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PourQuoi
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BIODIVERSITÉ ET SOCIÉTÉ
La biodiversité désigne la diversité du vivant. Elle
recouvre à la fois les espèces, leurs interactions
entre elles et leurs interactions avec le milieu.
C’est le tissu vivant de la planète.
L’ensemble de notre environnement, qu’il soit dit
« artificiel » ou « naturel », et celui de nos activités
dépendent de la « biodiversité » passée ou actuelle,
c’est-à-dire de la totalité des êtres vivants et de
leurs interactions. Depuis l’air que l’on respire
– dont l’oxygène est le fruit de la respiration des
bactéries et des plantes - jusqu’à notre alimenta-
tion quotidienne ou la pharmacopée, nous avons un
« usage » quotidien des produits de la biodiversité.
Certains esprits donneront de l’importance au
vivant en raison de sa simple existence et de la
complexité de son évolution et de ses interac-
tions : on protège la biodiversité pour sa valeur
intrinsèque, l’Homme en faisant partie. Pour
d’autres, il est nécessaire d’adopter une ap-
proche plus utilitariste de la biodiversité. Cela
a conduit des chercheurs du monde entier à se
pencher sur le concept de « services écosys-
témiques1 » : la biodiversité – via ses multiples
interactions – fournit d’innombrables services
aux sociétés. L’érosion de la biodiversité affai-
blit ces services écosystémiques, que la société
doit remplacer par des solutions artificielles
et coûteuses.
Or la biodiversité subit depuis le début de l’ère in-
dustrielle des bouleversements beaucoup trop ra-
pides pour que les espèces s’adaptent et évoluent.
Si bien que la communauté scientifique s’accorde
pour constater que l’ère actuelle, l’anthropocène,
est en train d’engendrer une crise majeure d’ex-
tinction d’espèces, la 6e de l’histoire de la planète,
inédite par son rythme.
1.
La protection de la biodiversité a débuté par le
plus urgent : protéger les espaces encore peu abî-
més par l’homme, sous la forme de parcs natio-
naux et de réserves naturelles. Le fonctionnement
des écosystèmes étant très complexe, leur pro-
tection s’est fréquemment axée sur le territoire
de certaines espèces dites « parapluies », proté-
ger l’espace vital de ces espèces permettant d’en
protéger de nombreuses autres. En parallèle était
mise en place une politique de protection des es-
pèces les plus menacées.
L’érosion de la biodiversité n’étant pas suffisam-
ment freinée avec ces dispositifs, une nouvelle ré-
flexion est apparue nécessaire. Les scientifiques
ont notamment pointé du doigt l’effondrement