L`économie de concurrence imparfaite

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L’économie de concurrence imparfaite
1.
2.
Le monopole
Le duopole
Le monopole et la concurrence
monopolistique
On oppose souvent concurrence parfaite et monopole, dans le
sens où dans le premier cas les prix sont déterminés par la loi
de l’offre et de la demande, alors que dans le second c’est la
firme qui fixe et impose le prix.
On dit que la firme est « price maker »
C’est dans un premier temps l’hypothèse d’atomicité, d’atomicité
de l’offre dans ce cas précis, qui est remise en cause
Dès lors, l’équilibre concurrentiel est perturbé par le pouvoir de
marché qu’exercent les firmes
Le monopole et la concurrence
monopolistique
En réalité, l’opposition entre marchés concurrentiels et
monopole est moins tranchée
Une entreprise comme la poste, bien qu’en situation de
monopole, fait néanmoins face à une concurrence : le courrier
électronique
Une entreprise comme la SNCF, en situation de monopole, fait
pourtant face à une concurrence : le transport aérien, le
transport routier
Le monopole et la concurrence
monopolistique
À l’inverse, des entreprises sur des marchés concurrentiels
peuvent avoir des caractéristiques d’entreprises en situation de
monopole
Les boulangeries sont censées être des entreprises en situation
de concurrence, or chacune d’entre elles peut exercer un
pouvoir de monopole local
Les constructeurs automobiles sont censés être suffisamment
nombreux pour être en situation de concurrence. Or, en
différenciant leur produit, ils peuvent exercer un pouvoir de
monopole temporaire
Le monopole et la concurrence
monopolistique
Les questions soulevées par le monopole et la concurrence
monopolistiques sont relatives à la réglementation et la
tarification
S’agissant de la tarification, le pouvoir de marché permet des
stratégies de tarification plus large que la simple règle du coût
marginal du modèle concurrentiel
S’agissant de la réglementation, le pouvoir de marché des
monopoles nécessite une intervention extérieure afin de limiter
l’exercice de ce pouvoir et d’assurer une conservation du bienêtre des consommateurs
Le monopole
On distingue généralement trois types de monopole :
Le monopole institutionnel : il doit sa position à un droit octroyé par
une autorité publique
Le monopole naturel : il doit sa position à la nature du produit et à
sa fonction de coût (coût fixe élevé)
Le monopole innovateur : l’innovation apporte à l’entreprise un
pouvoir de monopole, au moins de manière temporaire
L’équilibre du monopole
1.
La demande du monopoleur
2.
La maximisation du profit
3.
Le pouvoir de marché
La demande du monopoleur
La quantité produite par le monopoleur influence
désormais le prix du marché, puisque celle-ci
représente toute la quantité offerte sur le marché
La demande globale est égale à la demande
adressée à la firme, alors qu’elles étaient distinctes
dans le cas concurrentiel
Cette demande globale est supposée connue du
monopoleur.
Selon sa forme, elle confère un pouvoir de marché
plus ou moins fort au monopole
La demande du monopoleur
p
p
D(p)
p
D(p)
D(p)
y
pouvoir de marché illimité
y
pouvoir de marché nul
y
pouvoir de marché limité
La maximisation du profit
La maximisation du profit pour la firme en situation de monopole
consiste à maximiser la différence entre la recette totale et le coût total,
soit :
MaxP = RT - CT
Cela revient pour la firme à égaliser sa recette marginale à son coût
marginal, soit :
RT ' = CT ' soit Rm = Cm
Le profit sera donc maximum lorsque le supplément de recette
provenant de la vente d’une unité supplémentaire est égal au
supplément de coût occasionné par la production de cette unité
supplémentaire
La maximisation du profit
Les courbes de recettes
Soit la courbe de demande du bien : Q=A-Bp
On a :
RM=p=A/B-q/B=a-bq
(avec a=A/B et b=1/B)
La recette totale étant définie par R=pq ; il s’ensuit, compte tenu de
l’expression précédente de p que :
R=pq=(a-bq)q=aq-bq²
La recette marginale se définit elle comme la dérivée de la recette totale
par rapport à la production, dérivée car elle cherche à mesurer le
supplément de recette induit par la mise sur le marché d’une unité
supplémentaire.
Rm = dR/dq=a-2bqRM=p=a-bq
p
a
RM =p =a -b q
R=p q= aq -bq 2
Rm= a- 2bq
a/ 2b
a/ b
q
Recette totale, moyenne, marginale
La maximisation du profit
Les courbes de recettes
Sur le graphique, on observe que la courbe de recette totale est une
parabole, elle passe par un maximum lorsque la dérivée première
s’annule, soit pour la quantité a/2b
La courbe de recette marginale est une droite qui coupe l’axe des
ordonnées au point a, où l’entreprise ne produit pas, et l’axe des
abscisses au point q=a/2b, qui correspond au maximum de la recette
totale. La recette marginale est donc tout simplement la médiane du
triangle formé par les axes des coordonnées et la droite de recette
moyenne.
La maximisation du profit
Les courbes de recettes
En situation de monopole, la recette marginale est inférieure au prix.
L’explication est simple : en concurrence pure et parfaite, le vendeur
peut accroître la quantité vendue sans provoquer de baisse de prix,
la vente d’une unité supplémentaire ajoute à la recette totale le prix
de vente de l’unité et la recette marginale est égale au prix de vente
et à la recette moyenne.
Par contre en situation de monopole, la vente d’une unité
supplémentaire entraîne une baisse de prix qui se répercute sur
l’ensemble des quantités vendues et fait donc baisser la recette
moyenne. Le montant de la baisse de la recette moyenne est
dépendante des élasticités de la demande.
Le pouvoir de marché
CM
p
Cm
Em
pm
Ec
pc
A
RM
Rm
ym
yc
y
Le pouvoir de marché
On obtient l’offre optimale du monopole à l’intersection de son
coût marginal et de sa recette marginale
On en déduit le prix d’équilibre en se rapportant à la courbe de
recette moyenne qui correspond à la courbe de demande
On obtient dès lors l’équilibre au point Em
Cet équilibre se distingue de celui de concurrence pure et
parfaite Ec
Le pouvoir de marché est caractérisé par la différence entre RM
et Rm, soit le segment [EmA]
L’équilibre du monopole entraîne une raréfaction du bien offert
par rapport à la situation concurrentielle
Une réglementation peut s’imposer pour, entre autre, atténuer
ce phénomène de raréfaction de l’offre
La réglementation du monopole
Les formes réelles de réglementation
Les formes théoriques de base pour la réglementation :
La tarification au coût marginal
Les tarifications de second rang
Les formes réelles de réglementation
La nationalisation est une forme de régulation qui consiste à
transférer l’entreprise à l’Etat qui en assure le contrôle
France : SNCF (1937), EDF, GDF (1946)
Les autorités ou agences de régulation : délégation de pouvoir
auprès d’autorités indépendantes dont la mission est, dans les
grandes lignes, de contrôler l’étendue des pouvoirs de marché.
Etats-Unis : Federal communications commission (1934)
Royaume-Uni : OFTEL (1980)
France : ART (1997)
Les formes théoriques de base pour la
réglementation
La tarification au coût marginal
L’équilibre du monopole, caractérisé par un prix plus
élevé et une quantité plus faible que l’équilibre de
concurrence pure et parfaite, ne réalise plus l’intérêt
général
Ceci peut s’analyser en termes d’étude du surplus du
marché, c’est-à-dire à partir de la somme du surplus
des consommateurs et du surplus du producteurs sur
un marché (équilibre partiel)
Les formes théoriques de base pour la
réglementation
La tarification au coût marginal
p
Le surplus des
consommateurs est la somme
des surplus individuels sur le
marché, c’est-à-dire la
différence entre la somme que
les consommateurs auraient
été disposés à payer et la
somme effectivement payée
L’aire PoAB représente ce
surplus
A
p0
B
p(y)
0
y0
y
Les formes théoriques de base pour la
réglementation
La tarification au coût marginal
Le surplus du monopole est
égal à son profit, soit l’aire
0p*BC
p
Cm
Le surplus total est donc égal à
l’aire OABC
A
Ce surplus n’est pas maximal
pour la société car en
concurrence pure et parfaite, il
est égal à OABECC
p*
La règle optimale pour la
société serait une tarification
au coût marginal
B
Ec
C
p(y)
Rm
0
y*
y
Les formes théoriques de base pour la
réglementation
Les tarifications de second rang
Mais la tarification au coût marginal soulève un
problème de déficit dans le cas des monopoles
naturels
Ce problème de déficit est lié aux caractéristiques
des monopoles naturels, à savoir des rendements
croissants et des coûts moyens toujours
décroissants
La tarification au coût marginal pose alors la
question du financement de ce déficit
Les formes théoriques de base pour la
réglementation
Les tarifications de second rang
La tarification au coût marginal
p
revient à imposer à la firme de
vendre son offre y* à un prix p*,
provoquant un déficit représenté
par la zone grisée
Seul l’impôt ou le forfait permet de
résoudre ce problème, mais
problème d’incitation…
p**
Boiteux propose alors une règle dite
de l’équilibre budgétaire, qui
p*
correspond ici à une tarification au
coût moyen
Cette règle permet permet le plus
grand surplus possible sous
0
contrainte d’équilibre budgétaire.
Mais c’est un optimum de second
rang
E'
B
CM
Cm
E
p(y)
y
y**
y*
Un cas particulier : le
monopole discriminant
On peut définir la discrimination par les prix comme une
stratégie qui consiste à vendre un même produit à des
prix différents, les différences de prix ne correspondant
pas à des différences de coûts.
Cela est possible à partir du moment où on suppose une
demande non homogène, regroupant en réalité des
consommateurs n’ayant pas les mêmes fonctions
d’utilité.
Un cas particulier : le monopole discriminant
Considérons une droite de demande AB, cette droite nous
indique la quantité demandée pour un niveau quelconque
de prix. Mais elle peut indiquer aussi les différences
d’attitude des consommateurs. Décomposons cette
fonction de demande en trois groupes
p
A
C'
E
D'
F
O
C
D
B
q
- un premier groupe d’acheteur exprime une demande
qui peut être représentée par AC’ : ils sont prêts à acheter
une quantité OC de produit à un prix supérieur ou égal à
OE.
- Le second groupe est représenté par le segment C’D’,
ces consommateurs sont prêts à absorber une quantité
CD si le prix descend jusqu’à OF.
Le troisième groupe d’acheteurs enfin est représenté
par D’B, ils n’interviennent sur le marché que si le prix est
strictement inférieur à OF ; ils sont prêts à consommer une
quantité DB si le prix descend jusqu’à 0.
Décomposition de la fonction de demande L’idée qui ressort de cette classification est qu’un vendeur
astucieux doit essayer de vendre son produit, non pas à
un prix unique, mais au prix maximal que chaque acheteur
est disposé à payer.
Le monopole discriminant :
la discrimination de deuxième degré
La discrimination du second degré consiste à proposer différents
menus tarifaires, combinant un prix et des quantités. Ces menus
ou formules conduisent les consommateurs à s’autosélectionner ;
c’est à dire à révéler d’eux-mêmes leur véritable disposition à
payer.
La discrimination du second degré est largement appliquée dans
la téléphonie mobile, où les consommateurs se voient proposer
différents forfaits de communication (1 heure, 2 heures, 4 heures
6 heures), le prix des communications à la minute diminuant avec
la durée totale du forfait
Le monopole discriminant :
la discrimination de troisième degré
La discrimination du troisième degré est basée sur un mécanisme de filtrage
(screening) des consommateurs par l’entreprise elle-même.
Le filtrage va se faire par la définition de catégorie selon des critères précis. Ensuite,
chaque client, selon la catégorie à laquelle il appartient se verra proposer un tarif
spécifique. Plusieurs conditions sont requises pour que ce type de discrimination soit
efficace.
Premièrement, il faut que chaque catégorie regroupe des consommateurs le plus
homogènes possibles en termes de disposition à payer. Sinon, on ne voit pas l’intérêt
de mettre en place ces catégories.
Deuxièmement, il faut que ces catégories reposent sur des critères observables. Par
exemple, on peut choisir des critères d’âge, de statut professionnel, de revenu …
Dans la vie quotidienne, on trouve de nombreux exemples de discrimination du
troisième degré. Par exemple, dans les transports (avions, trains) ou dans la
téléphonie mobile, des tarifs jeunes sont généralement proposés, sur le principe que
ces derniers ont une disposition à payer plus faible.
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