SOMMAIRE
Préface ................................................................................................. 7
Introduction ...................................................................................... 15
1. Brave new world .......................................................................... 21
Assistance médicale à la procréation .................................................. 25
Cellules souches et manipulations génétiques ................................... 35
Quelques problèmes d’éthique .......................................................... 52
États généraux de la bioéthique et révision des lois de bioéthique .... 56
Génome synthétique ........................................................................... 59
H5N1 Génétiquement modifié : un virus tueur créé par l’homme ..... 64
2. Génomique humaine .................................................................... 67
D’où venons-nous ? ............................................................................ 70
Qui sommes-nous ? ........................................................................... 71
Où allons-nous ? ................................................................................. 72
Pharmacogénomique .......................................................................... 77
Nutrigénomique ................................................................................. 79
Toxicogénomique ............................................................................... 82
Quelques problèmes posés par la génomique humaine ...................... 84
3. Nanobiotechnologies .................................................................. 87
Les nanotechnologies, qu’est-ce que c’est ? ....................................... 82
Principe de précaution et nanoproduits .............................................. 91
Nanobiotechnogies ............................................................................. 94
Risques sanitaires liés aux nanobiotechnologies .............................. 97
Imagerie cérébrale et neuroéthique .................................................. 100
Le cerveau artificiel .......................................................................... 107
Transhumanisme ............................................................................... 115
ADN et nanobriques ......................................................................... 119
4. Organismes génétiquement modifiés (OGM)......................... 123
Production industrielle des OGM végétaux ..................................... 126
Quels risques représentent les OGM végétaux pour l’environnement
et la santé ? ....................................................................................... 128
Dernières nouvelles de la réglementation sur les OGM végétaux
en Europe .......................................................................................... 138
Animaux transgéniques pour l’alimentation humaine ...................... 140
Animaux d’élevage nourris avec des OGM ..................................... 143
5. Agriculture industrielle, biologique ou 3e voie ? .................... 145
Agriculture industrielle ..................................................................... 146
Alimentation industrielle et risques pour la santé
des consommateurs ........................................................................... 153
Agriculture biologique ...................................................................... 156
Agriculture raisonnée ....................................................................... 159
Agriculture écologiquement intensive .............................................. 161
Biocarburants .................................................................................... 164
Que faire pour nourrir les 9 milliards d’habitants de la planète
en 2050 ? ........................................................................................... 171
Conclusion ....................................................................................... 175
Références........................................................................................ 179
Liste des figures .............................................................................. 197
INTRODUCTION
Cette contribution au débat sur les relations sciences-société dans le domaine
des biotechnologies a pour objet de présenter quelques analyses et réflexions
personnelles sur les progrès des biotechnologies depuis un demi-siècle et leurs
conséquences pour la société. Il s’agit ici d’évoquer les apports vrais ou supposés
des sciences et techniques pour le « progrès de l’humanité » dans le domaine des
biotechnologies au sens large et les problèmes éthiques posés déjà aujourd’hui et
probablement encore plus demain par les « avancées » dans ce domaine.
Mais, s’agit-il vraiment de Progrès ou... seulement de progrès ?
Dans une conférence d’intérêt général du généticien Axel Kahn sur le Campus
universitaire de Marseille - Luminy en 2007, celui-ci faisait une différence
fondamentale entre Progrès de l’Humanité avec un grand P et progrès des sciences
et techniques. Nous verrons plus loin que la réponse à la question du progrès n’est
pas si évidente que cela et que l’on doit toujours se rappeler et faire notre la
phrase que Rabelais fait dire à Pantagruel en 1532 :
« Science sans conscience n’est que ruine de l’Ame »
Pour Rabelais, l’exaltation du savoir, l’appétit de science, ne doivent pas être
une fin en eux-mêmes. Ils n’auront de valeur que s’ils servent une fin plus haute.
C’est un véritable primat de la morale sur le savoir que Rabelais pose dans son
œuvre.
Nous allons voir à travers quelques exemples que les sciences de la vie et les
biotechnologies, en réalité, ne peuvent pas être, comme le pensaient de la Science
en général les Encyclopédistes du siècle des Lumières avec D’Alembert et Diderot
et les positivistes du XIXe siècle avec Auguste Comte et Littré, déconnectées de
leur environnement sociétal. La nécessité s’impose d’un contrôle moral - ou
éthique - sur les applications de la science et c’est sur cette inévitable voie que
notre société est en train de s’engager avec la création de divers « Comités de
Sages » : Comité Consultatif National d’Ethique, Comité International de
Bioéthique, COMETS du CNRS, Commission Nationale de l’Informatique et des
Liberté, etc.
En effet, la question sociétale centrale est, compte tenu des progrès des
sciences et de leurs applications :
Quelle société voulons-nous pour demain ?
Dans cet essai, afin de tenter de répondre, très partiellement, à cette question,
sont abordés quelques grands problèmes liés aux sciences biologiques et aux
biotechnologies interpellant notre Société au XXIe siècle.
Les relations entre les sciences de la vie et les biotechnologies, d’une part, et la
société, d’autre part, sont de plus en plus difficiles. La principale raison en est
l’influence des découvertes scientifiques - avec leur corollaire technique sur
notre environnement, de façon positive et aussi, hélas, négative. De nombreux
exemples interpellent le citoyen, et notamment en ce qui concerne l’équilibre, très
difficile, à rechercher entre Principe de Progrès et Principe de Précaution [1], [2],
[3]. Ainsi la Conférence d’ouverture du Forum 2012, « Science, Recherche et
Société Cultivons le Futur » organisé par le journal Le Monde et la revue La
Recherche était intitulé « La science est-elle soluble dans la démocratie ? » [4].
Du côté de l’opinion publique, les effets des avancées des sciences et des
techniques sur le bien être sont, en effet, de plus en plus controversés. Ceci est dû,
en partie, au fossé qui existe entre le monde scientifique et la société alors que
l’accélération du progrès modifie profondément notre mode de vie et va aussi,
peut être, permettre de modifier l’homme lui-même. Ainsi, Alain Abellard et
Hervé Morin, dans l’avant propos d’un numéro hors-série de février-avril 2013 du
journal Le Monde intitulé « FUTUR, LES AVANCEES TECHNOLOGIQUES
2025, 2050, 2100 », estiment que « Les travaux sur les cellules souches, la
biologie synthétique ou le domaine des neurosciences ouvrent d’immenses
perspectives, mais se heurtent soit à des difficultés éthiques, soit à des
développements techniques lourds. Lutter contre le réchauffement climatique,
nourrir la planète sans la détruire, faire face au risque pandémique, tels resteront
les défis principaux, mobilisant plusieurs disciplines et pour longtemps » [5].
Ainsi, également, Pierre Papon, ancien directeur Général du CNRS, dans un
exercice de prospective sur les sciences et techniques, prédit des changements de
paradigmes qui entraîneront des ruptures dans le demi-siècle qui vient, notamment
dans le domaine de la biologie [6].
Ces ruptures vont interpeller la société et poser des problèmes éthiques
considérables. Conscient de cette situation, l’immunologiste Jean Claude
Ameisen, Président du Comité Consultatif National d’Ethique (CCNE) nous
propose un voyage à la rencontre des relations toujours nouvelles entre la science
et l'éthique dont dépend l'avenir des sociétés que nous construisons dans son
ouvrage reproduisant le contenu de son émission du même nom sur la chaîne de
radio France-Inter [7]. Par ailleurs, J.C. Ameisen affirme, dans un entretien avec
un journaliste du journal Le Monde Science & Techno paru le 24 novembre 2012,
« Il y a surement un travail pédagogique important à faire pour que les
démarches scientifique et éthique deviennent des composantes à part entière de
notre culture » [8]. La convergence entre les nanotechnologies, les
biotechnologies, les technologies de l’information et les sciences cognitives
(convergence NBIC), pour laquelle se livre actuellement une « Guerre des
Cerveaux » dans le monde, est particulièrement inquiétante, sur le plan éthique,
par ses retombées potentielles, en particulier dans le domaine des biotechnologies
[9].
Il ne faut pas oublier la question de la responsabilité éventuelle du scientifique
et de ses découvertes dans les applications qui pourront être faites de celles-ci par
d’autres. Ceci est une longue histoire, de l’élaboration des métaux, fer, bronze, au
olithique, jusqu’à l’âge nucléaire en passant par l’invention de la poudre à
canon par les Chinois.
Comment doit-on intégrer l’expertise collective, la consultation des citoyens et
l’acceptabilité même par les usagers, dans les mutations profondes de notre
société permises par le progrès scientifique et technique ? Et, enfin, la science face
au citoyen : doit-elle promettre ou éclairer ? Pour répondre à ces questions
essentielles et retisser le lien entre la société et la science, des organismes
institutionnels et des associations de citoyens se sont investis dans le
développement et la diffusion de la nécessaire culture scientifique et technique. Ils
ont ainsi créé des forums de rencontre entre des scientifiques et des citoyens [10],
[11], [12]. Enfin les « Lanceurs d’Alerte » et en particulier les « Lanceurs d’Alerte
Ethique » sont de plus en plus écoutés. Il est nécessaire d’amplifier cet effort de
« retissage » du lien entre le scientifique et le citoyen. Cela, en évoquant, en toute
connaissance de cause, avec lucidité et un esprit critique, les usages sociaux que
l’on fait de la science ainsi que les limites techniques et les implications éthiques
du progrès scientifique et technique. C’est aussi l’objet de cet essai.
Le domaine des biotechnologies est extrêmement vaste comme le montrent les
Fig. 1 et 2 qui présentent respectivement le champ des biotechnologies et les
interactions des biotechnologies avec d’autres disciplines. Seulement 5 sous-
thèmes seront abordés ici, en demandant au lecteur de pardonner le côté un peu
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