La compétitivité c`est un élément d`un dogme idéologique : Certains

La compétitivité c’est un élément d’un dogme idéologique :
Certains affirment très souvent haut et fort qu’il n’existe plus d’idéologie. C’est faux. Il existe une idéologie qui,
aujourd’hui, domine le monde et qui est porteuse d’une conception de la société, d’une philosophie des rapports
humains, basées sur l’économique, sur le productivisme, sur la recherche du plus grand profit, sur la concurrence,
entre les Hommes, entre les entreprises, entre les peuples, entre les états.
La recherche de toujours plus de compétitivité est intimement liée à cette conception purement économique de la vie
en société. Face à cette compétition effrénée et sans fin, que cette idéologie considère comme étant le seul ressort, la
motivation profonde de l’être humain, la première question que l’on doit se poser est donc simple : « est ce ainsi que
les hommes doivent vivre ? »
La deuxième pourrait être : « est ce que l’on ne produit pas de tout et suffisamment pour satisfaire aux besoins de
l’humanité ? »La troisième serait celle posant le bien fondé et l’intérêt de tant de richesses accumulées en si peu de
mains ?
Les poser c’est y répondre. Reste ensuite, et ce n’est pas une mince affaire, à analyser et à mettre en œuvre les
moyens dont nous disposons pour contrecarrer cette idéologie.
La compétitivité est liée à la financiarisation de l’économie :
Aujourd’hui ce sont les financiers qui font «travailler» l’argent, qui réalisent beaucoup plus de profits que ceux qui
produisent la richesse réelle. Parmi ces financiers, les fonds de pension sont très importants.
Les fonds de pension anglo-saxons ont pour objet principal de payer les retraites qui dépendent du système de
capitalisation.
Ainsi pour payer ces retraites, il faut que les actions détenues produisent le plus de bénéfices possibles, et pour cela,
on réduit au maximum la masse salariale en supprimant des emplois, en délocalisant, en baissant ou en bloquant les
salaires. L’obligation de compétitivité résulte donc de ce besoin de plus de profits immédiats.
La compétitivité s’inscrit dans une économie ouverte et mondialisée :
Dans ce cadre, l’obligation de compétitivité est accompagnée de l’obligation d’une concurrence libre et non faussée.
Cette affirmation, pour l’essentiel, se veut être une interdiction des ententes illicites, une interdiction des aides
publiques. Par contre, elle ne considère pas que le dumping fiscal et social puisse être un élément qui
démontre l’inanité de la notion de concurrence non faussée. Il est évident que tout le monde ne pratique pas les
mêmes règles du jeu.
Aujourd’hui, la plus grande partie de la compétitivité est basée sur la recherche de main d’œuvre la moins chère
possible, dans les pays à faible fiscalité et les plus déshérités. Extraordinaire de voir, dans cette recherche folle
du moins disant social, les Chinois construire des usines et faire fabriquer en Afrique (en Ethiopie notamment) !!!La
compétitivité devient un instrument de destruction de nos modèles sociaux au niveau européen.
Alors s’interroger sur la mise en œuvre de règles qui obligeraient à respecter des normes sociales, fiscales,
environnementales, n’est pas une incongruité. Et sur ces bases s’interroger aussi sur la mise en œuvre d’un
protectionnisme au niveau européen ne semble pas une hérésie. Bien évidemment, tout cela pose le problème de fond
de savoir quel type d’Europe politique nous voulons. Est-ce possible d’aborder sereinement ce genre de débat sans
attendre que le mal soit irréparable ?
Aujourd’hui en France, il n’est pas acceptable que la compétitivité serve de prétexte pour casser le droit du travail,
pour empêcher une meilleure redistribution des richesses produites qui doit permettre un financement d’une
protection sociale de haut niveau, sans pour autant surtaxer les retraités.
Christian Steenhoudt
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