Stimuler la croissance de la productivité canadienne
Question
Au cours des 30 dernières années, l’écart de productivité entre le Canada et les autres économies dominantes, y
compris les États-Unis, a grandi.
Bien que le gouvernement fédéral ait pris des mesures positives pour régler le problème, d’autres démarches
s’imposent pour augmenter la compétitivité du pays au sein d’économie mondiale et protéger le niveau de vie du
Canada dans les années à venir.
Contexte
Pendant trois décennies, la croissance de productivité du travail canadienne (mesurée par la production en dollars
par heure travaillée) a été très inférieure à la croissance de productivité aux États-Unis et dans les autres pays
dominants. En 2012, le niveau de productivité du travail du Canada atteignait 42 $ US comparativement à 52 $ US aux
États-Unis, ce qui place le Canada au 13e rang parmi 16 pays pairs quant au niveau de productivité du travail. Seuls la
Finlande, la Suisse et le Japon affichent des niveaux de productivité inférieurs1.
La cause de l’écart de productivité au Canada est difficile à identifier et relève presque certainement de plusieurs
facteurs. Les études suggèrent que l’investissement en capital inférieur à celui des autres pays, l’accent moins marqué
sur la recherche-développement, le nombre inférieur de grandes multinationales établies au Canada et les différences
culturelles (c.-à-d. le Canada est souvent perçu comme étant une culture réfractaire au risque) jouent un rôle2.
En outre, le Canada compte une proportion beaucoup plus élevée de petites entreprises comparativement aux pays
pairs, y compris les États-Unis. Des études récentes suggèrent que les petites entreprises, souvent considérées comme
novatrices, sont désavantagées sur le plan de la productivité comparativement aux grandes entreprises qui peuvent
tirer parti des économies d’échelle3.
L’écart de productivité du Canada peut également être attribué aux faibles niveaux de dépenses en
recherche-développement et en biens d’équipement. Au Canada, les entreprises dépensent comparativement moins
en recherche-développement à mesure qu’elles grandissent. Des études de l’OCDE mesurant l’entrepreneuriat
révèlent que les entreprises canadiennes comptant 50 employés ou moins dépensent 0,29 % du PIB en
recherche-développement et que le Canada se classe huitième parmi 27 pays de l’OCDE. Cependant, pour les
entreprises ayant plus de 250 employés, le Canada passe au 16e rang4.
De nombreuses études ont abordé le système d’immigration du Canada, précisant que l’amélioration du processus
d’immigration pour attirer les immigrants hautement qualifiés contribuerait à stimuler la croissance et la productivité
du pays5. Un système d’immigration plus efficace sera essentiel étant donné le vieillissement de la population
canadienne.
Enfin, l’encouragement à l’investissement étranger direct (en provenance et à destination du pays) contribuerait à
combler l’écart de productivité. Des études récentes démontrent que les entreprises sous contrôle étranger dépensent
davantage en recherche-développement et ont une plus forte intensité de capital que les entreprises sous contrôle
canadien6.
1ConferenceBoardduCanada,«HowCanadaPerforms»,mars2013,
http://www.conferenceboard.ca/hcp/details/economy/measuring‐productivity‐canada.aspx.
2WaningProductivitySettoSapCanadianGrowth,Globe&Mail,29octobre2013.
3StatistiqueCanada,«Étude:L’incidencedudésavantagedelatailledesentreprisesauCanadasurl’écartentrelaproductivité
dutravailduCanadaetcelledesÉtats‐Unis»,8janvier2014.
4Deloitte,«TheFutureofProductivityinCanada»,2012.
5TDBankFinancialGroup,«TheProductivityPuzzle:WhyistheCanadianrecordsopoorandwhatcanbedoneaboutit»,
3juin2010.
6Idem.