
[Plan national de développement économique et social (PNDES) 2016-2020] iv
RESUME
Depuis 1960, le Burkina Faso connaît une croissance économique appréciable qui,
quoique fluctuante, s'est renforcée ces dernières années avec un taux de croissance
annuel moyen du Produit intérieur brut (PIB) réel de 5,5% entre 2011 et 2015.
Cependant, en raison d'un taux de croissance démographique estimé à 3,1%, la
croissance moyenne du PIB par habitant n'a été que de 2,3%, ce qui n'a pas permis de
réduire considérablement la pauvreté et les inégalités sociales car, en 2014, l'incidence
de la pauvreté est ressortie à 40,1%. La même année, le taux d'analphabétisme des
personnes de plus de 15 ans était de 65,5%. En conséquence, le niveau de l'Indice de
développement humain (IDH) du Burkina Faso s'est situé à 0,420 en 2014, le classant
dans la catégorie des pays à faible niveau de développement.
Cette situation est la résultante des insuffisances structurelles du système productif
national fortement exposé aux chocs exogènes, notamment aux aléas climatiques et à la
volatilité des prix des principaux produits d'exportation (or et coton). Ces insuffisances
sont : (i) la faible productivité du secteur primaire dominé par une agriculture de
subsistance, (ii) le déclin du secteur manufacturier lié à la faible compétitivité des
industries existantes et au faible développement de l'agro-industrie, (iii)
"l'informalisation" de l'économie, plus particulièrement, du secteur tertiaire et le faible
accès des opérateurs économiques, surtout des Petites et moyennes entreprises (PME),
aux services financiers, (iv) la faible diversification des exportations et (v) l'insuffisance
de ressources humaines de qualité adaptées aux besoins de sa transformation
structurelle.
Pourtant, l'économie burkinabè regorge d'énormes potentialités et de réelles
opportunités, notamment : (i) les possibilités de productions agro-sylvo-pastorales,
fauniques et halieutiques non encore exploitées, (ii) celles de développement de l'agro-
industrie, des industries de services et de l'énergie solaire, (iii) la jeunesse de la main-
d'œuvre, (iv) le grand marché alimentaire ouest-africain de plus en plus dynamique, (v)
la libre circulation des biens et des personnes dans l'espace communautaire ouest-
africain, (vi) l'accroissement de la demande mondiale de produits agricoles, notamment
en Europe de l'Est, en Inde et en Chine, (vii) le développement et la baisse des coûts
d'accès aux Technologies de l'information et de la communication (TIC).
Pour valoriser ces potentialités, le Burkina Faso devra être à la hauteur des défis
majeurs : (i) de la bonne gouvernance et de la qualité des institutions, (ii) de la
disponibilité et de l'employabilité de ressources humaines adaptées aux besoins de
l'économie nationale, (iii) du développement des bases productives et de la
compétitivité des secteurs de production et de transformation des produits nationaux,
pour un développement industriel durable, générateur d'emplois.
Considérant ces contraintes, insuffisances et opportunités, le Plan national de
développement économique et social (PNDES), en tant que référentiel national des
interventions de l'État et de ses partenaires sur la période 2016-2020, vise une
croissance cumulative du revenu par habitant à même de réduire la pauvreté, de
renforcer les capacités humaines et de satisfaire les besoins fondamentaux, dans un
cadre social équitable et durable.
Prenant appui sur le programme présidentiel, la vision Burkina 2025 et les engagements
internationaux auxquels le Burkina Faso a souscrit, la vision du PNDES est : "le Burkina