BBonnin Premiers Etats, premières écritures A partir du Xe millénaire avant JC, dans le Croissant Fertile, les hommes commencent à se sédentariser, puis à pratiquer l’agriculture et l’élevage. C’est également dans cette région du monde que, dès le IVe millénaire, vont apparaître les premières villes et l’écriture. I- Les cités-Etats de Mésopotamie Problématique : Comment s’organisent les premières cités de l’Histoire ? 1- Des Etats prospères et guerriers Vers 3500 avant JC, les premières villes apparaissent en Mésopotamie. Elles sont construites dans les vallées, près des fleuves (Euphrate et Tigre). Ce sont des marchés importants où sont amenés et vendus de nombreux produits agricoles des campagnes environnantes. Grâce à l’irrigation, la production, notamment de céréales, est suffisante pour nourrir la population. Le commerce (troc) et l’artisanat se développent. Les villes s’enrichissent et deviennent peu à peu des cités-Etats indépendantes, dirigées chacune par un roi héréditaire, grand prêtre du dieu protecteur de la cité. Protégées par des remparts, ces villes sont organisées autour d’un palais royal, de temples et d’un port fluvial. Les cités de Mésopotamie se font souvent la guerre afin d’agrandir leurs territoires. Ainsi, à partir de 2350 avant JC, certaines de ces cités dominent presque toute la Mésopotamie : Akkad (2340-2230) puis Ur (2110-2003). 2- Les Dieux de Mésopotamie Les habitants de Mésopotamie sont polythéistes : ils croient en de nombreux dieux qui ont une apparence humaine. Ils croient que les dieux ont créé le monde qu’ils habitent et ont nommé les rois qui les gouvernent. Ils craignent leurs punitions (sécheresse, inondations…). Chaque cité à son dieu protecteur tel que Nanna (dieu de la lune) à Ur, Inanna (déesse de l’amour et de la guerre) à Uruk ou Utu (dieu-soleil, dieu de la justice) à Larsa et Sippar. Construit par le roi, le temple principal de la cité lui est consacré. C’est sa demeure et seuls le roi et les prêtres peuvent y entrer pour faire des offrandes, des prières. Dans une cour du temple s’élève une ziggourat, haute tour consacrée au dieu. Certaines divinités sont adorées dans toute la Mésopotamie comme An, le dieu du ciel, ou Enlil, le dieu du vent et de la terre. II- L'Egypte pharaonique Problématique : Comment s'est organisée l'Egypte antique ? 1- Le Pharaon, maître de l’Egypte L’Egypte est gouvernée par un roi, le Pharaon. Depuis le règne de Narmer et l’unification des deux royaumes d’Egypte, vers 3185 avant JC, le Pharaon est le roi de la Haute et de la Basse Egypte. Le Pharaon possède le pouvoir absolu. Il gouverne l’Egypte et commande l’armée. Il a aussi des devoirs et doit maintenir l’ordre et la justice (mâat). Fils du dieu Amon Rê, il est considéré par les Egyptiens comme un dieu vivant et est de fait le chef religieux du pays. Les symboles de son pouvoir sont la couronne de la Haute et de la Basse Egypte (pschent), la coiffe de lin (némès), le sceptre et le fléau. 1 BBonnin 2- Une société hiérarchisée Le Pharaon est aidé dans l’exercice du pouvoir par une administration comprenant de nombreux fonctionnaires. Celle-ci est dirigée par un grand ministre, le Vizir. En dessous du Vizir, les gouverneurs s’occupent de diriger les provinces. Puis viennent les prêtres et les scribes. Tous ces fonctionnaires doivent faire exécuter les décisions du Pharaon : ils rendent la justice en son nom, lèvent les impôts et dirigent les grands chantiers publics. N’importe quel Egyptien peut devenir fonctionnaire à condition d’être travailleur, et peut même parvenir à des postes élevés. Les paysans constituent l’immense majorité de la population égyptienne. Ils ont appris à tirer profit de la crue du Nil. Ils cultivent des céréales (blé, orge) mais aussi des légumes et du lin pour fabriquer des vêtements. Ils récoltent aussi le papyrus, pêchent et chassent sur les berges du fleuve. Les paysans doivent verser au Pharaon et aux prêtres des impôts et des corvées. 3- Les Dieux des Egyptiens Les Egyptiens sont polythéistes : ils croient en un grand nombre de dieux (entre 600 et 1 000 selon les régions et les époques), représentés sous une forme humaine ou animale. Les Egyptiens prêtent à leurs dieux des aventures extraordinaires appelés mythes. Ils pensent que les dieux protègent l’Egypte. Chaque localité a les siens, mais quelques-uns sont devenus très populaires et adorés dans toute l’Egypte : Rê donne la lumière et la chaleur ; Osiris défend les lois, règne sur le royaume des morts, permet la renaissance de la végétation et de la crue ; Isis est la gardienne de la fécondité et de la vie ; Horus combat les forces maléfiques. Afin que les dieux continuent à assurer leur protection, les Egyptiens leur rendent un culte. Ils leur font des offrandes, récitent des prières et respectent de nombreuses interdictions, comme celle qui consiste à ne pas faire du tort à l’animal préféré du dieu. Ils portent également sur eux, et mettent sur leurs morts, des amulettes pour s’assurer le soutien des dieux. III- La naissance de l’Ecriture Problématique : Comment est née l’Ecriture ? L’écriture est inventée vers 3500 avant JC en Mésopotamie, dans une des cités de la vallée de l’Euphrate, sans doute Uruk. Elle se révèle indispensable pour les rois, les prêtres et les marchands pour faire l’inventaire des biens en leur possession. Cette première écriture est composée de dessins qui ressemblent à des rébus et que l’on appelle des pictogrammes. Chacun correspond à un objet, à un animal ou à une personne. On dénombre 1 200 signes. Les dessins sont formés à l’aide d’une pointe (calame) sur des tablettes d’argile humide. Vers 3300 avant JC, les dessins de cette écriture primitive se transforment en signes cunéiformes. Plus schématique, ils sont plus rapides à écrire et correspondent à un objet mais aussi à un son. On passe de 1 200 à 600 signes. L’écriture peut dès lors tout exprimer. L’écriture cunéiforme va être adoptée dès le IIIe millénaire avant JC par tous les peuples de la région du Croissant Fertile à l’exception des Egyptiens qui utilisent leur propre écriture : les hiéroglyphes. L’écriture cunéiforme sera simplifiée vers 1200 avant JC par les Phéniciens qui vont ainsi créer le premier alphabet. Ce nouveau système de 22 signes représente un son et leur combinaison permet de tout écrire. Peuple de marchands et de navigateurs, les Phéniciens vont diffuser leur écriture tout autour de la Mer Méditerranée. Les Grecs y ajoutent leurs voyelles et c’est cette écriture, transmise aux Romains, que nous utilisons encore aujourd’hui. C’est en Mésopotamie qu’apparaissent les premières villes de l’histoire de l’Humanité mais aussi l’Ecriture. Avec elle s’ouvre une nouvelle période : celle de l’Histoire, la mémoire des hommes. 2