LES GRENOUILLES

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LES GRENOUILLES
Tout d’abord une petite devinette
Je suis un amphibien insectivore ou carnivore suivant
mon espèce, et je me nourris de petites proies vivantes :
insectes, limaces... Je suis obligée de les avaler toutes
entières car je ne peux pas les mâcher. J'attrape le plus
souvent mes proies grâce à ma langue visqueuse que je
lance. Je ne suis pas un chasseur. Je suis très patiente,
j'attends sur un nénuphar ou tout autre endroit qu'une
proie vienne à moi ! J'apprécie les milieux humides. A la
mauvaise saison, je m'enterre dans la boue, la vase ou
sous des pierres en attendant des jours meilleurs. Dans
une fable écrite par Jean de La Fontaine, je veux me
faire aussi grosse que le boeuf.
QUI SUIS-JE ?
Généralités
Ce sont les amphibiens qui constituent le groupe animal le plus intéressant en paléontologie, car ils
représentent l’exemple parfait du passage du monde aquatique au monde terrestre et de l’adaptation
physique et morphologique à la vie sur la terre ferme. En effet, ils sont les premiers vertébrés à être
sortis de l’eau, il y a 370 millions d’années. Certains d’entre eux ont pu atteindre des tailles importantes,
au-delà de 5 mètres. Ce sont les batraciens qui ont donné naissance aux reptiles, il y a environ 340
millions d’années.
Ce petit animal étrange et familier, insolite et mal connu, a une longue histoire ; grenouilles vertes ou
rousses, rieuses ou monstrueuses, crapauds et rainettes ont été longtemps confondus. Il a fallu des
siècles pour que savants, zoologistes et paléontologues comprennent l’évolution de ces espèces, les
distinguent les uns des autres et parviennent à les restituer dans le règne animal en procédant aux
classifications actuelles.
Les batraciens représentent 35 familles, 398 genres et environ 4.015 espèces.
Le mot "amphibien" du grec "amphibios" définit une créature ayant un double mode d'existence, à
savoir qui vit indifféremment sur terre ou dans l'eau. Cette dualité est de règle chez les amphibiens.
Mais il y a des exceptions : certaines espèces sont uniquement aquatiques tandis que d'autres sont
exclusivement terrestres. Les unes comme les autres sont dites "hétérothermes", c'est-à-dire que la
température de leur corps varie en fonction de la température ambiante.
Classification
Les batraciens ou amphibiens comprennent 3 ordres :
• CAUDATA ou URODELA (qui possèdent une queue) tels les salamandres et tritons
• GYMNOPHIONA ou APODA (qui ne possèdent pas de patte) représentés par les cécilies et les
typhlonectes.
Qu’est ce que les cécilies et typhlonectes ?
Ce sont donc des batraciens qui
ressemblent à des orvets. Les
cécilies sont des fouisseurs qui
vivent
sous
terre
essentiellement dans les régions
tropicales, les typhlonectes sont,
en abrégé, des cécilies aquatiques. Ce troisième ordre des
batraciens est le moins connu.
•
ANURA ou SALIENTIA (qui ne possède pas de queue) que sont les grenouilles et crapauds
o Famille : RANIDAE ce sont nos grenouilles
ƒ Genre : il y en a 45 avec un total de 586 espèces
Anatomie
La tête : Elle est aplatie et attachée au corps par
un cou large et court ce qui fait que la grenouille
ne peut pas tourner la tête. Une bouche
largement fendue, au dessus de laquelle on
trouve une paire de narines. Les yeux sont
saillants et globuleux. Ils sont protégés par 3
paupières:
o Une paupière inférieure mobile qui
recouvre l'œil et est plus développée que
la paupière supérieure.
o La troisième paupière (nictitante),
transparente se place devant l'œil
lorsque la grenouille est sous l'eau.
Les oreilles font défaut, mais on trouve chez la grenouille une oreille moyenne, c'est juste un tympan à
fleur de peau situé en arrière des yeux. Cette oreille moyenne où la chaîne bien connue des osselets
est remplacée par un osselet unique : la columelle.
Chez la grenouille mâle et uniquement chez eux, de chaque côté de la tête, on pourra observer les sacs
vocaux. Ils se gonflent avec l'eau provenant des poumons, communiquent avec la bouche et amplifient
le coassement. Ces sacs pouvant devenir gros comme une cerise, agissent comme une caisse à
résonance.
Le tronc et les membres : Sur la partie postérieure du tronc de forme massive, s'ouvre l'orifice cloacal,
où débouchent le rectum, les conduits génitaux et urinaires. Les membres antérieurs sont courts. La
main ne possède que quatre doigts apparents, le cinquième est atrophié et recouvert par la peau. La
main n’est pas palmée. Les membres postérieurs sont puissants et adaptés au saut et à la nage. La
musculature de la cuisse est fortement développée (pour ceux qui aiment les cuisses de grenouilles).
La cuisse, la jambe et le pied ont une longueur presque identique ce qui fait qu’au repos ils sont repliés
en Z. Une membrane palmaire réunit les 5 longs doigts inégaux. Comme pour la main le pied porte un
doigt qui est atrophié et recouvert par la peau.
La peau : Son corps est recouvert d'une peau nue, froide, humide. Cette peau peu kératinisée l’oblige à
vivre dans des milieux humides. Elle est aussi peu performante pour garder la chaleur, cela n’est
cependant
pas
un
handicap
puisque
la
grenouille
est
ectotherme.
En recueillant dans l'eau des bacs d'élevage
de petits fragments membraneux on a
constaté, en les observant au microscope,
qu’il s’agissait d’un ensemble de cellules
juxtaposées et de formes irrégulières dont le
noyau est bien visible. Ce sont les cellules
épithéliales qui proviennent de la couche
superficielle de la peau. La couche de la
peau
se détache périodiquement par
morceaux : c'est la mue.
De nombreux petits pores, orifices
des glandes à mucus, situés sous la
peau, sécrètent un venin plus ou
moins toxique selon les espèces.
Les grenouilles n'ont cependant pas
d'organe inoculateur. Toutefois, vous
avez sans doute déjà entendu la
phrase suivante : "Lavez-vous les
mains après avoir touché un
batracien car c'est dangereux !"
A propos des couleurs, on sait que la rainette a la faculté de changer de couleurs en rapport avec son
support et avec la température. Ce sont les cellules pigmentaires situées sous l'épiderme qui
réagissent. Elles sont différemment colorées, en jaune et rouge par les caroténoïdes, en noir par la
mélanine et en blanc par la guanine.
Le squelette : La taille de la grenouille varie de 0,5 à 1,5 cm de long (rainette bicolore du Queensland)
jusqu’à 40 cm (grenouille goliath du Cameroun). Le squelette comporte de 7 à 10 vertèbres. Les côtes
sont courtes, très rudimentaires et non soudées au sternum, ce qui supprime la cage thoracique. Rien
ne sépare la cavité intestinale des côtes : le diaphragme n’existe pas.
La boîte crânienne est large mais courte. Le cerveau est simple. Comme les actes principaux (la nage
et le saut) sont des mouvements simples, le cervelet qui les commande est rudimentaire. Les
grenouilles occupent l’avant-dernière place dans l’échelle d’intelligence des vertébrés, précédant
seulement les poissons.
L’appareil respiratoire : L’équilibre physiologique de la grenouille se réalise dans un environnement à
forte hygrométrie. Dans une atmosphère peu humide, elle se déshydrate par évaporation et commence
à haleter.
Les poumons sont de simples sacs aux parois très minces et bien pauvres en vaisseaux sanguins.
Contrairement aux mammifères, la grenouille ne peut ni dilater ni contracter ses poumons car elle est
dépourvue de cage thoracique. Pour faire entrer l’air dans ses poumons, elle «respire » en deux temps :
• les narines s’ouvrent et la glotte s’abaisse, ce qui fait entrer l’air dans la glotte mais pas dans
les poumons
• ensuite les narines se ferment et la glotte remonte ce qui pousse l’air dans les poumons et ainsi
de suite …
Elle fait environ 40 à 100 inspirations par minute.
La respiration cutanée est plus importante que la pulmonaire. Sa peau très
vascularisée renferme un grand nombre de glandes qui sécrètent du mucus, dont le
rôle est de lui conserver humidité et élasticité favorisant ainsi cette respiration.
Ci-contre une grenouille est placée dans un récipient rempli d'air chloroformé. Sa
tête passe à travers une membrane fermant hermétiquement le bocal. La grenouille
peut donc respirer de l'air pur. Pourtant, au bout de quelques minutes, elle est
anesthésiée. L'air chloroformé a traversé sa peau.
C’est d’ailleurs en respirant uniquement par la peau qu’elle arrive à passer l’hiver
enfouie dans la vase sous l’eau.
La circulation sanguine : La grenouille adulte possède deux
circulations : une petite assurant le circuit coeur-poumons
et une grande qui assure le circuit coeur-organes. Le sang
qui vient d'être oxygéné dans les organes respiratoires
retourne au coeur pour être pompé à nouveau et être
envoyé vers la tête et le reste du corps. Le cœur, plus
évolué que celui des poissons, comprend deux oreillettes
et un ventricule : la séparation entre sang oxygéné et sang
désoxygéné n'est pas encore totale, comme chez les
mammifères dont le cœur possède deux oreillettes et deux
ventricules cloisonnés.
La température ambiante peut moduler le rythme cardiaque. La grenouille a un système lymphatique
développé comportant des " coeurs " pulsatiles (au minimum deux paires) qui font circuler la lymphe.
A la température de 20°C, ces coeurs atteignent 75 battements par minute, tandis que le coeur vrai a une
fréquence de 29 pulsations par minute.
L’appareil digestif : La plupart des amphibiens adultes ont des dents qu'ils utilisent principalement pour retenir
leurs proies qui sont avalées entières. Les grenouilles capturent leurs proies, généralement des insectes, à
l'aide de leur langue qui est attachée à l'avant de la bouche et repliée vers l'arrière au repos. Lorsque la proie
passe à proximité, la langue se déplie rapidement, et se colle à l'insecte qui est ramené dans la bouche. Les
grenouilles avalent leurs proies en comprimant les muscles de leur gorge et en enfonçant leurs globes
oculaires dans la cavité buccale, ce qui force la proie à pénétrer dans l'œsophage puis dans l’estomac ou elle
est digérée par les sucs gastriques.
Les sens
La vue : Situés sur le sommet de la tête, les yeux de la grenouille lui permettent de voir sans être vue
lorsqu’elle se trouve dans l’eau.
La vision de la grenouille est moins bonne sur terre car l’accommodation se fait par déplacement du cristallin.
Elle discerne la plupart des couleurs, avec une sensibilité plus importante au bleu et aux couleurs sombres.
La vision crépusculaire est vraisemblablement partielle. Cet oeil ne détecte que des objets en mouvement.
Est-ce parce que la grenouille ne vit que de proies vivantes ? Ou est-ce que la grenouille a adopté ce goût
bizarre parce que son oeil s'accommode seulement aux proies mouvantes ? Dans tous les cas, l'animal
semble complètement ignorer l'existence de tout objet immobile. Lorsqu’un objet (ou son ombre) est gros et
se rapproche, la grenouille le perçoit comme un prédateur éventuel et s’enfuit. Lorsqu’un petit point sombre
ou brillant s’éloigne ou se rapproche, la grenouille projette sa langue pour le happer. Elle ne s’intéresse donc
à des proies potentielles que quand celles-ci sont en mouvement.
L’ouïe : Les grenouilles sont capables d'entendre et disposent de tympans ressemblant à de petits disques de
peau tendue, situés juste derrière les yeux. Elles perçoivent les vibrations sonores aussi bien dans l'air que
dans l'eau. Elles possèdent une ouïe fort développée. La gamme de leurs coassements est très variée et
permet la communication entre individus : elles peuvent émettre un type de coassement pour appeler leur
partenaire, un autre pour mettre en garde leurs rivaux, un autre encore pour avertir leurs congénères d'un
danger, et elles profèrent même un cri particulier lorsqu'il pleut.
L’odorat : L’odorat est rudimentaire. Les narines s’ouvrent à l’intérieur, directement dans la partie intérieure
du palais. Seul un fin revêtement humide à l'intérieur de leurs narines dissout les minuscules particules de
l'air lorsque l'animal respire par le nez. Des capteurs spéciaux envoient alors des signaux au cerveau qui
cherchera à déterminer la nature de l'odeur.
Le goût : Les grenouilles ne mâchent pas mais peuvent écraser leur victime avec leurs maxillaires. Leur
langue est dotée de papilles gustatives qui envoient des informations au cerveau qui détermine si le goût
rencontré est bon ou mauvais. On ne sait cependant pas si ce sens est très développé.
Le toucher : La peau est totalement nue : ni poils, ni plumes, ni écailles ; elle est sensible aux agressions
physiques ou biologiques.
Certaines espèces de grenouilles ont des pattes arrière velues, mais ces poils leur servent pour respirer.
Chez les espèces arboricoles, le bout des doigts est composé de pelotes adhésives molles qui leur
permettent de s’accrocher aux arbres. D’autres, qui vivent en permanence dans l’eau, disposent d'une série
de capteurs, positionnés sur le dos, appelée ligne latérale.
La locomotion
Grâce aux puissants muscles extenseurs de ses pattes postérieures, la grenouille peut sauter haut et loin. Le
pied prend appui sur le sol, les muscles se contractent, l’effort est transmis à la ceinture pelvienne,
l’atterrissage est amorti par les pattes antérieures.
Les grenouilles atteignent tous les records : la grenouille taureau peut sauter de 9 à 20 fois sa longueur, la
rainette, championne toutes catégories, atteint 36 fois sa longueur.
La grenouille et le froid
La grenouille résiste bien au froid mais elle ne vit activement que si la température n’est pas trop basse. Dès
qu’il commence à faire froid, elle perd beaucoup de sa vitalité et devient comme à demi endormie. Elle se
terre alors dans le sol, dans la boue des rivières, où elle n’a, jusqu’au retour du printemps, qu’une vie latente.
Dépensant très peu d’énergie, cet animal à sang froid peut jeûner très longtemps (2 ans environ), les corps
gras qui sont des réserves de graisse qu’elle se constitue pendant la bonne saison sont consommés par le
métabolisme de l'animal pendant l'hivernation.
On peut suspendre les fonctions vitales d’une grenouille en la congelant. Il faudra ensuite une dizaine de
minutes, une fois décongelée, pour la faire revenir à la vie. Dans son environnement naturel, l’animal peut
être pris par la glace lorsqu’il hiberne dans la vase du fond des mares. Après la fonte de celle-ci, il ne sortira
de sa torpeur qu’au bout de plusieurs heures. Les organes internes utilisent un antigel naturel (le glucose,
parfois le glycérol).
Quelques mots sur la migration des amphibiens
Nos amphibiens migrent 2 fois par an entre les lieux de ponte et leur habitat d'hiver ou d'été. Les distances
varient d'une espèce à l'autre: Le crapaud accoucheur parcourt moins de 100m, les tritons environ 400m, la
rainette peut se déplacer de 600m, la grenouille rousse monte la barre à 800m, la grenouille agile dépasse le
kilomètre et la palme revient au crapaud commun qui franchit les 2 kilomètres !
Les migrations sont concentrées sur quelques semaines, de février à avril en général, et peuvent devenir très
meurtrières si elles traversent une route. A cet effet, différentes associations installent des barrages à
batraciens constitués de barrières en plastique de 50 cm de haut, et, tous les 30 mètres des seaux sont
disposés au ras du sol et les animaux tombent dedans ; il suffit alors de les récupérer et de leur faire franchir
l'obstacle à la main. Dans certaines régions, les pouvoirs publics se sont enfin décidés à faire creuser des
tunnels sous les routes, ce qui limite les dégâts et évite la disparition d'une espèce à moyen terme.
L’animal de laboratoire
Il n’est guère de domaines de la biologie qui ne soient redevables à la grenouille. Pourquoi la grenouille ? Je
pense que cela provient surtout de ce que le batracien est très commun, très facile à se procurer et que dans
les nombreuses opérations auxquelles on le soumet de son vivant, il ne manifeste pas sa douleur par des cris
Le développement et les progrès de la science n’ont pas fait disparaître les batraciens des laboratoires, bien
au contraire. Les expériences d’électrophysiologie nous font découvrir des propriétés jusque-là inconnues, les
grenouilles gardent toujours un peu de leur mystère.
L’animal symbole
La relation que la grenouille entretient avec l’eau et la terre, avec l’humide et le sec, le caché et le visible,
l’associe dans de nombreuses sociétés à la fertilité et à la fécondité. Disparaissant au fond des eaux pendant
l’hiver, elle réapparaît au printemps multipliée à l’extrême, adoptant des formes variées, têtard puis grenouille,
elle est de ce fait assimilée à la multitude d’une part, à la résurrection d’autre part. Symbole de fertilité lié à la
mère fécondante et à la terre source de vie, animal bénéfique, elle est au cœur de nombreux mythes de la
création, quelle qu’en soit l’origine géographique.
Tout symbole engendre son contraire et la grenouille devient dans la pensée judéo-chrétienne (qui ne la
distingue plus alors du crapaud) l’animal maléfique par excellence. Appartenant au monde des reptiles,
associés à Satan et au serpent, les « monstres » s’attaquent au genre humain et dévorent certaines parties
du corps de la femme. La grenouille engloutissant le sein d’une femme symbolise la luxure ; s’attaquant aux
mains, elle symbolise l’avarice ; à l’estomac c’est la gourmandise, et aux pieds la paresse.
C’est alors que la grenouille et le crapaud deviennent l’attribut des sorcières. Ils tiennent une place importante
dans les traités et rituels de sorcellerie. Quelques exemples :
o Pour faire dire à une femme tout ce qu’elle a fait, on prend un cœur de pigeon avec la tête d’une
grenouille et après les avoir fait sécher, on les réduit en poudre. Répandue sur le ventre de celle qui
dort, cette poudre lui fera avouer tout ce qu’elle a dans l’âme.
o Pour faire avouer à une femme ce qu’elle a fait, on prendra une grenouille en vie, on lui arrachera la
langue et on la remettra dans l’eau. Puis on appliquera cette langue sur le cœur de la femme quand
elle dormira et elle répondra à toutes les demandes qu’on lui fera.
o Pour se faire aimer d’une femme, prenez une boîte percée de trous, enfermez-y une grenouille
vivante et placez le tout dans un nid de fourmis. Après avoir attendu treize jours, venez reprendre la
boîte et retirez le squelette de la grenouille. Dans ses os, on trouve la « passion du bon Dieu » un os
dont la forme rappelle l’échelle, les clous et le marteau qui ont servi aux sévices subis par le Christ.
Avec l’un de ces os en forme de fourche, pincez le vêtement de la femme dont vous voulez vous faire
aimer. Son amour se fera sentir sans tarder.
o Pour évoquer le diable, on enfouit une grenouille dans le nid de grosses fourmis noires. Lorsque la
chair du batracien a été dévorée, on retire son squelette, dont on choisit trois os. Porteur de ces os,
d’une poule noire et d’un chat noir, on se rend la nuit à un carrefour et à minuit on prononce les
paroles suivantes : « Au nom du diable, je viens lui parler » Il apparaît aussitôt et l’on obtient ce que
l’on demande ».
L’animal météorologue
« Il pleut, il mouille, c’est la fête à la grenouille. Il pleut, il fait beau temps, c’est la fête du paysan. »
« Quand les grenouilles chantent dans la nuit, le lendemain le soleil luit. »
La grenouille passe depuis longtemps pour être l’animal le plus météorologue de tous. Ainsi son coassement,
d’après les anciens, prédit le temps futur : plus la pluie approche, plus les coassements du batracien
s’intensifient.
Les grenouilles prennent de bruyants ébats dans les mares lorsque la pluie arrive d’où les dictons « Si la
grenouille coasse, le temps se déboîte. » et « Grenouilles qui coassent le jour, pluies avant trois jours. »
Ses mouvements permettent aussi d’interpréter les variations climatiques. Voilà pourquoi, depuis longtemps,
on représente ce petit batracien près d’une échelle. Si elle est en haut, la pluie n’est pas loin. Si elle est en
bas, le soleil sera au rendez-vous. L’explication est relativement simple. A l’approche de la pluie, l’air devient
plus humide et les ailes des insectes se font plus lourdes. Ils volent plus bas et demeurent des proies plus
faciles pour la grenouille qui remonte des profondeurs pour mieux se nourrir.
Grenouille et gastronomie
La grenouille fut considérée par les Anciens et l’Occident Médiéval comme impropre à la consommation,
voire toxique ou venimeuse. C’est au XVIe siècle que la grenouille apparaît dans l’alimentation : selon le
« Traité sur les propriétés des tortues, escargots, grenouilles et artichaultz » d’Estienne d’Aigue (1530) les
grenouilles étaient servies sur les meilleures tables de France, d’Italie et d’Allemagne. Seuls, les Anglais
refusaient d’en manger ce qui est toujours d’actualité ; les Français sont appelés « mangeurs de grenouilles »
ou « froggy » par la perfide Albion.
GH 03/07
La reproduction
Le printemps marque le retour de la saison des amours. De grands changements se produisent chez
les amphibiens, aussi bien du point de vue de leur apparence que de leur comportement. Une fois
parvenu au plan d'eau choisi comme lieu de reproduction (généralement, la mare ou la rivière qui les
a vus naître), le mâle entonne un chant d'amour qui résonne de manière irrésistible à l'ouïe de la
femelle. (Les mâles possèdent des sacs vocaux internes qu'ils gonflent)
Une grenouillère type
Gonflement des sacs vocaux des mâles chanteurs
La plupart du temps, ce concert est nocturne, sauf pour les grenouilles vertes dont le chant résonne à
plus d'un kilomètre à la ronde nuit et jour. Chaque espèce chante dans un registre qui lui est propre.,
ce qui permet une identification à distance. Cette période peut durer plusieurs jours. Avant la ponte,
de nombreux anoures cessent complètement de chanter. D'autres chantent pendant toute la période
d'activité, les émissions vocales jouant un rôle dans le comportement territorial. Dans ce cas, le chant
est également diurne alors qu'il est à peu près exclusivement nocturne dans le chant sexuel. La
plupart des espèces émettent également d'autres sons, tel le cri de rivalité ou le cri de détresse, ce
dernier, commun aux deux sexes, faisant mentir l'ironique sentence: "Heureux sont les crapauds car
leurs femelles sont muettes." Le chant joue un rôle essentiel dans le processus de reproduction. Par
exemple, le chant du sonneur ,rappelle le carillon des cloches. La femelle, séduite par ce "chant des
sirènes version masculine", se rend à son tour sur les lieux. L'accouplement va alors commencer. Les
femelles ne sont adultes et aptes à reproduire qu'à l'âge de quatre ans.
.
L'accouplement
Chez les grenouilles, l'accouplement a lieu dans le plus grand désordre. Les mâles sautent
littéralement sur les femelles, et peuvent prendre pour partenaire, un bout de bois flottant ou un
animal d'une autre espèce. Parfois, plusieurs mâles choisissent la même femelle. On peut distinguer
des pontes collectives et des pontes individuelles. Dans le cas de pontes collectives, plusieurs
milliers d'individus se réunissent dans une nappe d'eau et les étreintes se concluent au hasard. Mais
lorsqu'un mâle chevauche accidentellement un autre mâle, celui-ci émet un cri particulier qui signifie
"Je ne suis pas celle que vous croyez" et l'agresseur lâche prise.
Que de monde pour un bout de bois comme partenaire
Comment cela, la place est prise ?
.
Risque de noyade pour la femelle si elle n’arrive pas à se libérer pour
respirer à la surface
La femelle, reconnue avant tout par les phéromones qu’elle produit, est saisie par le mâle, qui glisse
les bras sous ses aisselles. Pouce et avant-bras portent des callosités, les brosses copulatrices dont
l’apparition (et la disparition après la reproduction) est contrôlée par les variations de sécrétion d’une
hormone, la testostérone. Le contact des brosses sur la peau de la femelle suscite un réflexe
d’étreinte, soudant littéralement les deux partenaires. L’étreinte peut durer 7 jours ou plus. Le mode
d'accrochage du mâle sur la femelle pendant l'amplexus (lorsque le
mâle se trouve sur la femelle) est très variable d'un groupe à l'autre
; cependant il a tendance à être lombaire chez les espèces
primitives, et pectoral chez les espèces évoluées. Dans l'amplexus
lombaire, le mâle s'empare de la femelle en enserrant de ses pattes
antérieures la région lombaire du corps de sa partenaire. Dans
l'amplexus pectoral, le mâle place ses membres antérieurs au
niveau des membres antérieurs de la femelle.
La fécondation externe s'effectue alors que le mâle, en
amplexus, dépose sa semence sur les oeufs, plus exactement
les ovules, pondus individuellement, en masses ou en
chapelets par la femelle, les mâles rejetant leurs
spermatozoïdes au fur et à mesure. Dès que les œufs tombent
dans l'eau, leur fine enveloppe de mucilage se gonfle, devient
plus transparente et l'œuf se voit bien au centre de cette boule
gélatineuse. Ce mucilage tient les œufs accolés en paquets les
uns aux autres. (leur nombre peut atteindre 35 000)
La ponte des œufs
Le thème de l’exposé porte sur les grenouilles, mais je vais faire une toute petite exception pour la ponte du crapaud
accoucheur.
Le mâle est sur la femelle,
elle vient d’émettre sa ponte
Le mâle se retire et a enroulé
la ponte autour de ses pattes
La femelle et le mâle
après l’accouplement
Les grenouilles pondent des oeufs en masse compacte qui flottent sous la surface de l’eau Les frais
de plusieurs femelles peuvent être réunis en une seule grosse masse, alors que chez les crapauds la
femelle les expulse sous forme de longs rubans gélatineux mouchetés de noir et drapés autour des
tiges des plantes. Il mesure jusqu’à deux mètres de long et même plus.
Emission des œufs
Masse d’œufs de grenouille
Chapelet d’œufs de crapauds
Certaines grenouilles sont vivipares. Elles avalent alors leurs oeufs fécondés afin de les faire incuber
dans l’estomac. Elles accouchent ensuite de petites grenouilles par la bouche. Cependant l’oviparité
est le mode de reproduction le plus répandu. Chez certaines espèces, quand les oeufs sont en train
d’éclore, le mâle se place au milieu, s’enduit de la gelée de la ponte et entre dans une torpeur
progressive pendant laquelle les têtards éclos se placent dans des poches ventro-latérales qui
s’étendent entre les deux paires de pattes et y finissent leur développement. De plus, quatre genres de
grenouilles marsupiales ont développé une poche à oeuf dorsale.
La majorité des amphibiens d'Europe et d'Amérique du Nord pondent des oeufs. Quelques anoures
pondent à terre: c'est le cas des grenouilles des Antilles ou celles qui vivent dans des régions arides.
Mieux adaptés à la vie terrestre, leurs oeufs sont généralement peu nombreux, d'assez grosse taille et
riche en réserves nutritives. En revanche, les pontes aquatiques se signalent par un grand nombre de
petits oeufs, avec peu de réserves pour l'embryon.
Nous trouvons aussi d'autres habitudes de pontes. La
grenouille de Darwin dépose ses oeufs sur le sol. Les mâles
qui surveillent les alentours les avalent et les conservent dans
leur sac vocal. Les têtards y restent jusqu'à l'achèvement de la
métamorphose. Chez certaines espèces de grenouilles
africaines, c'est la mère qui garde sa progéniture bien à l'abri
dans sa bouche. On la voit alors cracher de petites grenouilles
bien constituées.
Grenouille avec sa progéniture dans la bouche
Beaucoup de membres de cette famille ont choisi de pondre dans les
arbres. C'est également le cas de certaines grenouilles qui vivent au sud
de l'Asie. Les oeufs sont déposés dans le feuillage, à quelques mètres
au-dessus du niveau de l'eau. Pour faire gonfler la gélatine qui protège
les oeufs et qui épaissit normalement au contact de l'eau, ces
grenouilles la fouettent avec leurs pattes postérieures comme pour
monter des blancs d'oeufs en neige. A l'éclosion, les têtards tombent
dans l'eau où s'achève leur métamorphose. Après la ponte, la plupart
des anoures abandonnent leur progéniture dans la nature. Les pères
Dendrobate et son têtard
dendrobates transportent leurs têtards sur le dos durant quelques jours.
Les oeufs d'un batracien ne ressemblent pas à ceux d'un oiseau dont la coquille assure une
protection. Ils doivent être protégés du dessèchement. C'est la raison pour laquelle ils cherchent un
endroit humide, contenant assez d'eau pour pondre. Les oeufs ne peuvent résister à la dessiccation.
La reproduction se fait donc en milieu aquatique, et la distribution de ces animaux est limitée par la
disponibilité d'eau.
Le développement des oeufs
L'œuf est une cellule arrondie très petite, d'environ deux millimètres de diamètre et entouré d'une
membrane gélatineuse que secrète la paroi de l'utérus. Ces boules de gelée collées ensemble forment
le frai. Il a une couleur noirâtre sur presque toute sa surface sauf une partie blanche sur la partie
inférieure appelée pôle blanc. Entre ces deux parties se trouve une portion grisâtre appelée croissant
gris. Le pôle noir ou pôle animal, est la partie de l'œuf qui renferme le noyau tandis que pôle blanc
appelé aussi pôle végétatif renferme les substances nutritives ou vitellus.
Frai
Têtard
Au cours de la fécondation, un spermatozoïde traverse l'enveloppe gélatineuse, encore mince (pas
encore tombée dans l'eau) et vient féconder l'œuf. La vie commence dès la première division de la
cellule-oeuf en 2, 4, puis 8 cellules, etc. L'embryon se développe à l'intérieur d'une gangue de gelée
et effectue des mouvements. L'éclosion a lieu quelques jours après la fécondation.
La différenciation sexuelle est postérieure à la métamorphose et a lieu lors de la croissance.
L'oeuf de l'amphibien ne se transforme pas de manière continue dans le temps. Son développement
dépend des aléas météorologiques qui influencent la température de l'eau. Il arrive parfois, lorsque
les conditions météorologiques lui sont défavorables, que la larve d'amphibien stoppe momentanément son évolution. Elle garde ses caractéristiques aquatiques pour affronter le plus tard possible
le milieu terrestre, moins hospitalier. Cela peut être le cas de la grenouille verte. Les variations
importantes observées dans la nature ne sont donc pas uniquement liées aux espèces.
Il existe des périodes sensibles du développement, pendant lesquelles peuvent se développer des
malformations embryonnaires graves : moins de 1 % des oeufs fécondés parviennent à l’âge adulte.
La métamorphose
La larve ressemble si peu à l'adulte qu'on la désigne
par un nom spécial : têtard. Son tronc et sa tête
forment une grosse masse globuleuse affublée d'une
queue. Juste après l'éclosion, le têtard se fixe aux
pierres et aux plantes du plan d'eau, grâce à une
ventouse située sous la tête. Les branchies externes,
à peine visibles, se ramifient rapidement. Au bout
de quelques jours, elles commencent à régresser.
Elles sont remplacées par des branchies internes (à
la quatrième semaine). Le têtard respire alors
comme un poisson. Le têtard se nourrit au moyen
de rangées de denticules cornés qui râpent les
plantes et les algues. L'eau qui pénètre par la
bouche avec les aliments, entre en contact avec les branchies, échange avec elles l'oxygène contre le
gaz carbonique, et ressort par un petit orifice appelé "spiracle". L'intestin s'allonge et s'enroule en
spirale, il extrait les substances nutritives des aliments absorbés. Les membres postérieurs apparaissent vers la sixième semaine, les antérieurs vers la neuvième. Les paupières se forment. La bouche
qui ressemblait à une petite boutonnière s'élargit en une large fente jusqu'au niveau des yeux. La
queue régresse rapidement jusqu'à disparaître. L'intestin se raccourcit, l'estomac se forme, prêt à
accepter une nourriture carnée. Les poumons commencent à fonctionner. En deux mois, le têtard a
fait place à une petite grenouille qui sort de l'eau. Sa vie terrestre commence.
Membre postérieur
Membre antérieur
Palmure
Croissance du membre postérieur
Quelques stades de la métamorphose
Vues dorsales
Vues ventrales
Vues latérales
Jeune métamorphosé
D’autres photos de la métamorphose d’un petit crapaud
Frai
Pattes postérieures Doigts des pattes
4 pattes & queue
La queue disparaît
Le prince charmant
Les proies
Pendant les beaux jours, la grenouille se nourrit énormément, quand
arrive l'hiver elle cesse de s'alimenter et se réfugie dans la vase, sous
les pierres: elle est en hibernation.
Les grenouilles sont presque exclusivement carnivores. La capture de
la proie est effectuée en plein bond ou immobile. Les grenouilles
consomment beaucoup d’insectes et de mollusques. Certaines espèces
se nourrissent de poissons, de tritons, de salamandre et même de
petites grenouilles de leur espèce voire d’autres grenouilles et de
Grenouille rousse qui essaie
crapauds adultes. En effet, le cannibalisme est fréquent. Il s’explique
d’avaler un ver de terre
par le fait que la grenouille qui a faim ne choisit pas forcement ses
proies avec discernement,mais se jette sur tout ce qui bouge.
Cependant, s’il arrive qu’elle ingère sa propre progéniture,la nature est
heureusement bien faite la peau de la toute jeune grenouille en danger
secrète un liquide répulsif qui prévient le père de sa bévue et celui ci
recrache aussitôt le pauvre petit. Certaines grenouilles dévorent de
jeunes couleuvres. La grenouille taureau, une des plus grosses
grenouilles existant, chasse même des oiseaux.
Les grenouilles ne se contentent pas de guetter l'arrivée d'une proie mais
chassent vraiment. Elles doivent évaluer avec précision la distance à
franchir et l'instant où elles ouvriront la bouche. Lorsque la grenouille
bondit et ouvre la bouche, sa longue langue collante se projette à la vitesse
de l'éclair pour attraper sa victime, généralement, elles n'ont le droit qu'à un
essai. Elles sont capables de sortir et de rentrer leur langue en une fraction
de seconde. Lorsque les grenouilles avalent, leurs yeux se rétractent dans
leur tête, ce qui les aide à faire descendre leur nourriture dans leur gorge. Il
faut préciser que la grenouille avale tout rond l'insecte, sans mâcher. Elles
ne font pas trois repas par jour et parviennent à rester longtemps sans se
La proie a été happée
nourrir.
par la langue visqueuse
L'alimentation des têtards:
Les têtards n'ont pas tous la même alimentation : ils sont essentiellement microphages et, chez
plusieurs espèces, ils peuvent même extraire des particules en suspension ayant 0,1 micron de
diamètre.
Beaucoup de larves se nourrissent de bactéries et de microorganismes appartenant au zooplancton
(infusoires) ou phytoplancton (algues unicellulaires). Chez d’autres, les particules sont collectées à la
surface de l'eau au moyen d'une espèce d'entonnoir buccal dirigé vers le haut.
Certaines autres sont végétariennes ou détritivores. Leurs dents dépècent les végétaux et raclent les
encroûtements ; il en résulte une mise en suspension de particules très fines qui sont avalées par les
têtards. Enfin, chez quelques espèces, elles sont plus souvent macrophages et carnivores, elles se
nourrissent de crustacés ou de larves de moustiques. Elles capturent leurs proies par un mécanisme
de succion très efficace, puis les déchiquètent avec leurs mâchoires hypertrophiées qu'animent des
muscles masticateurs bien développés.
Le cannibalisme est également observé chez certaines espèces comme les Dendrobates. Leurs têtards
sont nourris par leurs parents avec des œufs non fécondés et, chez certaines rainettes, les adultes
nourrissent leur progéniture avec des œufs fécondés.
Enfin, chose curieuse, certains larves ne se nourrissent pas du tout, elles vivent de leur réserve
vitelline.
Les prédateurs.
Il existe de nombreux prédateurs de grenouilles : poissons
carnassiers, tritons, canards, corneilles, rapaces,
couleuvres aquatiques, hérons, cigognes, loutres, belettes,
taupes ou encore renards quand ils sont affamés, sans
oublier les grenouilles elles même. Les dytiques, des
coléoptères aquatiques, mangent les têtards. Le prédateur
le plus redoutable est cependant l’homme.
Couleuvre
Cigogne d’abdim
Parasites et maladies
Le parasite le plus important de la grenouille est un animal unicellulaire (l’opaline)
qui vit dans l’ampoule rectale de celle-ci. Son cycle de vie est synchronisé sur celui
de l’hôte. Au printemps, lors de la reproduction des grenouilles, la cellule-mère donne
plusieurs cellules filles qui forment des kystes. Ceux-ci sont éjectés dans l’eau par
la grenouille. Avalés par les têtards, ces kystes sont dissous par les sucs intestinaux, ce qui libère une
nouvelle génération de protozoaires.
On sait que certains parasites qui se logent sous la peau et dans les muscles des jeunes grenouilles
peuvent interférer avec le développement normal des membres et causer des malformations du
squelette. D’autres facteurs, telle la contamination du milieu aquatique, sont aussi susceptibles
d’entraîner des anomalies de développement. L’exposition aux substances toxiques pourrait
notamment affaiblir le système immunitaire des grenouilles, les rendant ainsi plus vulnérables aux
parasites des poumons. Une déficience de la capacité respiratoire pourrait être critique au moment
où elles entreprennent leur migration saisonnière vers les sites d'hibernation et pourrait aussi
compromettre la survie des grenouilles durant leur premier hiver.
En Angleterre, la grenouille rousse est visiblement frappée par une maladie susceptible d’avoir été
importée avec des poissons rouges originaires de États-Unis. Des populations entières de l’espèce
ont été décimées. Les grenouilles présentent différents symptômes allant de verrues cutanées à la
perte complète de membres.
Il existe une infection chez les amphibiens, qui se manifeste par une asthénie et une altération légère
des téguments externes de la peau, au niveau du museau et des articulations (ces altérations ne sont
pas toujours visibles). C'est cette infection d'origine fongique (par un champignon) qui est très
certainement à l'origine de la disparition de plusieurs espèces d'amphibiens dans leur milieu naturel.
La lucilie bufonivore est une mouche parasite plus communément appelée "la mouche de la viande".
Ce diptère d'un beau vert métallisé est commun en France et dans d'autres pays d'Europe. Il pond ses
œufs dans les cavités nasales de certains batraciens. La larve produit une destruction musculaire
grave, très souvent mortelle chez les amphibiens.
Lucilia bufonivora
Œufs prêts à éclore
Dégats causés
Diverses malformations qui ont été constatées
Une seule patte avant
Une seule patte arrière
Deux pattes arrière supplémentaires
Un seul oeil
Les pesticides, insecticides et herbicides liés aux grenouilles hermaphrodites.
Dans le monde entier, les amphibiens connaissent une période de déclin, parfois catastrophique, et
certains biologistes soupçonnent un herbicide, largement utilisé dans les champs de céréales, d'interférer dans les fonctions endocriniennes des grenouilles, transformant jusqu'à un tiers des mâles en
hermaphrodites porteurs d'ovules dans leurs testicules. La proportion de grenouilles hermaphrodites
(possédant à la fois des organes mâles et femelles) a fortement augmenté avec l'apparition et la
généralisation de produits chimiques. Ce phénomène est amplifié par temps de canicule
Petit résumé sur les grenouilles exotiques
La famille des dendrobatidés compte plusieurs genres, regroupant chacun plusieurs espèces. Les
Anglo-Saxons les regroupent sous le nom de « poison frogs », ou « poison dart frogs ». Ce nom
populaire vient de la réputation toxique des ces petites grenouilles, que certaines tribus indiennes
utiliseraient pour enduire de poison la pointe de leurs flèches (dart). En pratique, seules 3 espèces
sont réellement dangereuses dans la nature. Les autres provoquent simplement des réactions d'irritations, surtout si le poison qu'elles sécrètent entre en contact avec les muqueuses. En captivité, ces
grenouilles perdent l'essentiel de leur toxicité. Mais il vaut mieux se laver les mains rapidement
après les avoir touchées. Ces petites grenouilles font 2 à 6 cm (en moyenne 4 cm), et sont très
colorées. Les Dendrobatidés vivent surtout au niveau du sol dans les forêts pluviales d'Amérique
Centrale et d'Amérique du Sud. Certaines espèces ont un tempérament de grimpeuses, et montent
volontiers sur les arbres.
Les espèces dont il sera question ci-dessous, qui vivent en plaine ou à basse altitude, sont les plus
fréquemment rencontrées dans le commerce.
• Dendrobates auratus vient d'Amérique centrale et du nord de la colombie. 3-4 cm.
• Dendrobates azureus vient du Surinam, ou des régions brésiliennes frontalières. 4-5 cm.
• Dendrobates leucomelas vient de certaines régions du Brésil, de Colombie, du Guyana, et
surtoût du Vénézuéla. 3-4 cm.
• Dendrobates ventrimaculatus vient d'Amazonie péruvienne, équatorienne et régions
limitrophes brésiliennes, ainsi que de la Guyane française pour la plupart des variétés en
terrarium. 2 cm.
• Phyllobates vittatus vient de la côte Pacifique du Panama et du Costa Rica. 3 cm.
Dendrobates auratus
Dendrobates azureus
Dendrobate sventrimaculatus
Phyllobates vittatus
Dendrobatesleucomelas
Le plus dangereux Phyllobates terribilis
Quelques photos de grenouilles exotiques, juste pour le plaisir des yeux.
reticulatus
tictorius
lehmanni
granuliferus
dentrobates
pumilio
tinctorius
Mantella pulchra
Les fossiles
Il n'y a pas de processus évolutionnaire dans l'origine
des grenouilles. Les plus vieilles grenouilles connues
sont complètement différentes des poissons, elles sont
apparues en premier avec leurs propres structures
uniques, et elles possédaient les mêmes caractéristiques
que les grenouilles de notre époque. Il n'y a pas de différence entre cette grenouille fossilisée dans de l'ambre Dominicain âgée d'environ 25 millions
d'années et les spécimens vivants actuellement.
Le symbolisme de la grenouille
La grenouille était l'emblème de la déesse égyptienne Hekat,
symbole de vie, et de renaissance dans un marais primordial.
Cette déesse était responsable du bon développement du foetus,
et de l'accouchement.
La grenouille est considérée au Viêt-nam comme une forme de
l'âme qui voyage tandis que dort le corps , lui faire du mal, c'est
donc risquer de blesser ou de tuer la personne endormie
La grenouille a été divinisée par les Amérindiens Haïdas de la côte Pacifique des Etats-Unis, qui
considèrent Dzelarhons, la déesse-grenouille, comme une importante divinité animale.
En Afrique du Nord on dit que la grenouille était près de Dieu lorsque son trône était sur l'eau. Elle a
reçu la révélation et son croassement est sa manière de faire l'éloge de Dieu. Elle est donc souvent
considérée comme une sainte, en tout cas comme un génie bienfaisant.
La grenouille est l'animal lunaire, dans une tradition répandue, suivant laquelle la grenouille se voit
dans la lune et elle joue un rôle dans des rites tendant à provoquer la pluie, les rapports avec l'eau
étant un facteur commun à la lune et à la grenouille.
De nombreux exemples vont dans ce sens en Chine, en Thailande, au Cambodge et
au Laos où on utilisait des tambours de bronze sur lesquels quatre batraciens
indiquent les points cardinaux. Les tambours de bronze semblent, comme les
batraciens, avoir été magiquement liés aux intempéries, à la fertilité qui en dépend.
En Inde dans la poésie védique, les grenouilles sont considérées comme
l'incarnation de la terre fécondée par la pluie printanière : leurs coassements sont
alors un chant pour remercier le ciel.
Tambour de bronze
La gazette
Grenouilles à ultrasons, une nouveauté chez les vertébrés
de Grenouilleville
Selon une étude parue dans la revue Nature certaines grenouilles peuvent,
elles aussi, émettre et entendre des ultrasons. Une espèce d'amphibien qui vit
près de sources d'eau chaude en Chine, Amolops tormotus, communique en
effet à de très hautes fréquences grâce à une évolution qui lui permet de
surmonter le bruit de son environnement. Parmi les vertébrés, les seules
espèces recensées jusque là comme recourant aux ultrasons pour communiAmolops tormotus
quer ou se repérer dans l'espace (par écholocation) étaient des mammifères :
chauve-souris, cétacés et certains rongeurs. Les ultrasons ont une fréquence supérieure à 20 kHz,
alors que les amphibiens, les reptiles et la plupart des oiseaux sont incapables d'émettre et de
percevoir des sons supérieurs à 12 kHz. Des grenouilles mâles de cette espèce ont répondu à des
sons allant jusqu'à 34 kHz. Ces mâles, exposés au bruit à basses fréquences émis par les sources de
Huangshan, utilisent les hautes fréquences pour signaler leur présence aux autres mâles.
Une autre espèce d'amphibien vivant dans la même zone, Odorrana
livida, est capable de percevoir jusqu'à 22 kHz mais il reste à établir
si les ultrasons lui servent également à communiquer. Les mâles
Amolops tormotus comme les grenouilles de la deuxième espèce ont
un tympan particulièrement fin, de l'ordre de quelques millièmes de
millimètre. Mais les oreilles des premiers présentent d'autres caractéristiques "extrêmement inhabituelles", dont un tympan concave,
un canal auditif complexe et des osselets internes très légers, donc
très sensibles.
Les grenouilles disparaissent-elles ?
Un peu partout dans le monde on a l'impression que les grenouilles n'abondent pas aujourd'hui
comme auparavant. La menace la plus importante est la destruction des milieux humides, là où les
grenouilles se reproduisent. La peau des grenouilles et crapauds, tout comme celle de leurs confrères
et cousins, les amphibiens, absorbe des gaz et des produits chimiques directement et peut donc servir
à indiquer la qualité de l'eau. La disparition des grenouilles et crapauds pourrait représenter un avis
de la présence de problèmes sérieux dans les eaux de notre planète
C’est tout vu.
Complètement abandonné aujourd'hui en médecine, le frai de grenouille était autrefois considéré
comme émollient. Son eau distillée était employée en collyre.
Les Péruviens préfèrent les grenouilles au Viagra
C'est une petite grenouille qui a donné l'alerte sur un marché de Lima. En trouvant la force de
s'échapper du réfrigérateur dans lequel elle était enfermée, elle a attiré l'attention de policiers qui
inspectaient le lieu. Depuis quelques années, le cocktail de grenouille est très populaire chez les
Péruviens. Mixé avec du maïs, des racines, du miel, des oeufs ou du pollen, le jus en question aurait
des valeurs curatives, mais aussi et surtout aphrodisiaques. Vendu en bouteilles et en fioles dans
toute bonne droguerie de Lima, le fameux cocktail est souvent réalisé sur les marchés sous les yeux
d'adeptes impatients de boire la mixture qui leur permettra de retrouver leur jouvence sexuelle.
L'effet revendiqué n'a certes pas été prouvé et tarderait à se manifester. "Mais quand cela vient, cela
vient!", assure un utilisateur.
Les grenouilles ne finissent pas de fasciner les médecins
Il y a quelques mois, un chercheur indonésien a découvert, presque par
hasard, dans une mare du Queensland (en Australie), une petite
grenouille grise et blanche de trois centimètres et demi de long.
L'animal a été baptisé Rheobatrachus silus. C'est une sorte de chaînon
manquant dans la généalogie des grenouilles. Donc un spécimen
intéressant pour les zoologues. Mais il devient encore plus intéressant
quand les chercheurs qui en élevaient, observèrent dans la bouche de
ces animaux deux bébés grenouilles. On s'aperçut ainsi qu'il pratiquait
la « grossesse gastrique »: il élevait sa progéniture dans son estomac!
Curiosité de la nature ? Plus que cela car l'estomac contient un suc très
acide et donc très corrosif. Comment expliquer que les oeufs puissent y survivre ? Réponse : les
oeufs en question contiennent une substance bien connue des biochimistes appelée la prostaglandine
PGE2. C'est le plus puissant antiacide connu ; l'antiulcère idéal. On soupçonne aussi que les oeufs
puissent produire un anti-vomitif puisque les mères ne les vomissent pas.
Bonne nouvelle en chirurgie.
Aujourd'hui, on utilise de la peau de grenouille pour les grands brûlés. Ce type de peau a l'avantage
de réduire le temps de cicatrisation à six jours contre les 20 à 30 jours du traitement traditionnel. La
peau des grenouilles permet une convalescence plus rapide car elle est riche en antibiotiques, antiinflammatoires et analgésiques naturels.
Amérique du Sud.
Quelques récits de voyageurs, à la recherche de merveilleuses grenouilles que les zoologistes rangent
dans la famille des dendrobatidés, rapportent que les indigènes connaissent depuis longtemps leur
pouvoir toxique. Ils les capturaient, les stockaient dans de grosses cannes creuses pour les en extraire
de temps à autre. Le malheureux animal était alors empalé jusqu'à ce que, sous l'effet de la souffrance, il exsude par la peau un liquide gluant dont les indigènes imprégnaient leurs flèches. Une
grenouille suffisait à en empoisonner jusqu'à cinquante! Les indiens actuels semblent torturer un peu
moins leurs spécimens ; certains se contentent de frotter leurs fléchettes contre la peau des animaux
sans autre forme de supplice.
Station météo de la gazette de Grenouilleville
Petite devinette
Pourquoi les Anglais n’aiment-ils pas les grenouilles ?
Parce qu’ils font le thé tard.
Et pour terminer une petite nouvelle afin de réveiller un souvenir d’enfance.
Pour ceux qui ont aimé ‘’Le livre de la jungle’’ de Rudyard Kipling voici l’explication du
nom de ‘’Mowgli’’ le petit d’homme. Les Loups décidèrent d’adopter l’enfant et lui
donnèrent ce nom qui signifie «Petite Grenouille», car il n’avait pas de fourrure.
U Korn 4/07
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