V. Courtas 2e dimanche de Pâques – A 28/05/2017 Fiches dominicales 2
AUTOUR DES TEXTES
À partir des lectures
Jean Paul II a fait de ce dimanche celui de la Miséricorde, même si les textes du jour ne mettent pas forcément cette dernière en
valeur. Nous sortons d’une année où nous l’avons fortement célébrée. Alors retenons davantage, même si nous en faisons
mention, ce que nous suggèrent les textes du jour. Ils nous disent l’importance de l’absence, du vide, de la vacuité pour ouvrir la
brèche de la foi possible. Quand tout est plein, il n’y a plus de place pour la nouveauté, pour l’irruption de l’imprévu. Les apôtres
en font l’expérience, ils ont tout verrouillé, tout fermé là où ils sont. C’est alors que Jésus fait irruption pour les sortir de leur
peur. Thomas doit mettre le doigt sur la marque des clous. Heureux ceux qui croient sans avoir vu ! Alors tout devient possible :
l’enseignement évangélique, la vie fraternelle, le partage du repas et la participation aux prières. La peur a disparu, il suffit de
vivre simplement, tous ensemble, dans la joie (1ère lect). Certes, la lune de miel aura quelques passages ombrageux et quelques
épreuves (2e lect). Encore un peu de temps à vivre ainsi (même si à l’évidence, ce sera plus long que prévu), mais si nous croyons
sans avoir vu, et donc sans voir encore aujourd’hui, la promesse du salut, aboutissement de notre foi se réalisera et nous pourrons
chaque jour de notre vie dire comme Thomas « Mon Seigneur et mon Dieu ».
Première lecture : Actes 2, 42-47
Les Actes nous racontent la diffusion de la Bonne Nouvelle de Jérusalem jusqu’à Rome, symbole des extrémités de la terre. Au
début, de courtes présentations de la communauté rendent régulièrement compte de sa manière de vivre… où de ce qu’elle perçoit
comme idéaux à vivre.
Trois piliers se dégagent ici. Ils inspirent toute la mission de l’Eglise : croire, annoncer, enseigner la foi des Apôtres (vocation
prophétique), prier et célébrer (vocation sacerdotale), vivre la communion, le service fraternel (vocation royale).
L’insistance porte sur l’assiduité et surtout sur l’unanimité : crainte commune de Dieu (émerveillement devant ce qui nous
dépasse), communion, mise en commun, vie ensemble, unité, cœur commun. L’accroissement en nombre lui est toujours relié.
Psaume 117
« Éternel est son amour » chantent à l’unisson les acteurs du psaume 117 qui sont témoins de la profession de foi de l’homme
qui vient rendre grâce au Seigneur et en qui, nous qui sommes chrétiens, pouvons entrevoir la figure de Jésus : On m'a poussé,
bousculé pour m'abattre ; mais le Seigneur m'a défendu… il est pour moi le salut.
Deuxième lecture : 1 Pierre 1, 3-9
Après une année de Jubilé, nous voici encore appelés à considérer l’immense miséricorde de Dieu, à en bénéficier, à en rendre
grâce, à la dispenser à la suite du Christ et de tant et tant de ses disciples.
Béni soit Dieu…, dans sa grande miséricorde, il nous a fait renaître pour une vivante espérance grâce à la résurrection de Jésus
Christ d'entre les morts. En hébreu, le mot ‘miséricorde’ rappelle le sein maternel, la matrice où la vie se forme, se peaufine. Il
suggère un Dieu qui ne veut que la vie de ses enfants et qui comme une mère donnera jusqu’à sa propre vie pour celle du fruit
de ses entrailles. En passant par des tonnes de soins, de tendresse, de pardon qui manifestent son amour. Notre immersion dans
la vie divine, malgré notre péché, grâce à la résurrection de Jésus, voilà donc bien ce qui révèle pleinement la miséricorde de
Dieu pour l’humanité.
Nés à une vie nouvelle inaltérable, nous mettons notre foi en Jésus Christ que nous ne voyons pas encore. Nous pouvons ainsi
relativiser bien des aléas et, au moins dans des conditions ordinaires de vie, exulter de joie. Même si la réalité n’est pas sans
épines et que nous pouvons être confrontés aux pires épreuves, à la fine pointe de l’âme, une joie imprenable est là qui nous
soutient : le salut nous est acquis, notre être et notre devenir sont en Dieu. C’est ce dont témoignent bien des martyrs.
Évangile : Jean 20, 19-31
Nous qui n’avons ni accompagné Jésus sur les routes de Palestine, ni bénéficié de ses apparitions, comment pouvons-nous croire ?
« Croire » car Jean utilise toujours le verbe, jamais « avoir la foi ». Sans doute insinue-t-il que c’est une démarche active et
risquée, toujours à remettre sur le métier. L’évangile de ce jour nous fournit quelques indices !
Tout d’abord, le Seigneur semble se rendre présent de manière habituelle lors du rassemblement de ses disciples le dimanche,
« premier jour de la semaine », alors qu’ils font mémoire de sa résurrection : « il est là, au milieu d’eux ». Les barrières de nos
peurs ne l’arrêtent pas, il est hors du temps et de l’espace. Peut-être un jour nous convaincra-t-il de vivre à visage découvert ? Il
n’est plus tout à fait le même, mais c’est bien lui pourtant. Il se donne à reconnaître à travers ses plaies ineffaçables puisque
signes du grand amour dont il nous aime. De manière constante et insistante, il appelle la paix sur nous. C’est ce « shalom », cet
état de réconciliation, de béatitude, de salut, que seul Dieu peut donner. Habités de cette grâce et de l’Esprit Saint, il nous envoie
pour cette mission quelque peu redoutable : déliez tout homme de ses péchés. C’est à nous qu’il s’en remet pour que le royaume
s’étende à tous.
Mais que faire si nous sommes absents de la célébration dominicale ? Si nous n’avons pu encore faire cette expérience de la
présence intime du Christ au milieu de nous ? Nous ne sommes pas seuls, nous avons un frère « jumeau » ! Allons-nous faire
confiance à la communauté, à l’Église ? Pouvons-nous croire sur paroles, croire au témoignage des « signes écrits dans le livre » ?
« Heureux ceux qui croient sans avoir vu ».
Sans quoi, nous pouvons, comme Thomas, nous joindre aux disciples pour le prochain rassemblement qui nous offrira à coup
sûr une occasion de rencontrer le Seigneur. Il s’adressera personnellement à nous, nous montrant ses mains et son côté percés