Projet
Bon de travail n° 58
Demande de mission d’Appui Technique afin d’aider
l’ONG Agir en Faveur de l’Environnement (ONG AFE)
Titre :«Développement d’une stratégie de lutte contre les impacts et
risques du changement climatique des zones côtières et des
wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal
1
»
Contexte et Justification
Avec 1.03 million de km², la Mauritanie, un des pays les plus vastes du continent africain,
est à la charnière entre l’Afrique du Nord et l’Afrique de l’Ouest; elle est à la jonction entre la
zone saharienne et la zone soudano-sahélienne. Elle est bordée par l’océan, le Sahara
couvre plus de 60% de son territoire et moins de 0,5 % de celui-ci est propre à la culture.
La Mauritanie coopère avec l’ensemble des pays sahéliens dans le cadre du CILSS (Comité
Inter-Etat de Lutte contre la Sécheresse au Sahel), institution partenaire de la CEDEAO.
Partageant le fleuve Sénégal avec ses deux voisins de l’est (Mali) et du Sud (Sénégal) elle
entretient avec eux des liens privilégiés dans le cadre de l’organisation de Mise en Valeur de
la Vallée du Sénégal (OMVS).
La population mauritanienne est estimée à 3,3 millions d’habitants. Avec un rythme annuel
moyen d’accroissement de 2,4 %, elle est caractérisée par sa jeunesse (44,5% de moins de
15 ans), mais par l’étroitesse des classes d’âges actives (1,2 million de personnes actives,
dont 31,2% au chômage). Si ces tendances se maintiennent, la population atteindra
5,0 millions en 2030 et 7,4 millions en 2050.
Le peuplement mauritanien a connu de profondes mutations marquées par (i) un
doublement de la population en moins de 25 ans
2
, (ii) la sédentarisation massive des
populations nomades (représentant 60% de la population en 1965 et 5% aujourd’hui), (iii)
une urbanisation rapide (de 7% en 1965, plus de 60% de nos jours) des zones côtières et
une diminution inverse de la proportion des ruraux mais une augmentation en nombre
absolu. La population est aujourd’hui concentrée dans la capitale Nouakchott (25% de la
population totale et 53% de la population urbaine) et le long des wilayas (régions) du fleuve
Sénégal.
1
: Le bassin du fleuve Sénégalest à cheval entre la République du Sénégal et la République Islamique de la
Mauritanie. Ainsi, pour cette étude, la zone géographique ne concerne que les territoires de la partie
Mauritanienne à travers les wilayas (régions) situés le long du fleuve Sénégal
2
: Population totale multipliée par 4 depuis l’indépendance : 860.000 d’habitants en 1960.
Soutien à l’Alliance Mondiale contre les Changements Climatiques (AMCC)
sous le Cadre Financier Intra-ACP du 10e FED
2
Ainsi, la population rurale a été multipliée par 2,5 depuis 1960, et l’ensemble de la
population urbaine multipliée par 24 (PNUD, 2013). Et l’un des pays l’environnement est
le plus dégradé. Certes l’expansion du Sahara se poursuit depuis des millénaires, ce qui
donne aujourd’hui une image de la Mauritanie comme un des rares pays au monde le
jaune du désert se jette dans le bleu de l’océan (sans verdure côtière ou presque); mais la
dégradation des conditions climatiques (marquée par la grande sécheresse des années 70),
et l’ensemble des facteurs qui s’adjoignent - aujourd’hui reconnus sous le vocable «impacts
et risques des changements climatique- sont des facteurs aggravant d’un processus de
désertification
3
.La désertification s’accélère également sous l’effet de facteurs anthropiques
tels la forte croissance de la population, la surexploitation des ressources naturelles et
l’urbanisation
4
. Les nombreux effets des changements climatiques et de la désertification, de
la dégradation des sols et leurs conséquences sur les ressources en eau (tant de surface
que souterraine, limitées et d’accès difficile), sur les superficies en terres arables et sur le
potentiel agropastoral, illustrent clairement la corrélation entre la pauvreté, l’insécurité
alimentaire chronique et la dégradation de l’environnement. L’extrême vulnérabilité du pays
est confirmée par l’Indicateur de Performance Environnementale qui classe la Mauritanie au
131ièmerang sur 133 pays (IPE) en 2006 et 161ième sur 163 pays depuis 2010.En dépit de ce
contexte, les sous-secteurs de l’agriculture et de l’élevage demeurent les principales
sources de revenus de plus de la moitié de la population.
Politiques nationales et spécifiquement environnementales et climatiques
Le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP III) met en avant, tout à la fois, la
nécessité d’une croissance durable du développement, et l’exploitation optimale du potentiel
national. Pour le secteur rural - sécurité alimentaire et environnement, le CSLP (2011-2015)
retient cinq objectifs parmi lesquels : (i) prise en compte de la dimension des impacts et
risques du changement climatique, et gestion durable des terres et ressources naturelles; (ii)
promotion de solutions durables au développement de la sécurité alimentaire; (iii) favoriser
une meilleure intégration économique en renforçant les rôles stratégiques de l'agriculture et
de l'élevage pour la lutte contre la pauvreté dans le but d’assurer une distribution plus
équilibrée des activités rurales entre les zones agro-écologiques du pays.
Suite aux engagements pris lors des deux sommets successifs de Rio et de Johannesburg,
la Mauritanie a élaboré en 2006 sa Stratégie Nationale de Développement Durable (SNDD)
et Plan d’Action National pour l’Environnement et le Développement Durable (PANE).
En cohérence avec le CSLP, l'Etat mauritanien entend établir une meilleure intégration de
l’environnement et développer un consensus intersectoriel du développement durable du
pays à long terme, à travers une approche stratégique intégrant à la fois les dimensions
sociales, économiques, environnementales et climatiques.
En avril 2012, un PANE II (2012-2016) a été validé. Il poursuit l’objectif de mise en œuvre
d’un cadre cohérent de toutes les interventions et intègre les objectifs des différentes
conventions et accords bilatéraux ratifiées par la Mauritanie, en particulier, la Convention
Diversité Biologique (CDB), la Convention des Nations Unies sur la Lutte Contre la
3
: La normale pluviométrique de la période 1971-1991 a baissé, selon les régions, de 20 à 50% par rapport à la
normale pluviométrique de la période 1951-1971.
4
: Ces mêmes facteurs influent également sur la dégradation de la bande côtière dunaire qui protège la ville
de Nouakchott construite quasiment au niveau de la mer, en partie sur des zones inondables, mais surtout
fortement soumises aux remontées des nappes salines.
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Désertification (CNULCD) et la Convention Cadre des Nations-Unies sur les Changements
Climatiques (CCNUCC).
Cependant, le Programme d’Action National d'Adaptation aux changements climatiques
(PANA)met en avant l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’urbanisation, le tourisme, l’énergie et
l’eau et, ne dresse que peu de mesures d’adaptation et d’atténuation face aux impacts et
risques des changements climatiquesdans les zones côtières et des wilayas (régions) du
bassin du fleuve Sénégal.
C’est pour pallier ce vide que l’ONG AFE adresse cette requête à l’Alliance mondiale
changement climatique (AMCC) à travers le Secrétariat ACP pour la mise à disposition de
deux experts afin de l’aider à développer une stratégie d’adaptation et/ou d’atténuation ainsi
que des projets, qui impliqueraient de façonsignificative, participative et coopérative toutes
les parties prenantes.
Ainsi, pour motiver la volonté commune de formuler, de reformuler ou de réviser la politique
nationale en matière du changement climatique, l’ONG AFE/CONADES envisage par le
biais de cette étude, établir des actions primordiales de concertation et de plaidoyer comme
mécanisme institutionnel qui se repose surtout surdes données précises et argumentées et
des effets potentiels. Cette approche systématique au commencement du cycle de vie d’une
stratégie facilite la réflexion concernant les nombreux détails à prendre en considération lors
de la conception et la mise en œuvre des interventions de lutte contre les impacts et risques
du changement climatique, ainsi que l’application des textes de lois et règlements juridiques.
Un élément important, par exemple, est la détermination des responsabilités qui seront
attribuées aux parties prenantes impliquées dans la recherche de solutions durables aux
problèmes climatiques. Pour s’assurer de l’efficacité d’une activité ou d’une action, il serait
important d’impliquer l’ensemble des couches sociales et de renforcer la transparence dans
les prises de décisions et leur justification rationnelle, afin d’accroitre la confiance entre les
acteurs et le public, et envers les institutions gouvernementales et les décideurs.
Cette démarche qui reste la première collaboration entre le Secrétariat ACP et l’ONG AFE
en Mauritanie inscrit dans les priorités de l’AMCC. Elle apportera une valeur ajoutée en
matière de lutte contre les changements climatiques au regard des études du Profil
Environnemental Pays (PEP, 2013) déjà commanditées par l’a Délégation de l’Union
Européenne en analysant et mettant à jour certaines informations, notamment des zones
côtières et des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal. Car, il va s’agir d’attirer la
conscience des autorités gouvernementales à travers le Ministère de l’environnement et du
développement durable sur les dynamiques territoriales et phénomènes sociaux qui se
déroulent dans ces deux zones géographiques du pays.
Également, elle viendra apporter des orientations très utiles à la mise en œuvre du
Programme national d’investissement agricole et de sécurité alimentaire (PNIA-SA) en
mettant en avant le développement durable et une gestion adaptée des ressources
naturelles dans le but d’assurer à la fois un aménagement du littoral et une distribution plus
équilibrée des activités rurales entre les zones agro-écologiques du pays.
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Description de la mission
Objectifs:
Objectif général:
L'objectif général est de proposer des mesures d’adaptation et/ou d’atténuation de lutte
contre les changements climatiquesdans le but de renforcer les capacités techniques et
opérationnelles de l’ONG AFE/CONADES sur les enjeux environnementaux.
Les objectifs spécifiques:
Les objectifs spécifiques consistent à développer une stratégie de lutte contre les
changements climatiques dans les zones côtières et les wilayas (régions) du bassin du
fleuve Sénégal, et de formuler des fiches d’identification de projets
5
pour faire face aux
risques et aux impacts. Ceux-cidevront servir de ligne de base corrective aux mesures de
protections environnementales dans le Programme d’action national d'adaptation aux
changements climatiques (PANA II) et le Plan d'action national de l'environnement (PANE II)
de la Mauritanie.
Les documents du PANA II et PANE II n’ont fait l’objet d’aucune étude corrective à ce jour
en termes de stratégie de lutte contre les changements climatiques dans les zones côtières
et les wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal, y compris l’élaboration des fiches
d’identification de projets(http://www.cridem.org/C_Info.php?article=652615)
6
. Par Décret
N° 0072/2007 du 19/03/2007
7
(voir document du décret en pièce jointe), L’ONG AFE
a été reconnu par le Gouvernement Mauritanien comme une Association d’Utilité
Publique (AUP). Ainsi, elle a contribué et participé depuis 2007 à toutes les étapes
de la transformation progressive du Secrétariat d’État auprès du Premier Ministère
chargé l’environnement au Ministère de l’environnement et du développement
durable en 2014,en passant par le Ministère Délégué auprès du Premier Ministère
chargé de l’environnement et du développement durable en 2011. Dans cette
posture, elle garantit par sa notoriété et présentation nationale, le cadre légal qui
permet auGouvernement d’accorder du crédit aux résultats de l’étude, et de les
intègre comme des éléments de références incontournables dans la politique et
vision nationale de lutte contre les changements climatiques.
Les principalestâches à effectuer
5
: L’ONG AFE attend de l’étude la formulation par les experts des fiches d’identification de projets réalistes et
faisables parce qu’elle en a besoin pour sa recherche de financement auprès des bailleurs de fonds.
6
: Environnement : La Société Civile Mauritanienne réclame la bonne exécution du PANE II
7
: L’ONG AFE a vu le jour le 08 août 1999 par la volonté d’‘un groupe de cadres issus de différentes wilaya du
pays. Reconnue en 2001 par récépissé N°001/MIPT/DALP/2001, elle a été déclarée six ans plus tard d’utilité
publique par Décret N° 0072/2007 du 19 Mars 2007 par décision du conseil des ministres du 28 février
2007attend de l’étude la formulation par les experts des fiches d’identification de projets réalistes et faisables
parce qu’elle en a besoin pour sa recherche de financement auprès des bailleurs de fonds d’entreprendre des
actions et activités de préservation environnementale et de lutte contre le changement climatique.
Soutien à l’Alliance Mondiale contre les Changements Climatiques (AMCC)
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1. Identifier et évaluer des politiques pertinentes, des documents juridiques et autres incluant
une analyse des conclusions du rapport d’étude de Profil Environnemental Pays (PEP, 2013
élaboré à la demande de la Délégation de l’Union Européenne en Mauritanie), des actions
et initiatives, en accord avec le coordonnateur national, ainsi que d'autres pays, au niveau
national et régional, comprenant : les politiques d’adaptation et d'atténuation, les
interventions sur le changement climatique sectoriel, les actions de communication, les
campagnes de sensibilisation du public, le renforcement des capacités, les initiatives et
actions de recherche et de développement et gouvernance du changement climatique.
Pour cela, le secteur universitaire serait associer aux processus du déroulement de l’étude
d’autant que l’ONG AFE a eu à conduire dans le passé des études avec l’Université de
Nouakchott, entre autres des travaux d’: «Evaluation de l'Impact environnemental et social
des activités de GUELB Moghrein du Projet Cuivre Or dans la ville dAkjoujt (Inchiri)
8
».
Aussi, l’ONG AFE reçoit en stage et contribue à l’encadrement des étudiants en fin de cycle
à son Siège Social.
2. Effectuer un inventaire des diverses initiatives et différentes mesures du gouvernement et
des partenaires techniques et financiers), spécifiquement au niveau des zones côtières et
des wilayas (régions) du bassin du fleuve Sénégal. Dans le cadre de l’étude, les experts
seront appeler à faire l’état des lieux non seulement des actions et activités et, leurs impacts
socio-économiques mais aussi à faire ressortir les besoinsprioritaires des populations pour
une meilleure coordination des interventions qui feront l’objet de fiches d’identification de
projets en rapport avec les autres actions et activités gouvernementales et des partenaires
au développement, et en particulier l'UE.
3. En consultation avec le coordonnateur national (représenter par le Président Monsieur
Ahmed Vall BOUMOUZOUNA) et son équipe, à savoir des personnes ressources de l’ONG
AFE et du réseau CONADES et des personnes techniques externes (comité de suivi de
l’étude déjà constitué), préparer un questionnaire dans le but d’être utilisé lors les
consultations et entrevues avec les intervenants, dont l'objectif serait de recueillir les points
de vue et expériences sur les initiatives en cours et les actions (le cas échéant), cela
comprend mais sans s'y limiter: les thèmes et les questions identifiées ci-dessous,
comprenant l’identification des pressions exercées sur ces questions et les éléments
moteurs agissant sur ces mêmes questions Le questionnaire devrait également chercher à
évaluer l'implication de la société civile et les acteurs non étatiques dans la lutte contre le
changement climatique ainsi que l’avis des parties prenantes sur les solutions probables
pour atténuer les impacts du changement climatique dans différents secteurs ou domaines
de l'économie.
A partir des résultats des tâches 1 à 3 mentionnées ci-dessus, identifier les lacunes, les
besoins prioritaires supplémentaires ainsi que les domaines pertinents pour d'autres
interventions
4. En consultation avec le coordonnateur national, mener des entrevues avec les
intervenants clés, cela comprend le secteur public, le secteur privé et la société civile, et les
partenaires techniques et financiers (PTF) afin de recueillir leurs points de vue et
expériences, guidé par le questionnaire ci-dessus. Les parties prenantes devront inclure les
ONG, les ministères gouvernementaux, y compris l'agriculture, de l'énergie, de l'élevage, de
l'eau, du tourisme, des finances, et les acteurs du secteur privé, aux niveaux national et
régional :
8
: L’une des activités de l’ONG AFE en collaboration avec l’Université deNouakchott
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