Quelques chiffres
Les maladies de la thyroïde touchent plus de 15 % de la population française.
Les nodules thyroïdiens sont présents chez plus de 50 % des femmes de plus de 50 ans et
sont 2 à 3 fois plus fréquents chez les femmes que chez les hommes.
Près de 5 % d’entre eux présentent un foyer cancéreux.
Environ 4 000 cancers de la thyroïde sont découverts chaque année en France ; ce nombre
est en constante augmentation, d’environ 6 % par an.
La glande thyroïde et son fonctionnement
La thyroïde est une glande en forme de papillon située au milieu du cou en avant de la trachée,
formée de 2 lobes, situés de part et d’autre de la trachée, en dessous du larynx. Son rôle est de
produire des hormones (glande endocrine) qui sont libérées dans le sang pour réguler le
fonctionnement de nombreux organes.
Derrière la glande thyroïde, il existe quatre petites glandes très fragiles, chargées de réguler le
calcium dans l'organisme : les parathyroïdes. Deux petits nerfs sont accolés en arrière de la
glande de chaque côté. Ils s'occupent de faire bouger les cordes vocales. Leur traumatisme peut,
dans certains cas, être responsable d'un changement de voix.
Le contrôle de la production des hormones
Les hormones thyroïdiennes ont une action générale axée sur la stimulation de l’activité cellulaire :
elles régulent entre autres la fréquence cardiaque, le poids, la température, le sommeil, la
nervosité..... Elles sont essentielles au bon fonctionnement de nombreux organes vitaux, à tous les
âges de la vie.
T3, T4, TSH
Parmi les hormones produites par la thyroïde, les 2 principales sont la T3 (triodothyronine) et
la T4(thyroxine). Leur synthèse est régulée par 2 structures situées dans le cerveau
: l'hypothalamus et l'hypophyse.
L'hypothalamus agit sur l'hypophyse qui agit elle-même sur la thyroïde en sécrétant la TSH dont le
rôle est primordial car c'est elle qui règle le taux de sécrétion des hormones thyroïdiennes
T3 et T4. Ce mécanisme permet une régulation très fine du taux d'hormones thyroïdiennes dans le
sang.
Pour un bon fonctionnement, un bon dosage est essentiel !
Les examens de la thyroïde
La palpation du cou (à faire soi-même ou par le médecin)
Premier examen, le plus simple et le plus direct, pour apprécier les caractéristiques de la glande
thyroïde et déceler éventuellement un goitre ou des nodules.
Les examens biologiques
Une prise de sang a pour but de doser les hormones T3, T4 et TSH afin de déceler d’éventuelles
anomalies dans leur production.
L’échographie : examen de référence
Examen du cou qui permet d’obtenir des informations essentielles sur les éventuels nodules
présents : nombre, dimensions, contenu solide ou liquide, et autres caractéristiques. Elle permet
en outre d’examiner les chaines ganglionnaires du cou.
La ponction cytologique : examen clé des nodules
Geste peu douloureux et sans danger (souvent effectué sous contrôle échographique) qui consiste
en le prélèvement des cellules dans un nodule avec une aiguille fine, fré. Le produit de la ponction
est ensuite étalé sur des lames de verre pour analyse au microscope.
La scintigraphie : plus rare aujourd’hui
Injection par voie intraveineuse d’un produit radioactif (isotope de technétium ou iode), qui va se
fixer préférentiellement dans la thyroïde. Le patient est ensuite allongé sur le dos et une caméra,
placée au-dessus de lui, va détecter les rayonnements émis par le produit radioactif. On peut
détecter sur l’image les nodules « chauds » ou « froids » selon qu’ils fixent ou non l’isotope
radioactif.
L'iode ? Indispensable !
L'iode entre dans la fabrication des hormones T3 et T4. Celles-ci sont fabriquées en
permanence par notre organisme, tout au long de la vie. Des apports réguliers en iode sont ainsi
indispensables pour couvrir nos besoins Bien sûr, nos besoins en iode varient. Ainsi, ils augmentent
en fonction des années… Or, selon l'enquête SUVIMAX, nos apports ont tendance au contraire à
diminuer avec l'âge. Conséquence Æ les risques de carence augmentent au fil du temps, pour
toucher 25 % des personnes de plus de 55 ans.
Chez les femmes enceintes et allaitantes une carence en iode peut entraîner un retard mental
chez le futur bébé. Les besoins sont ainsi plus élevés chez les futures mamans et les femmes
allaitantes. Pour bébé, il est essentiel d'éviter les carences au moins jusqu'à la diversification
alimentaire.
Chez les sportifs : la pratique d'une activité physique (pertes lors de la sudation notamment en
période de chaleur importante) semble particulièrement exposer les sportifs au manque d'iode.
Chez les végétariens : ils semblent particulièrement exposés au risque de carences. En effet, la
viande, le poisson ou le lait sont des sources importantes d'iode. De plus, certains végétaux
peuvent limiter l'absorption en iode.
Chez les fumeurs : le tabac freine l'absorption de l'iode contenue dans les aliments.
En fonction des régions Habiter près de la mer aide à éviter les carences en iode, notamment
grâce au régime alimentaire globalement plus riche en poissons et autres crustacés.
Quelles sont les principales sources en iode ?
Le sel
L’une des mesures de santé publique qui a été prise pour lutter contre la carence en iode, est
l'iodation systématique du sel dans les années 1950. On a alors ajouté 10 à 15 microgrammes
d'iode par gramme de sel. Mais aujourd'hui les nouvelles recommandations conseillent de réduire
l'usage du sel de table au strict minimum, pour diminuer les problèmes d'hypertension et de
maladies cardiovasculaires. Il faut donc se tourner vers d'autres aliments riches en iode …
Les produits de la mer
La mer fournit des aliments riches en iode dont les plus intéressants sont les fruits de mer et
certains poissons tels que le saumon, l'aiglefin ou la morue.
Et l’eau ?
Contrairement à une idée répandue, l'eau de boisson ne serait pas une source suffisante, elle
n'apporterait en moyenne que 1 à 2 microgramme(s) d'iode par litre !
Les dysfonctionnements de la thyroïde
L’hyperthyroïdie
Il s’agit d’une augmentation anormale de la production d’hormones thyroïdiennes : T3 /T4 hautes
et TSH basse.
Lorsque la thyroïde fonctionne en « surrégime », elle produit trop d’hormones qui elles-
mêmes poussent les organes au surrégime et provoquent un certain nombre de troubles du
fonctionnement. L’hyperthyroïdie est plus fréquente chez les femmes que chez les hommes et ses
manifestations sont multiples et d’intensité variable d’une personne à l’autre.
Les causes de l'hyperthyroïdie
maladie autoimmune, avec des anticorps qui attaquent la thyroïde et provoquent une inflammation
(thyroïdite) et une hyperactivité de la thyroïde (maladie de Basedow, parfois aussi la maladie
d'Hashimoto à ses débuts),
nodule thyroïdien hypersécrétant « toxique »,
goitre thyroïdien.
.
Maladie de Basedow ou “Grave‘s disease”
Il s’agit d’une maladie auto-immune qui se déclare le plus souvent chez les jeunes
femmes entre 20 et 30 ans. L’organisme fabrique des anticorps qui stimulent le fonctionnement
de la glande thyroïde qui se défend en secrétant une quantité anormale d’hormones.
Le diagnostic : il se fait sur l ‘analyse clinique avec des symptômes d’hyperthyroïdie :
amaigrissement, nervosité, augmentation de la fréquence cardiaque… L’échographie retrouve une
augmentation diffuse de la glande thyroïde (goitre) et on trouve dans le sang la présence
d’anticorps spécifiques : TRACK.
Le traitement : il est le plus souvent médical
Les anti-thyroïdiens de synthèse : ils bloquent la production d’hormones. (Neomercazolâ,
Thyrozolâ, Prouracilâ) et sont le plus souvent utilisés, notamment dans la maladie de Basedow.
Pour les femmes en désir de grossesse, les anti-thyroïdiens de synthèse sont contre-indiqués et
l’on propose d’emblée l’ablation chirurgicale.
L’iode radioactif est également parfois utilisé.
Dans 50 % des cas la maladie disparaît d’elle-même après quelques mois, mais le taux de rechute
est important. Lorsque le traitement n’est plus efficace il faut pratiquer l’ablation de la glande
thyroïde et prescrire au patient des hormones de synthèse.
Maladie d’Hashimoto à son début
Elle est secondaire à la présence d’anticorps antithyroïdiens. La maladie se caractérise au début par
une hyperthyroïdie puis progressivement la glande diminue en taille (hypothyroïdie).
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