Les arts précolombiens I
Près de cinq siècles se sont écoulés depuis la découverte du Nouveau monde
par Christophe Colomb.
Mais cinq siècles de continuelles et patientes recherches pour tenter de
percer le mystère des anciennes civilisations américaines et trouver la
véritable signification de l’art précolombien.
La richesse, la grandeur, la perfection technique de l’art précolombien
provoquent immédiatement une immense admiration auprès des premiers
« découvreurs ».
Mais cet art insolite, si différent des conceptions esthétiques occidentales va
susciter un extraordinaire étonnement, doublé d’une grande admiration.
En effet, l’occident européen, au début de la Renaissance, redécouvre à la fois
un modèle et un but dans les arts classiques de la Grèce et de Rome.
Et brusquement, comme par « magie », l’horizon s’ouvre sur de nouvelles terres,
de nouvelles races humaines, de nouvelles civilisations et un art inconnu pour
lequel on ne dispose d’aucun « canon » ni d’aucune mesure de comparaison.
Hernan Cortès, le premier témoin de la civilisation mexicaine, traduit ses
sentiments en quelques phrases saisissantes de justesse et de concision :
« Il y a tant à dire de tout ce qu’il y a d’admirable dans la grandeur de cet
empire (il parle de l’empire de Moctezuma), que je ne sais par commencer
pour pouvoir en décrire quelque partie. Car, comme je l’ai dit, que peut-il y avoir
de plus magnifique que ce Barbare possédant tout ce que l’on peut trouver sous
les cieux de son pays, refait en or, en argent, en pierres précieuses et en
plumes ; et si vivantes qu’il n’y a au monde joaillier qui pût mieux les faire. Des
pierres si parfaitement taillées qu’on a du mal à imaginer quels instruments ont
pu être utilisés. Et des parures en plumes si merveilleuses que ni la cire, ni la
broderie ne peuvent les égaler. » (1520)
Mais la découverte à cette époque des arts précolombiens présente une
deuxième particularité. Alors que l’art classique de la Grèce et de Rome
signifiait au XVIème siècle en Occident la redécouverte d’un art, rêvé certes
mais déjà mort, l’art précolombien est à cette même époque un art
extraordinairement vivant.
Les « conquistadores » ont assis aux derniers jours des civilisations
Aztèques, Mayas ou Incas.
Ils ont vu les palais, les temples, les places, les rues de ces cités bouillonnantes
de leurs milliers d’habitants.
Ils ont vu les richesses et les œuvres d’art.
Ce monde ils le découvrent avec une certaine crainte mais aussi avec une
incroyable avidité.
Au cours des premiers voyages de retour en Europe, ils vont ramener des
trésors qui vont venir enrichir le trésor des cours européennes.
Rondaches de la cour de Moctezuma
Coiffure de plumes de Moctezuma
Réalisé avec 450 longues plumes de quetzal.
Sculptures (jade, obsidienne, onyx, albâtre)
Statuettes
Bijoux (or)
Codex peints
Les codex sont des assemblages de feuilles ou cahiers rédigés par des scribes.
Ces codex ont reçu les noms des villes dans lesquelles ils sont désormais
conservés.
- Le Codex Borbonicus (Assemblée Nationale, Paris)
- Le Codex Borgia (Bibliothèque Apostolique du Vatican)
- Le Codex Cospi (Bibliothèque Universitaire de Bologne)
- Le Codex Egerton-Becker (British Museum, Londres)
- Le Codex Fejéváry-Mayer (Free Public Musem, Liverpool)
- Le Codex Laud (Bodleian Library, Oxford)
- Le Codex Vaticanus B (Bibliothèque Apostolique du Vatican)
- Le Codex Vindobonensis (Bibliothèque Nationale de Vienne)
- Le Codex Zouche Nuttall (British Museum, Londres)
Les différentes conquêtes les ont amenés à dominer puis à exterminer trois
civilisations capitales pour l’Amérique : la civilisation Aztèque ; la civilisation
Maya et la civilisation Inca.
Ces trois civilisations se répartissent en trois régions.
Carte de l’arrivée de Cortès et Pizarro+Les trois civilisations
Graphique des périodes et des civilisations
Caractéristiques communes des diverses cultures
Les diverses cultures indigènes qui se sont développées pendant près de deux
millénaires présentent un certain nombre de caractéristiques communes
telles que :
- l’existence de grandes cités,
- la pratique d’une agriculture avancée dont le maïs était la
production principale,
- la construction de temples et de pyramides,
- les sacrifices humains,
- l’utilisation d’une écriture hiéroglyphique
- un panthéon organisé
- l’élaboration d’un calendrier sacré complexe.
Ces différents traits donnent son unité à la civilisation mésoaméricaine, quelles
que soient les différences qu’il est possible d’établir entre des cultures
éloignées dans le temps et l’espace telles que celles des Olmèques, des Mayas
ou des Aztèques.
Les Olmèques (- 1200 à 500)
Les Olmèques sont la première des hautes civilisations de la Méso-Amérique.
En jetant les traits fondamentaux d’une aire culturelle dans cette région du
Mexique jusqu'au Costa Rica, ils vont léguer un riche héritage aux cultures
postérieures.
Carte du début de l’empire olmèque
L’art olmèque est inconnu jusqu’en 1862, année de la découverte fortuite de la
première tête colossale à Hueyapan (Veracruz).
Tête colossale
Il faudra attendre 1925 pour découvrir d’autres mégalithes olmèques.
Les sites clés olmèques sont : San Lorenzo, La Venta, Tres Zapotes.
Carte avec les principaux sites
Leur exploration entraînera la découverte d'un nombre très important
d'œuvres d'art d'une très belle facture.
L’architecture
Temple de La Venta (2 diapos)
Dès cette époque, la pyramide constitue d'ores et déjà l'édifice principal du
centre religieux. Sa forme conique creusée de sillons rappelle la morphologie
d'un volcan. La Venta est un site situé dans une plaine alluviale, dans l'État
mexicain de Tabasco, à une quinzaine de kilomètres du golfe du Mexique. Ce
temple en pyramide pouvait abriter jusqu’à 18000 personnes.
La sculpture
Les grosses têtes du temple de La Venta
Ces visages de pierre, coiffés d'un casque aux attributs souvent animaliers,
partagent le même type physique : un nez aux larges narines, des pommettes
saillantes, des yeux en amande aux coins tombants, une bouche charnue aux
commissures tournées vers le bas. La forme du visage est carrée. Les mâchoires
sont larges et puissantes. Au-delà des constantes physiques, l'artiste ne se
répète jamais. Certains sont impassibles et graves, d'autres sereins, plus
rarement rieurs comme sur la tête 2 de La Venta.
Les grosses têtes du temple de La Venta
Impossible donc de nier l'individualité de ces portraits réalistes. Reste à
s'interroger sur l'identité de ces hommes. L'interprétation la plus plausible est
celle de la représentation de l'élite politique et religieuse olmèque.
Autels de pierre Musée de La Venta Villahermosa
Les autels sont des monolithes en pierre de forme parallélépipédique qui
relatent des scènes figuratives. L’autel a été découvert à La Venta en 1925. Cet
autel représente une scène magistrale de la croyance olmèque qui montre
l’homme sortant de la Terre par la niche ou la caverne. La hauteur est environ
de deux mètres et quatre à cinq mètres de longueur.
Tombe La Venta
Stèles La Venta
Mosaïques La Venta
Bas relief l’homme dans le serpent La Venta
Cette sculpture a été baptisée "L'homme dans le serpent".
On peut noter les croix en forme d'X sur la coiffe. Les symboles de la croix et du
serpent apparaissent aussi sur le site de Tiahuanaco, en Bolivie, et en Egypte.
L'homme est assis dans un étrange « mécanisme ». Certains y voient un engin
volant ou spatial. Mais chacun est libre d'interpréter …
Les arts mineurs
Sculptures de masques
Sculptures de statuettes
Sculptures d’enfants
Les représentations d’enfants sont très présentes dans l’art olmèque
.
Sculpture « ouverte »
Sculptures thème du jaguar
Si la nature et le nombre des « divinités » olmèques font encore l'objet de
controverses, il est néanmoins difficile de réfuter la présence répétitive de la
figure mythique du jaguar, qu'il soit anthropomorphisé ou non.
Ce fauve joue, de toute évidence, un rôle prépondérant dans la pensée
religieuse. Ce grand prédateur, craint et révéré, est généralement associé à la
pluie et à l'agriculture. Son pouvoir est ambivalent : créateur et destructeur à la
fois.
La Terre Mère, en tant que principe féminin, est également omniprésente dans
la religion olmèque. À l'instar du fauve, son pouvoir est double. Elle peut aussi
bien donner la vie hommes, végétaux…– que la retirer en engloutissant à
jamais les êtres vivants.
Poteries olmèques
On a rassemblé 725 tessons de poteries de style "olmèque", datant de 1200 à
900 ans avant J.-C. et provenant de San Lorenzo, ainsi que de six autres sites
des régions du bassin de Mexico et de la côte Pacifique jusqu'à la frontière du
Guatemala.
Puis on a analysé la composition chimique et on l’a comparée avec celle de
centaines d'échantillons d'argiles recueillis dans différentes régions. Résultat:
les céramiques de San Lorenzo ont toutes été fabriquées avec de l'argile locale,
aucune avec de l'argile importée; au contraire, dans les autres sites, des
céramiques en argile provenant du territoire olmèque côtoient les productions
locales.
Il semble donc que seuls les Olmèques exportaient leurs poteries, qui étaient
ensuite copiées dans chaque région.
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