En guise d'éditorial
Dans un entrerien accordé au quotidien belge Le Soir (Y7 mars 1999), l'ancien
ministre François Perin, que nous avions interrogé dans Antaios X sur son livre
Franc-
parler.
Témoignage
sur la double
crise
du
christianisme
et du
rationalisme
(Quorum,
Bruxelles 1996), s'exclame:
«
Il nous faut une nouvelle Renaissance,
à la fois
culturelle,
philosophique et religieuse, qui rencontre tous les tempéraments, des plus mystiques
aux plus figuratifs. L'Europe unie peut constituer une nouvelle Grèce, hétérogène,
polythéiste, sans dogmes ni hérésies déclarées ». Au magazine américain Hinduism
today
(février 1999), insistant sur
le
caractère souvent violent de la christianisation de
l'Europe, il précise: « En cette fin de siècle, encore peu libérée de ses entraves
chrétiennes, j'ai compris que j'étais un Païen. J'ai été touché par la grâce ». Qu'un
ancien ministre, professeur de droit constitutionnel et enfant terrible de la politique
belge - qui se révèle aussi homme de théâtre - se permette pareilles déclarations doit
nous encourager à revendiquer haut et fort, sans provocations inutiles, notre
Paganisme. Du reste, l'Eglise découvre
« avec
stupeur
»,
pour citer
le
Cardinal Poupard
(conférence à Nice le 1er avril 1998), l'ampleur du phénomène néopaïen:
«
ce qui se
présente comme nouveauté n'est souvent que le retour de formes archaïques du
religieux
» ajoute ce
prélat, qui parle bien sûr de
«
régression fantastique dans l'histoire
de l'humanité ». Comme souvent, le Paganisme est diabolisé, présenté comme un
miroir en négatif par des Monothéistes
effrayés,
sans doute par la part obscure qu'ils
découvrent en eux. Comment expliquer cette manie de vouloir convertir les autres,
comment comprendre ce refus quasi fanatique d'accepter que nous vénérions la
Divinité sous d'autres noms? Ne faut-il pas y voir une faiblesse, la preuve que leur
conversion n'est peut-être que superficielle? Plusieurs ouvrages présentés dans la
rubrique des livres, et qui sont consacrés
à
la conversion de l'Europe et des Amériques
nous engagent à réfléchir sur l'identité religieuse du continent.
La reprise de quelques textes & Antaios V
Mysteria
Mithrae (1994) aujourd'hui
épuisé, a été pour notre équipe l'occasion de
faire
un premier
bilan.
Cinq ans plus tard,
la revue se
porte bien, touche un nombre grandissant
de lecteurs
attentifs
(les
plus rares)
et
est
devenue une
référence dans
notre
domaine.
Des
articles
sont traduits en espagnol,
italien, russe, grec et
des liens se
sont noués
avec
l'Inde. Antaios pourrait certes paraître
de
manière
plus
régulière,
voire plus fréquente: la
matière ne manque
pas.
En revanche,
le temps, l'argent... Nous incitons donc tous les lecteurs à soutenir notre action en
s'abonnant et en adhérant à la Société d'Etudes Polythéistes (cf. infra): répétons que