Colette Elissalde Plus tard l'été brouillera le ciel de ses couleurs fauves pour l'heure le chèvrefeuille court des lucioles dans les yeux entraînant dans son feuillage tout le voilage du jour l'air est léger de la clarté de ce printemps d'hier l'écriture s'est accomplie ___________________ Le sable du château mis à sac en pleine eau un peu de sable dans la conque un grain de sable dans les yeux histoire de raire la vérité dans un flacon du sable recueilli de la crique le reste de nos ébats poussière de soleil ____________________ La litanie s'est éraillée dans la poussière du temps l'encre sèche du poème que nos corps avaient tracé n'est plus que feuille volante un grand silence gémit contre la vitre si peu de choses reste de nous exil de nos caresses souvenirs défroqués abîme des confidences autant de feuilles mortes sur l'humus en automne et la main dans mes cheveux j'ébouriffe les années ____________________ Le bec de gaz et le passant sont devenus poèmes poèmes de fraîche date s'amusant sur la place à la marelle des lumières la musique tombe dans la fontaine le carrousel envoie les enfants dans les cieux et les moineaux bien au delà _____________________ Colette Elissalde écrit de la poésie assez tardivement dans sa vie. Poésie intimiste, proche de la nature, de ses saisons, des âges de la vie. C'est souvent une contemplation, une méditation. Il y a plus d’automnes et d’hivers dénudés que de printemps et d’étés dans l'abondance. Le verbe est léger, rythme et musicalité. Rimes et ponctuation ont disparu. Elle vit à Albi et se trouve proche des milieux poétiques en particulier de Toulouse. Elle a publié deux recueils aux Dossiers d'Aquitaine-" Bouquet d'écume" et "Sable et silence"- et deux autres à la Librairie Galerie Racine à Paris-"Une heure une île" et "Assez de bleu dans l'ombre-"