Le corps = réceptacle et véhicule de la socialisation, notamment de la socialisation genrée.
Julie Thomas : Enquête sur les orientations scolaires d’adolescentes vers des filières traditionnellement « masculines »
•Quels sont les représentations et usages de l'apparence qui les amènent à pouvoir se penser à leur place dans ces
filières ?
•Quels sont les ajustements (de comportements et de représentations) auxquels elles procèdent au cours de leur
socialisation scolaire ?
1. Réussir à s'imposer en valorisant une apparence masculine
Classes populaires et filières courtes (plomberie, électricité, maçonnerie…)
Subversion des normes de genre dès l’enfance
« Masculinisation » de leur apparence + propension à l'affrontement physique
Le « soupçon » d'homosexualité leur est facilement appliqué.
2. La double invisibilisation de son appartenance de sexe
Origines favorisées et filières socialement valorisées (S, classes prépa, STI électronique)
« Neutralisation » de leur apparence physique :
•Masquent les aspects féminins (jupe/robe, décolletés, maquillage)
•Rejettent la « virilisation » des pratiques ou des apparences.
Désexualiser leurs rapports avec les garçons =afficher ses compétences
« Neutraliser » les garçons = réduire le nombre d'« incidents » à caractère sexuel et sexiste.
3. « Se féminiser »
Sphère familiale = codes hétéro-normatifs respectés + carcan corporel
Injonction à se fondre dans un ordre hétérosexuel (être séduisante, féminine)… sans relâchement des contraintes
qui pèsent sur elles