L’ère du nationalisme arabe et la mise en place des régimes modernes, 1962-1979 (5 avril) I. II. L’Algérie... libre ? La Tunisie : le bourguibisme HIS 4668 Histoire du Maghreb Stefan Winter Hiver 2007 Source : Jean Sellier, Atlas des peuples d’Afrique (La Découverte, 2003). I. L’Algérie... libre ? 1. 2. 3. L’Algérie de Ben Bella Les défis de la construction nationale Nationalisme arabe et militarisation référendum sur l’indépendance de l’Algérie, 1 juillet 1962 1. L’Algérie de Ben Bella, 1962-1965 dislocations massives • 500 000 – 1 000 000 de morts dans la guerre • exode rural ; ruine des fermes • manque de cadres, de professionnels révolution socialiste d’en haut • nationalisations et réforme agraire • « autogestion » résultats : baisses de production, exode rural, chute d’investissements, émigration… légitimation du FLN par la guerre • aucun développement démocratique 2. Les défis de la construction nationale paradoxe linguistique : l’Algérie devient un pays francophone avec la guerre (Vermeren) • 210 000 harkis intégrés aux forces françaises • manque d’écoles arabes, faible scolarisation (15 %) • sensibilisation politique (Étoile Nord Africain) • exode rural, urbanisation • « coopération » avec (dépendance sur...) la France par la suite croissance démographique : 3 % par an • 8,1 enfants par femme (1975) 3. Nationalisme arabe et militarisation coup d’État de Houari Boumedienne, 1965 • bureaucratie militaire détient le pouvoir nationalisation/arabisation de l’enseignement • quelle place à l’héritage berbère, à l’islam ? tiers-mondisme, théorie de modernisation • étatisme politique ; dirigisme économique qu’a-t-on appris de l’histoire ? étatisation de l’économie • fondation des 62 sociétés nationales SN de Sidérugie ; Sonatrach (pétrole) • expropriation d’intérêts français, 1971 « socialisme islamique » (Boumedienne) • autoritarisme pragmatique la stabilité retrouvée... (?) le prestige diplomatique • leader du Mouvement des Non Alignés (1975) • intermédiaire dans la paix Iran-Irak, 1975 • intermédiaire dans la libération des otages américains, 1980 la libéralisation • début d’une démocratisation, 1976 • Chadli Benjadid, président en 1978 • levée de restrictions sur les opposants l’ouverture économique • démembrement des sociétés nationales • retour du secteur privé (investissements) II. Tunisie : le « bourguibisme » modéré, séculariste, autoritaire • sévère critique de Nasir • approche pragmatique à la religion • considéré « raisonnable » dans l’Ouest représente l’élite « camusienne » • formation en France • régime vu comme « hizb França » (parti de la France) une diplomatie à part affaire de Bizerte (1961) • essai de nationalisation d’une base navale française 700 Tunisiens tués • nationalisation des biens français, 1964 • vite réconciliation suggère des pourparlers avec Israël, 1965 • rompt les relations avec la Ligue Arabe, 1968 libéralisation économique à partir de 1969 • fin du socialisme, projets agraires le « combattant suprême » culte de personnalité • parle de lui même à la 3e personne • souvent absent pour cause de maladie • pas de plans pour une succession 1976-1978 grèves et manifestations • misère économique, sociale, éducative montée de l’islamisme après 1979 • Mouvement de la Tendance Islamique • ridiculisé par Bourguiba ; torture Tunis : siège de la Ligue Arabe, 1979 siège de l’OLP, 19821993 • résidences de cadres à Sidi Bou Said 1981 : libéralisation politique 1984 : mesures d’austérité FMI émeutes novembre 1987 : Bourguiba déposé • (pour sénilité) • remplacé par Zine el-Abidine Ben Ali • élu 1989 avec 99,24 % des suffrages exercice de lecture : Habib Bourguiba textes tirés de Jean Rous, Habib Bourguiba (Éditions Martinsart, 1984), 253-257, 263-268, 274-278. groupes de 6-9 3 sous-comités de 2-3 lisent : (15 min) 1. La réforme du jeûne 2. L’émancipation de la femme 3. Le bilinguisme arabo-français discussion et comparaison • • • (10 min) qu’elle est la pensée de Bourguiba ? comment se distingue-t-elle ? qu’est-ce qui soulèvera de l’opposition ? discussion plénière (10 min)