
forme de compte rendus dans le tome 3 de l’Encyclopédie philosophique
universelle des P.U.F.). Pour mener de front ces deux recherches, nous
avons élaboré dans la thèse sur Poincaré un instrument, que l’on avait
appelé - peut-être provisoirement - “rhétorique transcendantale” , dont nous
développerons la signification plus loin
, permettant de problématiser à la
fois les modes d’individuation d’une philosophie et la façon dont elle
intègre ce qui lui vient de ses alérités, principalement des sciences. Il ne
s’agissait évidement pas de chercher à réduire la philosophie à son discours
ou à sa “rhétorique” au sens littéraire du mot - nous avons toujours cherché
au contraire à comprendre sa spécificité ultra-discursive -, mais à décrire
indirectement, par postulats, ses invariants minimaux. Pour ce projet, nous
disposions d’éléments non seulement dans la rhétorique classique (par nos
études de philologie classique à l’Université de Lausanne), mais dans les
travaux de C. Perelman (Traité de l’argumentation
), de E. Souriau
(L’Instauration philosophique)
, de R. Barthes (Le degré zéro de
l’écriture
), de Gérard Genette (en particulier son édition de Pierre
Fontanier
et la série des Figures
), et de Jean-Louis Galay (Philosophie et
invention textuelle
). Cet aspect de notre travail ne nous est pas apparu
étranger aux problèmes de la philosophie classique, dans la mesure où celle-
ci s’est régulièrement préoccupée du statut de la métaphore et avait pratiqué
et critiqué à la fois l’exemple. Il s’agissait d’une réinterprétation de ce statut
en des termes plus contemporains et de la recherche d’une formulation
identique pour les deux axes des rapports d’une philosophie à l’altérité (aux
sciences et aux philosophies).
Nous avons ainsi travaillé dans et avec plusieurs disciplines: la
philosophie, l’épistémologie, la rhétorique, mais en fonction de
Voir la seconde grande partie de ce rapport, où il est question plus
particulièrement de la relation d’une philosophie aux autres philosophies.
Chaïm Perelman, Traité de l’argumentation, Paris, P.U.F., 1958, 2
volumes; Rhétorique et Philosophie. Pour une théorie de l’argumentation
en philosophie, Paris, P.U.F., 1952.
Etienne Souriau, L’Instauration philosophique, Paris, Félix Alcan, 1939.
Roland Barthes, Le Degré zéro de l’écriture, Paris, Le Seuil, 1953.
Pierre Fontanier, Les Figures du discours, Paris, Flammarion, réed. 1968.
Gérard Genette, Figures, Paris, Le Seuil, 1966; Figures II, Paris, Le Seuil,
1969; Figures III, Paris, Le Seuil, 1972.
Jean-Louis Galay, Philosophie et Invention textuelle. Essai sur la
poétique d’un texte kantien, Paris, Klincksieck, 1977.