promotion de la santé et la prévention ; - aller plus loin dans l’intégration de L’enseignement scientifique et pratique en étendant les exercices de résolution d’un problème en hôpital à des situations cliniques dans la communauté comme base de formation ; - ne pas limiter les critères de sélection des étudiants en médecine à leurs capacités intellectuelles et à leurs succès universitaires, mais les étendre aux qualités personnelles comme partie du cursus obligatoire ; - un enseignement portant sur des cas à partir de demandes des patients ; - des enseignements et formations expérimentales dans les cadres où s’exercent les soins primaires autant qu’en hôpital ; cela oblige à une confrontation avec les facteurs sociaux, culturels et environnementaux de la communauté locale ; - des examens sur des sujets de soins primaires, incluant l’évaluation et le traitement de patients présentant des problèmes de santé quotidiens, qu’ils soient physiques, psychologiques ou sociaux. Formation post doctorale Spécifique (Vocational training) Le généraliste est confronté à de nombreuses tâches stimulantes qui sont axées sur les procédures de soins plutôt que sur le développement de la maladie. Ces procédures incluent la prévention, la formation sanitaire, le dépistage, le diagnostic précoce, l’évaluation, la vérification des hypothèses, le traitement, la réinsertion, le conseil, l’écoute et l’utilisation de la relation médecin-malade. Ce sont des tâches qui s’apprennent et peuvent être maîtrisées. L’acquisition de ces compétences complétera les connaissances médicales traditionnelles. La mise au jour des fonctions présentes et futures du généraliste et de ses tâches manifeste clairement le besoin d’un programme de formation structuré, spécialisé avec des buts bien définis. De même que les spécialistes bénéficient d’un enseignement spécifique dans les services hospitaliers adéquats, le médecin généraliste devrait être formé dans une large mesure dans les cadres où cette pratique s’exerce. Développement des capacités de formation Les médecins doivent insister plus nettement sur le développement des capacités de formation, qu’il s’agisse de l’auto-évaluation, du contrôle de qualité ou de la formation continue. L’autocritique de ses compétences et de ses limites peut être enseignée, ainsi que la capacité de faire appel à d’autres, agents de santé, consultants et hôpitaux. Le généraliste a un rôle important à jouer, non pas dans l’isolement mais comme partie d’un système de santé complexe. /29 24 25 RECHERCHE La recherche en médecine générale n’est pas encore assez développée. Elle se trouve face à de grands défis. De nombreux domaines demandent à être ex-pleurés. Enseignement On a besoin de connaissances générales en matière de soins primaires, qui doivent être incluses dans la formation des étudiants en médecine, des médecins et autres personnels de santé ; entendons par-là les problèmes de santé de la population, l’histoire naturelle des maladies, les effets des facteurs de risque, le processus clinique, la relation médecin-malade et l’efficacité des interventions médical Organisation On a besoin de connaître les problèmes de santé, les problèmes médico-sociaux et les schémas de soins dans la population pour aider ceux qui sont chargés d’organiser les services de santé et les services médico-sociaux à rentabiliser au maximum les ressources disponibles pour la prévention des accidents et maladies, et la promotion de la santé. Contrôle de qualité On a besoin d’intégrer des méthodes d’auto-évaluation et de contrôle de qualité dans la pratique médicale. Le programmes de contrôle qualitatif industriel constitue un modèle utile, qui commence seulement à être adapté aux services de santé. La faculté de porter un jugement critique sur l’information médicale est essentielle pour le diplômé d’aujourd’hui qui est confronté à l’inflation grandissante de la littérature médicale Méthodes de recherche On pourrait penser à adapter les méthodes d’autres disciplines comme la biologie, les sciences sociales et sciences humaines pour les intégrer à la recherche en médecine générale. Les méthodes quantitatives y joueront un rôle de plus en plus important. es. LE FUTUR La condition minimale pour atteindre les objectifs mis en évidence consiste à doter toutes les facultés de médecine de départements de médecine générale et de famille, disposant des moyens appropriés. Les généralistes du monde entier sont appelés à se mobiliser pour l’enseignement et la recherche. Cette discipline doit être fermement reconnue comme constituant le cœur du système autour duquel évoluent toutes les disciplines médicales et paramédicales pour former une équipe coopérant au service de l’individu, de la famille et de la société. (Traduit par C. et P. Jacot) 8 - Statuts de la Société Française de Médecine Générale : Objet STATUTS MODIFIES 10 octobre 1998 : Objet Article II : de son objet Cette association a pour but de promouvoir la médecine générale. A cet effet, l'association favorisera la recherche et l'action dans les domaines scientifique, sociologique et économique, propres à assurer la promotion et la qualification des médecins de famille. Considérant que la médecine moderne nécessite un nombre élevé de médecins généralistes de haut niveau, l'association s'engage à apporter tout son concours à la formation universitaire et post-universitaire des futurs médecins généralistes. Elle contribuera à assurer le niveau scientifique, moral et social, nécessaire à l'exercice de la médecine de famille. Elle s'attachera à développer par tous les moyens, la recherche fondamentale en matière de médecine praticienne. /29 25 26 9- DOCTRINE DE LA Société Française de Médecine Générale 1- La médecine générale est une discipline spécifique. Ses fonctions ne sont pas réductibles à une fraction des autre disciplines médicales 2- Le développement de la médecine générale sur des bases scientifiques ne peut être que le fait des généralistes eux mêmes. 3- L'utilisation de concepts spécifiques et d'un langage propre à la discipline sont deux conditions indispensables. 4- La Formation Médicale Continue du médecin généraliste repose avnt tout sur l'observation méthodique de sa propre activité, jointeà une information sélective et critique. 5- L'enseignement de la médecine générale s'enracine dans la recherche pratique et théorique. Il ne peut y avoir d'enseignement universitaire de qualité sans recherche préalable. Pour enseigner valablement, il faut avoir théorisé un ensemble de connaissances structurées. Dans ces conditions, l'Université doit être ouverte à tout généraliste qui aura montré ses capacités grâce à ses travaux dans sa discipline. 6- Les travaux concernant la médecin généraliste ne peuvent être menés dans de bonnes conditions que si les règles de la recherche généraliste sont respectées: les généralistes doivent être présents à toutes les étapes de l'élaboration, du traitement et de l'analyse des données. -------------------------------------------------------------------------- 10- Après le symposium national des Groupes de Pairs à BAGNOLET 20 06 2001 A - Les normes d'un GP sont confirmées : 1 - Groupe de PAIRS Entre égaux de pratique commune : l’expérience prouve que c’est ainsi qu’est obtenue la plus grande liberté d’expression. Aucune considération hiérarchique ne risquant de perturber les échanges . Nombre de participants au minimum cinq et au max douze. L’optimum semblant être de sept / huit. 2 - Présence Il faut évidemment qu’elle puisse être certifiée. ( Liste d'émargement ) 3 - Fréquence La participation à au moins huit séances annuelles est considérée comme la norme. 4 - Tirage au sort de l’observation présentée Il s’agit d'être évalué par le groupe sur ce qui a effectivement eu lieu. 5 - Moment d’analyse des circuits de soins disponibles localement Bien soigner c’est aussi bien orienter et avoir les retours nécessaires. L’expérience des confrères (bonne ou mauvaise ) est très utile. 6 - Moment de liberté Pour demande d’assistance. Pour présenter une observation inhabituelle. Pour discuter d’un sujet d’actualité intéressant la médecine générale 7- Confrontation aux référentiels, et données acquises de la science. Les réponses aux questions non résolues lors de la séance précédente doivent être données à la suivante. 8 - Feuille de présence /29 26 27 Témoin de la participation elle est un outil indispensable à la certification. 9 - Compte rendu de séance Témoigne du contenu de la séance. B - Le Principe de la certification de la qualité de la formation par la Société Française de Médecine Générale est admis Chaque groupe, une fois par an, enverra une attestation signée de trois membres du groupe indiquant : a- que le groupe a fonctionné suivant les normes retenues b- que les médecins dont les noms et adresse E-Mail suivent peuvent recevoir l'attestation de suivi d'une formation agréée. Il est normal de faire confiance au Groupe pour fournir cette attestation. On voit mal la Société Française de Médecine Générale exigeant les comptes rendus ou les feuilles de présence. (ces documents sont archivés par le Groupe et à disposition au cas où...) C- Le principe de la création d'un forum E.Mail est retenu L'idée est que les questions et réponses sur ce forum devraient être le résultat du travail d'un Groupe. Cette démarche éviterait le fouillis, et sans doutes proposerait des textes plus construits. La création d'un annuaire des praticiens participant à un GP a été lancée D- L'idée de l'obtention d'une reconnaissance "officielle" est présente. Elle ne constitue cependant pas une priorité absolue. E- La médiatisation des efforts de formation-évaluation des médecins participants est retenue . F - L'idée de la création d'un thesaurus des problèmes cliniques difficiles est retenue Document SFMG, Philippe Jacot juin 2001 11 - GROUPES DE PAIRS : CERTIFICATION DE LA QUALITE DE LA FORMATION/EVALUATION Dr Philippe JACOT [email protected] fax 01 39 51 37 06 tel 01 39 50 45 10 Inventés en 1988, les Groupes de Pairs (GP ) , initialement conçus comme structure pour le fonctionnement d’une société à vocation scientifique, se sont très vite révélés comme un moyen de formation et d’évaluation de la pratique fonctionnant sur un mode interactif performant. Fonctionnement : la réunion de 5 à 10 médecins environ trois heures par mois se déroule en trois temps : -1 : chaque médecin présente le dossier d’un malade choisi de manière aléatoire ( ex. le 5e vu la veille de la réunion ). Ce dossier est soumis à la critique des confrères et par là-même à leur évaluation. Cette première séquence est la plus importante. -2 : les médecins discutent des circuits de soins disponibles là où ils exercent. -3 : temps libre pour présentation d’un cas inhabituel ou d’un cas pour lequel une aide diagnostique ou thérapeutique est souhaitée. Le GP est fermé, réservé aux seuls généralistes en exercice, ceci en référence aux /29 27 28 questions de soumission à l’autorité ( liberté de parole ) et en application des constations ressortissant de l’étude des rapports entre dominants et dominés. Le choix aléatoire des dossiers présentés permet d’étudier et d’évaluer la pratique t elle qu’elle est. Les normes de certification de cette formation/évaluation tiennent compte de ce qui vient d’être exposé, auquel s’ajoute une exigence de traçabilité ( feuille de présence et compte-rendu de séance ) et la nécessité d’utilisation de référentiels adaptés ( données acquise de la science ). Le travail de et la réflexion du GP sera enrichi si ses membres participent à d’autres activités ( conférences, staffs, lectures, enseignement, recherche etc. ) et réinjectent leurs acquis qui leurs paraissent adéquats. 12 - MODERATEUR DE GROUPE de PAIRS Un GP se caractérise par la vacance du pouvoir. Par définition en effet les participants sont tous de rang égal et donc de même statut. Pour autant d’une part la circulation de la parole et donc l’expression de chacun doit être libre et d’autre part le groupe se doit de rester dans son sujet. Par ailleurs il peut se produire des événements qui vont nuire au bon déroulement de la séance. Par exemple conflit d’autorité ( guerre des chefs ), vexation d’un participant ou plus simplement prises de parole simultanées. Un modérateur est donc nécessaire Il doit être clairement identifié. Pour cela une pancarte est posée devant lui. Pancarte qui sera passée à un autre participant si le modérateur désire participer à la discussion : car le modérateur ne participe pas à la discussion. Son rôle est simplement de faciliter les échanges et de prévenir voir d’éteindre les « incendies ». Il doit en outre veiller au temps ( fonction dévolue à quelqu’un de particulier dans les grands groupes ). Il n’est pas secrétaire de séance. Quelles sont les qualités requises ? Il doit faire preuve d’attention flottante : nous entendons par là qu’il est présent au groupe, donc réceptif au discours et aux émotions, mais sans se laisser impliquer. 2- Il doit être neutre quant au contenu et à la forme. Il ne dirige pas, ne suggère pas, ne prend pas position sur les questions débattues ( sauf à « passer sa pancarte ») : neutralité bienveillante. 3- Le modérateur s’abstient de tout rapport réel avec les participants pris isolément pendant la durée de la session.( abstinence ). 1- /29 28 29 13- Définition Européenne de la médecine générale/médecine de famille. Wonca Europe 2002 (Commentaire) * Il s’agit d’un assez long texte qui reprend pratiquement le contenu du document « Le rôle du Médecin généraliste dans les systèmes de santé » ( Cf N°7 ci-dessus ). En reconnaissant explicitement la validité de la déclaration de Lowenhorst (Cf N°1 ci-dessus ) 14- SERMENT D’HIPPOCRATE « Au moment d’être admis(e) à exercer la médecine, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité. Mon premier souci sera de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments physiques et mentaux, individuels et sociaux. Je respecterai toutes les personnes, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l’humanité. J’informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences. Je ne tromperai jamais leur confiance et n’exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences. Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire. Admis(e) dans l’intimité des personnes je tairai les secrets qui me seront confiés. J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité. Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonoré et méprisé€ si j’y manque ». /29 29