RESUME
Le pistachier de l’Atlas (Pistacia atlantica Desf.) est très peu étudié alors qu’il occupe une
place importante dans les écosystèmes steppique et saharien algérien. L’espèce constitue un
cas écologique et biogéographique particulier ; son association à d’autres espèces
caractéristiques des milieux saharien, aride et semi-aride interprète sa très grande résistance
aux changements globaux, notamment climatique. A notre connaissance et pour des raisons
inconnues, Pistacia atlantica n’a jamais été valorisé comme espèce de reboisement en
Algérie. La question posée est de savoir pourquoi et dans quelle mesure le climat pourrait
constituer un facteur limitant. L’étude dendroécologique menée dans ces régions a visé quatre
stations. L’objectif principal consiste à mettre en évidence les facteurs climatiques régissant la
croissance radiale "le cerne" de cette espèce. Cette double approche (climatique et
dendroécologique) permet de préciser à différentes échelles spatiales et temporelles le lien
entre variabilité climatique et variabilité de la croissance radiale du pistachier de l’Atlas. La
réponse du pistachier de l’Atlas aux évènements climatiques extrêmes a été étudiée par
l’analyse des croissances extrêmes, appelées années caractéristiques. Pour cela, deux régions
ont été échantillonnées : la région des hautes plaines steppiques de Djelfa et la région
présaharienne de Béchar. L’analyse montre que les années de croissance extrême dépendent
fortement des conditions hydriques (précipitations moyennes annuelles) et thermiques
(températures moyennes annuelles). Les années de forte croissance correspondent à des
années humides. En revanche, les années de faible croissance correspondent à des années
sèches. La réponse du pistachier de l’Atlas à la grande variabilité climatique est concrétisée
par les valeurs élevées du coefficient de sensibilité moyenne. Les fonctions de réponse
montrent la prépondérance des précipitations dans le déterminisme de l’accroissement radiale
du pistachier de l’Atlas pour les deux régions. Par contre, les températures n’exercent qu’un
effet complémentaire. Dans cette relation cerne – climat, le biotope joue un rôle majeur. Les
résultats obtenus confirme qu’effectivement le pistachier de l’Atlas (Pistacia atlantica Desf.)
manifeste des traits d'adaptation en réponse au climat en modulant sa croissance en fonction
des précipitations d’une extrême variabilité. Cette adaptation interprète sa très grande
résistance aux changements globaux notamment climatiques.