Dossier VivaSciences Espèces exotiques envahissantes

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Espèces exotiques envahissantes
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Table des matières
Espèces exotiques envahissantes (EEE)
Qui sont-elles ?
Causes
Pourquoi sont-elles un problème ?
Combattre le problème
Exemples chez nous
Berce du Caucase
Les Renouées asiatiques
Coccinelle asiatique multicolore
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Espèces exotiques envahissantes (EEE)
Qui sont-elles ?
Les espèces exotiques envahissantes (ou espèces invasives) sont des plantes, des animaux
ou des microorganismes qui ont été introduites par l’homme en dehors de leur aire de
distribution naturelle.
Plusieurs critères doivent être remplis pour qu’une espèce soit considérée comme exotique
envahissante :
espèce introduite en dehors de son aire de distribution naturelle
espèce introduite par l’homme de manière accidentelle ou volontaire
espèce introduite après 1500
espèce naturalisée dans la zone d'introduction, c-à-d qui a acquis la capacité de se
reproduire dans la nature et de former des populations viables sans assistance
humaine
espèce présentant une expansion géographique importante de ses populations, une
dynamique démographique exponentielle
Causes
Depuis toujours, l’Homme a provoqué le déplacement des espèces végétales ou animales,
alimentaires ou ornementales, afin de les commercialiser ou de les produire dans de
nouvelles zones géographiques. Mais il les a aussi transportées accidentellement,
contaminant des denrées alimentaires, véhiculant les maladies présentes dans du matériel
transporté,... Au cours des dernières décennies, ce phénomène s’est fortement amplifié avec
l’augmentation du commerce, des transports, des voyages et du tourisme.
La majorité de ces espèces ne persistent pas dans ces nouvelles conditions. Cependant,
quelques espèces vont parvenir à se développer et à résulter en des populations importantes
pouvant alors rapidement se disperser.
Pour cela, l’espèce introduite doit tout d’abord s’adapter aux conditions climatiques (espèce
acclimatée). Ensuite, elle devient capable de produire une population viable à long terme.
Elle est alors considérée comme une espèce naturalisée. Finalement, elle entre dans une
phase d’expansion : elle se disperse et colonise de nouveaux habitats. Ce processus qui va
de l’introduction à l’invasion proprement dite peut prendre des dizaines d’années. Les
espèces potentiellement envahissantes présentent des caractéristiques semblables :
important pouvoir de dispersion, croissance rapide, fécondité élevée, bonne résistance aux
maladies et grande flexibilité écologique.
Certains écosystèmes sont également plus aptes à être envahis. Ainsi, les milieux perturbés
et/ou eutrophes (milieux caractérisés par une surabondance de matière nutritive) sont plus
souvent touchés par les invasions.
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Pourquoi sont-elles un problème ?
Les EEE peuvent provoquer des problèmes environnementaux, économiques, ou de santé
humaine.
Elles sont souvent considérées comme étant la 2ème cause de perte de biodiversité à l’échelle
mondiale (en 1ère position, la fragmentation et la destruction des habitats naturels). Elles
peuvent endommager les écosystèmes et prendre la place des espèces indigènes. Elles ont
un impact négatif sur la diversité biologique en provoquant le déclin ou l'élimination
d'espèces indigènes - par la compétition, la prédation, ou la transmission de pathogènes - et
la perturbation des écosystèmes.
Les coûts économiques sont souvent liés à la baisse des rendements agricoles. En effet, les
EEE peuvent être des ravageurs des plantes cultivées. Les coûts de restauration des milieux
envahis, de lutte et de prévention sont aussi considérables.
Les EEE peuvent par ailleurs causer des problèmes de santé lorsqu’elles provoquent de
nouvelles allergies ou maladies.
Face à cette menace qui augmente de jour en jour et ces dommages sévères, la prise de
conscience de l’urgence en matière d’espèces exotiques envahissantes est croissante tant
aux niveaux international, européen, national que régional.
Combattre le problème
La prévention est la méthode la plus économique et la plus efficace contre les espèces
exotiques envahissantes. L'arrêt de l'introduction d'espèces potentiellement envahissantes
est la meilleure façon d’agir. Les gouvernements effectuent des contrôles douaniers,
inspectent les chargements, réalisent des évaluations de risque et mettent en place des
règlements de quarantaine pour essayer de limiter l'entrée d'espèces envahissantes.
Pourtant, tous ces efforts de prévention ne sont généralement pas suffisants.
Il est donc important de limiter l’expansion des EEE déjà présentes surtout dans les réserves
naturelles ou les sites Natura 2000. Il est important de développer des outils de gestion et de
conseils techniques afin que la lutte soit efficace. Les impacts des EEE doivent être évalués
et les milieux envahis doivent être réhabilités.
Plus :
Belgian Biodiversity Plateform – Invasive Species in Belgium http://ias.biodiversity.be/
Sources :
- Convention sur la diversité biologique : http://www.cbd.int/
- Vanderheoeven S., Branquart E., Grégoire J-L. et Mahy G. « Les espèces exotiques
envahissantes ». rapport analytique sur l’état de l’environnement wallon (disponible
sur Internet : http://environnement.wallonie.be/eew)
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Exemples chez nous
En Belgique, nous ne sommes pas épargnés par ce problème. Nous reprenons ici quelques
exemples en détail afin d’illustrer la diversité des situations : causes d’introduction, habitat,
impacts…
Berce du Caucase
Nom scientifique :
Heracleum mantegazzianum
Somm. et Lev.
Introduction : 1938, volontaire, plante ornementale
Origine : Ouest du Caucase Identification : La Berce de Caucase est
plante bisannuelle à pluriannuelle. Elle est la
plus grande herbacée en Europe (1,5 à 4
mètres de haut). Ses fleurs blanches forment
de grandes ombelles pouvant atteindre 50
cm de diamètre et présentant 50 à 120
rayons. Sa tige est épaisse (plus de 6 cm de
diamètre à la base), creuse, poilue et
souvent tachetée de rouge. Ses feuilles sont
alternes, vert clair et dentées. Sa racine est
pivotante et robuste. Ses fruits longs de 9 à
14 mm et constitués de deux akènes soudés
sont très nombreux (en moyenne 6700
graines par plant).
Il ne faut pas la confondre avec la Berce
commune (
Heracleum sphondylium
) qui est
indigène. Cette dernière se différence par
une taille inférieure (50 à 150 cm), des
feuilles plus foncées et légèrement pétiolées,
un nombre de rayons à l’ombelle inférieur (8
à 30), une tige plus fine.
Problèmes :
- Impact écologique : La Berce du Caucase envahit les milieux perturbés et humides.
Elle favorise la disparition de certaines espèces végétales indigènes. Vu sa grande
taille et sa forte densité de population, elle génère des zones d’ombre importantes
qui empêchent le développement d’autres espèces. Elle prive également la flore
indigène des éléments nutritifs. Cette perturbation de la flore a évidemment un
impact sur la faune associée.
- Danger pour l’homme : La sève de la Berce du Caucase contient des substances
toxiques pour l’homme et activée par les rayons ultraviolets. La réaction entraîne des
brûlures parfois graves.
Solutions :
- Eliminer la plante avant la formation des graines afin d’éviter la dispersion de celles-
ci (mi-juin à début-juillet) : couper à 10 – 15 cm en dessous du sol. Pour éviter la
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