Rechercher dans le site Cancer environnement > Expositions professionnelles > Radon Le radon Messages clés Le radon est un gaz qui se trouve naturellement dans les roches des massifs anciens (Bretagne, Vosges, centre de la France, Corse, Rhône­Alpes). Le radon est reconnu cancérogène certain (groupe 1) par le CIRC pour le poumon depuis 1987. 6 à 15% des nouveaux cas de cancer du poumon seraient attribuables à une exposition au radon, l’interaction entre le radon et le tabac multipliant par 3 le risque de cancer du poumon. Le radon n’est pas source de danger à l’air libre où sa concentration est minime. Il le devient quand il s’accumule dans des espaces confinés : mines souterraines et habitations où il s’infiltre. En milieu professionnel, la prévention du risque d’exposition au radon repose essentiellement sur la ventilation des galeries souterraines (mines, champignonnières, caves vinicoles, établissements thermaux, etc). Pour l’air intérieur des habitations, l’OMS a divisé par 10 le seuil recommandé pour le radon (passant de 1000 à 100 Bq/m3). En France, il n’existe pas de valeurs réglementaires concernant le radon. Les propriétaires de certains lieux ouverts au public sont cependant tenus de mesurer leur teneur en radon et d’appliquer, le cas échéant, certaines mesures correctives : simples si la concentration se situe entre 400 et 1000 Bq/m3 ; d’envergure si elle est supérieure à 1000 Bq/m3. Le radon: présentation générale Radon et risques de cancers La prévention des effets sur la santé Evolutions récentes Le radon: présentation générale Le radon est un gaz radioactif, incolore et inodore, qui se trouve naturellement dans l’environnement rocheux. Il provient de la désintégration du radium et, au départ, de celle de l’uranium. Il est présent dans les roches et davantage dans celles des massifs anciens : Bretagne, centre de la France, Alpes, Vosges, Corse. Trente départements à risque sont identifiés en France (2000). L’exposition au radon est un facteur de risque de cancer du poumon. Il est connu de longue date suite aux décès de travailleurs des mines d’uranium, atteints de cancer du poumon. Ces mines ont cessé leur exploitation en France en 2001. Le radon n’est pas source de danger à l’air libre où sa quantité est minime. Il l’est en revanche quand il s’accumule dans des espaces confinés. C’est le cas dans les mines souterraines ou bien dans les habitations où il s’infiltre notamment par les fissures des murs, les joints ou bien depuis les sols et les roches sur lesquels elles sont construites. Les concentrations en radon sont généralement plus élevées dans les sous­sols, les caves, ou toute structure en contact avec le sol. Le niveau moyen annuel de radon dans l'habitat en France a été estimé par des campagnes de mesures conduites par l'IRSN, et se situe à 65 Bq/m3 (Béquerel par mètre cube), avec une exposition moyenne annuelle des Français à une dose de radioactivité de 1,5 mSv (millisievert). L'IRSN estime que 6,5% des habitats français présenteraient des niveaux de radon compris entre 200 et 400 Bq/m3, et 2% des niveaux de radon supérieurs à 400 Bq/m3. Radon et risques de cancers Le laboratoire d’épidémiologie des rayonnements ionisants (Lepid) a recruté des mineurs d’uranium entre 1946 et 2000. A ce jour, 1 467 décès ont été recensés dans cette cohorte de 5 000 hommes. La mortalité globale au sein de cette cohorte n’est pas différente de celle de la population générale. En revanche, un excès de décès par cancer du poumon a été observé. En 1987, le CIRC a classé le radon comme cancérogène avéré pour le cancer du poumon (groupe 1). Le risque augmente avec la concentration du radon dans l’air respiré et avec la durée pendant laquelle on le respire (augmentation de 16% du risque par 100 Bq/m3 de radon mesuré ; BEH, 2007). Entre 5% et 12% (selon les relations exposition­réponse étudiées) des décès par cancer du poumon seraient attribuables à une exposition au radon; les fumeurs exposés au radon ont 3 fois plus de risque de cancer du poumon que les non­fumeurs (Catelinois, 2007). A ce jour, l'implication du radon dans la survenue d'autres cancers que ceux du poumon n'est pas démontrée. La prévention des effets sur la santé La prévention en milieu de travail repose essentiellement sur la ventilation des galeries souterraines : mines, champignonnières, caves vinicoles, établissements thermaux… Dans une maison ou un autre bâtiment, la possibilité de pénétration du radon dépend en premier lieu de leur isolation vis­à vis du terrain (travaux d’étanchéité) et de la ventilation de l’édifice. Les codes de la construction prévoient des mesures pour réduire les concentrations en radon dans les maisons en construction. L'Institut de Radioprotection et Sûreté Nucléaire propose une carte des activités volumiques du radon dans les habitations. Enfin, il est possible de réduire la concentration en radon dans les habitations principalement par de bonnes aération et isolation entre le sol et l'intérieur des bâtiments. Des mesures règlementaires ont été prises pour réduire les effets du radon sur la santé. Une étude coût­ efficacité réalisée en Grande­Bretagne, conclut que de telles mesures pourraient être plus efficaces si on les combinait avec une réduction du tabagisme (Gray, 2009). En France, les propriétaires de certains lieux ouverts au public (établissements d'enseignement,...) sont ainsi tenus d'en mesurer la teneur en radon (établissements d’enseignement…). Trois niveaux de concentration sont pris en compte : en dessous de 400 becquerels par mètre cube (Bq/m3), entre 400 et 1000 et au­delà. Ces niveaux déterminent d’éventuelles actions correctrices (simples ou d’envergure) ou encore la fermeture des lieux jusqu’à réalisation des actions. Evolutions récentes En septembre 2009, l’OMS a publié un manuel sur le radon dans l'air intérieur, intitulé "WHO Handbook on indoor radiations", dans lequel le seuil recommandé pour le radon dans les habitations est divisé par 10. En 1996, cette agence avait préconisé le seuil de 1.000 Bq/m3 dans les bâtiments. Aujourd’hui, considérant que le risque de cancer des poumons augmente de 16% pour 100 Bq, l'OMS recommande le seuil de 100 Bq/m3 et de 300 Bq/m3 pour les pays ne pouvant parvenir à ce nouveau standard, et conseille les travaux correctifs à partir de 400 Bq. En France, en décembre 2011, l'Autorité de Sureté Nucléaire a publié le plan national d'actions 2011­2015 visant à réduire l'exposition des personnes au radon. Ce plan prévoit 30 actions articulées autour de 5 axes: la gestion du risque lié au radon dans les bâtiments existants à usage d'habitation, le suivi de la réglementation des lieux ouverts au public et de la réglementation applicable aux travailleurs, le développement de nouveaux outils de gestion et de diagnostic, et la coordination politique en matière d'études et de recherche. Conformément à la Directive 2013/59/EURATOM, qui demande aux Etats membres de disposer d’un plan national d’actions pour faire face aux risques à long terme dus à l’exposition au radon, le 3ème plan national d’action 2016­2019 pour la gestion du risque lié au radon a été rendu public le 26 janvier 2017 sur le site de l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) et sur le ministère chargé de la santé. La stratégie de ce 3ème plan national d’action 2016­2019 pour la gestion du risque lié au radon vise prioritairement l’information du public et des principaux acteurs. Voir l'actualité. Sources rédactionnelles : Anses, CIRC, INCa, INERIS, InVS, OMS, ORS. Auteur : Département Cancer et Environnement Nos autres fiches sur ce thème Amiante : Présentation générale Les types d'amiante Le cancer du poumon Le mésothéliome Pour aller plus loin sur ce thème Etudes et publications scientifiques Beck F. et al. 2013, Connaissance et perception du risque dû au radon en France Catelinois, 2007. Evaluation de l'impact sanitaire de l'exposition domestique au radon en France CIRC, Monographie volume 43, 1988 : Fibres minérales artificielles et Radon Darby, 2005. Radon in homes and risk of lung cancer: collaborative analysis État des connaissances actuelles sur l’évaluation du risque sanitaire lié au radon, 2013 IRSN. Cohorte française des mineurs d'uranium Turner 2011. Radon and lung cancer in the American Cancer Society Cohort Zhang, 2012. Residential radon and lung cancer risk: an updated meta­ analysis of case­control studi Gray, 2008 : Lung cancer deaths from indoor radon and the cost effectiveness [...] RSEIN, 2009 : Analyse de l’étude coût bénéfice des politiques publiques visant à réduire [...] BEH, 2007 : "Impact sanitaire du radon domestique : de la connaissance à l’action" BRGM, 2008 : Rapports publics et articles scientifiques relatifs au radon Rapports et textes officiels AFSSET, INSERM, 2008 : Expertise collective, Cancer et environnement Circulaire DGS n° 99­46 et DGUHC UHC/QC/10 n° 99­32 du 27/01/99 relative à l'organisation de la gestion du risque lié au radon InVS, 2014 : Les niveaux de radon et leurs déterminants dans les logements de France métropolitaine continentale Informations des publics ARS Limousin, 2014 : Respirez­vous du RADON dans votre logement ? Iffo­RME, 2015 : Le dossier Radon INCa, 2011, Fiche repère Radon et cancer INPES. Prévention maison, air intérieur InVS, 2013, note de position sur le radon IRSN, 2014 : Le risque de radon dans les habitations en 10 questions MCE, 2013: santé environnement, des liens de chaque instant Observatoire de la qualité de l'air intérieur: les bon gestes pour un bon air ORS Rhône­Alpes, 2007: les rayonnements ionisants et le radon Portail santé environnement travail, 2008: dossier sur le radon Afsset, 2006 : Effets du radon sur la santé, importance du problème, mesures règlementaires NCCEH, 2009 : Détection du radon dans les logements NCCEH, 2008 : Mesures efficaces pour réduire le niveau de radon à l’intérieur NCCEH, 2008 : Programmes de détection et de réduction du radon : qu’est­ce qui fonctionne ? Agence de protection environnementale américaine, 2009 : Le guide du citoyen sur le radon National Cancer Institute, 2004 : Questions et réponses sur Radon et cancer (en anglais) Dossiers et autres ressources Site d'information sur le radon en France Site internet de l'agence nationale pour l'habitat (ANAH) Site internet de l'association pour la prévention de la pollution atmosphérique (APPA) Site internet de l'observatoire de la qualité de l'air intérieur (OQAI) Ministère des Affaires sociales et de la santé, 2008 : Dossier radon OMS, 2009 : Dossier radon et cancers (aide­mémoire n°291) IRSN, Dossier radon CSTB, 2009 : Le radon dans les bâtiments Mise à jour le 30 janv. 2017 Copyright 2016 ­ Centre Léon­Bérard