Fichier N°110

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Colloque International sur le Management et la Stratégie des Organisations (CIMSO) –
« les pratiques manageriels durables : Quels effets sur la performance et la compétitivité des
organisations ? » – ENCG Casablanca, 5-6 Mai 2016
Les Systèmes Productifs Localisés : un nouveau modèle de développement
local
Adam CHOUKRI
Doctorant chercheur ès Sciences Economiques, Laboratoire de Recherche sur la Nouvelle
Economie et Développement (LARNED), FSJES Ain Sebaa, Université Hassan II.
Beausite, BP. 2634 Ain Sebaa. Casablanca
Tél : 0674 074218, mail : [email protected]
Youssef MOFLIH
Professeur à l’Université Hassan II. Casablanca.
Directeur du LARNED, FSJES Ain Sebaa
Beausite, BP. 2634 Ain Sebaa. Casablanca
mail : [email protected]
Résumé :
La notion du système productif local « SPL » permet de rendre compte de l’importance de
l’espace, de l’industrie, de la proximité, des acteurs sociaux et principalement de leur
homogénéité dans le processus de développement local. Le SPL constitue une nouvelle forme
d’organisation productive particulièrement localisée, composée d’un groupe d’entreprises
territorialement agglomérées et entretenant des rapports d’interdépendances techniques et
économiques. Partant des travaux d’Alfred Marshall sur le district industriel et du paradigme
de la troisième Italie, jusqu’aux recherches sur les systèmes industriels locaux en France, cet
article propose un balayage de la revue de littérature consacrée aux SPL tout en faisant le
point à la fin sur la politique du développement des SPL au Maroc.
Mots clés : Systèmes Productifs Localisés, SPL, district industriel, territoire, développement
local
Introduction
Depuis les années 80, nous assistons à un renouvellement de la problématique du
développement à partir d’une meilleure prise en compte de la variable spatiale dans l’analyse
des dynamiques économiques et sociales. Ce renouvellement a d’abord concerné les pays
industrialisés. Mais dans un deuxième temps, il s’est étendu aux pays en développement dans
la mesure où les stratégies classiques de développement, fondées sur les grands projets
industriels, sont loin d’avoir donné les résultats attendus.
La prise en compte de la notion de l’espace dans la littérature économique a été introduite
pour la première fois dans les recherches relatives à la localisation des activités. À partir de
ces recherches sur les dynamiques industrielles, Alfred Marshall avait mis la lumière sur une
nouvelle structure de concentration géographique d’entreprises qui bénéficient des avantages
naturels qu’engendre un territoire donnée pour se développer. C’est le concept de « district
industriel » qui a été développé par Marshall pour définir une forme d’organisation
industrielle apparue en Angleterre. Durant les années 1970, la découverte de la troisième Italie
a conduit des sociologues comme A. Bagnasco et d’économistes tels que G. Becattini à une
réhabilitation du concept marshallienne du district et à un grand nombre d’études sur les
systèmes productifs, dont le développement peut mieux s’expliquer par la concentration
géographique des activités.
Emprunté à l’économie industrielle, la notion de Système Productifs Localisés « SPL » est
apparue comme une nouvelle lecture de la part des théoriciens1 de l’économie territoriale du
concept de district industriel de Marshall. Dans cette perspective, de nombreux études ont été
réalisées et ont permis d’identifier des formes similaires ou comparables d’organisations
productives localisés.
Afin de comprendre les enjeux contemporains des rapports entre industrie et territoire, il est
nécessaire de prendre en compte les évolutions qui se sont dessinées au fil du temps, autour de
ces questions de systèmes locaux et leur insertion dans les dynamiques globales de
changement des économies.
Pour cela, nous proposons dans cet article d’aborder ces
questions en deux points. Premièrement, nous proposons un ramassage de la revue de
littérature traitant les systèmes productifs localisés. Dans un deuxième point, et comme étant
1
Sous l’impulsion des économistes grenoblois, Courlet et Pecqueur (Courlet et Pecqueur, 1992, 1994) sur les
SPL en France et les recherches sur les milieux innovateurs avec Aydalot et Maillat (Aydalot 1986 et Maillat
1993).
un exemple concret d’un nouveau mode d’organisation territoriale et de développement local,
nous analyserons le cas du développement des SPL au Maroc.
I-
Les origines du SPL : Le « district industriel »
I-1- La genèse du concept du district industriel : Les travaux d’Alfred Marshall
La notion de district industriel est fut employée pour la première fois en 1920 par Alfred
Marshall pour désigner une forme d'organisation industrielle observable en Angleterre. Le
district marshallien est caractérisé par la proximité d'un grand nombre de petites entreprises
participant dans un segment de production d’un même produit. Au lieu d'un commandement
unique présidant à la division technique du travail comme c'est le cas dans la grande
entreprise, la coordination entre les petites entreprises était assurée non seulement par le
marché (les entreprises étaient en concurrence les unes par rapport aux autres) mais également
par la coopération et la réciprocité (les entreprises pouvaient procéder à des échanges de
services et s'entraider).
Marshall stipule qu’en plus des conditions de l’offre et de la demande, ils existent des causes
essentiellement accidentelles qui expliquent ou qui sont à l’origine de la localisation des
industries. Il a été le premier à évoquer l’existence également d’économies externes2 et non
pas seulement interne de la firme. Marshall a forgé la notion d’économies externes pour
désigner « les effets des activités d’autres firmes » sur la production. C’est-à dire, les
avantages que l’environnement (physique, social, culturel, politique, économique) peut
procurer à une entreprise.
Marshall évoque la notion de district industriel pour caractérisé l’avantage de la localisation
des activités. En effet, deux types d’avantages ont retenu son intention :
-
Les avantages attachés aux ressources humaines rassemblées.
-
Les avantages liés à l’interdépendance technique des activités créées.
Concernant les ressources humaines, l'avantage tient à la transmission et à l'enrichissement
des compétences au cours du temps, à savoir, la constitution d’une main d’œuvre hautement
spécialisée et l’émergence d’idées nouvelles grâce à l’accumulation de capital humain et à la
communication directe. « Si quelqu’un trouve une idée nouvelle, elle est aussitôt reprise par
d’autres et combinée avec des idées de leur cru ; elle devient ainsi la source d’autres idées
2
Marshall. A. (1890). “Principles of economics“
nouvelles » (Marshall. A, 1890). Il existe ce que Marshall appelle dans son œuvre3 une
« atmosphère industrielle » qui favorise un processus de développement des compétences et
d’innovation.
L’autre avantage dynamique est lié à l’interdépendance technique des activités créées par la
naissance dans le voisinage d’une industrie principale, d’industries auxiliaires situées
techniquement en amont et en aval de celle-ci, au sein d’une même filière productive. Cet
avantage procure deux effets : Un effet d’économies externes techniques, qui est lié à
l’exploitation des capacités de production spécialisées des industries auxiliaires. Et par
ailleurs, une forme d’échange et d’accroissement de compétences apparaissent comme le
résultat d’une communication constante entre ces industries, ce qui crée une certaines
rationalisation et spécialisations. C’est là l’effet d’économies externes fortement liées à la
localisation.
Le district industriel constitue un marché efficient du travail où se rencontrent, les employés
offreurs de travail, et qui cherchent de leur part, les endroits où se trouvent beaucoup
d’employeurs ayant besoin de leur type de qualification (Marshall. A, 1890). Un tel marché
obtient son efficacité de la dynamique des transactions réalisées entre ces participants d’une
manière continues qui conduit toujours au même résultat, à savoir, l’enrichissement des
compétences. Pour Marshall, le district industriel type est un district composé d’entreprises
appartenant à la même branche industrielle comme par exemple (le district textile ou
métallurgique).
Le district industriel est une construction à partir d’avantages créés et non innés (Gaffard et
Romani, 1990). Pour Marshall, les causes de la croissance continues des industries d’une ville
ou d’un district se trouvent dans le degré de diversité du marché de travail et de celui des
activités localisées. Le premier procure selon Marshall une meilleure conciliation entre un
coût de travail faible et des revenus partagés suffisants. Le deuxième permet d’éviter les
contrecoups des crises sectorielles4.
I-2 L’expansion du district industriel : Les travaux sur la troisième Italie
L’analyse italienne du district industriel a vu la lumière dans les travaux d’Arnaldo Bagnasco
(1977), de Brusco. S (1982, 1990), Trigilia. C (1986) et Becattini. G (1979, 1987, 1990) sur la
3
Marshall. A. (1920). “Industry and trade”
Marshall affirme que l’appartenance a des grandes villes ou à des grands districts industriels permet de
diminuer des risques, tels qu’une baisse de la demande, une pénurie de l’offre ou une hausse des prix des
matières premières.
4
troisième Italie. Entre un Nord industrialisé avec de grandes entreprises et un Sud sous
développé, émergeaient dans les régions du Nord-Est et du Centre, des petites entreprises qui
participaient activement dans le marché mondial à travers une forme d’organisation
spécifique. Les premières études menées avaient insisté sur les caractéristiques sociales de ces
régions de développement endogène. Notamment, Bagnasco, A. et Trigilla. C (1993) parlent
de la gestion unitaire des ressources familiales qui misent sur une stratégie d’investissement
au sein d’entreprises appartennant au réseau familial. En revanche, Becattini, G. (1979)
montre que le type d’organisation industrielle de ces régions rappelle au concept
marshallienne. Concurrence, communication et coopération entre les petites et moyennes
entreprises, tant de valeurs que relèvent Becattini et qui le conduit à considérer cette
population d’entreprises et les valeurs culturels et social du territoire comme un district
industriel.
Pour Becattini, le district industriel apparaît comme une forme typique d’organisation
productive territorialisée dans laquelle les relations entre firmes sont régies par un ensemble
de normes, implicites ou explicites, alliant règles du marché et code social. Il le définit
comme « une entité socio-territoriale caractérisée par la présence active d’une communauté de
personnes et d’une population d’entreprises dans un espace géographique et historique
donnée » (Becattini. G, 1992).
II-
L’avènement de la notion des Systèmes Productifs Localisés « SPL » :
À la lumière des districts italiens, d’autres auteurs se sont focalisés sur des formes
d’organisations similaires apparus dans leurs pays. Le cas de la France par exemple est
illustratif. Partant des systèmes industriels localisés (Raveyre et Saglio, 1984 ; Courlet et
Pecqueur, 1992) jusqu’aux réseaux d’innovation (Aydalot, 1986 ; Maillat, 1993), les
recherches se sont multiplié et ont abouti à l’identification de formes territoriales proches du
district, basé sur une concentration de PME dans un espace géographique donnée et
engendrant des rapports de coopération et de partage tout en palliant vers une dynamique de
développement local.
II-1 SPL : définition et caractéristiques
Du point de vue théorique, on définit un SPL comme une notion dérivé du district
marshallienne. Il est au carrefour de plusieurs approches théoriques tendant à repenser la
question de développement à partir d’une réflexion centrée sur les dynamiques productives et
organisationnelles et leurs rapports à l’espace (Courlet et Ferguene, 2003).
Courlet (2002) définit la notion de SPL comme « un ensemble caractérisé par la proximité
d’unités productives (entreprises industrielles, de services, centre de recherches et de
formation, interfaces…), qui entretiennent entre elles des rapports d’intensité plus ou moins
forte ». L’auteur montre que ces rapports peuvent prendre diverses formes ; formels,
informels, matériels, immatériels, marchands et non marchands et peuvent porter sur des
services, de la main d’œuvre, de la technologie, de matériels ou encore de la connaissance.
Par contre, l’intensité des liens entretenus entre les unités de production dépendent de
l’organisation et du fonctionnement du système de production.
On peut considérer de SPL tout modèle d’organisation de la production, basé à la fois sur la
présence d’économies externes et de connaissances non transférables et sur l’introduction de
formes spécifiques de régulations qui identifient et sauvegardent l’originalité de la trajectoire
de développement (Courlet, Pecqueur, 2008). Le rôle des PME et de leur coopération dans un
cadre territorial donné, l’importance des effets de proximité et du contexte territorial dans les
relations des entreprises entre elles et avec leur environnement socio-culturel et institutionnel,
ce sont de tels éléments, ainsi que leur cohérence, qui sont pris en compte dans la notion de
système productif localisé (Courlet, 2002).
En somme, nous pouvons définir un SPL comme une entité composée de petites et moyennes
entreprises organisées territorialement, et qui développent des relations techniques et
économiques autour d’un métier ou d’un produit.
Les SPL présentent des caractéristiques presque communes dont nous pouvons citer :
-
Une concentration d’entreprises dans un espace géographique restreint.
-
Un système productif local qui est le produit des avantages réciproques dont jouissent
les entreprises situées dans un même territoire (économies externes).
-
Les entreprises du SPL entretient entres elles des relations de concurrence et de
coopération.
-
Les entreprises ne sont pas nécessairement concentrées dans une seule branche, ni
spécialisées dans la production des composantes d’un seul produit.
-
Si les entreprises ont des activités similaires, elles développent des coopérations dans
des activités périphériques ; transport, partage d’information, de technologie, partage
de marché. En revanche, s’ils ont des activités complémentaires, elles développent la
division du travail qui mène à la réalisation d’un produit unique.
-
Existence d’une main d’œuvre locale qualifiée.
-
Présence de valeurs sociales et professionnels (règles, conventions) permettant de
gérer les relations de concurrence et de collaboration.
-
Présence d’un cadre institutionnel efficace et capable de soutenir et maintenir le
fonctionnement du système local.
II-2 SPL et innovation
Dans la lignée de travaux sur les SPL, il y a des externalités qui opèrent à travers des réseaux
de connaissances et c’est le cas notamment du « district technologique » et de milieux
innovateurs (Maillat, 1996). Nous retrouvons ces idées principalement dans les travaux qui
s’appuient sur l’observation des regroupements dits High Tech dans les villes (Silicon Valley
par exemple).
Comme les districts industriels, le SPL est un milieu innovateur, ou les entreprises constituent
un réseau émanant à une trajectoire de développement basé sur l’innovation (Aydalot, 1986).
Un milieu innovateur est défini comme « un ensemble territorialisé dans lequel des
interactions entre agents économique se développent par l’apprentissage qu’ils font des
transactions multilatérales génératrices d’externalités spécifiques à l’innovation et par la
convergence des apprentissages vers des formes de plus en plus performantes de gestion en
commun des ressources » (Maillat, Quevit et Senn, 1993).
Le milieu innovateur peut prendre plusieurs formes, l’installation sur des aires urbanisées
d’entreprises de haute technologie, de centres et laboratoires de recherches avancée, d’institut
supérieurs spécialisés et qui peuvent porter différents noms
: Technopoles, parcs
scientifiques, centres innovateurs ou pôles de développement (Lévesque, Klein et Fontan,
1998).
II-3 SPL et développement local
Les transformations importantes qu’ont connues les pays développés et l’émergence des pays
de sud à la fin du 19 siècle, ont conduit à une nouvelle approche de développement connu
sous le nom du « développement endogène » (Garofoli, 1993). Le développement endogène
est une approche territoriale de la croissance économiques et des changements structurels qui
lui sont liés (Vazquez-Barquero, 2007). Cette approche a mis en valeur le rôle que joue la
variable territoriale dans le processus de développement, dans la mesure où il inclut tous ces
facteurs, historiques, culturels et sociaux qui sont à la base de modèles spécifiques
d’organisation de la production (Courlet, Pecqueur, 2008). Cette approche ne peut atteindre
ses fruits sans l’implication des acteurs sociaux. En effet, pour Garrofoli (1996) « Le
développement devient endogène et autocentré avec l’implication des acteurs locaux. Cela
veut dire que le processus de développement endogène est un processus orienté vers les
intérêts de la communauté locale : on utilise les avantages de l’efficacité collective pour
améliorer la position relative des entreprises locales sur le marché international mais, en
même temps, pour atteindre les buts sociaux ».
Les SPL sont devenus un nouveau paradigme de développement local basé sur la
spécialisation flexible (Courlet et Pecqueur, 1992). En effet, la définition du SPL, considéré
comme un réseau coopératif d'entreprises rassemblées localement, autour d'un même métier
ou d'un même couple produit-marché, renvoie à la notion de proximité et réaffirme la
dimension territoriale du développement économique.
Toutefois, ces dernières années ont été carractérisé par la naissance de petites industries
locales basées sur le travail artisanal et le savoir-faire local, et qui ont permis le décollage
économique de plusieurs régions. Le développement localisé est un phénomène significatif
dans les pays en développement, notamment sous la forme de systèmes locaux de production
à petite échelle. Ainsi, sur la base de la valorisation de ressources et de savoir-faire locaux, il
peut donner lieu à un véritable processus d’industrialisation (Courlet, Pecqueur, 2008).
III-
SPL au Maroc : Etats des lieux
Durant ces dernières décennies, l’agglomération industrielle a été l’un des formes de
structuration par excellence de l’espace industriel marocain. La concentration de groupements
de PME et TPE dans des quartiers industriels était l’un des formes les plus répandus de cette
politique d’agglomération.
Le processus d’agglomération des entreprises a démarré au Maroc dans les années 90 ;
néanmoins, le débat national sur la promotion des productions à «l’échelle des territoires» ne
s’est érigé en véritable politique d’action que dans les années 2000. Plusieurs départements
s’engagent sur cette voie. Le ministère du Commerce et de l’Industrie, en partenariat avec
l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (l’ONUDI), a repensé la
dynamisation du tissu productif à travers la promotion des agglomérations locales. Les actions
envisagent l’amélioration de la qualité des productions locales pour répondre aux exigences
des standards internationaux. Le programme de l’ONUDI porte sur la promotion des petits
métiers artisanaux et sur la régularisation du secteur dans des territoires fragiles. Ce projet a
porté notamment sur trois cas pilotes : sur la filière du cuir à Fès, la poterie à Safi et la
marqueterie (travail du bois de thuya) à Essaouira. L'objectif était, notamment, la mise en
œuvre d'un programme d'appui à l'organisation de réseaux de PMI compétitifs et innovateurs
qui contribueront à un développement industriel durable dans le cadre d'une dynamique de
développement local.
En suivant cette ligne de développement, la DAT5 a mené en 2004 en partenariat avec
l'Université Pierre Mendés (Grenoble), et sous l’encadrement du professeur Claude Courlet6,
une étude sur les SPL au Maroc7. Une étude qui a permis d’identifier une cinquantaine
d'agglomérations productives industrielles au niveau national. Parmi les agglomérations
identifiées, dix cas ont été analysés en profondeur et considérés comme des projets potentiels
de SPL. Il s’agit du : Textile et habillement à Tanger, la petite production mécanique et
électrique tournée vers la maintenance à Ain Sebaâ et Sidi Bernoussi-Zenata (Casablanca),
textile et habillement à Ben Msik Sidi Othmane (Casablanca), technologies de l'information
dans l'agglomération de Casablanca, l'agriculture intensive dans le Souss-Massa (Agadir),
l'agriculture traditionnelle dans le Souss-Massa (Agadir), l’artisanat (cuir, chaussures et
dinanderie) à Fès, textile et habillement et l’oléiculture à Guercif et le tourisme dans la
région d'Arfoud.
5
Direction d’Aménagement du Territoire.
Courlet et al. (2006), «Territoire et développement économique au Maroc : le cas des systèmes productifs
localisés», Economie critique, l’Harmattan.
7
DAT. (2004), Développement des bassins d’emploi : cas des systèmes productifs localisés (SPL) au Maroc,
rapport de synthèse.
6
L’étude définit le SPL comme une approche basée sur les territoires, et le place comme un
nouvel outil de développement économique qui conduit à une nouvelle conception où le
territoire devient la cible de l’action publique. Hannou (2004) estime qu’une telle approche,
va permettre, une augmentation des performances des industries locales (chiffres d’affaires),
une augmentation des emplois, de l’investissement, du degré de qualification, de la production
et en fin de compte, à la création de territoires compétitifs et capables de faire face à la
concurrence.
Conclusion
La notion de SPL renvoie à l’existence de formes spécifiques d'organisation de la production
intégrée territorialement dans lesquelles les PME jouent un rôle déterminant. L’importance
des rapports de concurrence et de coopération, des économies externes permises par la
proximité, du patrimoine socioculturelle du territoire et de l’existence d’institutions collective,
contribue à la constitution d’une atmosphère industriel favorable au développement.
À l’heure de la mondialisation, l’industrialisation ne dépend plus seulement du soutien des
grands groupes industriels, elle est aussi l’apanage des dynamiques locales et régionales
basées sur les avantages compétitifs que créent ou arbitrent les territoires. Dans ce sens, les
SPL sont des bases fiables de compétitivité des firmes et des territoires.
Les SPL donnent au territoire un nouveau rôle de catalyseur de développement, la proximité
des individus et des firmes dans un espace déterminé, constitue la composante essentielle du
processus de développement local. De telles configurations économiques territoriales se
dessinent au Maroc, notamment, à travers l’initiative étatique entamée dans la construction de
SPL ou le développement des pôles de compétitivité. Mais malgré cela, le rôle des acteurs
institutionnels reste très limité et nécessite une ouverture des acteurs privés sur les actions
d’accompagnements et de développement de ces organisations.
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