Mythes et réalités Vrai ou faux? 1. Manger avant de se coucher fait engraisser. Faux. La prise de poids est causée par un apport total en calories plus élevé que le nombre de calories dépensées au courant de la journée. Le moment de la journée choisi pour manger ne modifie pas la façon dont notre corps digère et utilise l’énergie des aliments. Toutefois, grignoter en soirée peut contribuer à la prise de poids en ajoutant des calories superflues à celles ingérées durant la journée. Par exemple, quand on mange devant la télévision, on ne porte pas attention à ce que l’on mange ni aux quantités. Ainsi, ce n’est pas le fait de manger en soirée qui fait prendre du poids comme tel, mais la faible valeur nutritive et la grande quantité des aliments souvent grignotés le soir peuvent y contribuer. 2. Il ne faut pas boire pendant les repas. Faux. Autrefois, on croyait que boire pendant les repas diluait les sucs gastriques et perturbait la digestion. Or, il n’en est rien. Pour bien digérer les aliments, les enzymes nécessitent un milieu de travail très acide. C’est pourquoi l’estomac sécrète un mélange acide appelé suc gastrique. La production de sucs gastriques s’adapte à la quantité et à la texture (solide ou liquide) des aliments consommés au cours du repas pour conserver le bon degré d’acidité. Si le repas est plus liquide, la quantité de sucs gastriques sécrétée sera donc augmentée pour vous permettre de bien digérer. Boire suffisamment au cours de la journée est essentiel pour éviter les désagréments de la déshydratation et ce, que ce soit pendant ou entre les repas. La meilleure boisson d’accompagnement demeure l’eau : elle n’ajoute pas de calorie au repas, ne contribue pas à la carie dentaire et désaltère très bien ! 3. Les mini-carottes regorgent de chlore. Faux. Selon certaines rumeurs, les mini-carottes vendues au supermarché regorgeraient de chlore. Il est effectivement vrai que de l’eau chlorée est utilisée dans la transformation des minicarottes, tout comme dans celle de plusieurs autres légumes, fruits, viandes, volailles et poissons. Le chlore est souvent utilisé pour désinfecter l’eau et réduire les risques de contamination microbienne au cours de la transformation de l’aliment. Après avoir été lavées dans une solution chlorée, les mini-carottes sont très bien rincées et parfois essorées avec une force importante (centrifugées). Cette étape permet de retirer l’excédent de chlore et satisfait aux exigences de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA). Les carottes sont ensuite coupées, pelées et sablées. Il est donc peu probable que des résidus de chlore demeurent à la surface des minicarottes après de telles manipulations… Néanmoins, les carottes entières constituent un choix plus économique! 4. Manger du pamplemousse ou encore boire de l’eau citronnée permet de brûler la graisse. Faux. On croit à tort que le pamplemousse a la capacité de dégrader le gras. Si on maigrit suite à un régime aux pamplemousses, c’est en raison de la diminution du nombre de calories consommé dans la journée. En plus d’être très difficile à suivre, ce type de régime peut nuire à la santé et le retour aux anciennes habitudes s’accompagne souvent d’une reprise du poids. Aucun aliment ne fait maigrir. Mythes et réalités 5. Le lait de vache est seulement bon pour les veaux. Faux. L’homme étant omnivore, il mange de tout et se nourrit d’aliments que d’autres espèces ne consomment pas. Depuis des millénaires, à l’âge adulte, les humains consomment le lait de divers animaux domestiqués. Nous consommons du lait et des produits laitiers parce qu’ils fournissent plusieurs éléments nutritifs, pour leur goût et tout simplement parce que nous le pouvons. Le lait est aliment facilement accessible et pratique en cuisine, en plus d’être une importante source de calcium, vitamine D, protéines et autres nutriments essentiels. 6. Le miel, le sirop d'érable, la cassonade et le sucre de table ont les mêmes effets sur la santé. Vrai. La valeur nutritive du miel, du sirop d’érable et de la cassonade est comparable à celle du sucre de table et très limitée. Toutes ces variantes du sucre de table sont composées essentiellement de glucides et ne renferment qu’une infime quantité de vitamines et de minéraux. Le sucre de table (saccharose) est un glucide composé de glucose et de fructose. Il est extrait de la canne à sucre et de la betterave à sucre. À l'état naturel, tous les fruits contiennent du saccharose, le même sucre que celui de votre sucrier. Le miel, quant à lui, renferme principalement du fructose et du glucose, tout comme le sucre de table. Sa couleur, sa saveur et sa consistance sont influencées par la fleur d'origine. La cassonade, dorée ou foncée, est composée de fins cristaux de sucre de table que l’on recouvre d'une mince couche de mélasse, choisie en fonction de la couleur et de la saveur recherchées. Enfin, la sève sucrée des érables, une fois bouillie et concentrée, nous donne le sirop d'érable. La cristallisation du sirop d’érable produit le sucre d’érable de la même façon que le sirop de canne mène au sucre de table. En bref, entre miel, sirop d’érable, cassonade ou sucre : tout est une question de goût... 7. Les œufs sont mauvais pour le cholestérol sanguin. Faux. On sait que trop de cholestérol dans le sang augmente les risques de développer une maladie du cœur. Pour la plupart des gens, le cholestérol provenant des aliments a peu d'influence sur le cholestérol sanguin. Les œufs peuvent donc être consommés avec modération sans effets nocifs sur le cholestérol sanguin et la santé du cœur. Ce sont davantage les gras saturés et trans retrouvés dans les aliments contenant des gras hydrogénés (margarine hydrogénée, biscuits et pâtisseries commerciales, grande friture) qui augmentent le cholestérol sanguin. 8. Il n'y a pas de danger à conserver l'ail dans l'huile Faux. L’ail conservé dans un environnement sans oxygène, dans l’huile par exemple, favorise le développement de la bactérie clostridium botulinum, une toxine pathogène causant le botulisme. Des précautions doivent être prises pour éviter cette intoxication alimentaire grave. Il est conseillé de réfrigérer l’ail dans l’huile et de la consommer dans la semaine suivant sa préparation. La réfrigération peut aider à ralentir la croissance des bactéries, mais ne peut l'empêcher. La méthode de conservation la plus sécuritaire pour l’ail est la congélation, où il y a arrêt de toute multiplication bactérienne. Il suffit d’enlever la peau extérieure de l’ail et de laisser congeler les gousses sur une plaque avant de les empaqueter. L’ail congelé peut se conserver pendant 2 mois, ce qui laisse bien du temps pour profiter de vos réserves! Mythes et réalités 9. La salière est la principale source de sodium de notre alimentation. Faux. La plus grande partie du sel que nous consommons (plus de 3/4) se trouve dans les aliments transformés et emballés, comme les soupes en conserves, les charcuteries, ainsi que les aliments déshydratés, séchés et fumés. Si on désire réduire sa consommation de sodium, il est recommandé d’utiliser aussi souvent que possible des produits frais et cuisiner ses propres plats. En effet, si on veille à ne pas trop les saler, ils le seront nettement moins que les plats cuisinés du commerce. En cuisinant, on peut assaisonner avec les épices, les fines herbes et les autres assaisonnements sans sel. À l’épicerie, préférer les produits transformés qui contiennent peu de sodium. Une bonne façon de le savoir est de regarder le tableau de la valeur nutritive. Si le pourcentage affiché à côté du sodium est de 15 % ou plus, cela signifie que l’aliment contient beaucoup de sodium. S’il en contient moins de 5 %, cela signifie que l’aliment en contient peu. 10. L’huile de canola est aussi intéressante que l’huile d’olive au point de vue nutritif. Vrai. L'huile d'olive est un aliment fort à la mode depuis la découverte des bienfaits de l’alimentation de type méditerranéen. Elle doit sa popularité à sa forte teneur en acides gras monoinsaturés (AGMI), type de gras jouant un rôle important dans la prévention des maladies du cœur. Pour l’usage quotidien, l’huile de canola est toute aussi intéressante. En plus d’être riche en gras monoinsaturés, cette huile a la particularité de fournir également des oméga-3. Comme elle possède un goût plus neutre que l’huile d’olive, on peut l’utiliser pour les pâtisseries (muffins, crêpes), ou on s’en sert pour les sautés si on veut un goût plus subtil que celui de l’huile d’olive. Huile d’olive, de canola, de noix, de soya, margarine, beurre, etc. Alterner et on bénéficiera des avantages de chacun tout en diluant leurs désavantages! À noter que les huiles telles que l’huile de noix de Grenoble, l’huile de sésame et l’huile de tournesol sont sensibles à la chaleur et ne devraient être utilisées qu’à froid. 11. Naturopathe, nutritionniste et coach en nutrition sont synonymes. Faux. Les titres réservés de nutritionniste, diététiste et diététicienne désignent une même profession (initiales Dt.P.). Les diététistes/nutritionnistes sont les spécialistes de l’alimentation et de la nutrition humaine. Cette profession de la santé est la seule reconnue par le Code des professions dans ce champ d’expertise, ce qui n’est pas le cas des titres de naturopathe et de coach en nutrition (ou tout autre titre semblable). Pour avoir le droit de pratiquer au Québec, un nutritionniste doit faire partie de l’Ordre professionnel des diététistes du Québec (OPDQ). L’appartenance à un ordre professionnel est un gage de compétence, puisqu’elle offre au public la garantie qu’une personne répond à des critères de qualification et de formation. Préparé par Maryka Rancourt-Bouchard, étudiante au baccalauréat en nutrition. Décembre 2016. Révisé par Gracia Adam, chargée de projet du P’tit marché solidaire de Limoilou. SPOT – Clinique communautaire de santé et d’enseignement Les questions 1 à 9 sont extraites du site Web du Centre de référence sur la nutrition de l’Université de Montréal : extenso.org La question 10 est inspirée du site Web de l’Ordre professionnel des diététistes du Québec : opdq.org